Texte intégral
- Tout juste 4 ans après le tsunami et la catastrophe de Fukushima qui ont ravagé le Japon, les Etats se réunissent à Sendaï, du 14 au 18 mars, sous l'égide de l'ONU, pour mettre au point un cadre d'action commun pour la prévention des catastrophes.
- Je ne pourrai me rendre à Sendai comme je l'aurai souhaité (en raison d'un agenda parlementaire très chargé), mais j'ai souhaité vous réunir à l'approche de cette 3ème conférence mondiale sur la réduction des risques de catastrophes pour vous exposer l'implication de la France et de mon ministère dans les travaux de cette conférence et vous présenter les actions menées dans notre pays pour la prévention des risques de catastrophe.
- Les catastrophes naturelles s'aggravent dans le monde avec plus de 1,3 million de victimes et plus de 2000 milliards de dollars de dommages depuis 1992. La France n'est pas épargnée avec près de 500 victimes (hors canicule de 2003) et 70 milliards d'euros sur cette période.
- Or le changement climatique combiné au développement de nos territoires va accroître les risques de catastrophe, avec des phénomènes météo extrêmes plus fréquents et plus violents, avec l'élévation du niveau de la mer qui pourrait atteindre 1 mètre d'ici 2100, avec une augmentation des terres soumises à sécheresse et propices aux incendies de forêt.
- A Sendai, les Etats adopteront sous l'égide des Nations Unies un nouveau cadre d'action pour la réduction des risques de catastrophes. Ce sera un signal fort pour que tous les pays se mobilisent encore plus autour de la réduction des risques de catastrophe. Cette mobilisation mondiale est d'autant plus nécessaire aujourd'hui avec le changement climatique. Travailler ensemble sur la réduction des risques de catastrophes fait partie intégrante de l'adaptation au changement climatique.
- Le futur cadre d'action de Sendai aura quatre grandes priorités :
1. Comprendre, diffuser et utiliser l'information sur le risque de catastrophes
2. Renforcer la gouvernance
3. Investir dans la réduction du risque de catastrophe pour un développement durable
4. Renforcer la préparation aux catastrophes pour une réponse efficace et pour mieux reconstruire
- La conférence de Sendai est aussi une occasion unique pour tous les acteurs de la réduction des risques d'échanger ensemble. La France attend beaucoup de ces échanges. C'est pourquoi j'ai voulu qu'un grand nombre d'acteurs français se mobilisent pour cette conférence, à la fois pour partager notre savoir-faire, et pour se nourrir de ce qui se fait ailleurs.
- La conférence de SENDAI est la première d'une anne 2015 cruciale pour le développement durable : elle sera suivie par la conférence de New York sur les objectifs de développement durable en septembre, et s'achèvera à Paris par la COP 21 en décembre prochain sur le changement climatique.
Je voudrais illustrer l'action de la France pour la prévention des risques de catastrophes, autour de quatre grands thèmes, qui rejoignent les priorités du nouveau cadre d'action.
1 - La gouvernance :
- Le risque d'inondation concerne quasiment une commune sur deux en France. C'est pourquoi j'ai élaboré la stratégie nationale de gestion du risque d'inondation, qui vise à anticiper et à agir sur tous les territoires exposés à ce risque.
- Pour conduire au mieux cette gouvernance et mieux prévenir les risques, il est important de bien connaître les phénomènes et leurs conséquences, C'est l'objet de l'Observatoire National des Risques Naturels (ONRN) conduit en partenariat avec les assureurs. Il établit des indicateurs de suivi de l'état des risques, de la sinistralité et des effets des mesures de prévention pour la réduction de la vulnérabilité.
2 - L'information préventive :
- Nous devons tous être acteurs de notre propre sécurité. Les collectivités avec l'appui de l'Etat assument des responsabilités importantes, notamment dans les politiques d'aménagement locales ou la gestion de la crise. Il revient aussi à chacun de s'informer, d'adapter ses moyens et de se préparer afin d'anticiper les aléas et d'en réduire au maximum les conséquences dommageables.
- Il est ainsi important de donner les informations nécessaires aux citoyens, aux professionnels et aux décideurs pour qu'ils puissent prendre eux-même les mesures de prévention adaptées aux risques qui les menacent.
- Je veux citer par exemple la rubrique « ma maison, mes risques » sur le site internet « géorisques.gouv.fr » ou bien le kit d'attente des secours pendant 3 jours dont chacun doit être équipé, ou encore le développement des plans de continuité des entreprises.
