Texte intégral
- Syrie
Je sais qu'il y a eu beaucoup de commentaires par rapport aux déclarations faites par le secrétaire d'État américain John Kerry sur la Syrie. J'ai eu John Kerry ce matin au téléphone : il m'a assuré qu'il n'y avait absolument rien de nouveau dans la position américaine sur la Syrie. Dont acte. De toutes les manières la France est un pays indépendant. Notre politique extérieure par rapport au drame qui se passe en Syrie n'a pas changé. Elle est dictée à la fois par l'exigence de la paix et par le droit international, et elle repose sur ce qu'on a appelé «Genève-I». Tout est dans le communiqué de «Genève-I».
La solution c'est une transition politique, nous l'avons toujours dit : une transition politique qui doive à la fois préserver les institutions du régime - pas M. Bachar Al Assad - et intégrer bien sûr l'opposition. C'est dans ce sens-là que nous travaillons. C'est la seule solution réaliste. Toute autre solution qui remettrait en selle Bachar Al Assad serait un cadeau absolument scandaleux, gigantesque, à Daech, aux terroristes de Daech, puisque s'il était établi que c'est M. Bachar Al-Assad qui était remis en selle, les millions - je dis bien les millions - de Syriens qui ont été persécutés par M. Bachar Al-Assad se reporteraient pour soutenir Daech. C'est évidemment ce qu'il faut éviter.
Voilà mon commentaire. Nous travaillons en ce sens avec toute une série de pays : avec les pays arabes, avec les Russes, avec l'envoyé des Nations unies, et cette position de la France nous parait la seule raisonnable et réaliste. (...).
- Iran
(...)
Q - Et sur l'Iran ?
R - Sur l'Iran, nous avons une réunion dans quelques dizaines de minutes, avec M. Zarif, qui est le ministre iranien, et mes collègues allemand, britannique et Federica Mogherini. Nous allons discuter pour essayer de voir si nous pouvons avancer. J'ai eu l'occasion de le dire la semaine dernière, puisque je réunissais à Paris à la fois John Kerry et un certain nombre de ministres qui participent à la négociation : nous souhaitons un accord, simplement si l'accord est vraiment solide.
Il y a eu des avancées mais il reste des points importants qui ne sont pas réglés, et on va voir si on peut avancer.
Q - Vous irez à Lausanne vendredi ?
R - Pour le moment nous avançons. Nous essayons d'avancer avec les Iraniens. Il y a probablement des réunions qui auront lieu, et dans ce cas-là la France, membre permanent du Conseil de sécurité, y participera avec le souci de la paix, mais en même temps en rappelant que nous sommes un pays indépendant. Merci.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 19 mars 2015