Déclaration de M. Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères et du développement international, en réponse à une question sur la lutte contre le groupe terroriste Daech, à l'Assemblée nationale le 3 mars 2015.

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Circonstance : Questions d'actualité à l'Assemblée nationale, le 3 mars 2015

Texte intégral

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Monsieur le Député,
Dans leur fureur destructrice, comme vous l'avez fort bien dit, les terroristes de Daech ne massacrent plus seulement des êtres humains, ils massacrent aussi des œuvres d'art.
Nous avons tous dans les yeux, les images du saccage du musée de Mossoul qui sont consternantes. Vous l'avez rappelé, ils veulent non seulement tuer le présent mais aussi détruire physiquement toutes ses racines. Immédiatement, la France s'est mobilisée, avec l'UNESCO, pour condamner ces crimes et pour faire adopter à l'ONU une résolution qui sanctionne aussi les revenus tirés du pillage du patrimoine.
Une autre manifestation terrible de cette barbarie est l'enlèvement récent de centaines de chrétiens assyriens, quelques jours après le meurtre de coptes égyptiens en Libye. Et je le redis ici avec force, la France n'abandonnera pas les chrétiens d'Orient.
Nous apportons une aide humanitaire aux déplacés et aux réfugiés, et nous portons assistance aux pays d'accueil. Nous accueillons en France des réfugiés syriens et irakiens et notre priorité est de permettre à ces minorités de rester, ou plutôt de revenir en paix et en sécurité sur les terres qui sont les leurs.
Mais Monsieur le Député et je terminerai ainsi, quel est le sens du combat ?
Du côté de Daech, il s'agit de faire disparaître 2 000 années d'histoire humaine et c'est dans cette fureur destructrice et totalitaire que se rejoignent la violence contre les hommes et la violence contre les pierres.
De notre côté, il s'agit de combattre l'expansion territoriale de Daech, il s'agit de détruire ses réseaux de financement et ses filières. Il s'agit de porter aide aux populations civiles, de contrer sa propagande et de soutenir une solution politique dans tous les territoires où il est présent. C'est un combat de longue haleine que nous devons continuer.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 4 mars 2015