3 - La qualité des prévisions et l'alerte :
- J'ai visité tout récemment sur la météopole de Toulouse, le centre de Météo-France en charge de la vigilance météorologique et le SCHAPI, service central d'hydrométéorologie et d'appui aux inondations, service du ministère en charge de la vigilance crue. Des progrès extraordinaires ont été faits, des prévisions sont publiées deux fois par jour, 8 h au minimum avant les événements, mais il reste encore beaucoup à faire.
- Les effets du changement climatique sur la survenance des phénomènes rendent nécessaire une amélioration continue de nos outils de prévision.
- Ces prévisions doivent être partagées en temps réel avec les autorités mais aussi avec les entreprises et les populations. C'est l'objet de la nouvelle marque « vigicrues » que j'ai lancée le 23 février lors de mon déplacement à Toulouse au SCHAPI et aussi bien sûr des prévisions de Météo-France.
- La qualité de l'information avec des messages adaptés, actualisés et adressés à une population sensibilisée et préparée est le premier facteur de sécurité.
- C'est nécessaire en France, comme partout. C'est pourquoi après le voyage récent du Président de la République aux Philippines, la France réfléchit à l'aide qu'elle peut apporter aux pays les plus exposés.
- Ce sera l'occasion de partager l'expertise française sur la prévision et l'alerte des phénomènes climatiques extrêmes et des tsunamis. Nos opérateurs et entreprises ont un grand savoir-faire dans ces domaines, que ce soit Météo-France, le BRGM, l'IRSTEA, le CEA, le SHOM, le CNRS...
4 - La réduction de la vulnérabilité des territoires :
- Nous avons en France 17 millions d'habitants et 9 millions d'emplois en zone potentiellement inondable par débordement de cours d'eau. Nous n'allons pas les déménager bien sûr, sauf cas très exceptionnels.
- C'est pourquoi j'ai lancé mi-janvier un grand prix d'aménagement sur le thème « mieux bâtir en terrains inondables constructibles ». Il permettra de contribuer à l'élaboration d'un référentiel de vulnérabilité avec des méthodes et de bons exemples pour rendre nos territoires plus résilients, avec des solutions nouvelles pour le renouvellement urbain.
- L'action des entreprises est également primordiale pour réduire la vulnérabilité et favoriser le retour à la normale après une catastrophe. Les opérateurs de réseau notamment jouent un rôle clé. Je vais d'ailleurs inviter les opérateurs de réseaux d'Ile-de-France à une réunion à mon retour du Japon afin de les mobiliser sur ce sujet.
- J'ai connu en Poitou-Charentes une catastrophe majeure, la tempête Xynthia en 2010, qui a fait 47 morts. Après ce drame, le temps de la requalification des territoires sinistrés est venu, fondé à la fois sur la solidarité nationale qui a permis à l'Etat d'acquérir très vite près de 1200 maisons en situation de grand danger, et sur des projets de territoire conduits par les collectivités territoriales permettant d'ouvrir sur un nouvel avenir.
- Dans le domaine des risques naturels, le risque de séisme représente l'autre risque majeur pour la France. Il concerne un peu la métropole mais très directement les Antilles.
- C'est pourquoi le gouvernement avec les collectivités territoriales engage la 2ème phase 2015-2020 du plan séisme Antilles qui vise à renforcer les constructions vulnérables, notamment les établissements scolaires, les logements sociaux, les hôpitaux, car le danger est essentiellement lié à l'effondrement des constructions. La formation des professionnels aux techniques de construction para-sismiques est un élément clé.
- Les risques naturels représentent aussi des menaces sur notre patrimoine. La France qui abrite nombre de biens inscrits au patrimoine mondial de l'Humanité travaille de concert avec l'UNESCO à sa préservation et à la formation des acteurs comme en témoigne l'action des grands musées en bordure de la Seine.
- Nous présenterons ainsi à Sendaï dans le cadre d'un atelier intitulé « Paris sauvé des eaux », la démarche de prévention du risque inondation engagée avec tous les partenaires sur Paris et sa région face aux conséquences dommageables d'une crue majeure de la Seine comme ce fut le cas il y a plus d'un siècle.
Conclusion :
- Le nouveau cadre d'action de Sendai nous engagera tous sur 15 ans à accroître nos efforts pour réduire les risques de catastrophe. Il s'inscrira en complémentarité des efforts déployés dans la lutte contre les changements climatiques dans le cadre de la CoP 21 : car en complément des actions d'atténuation, il faut aussi développer l'adaptation de nos territoires et de nos populations aux effets des catastrophes induites, pour une part, par le dérèglement climatique.
Source http://www.developpement-durable.gouv.fr, le 16 mars 2015
- Je ne pourrai me rendre à Sendai comme je l'aurai souhaité (en raison d'un agenda parlementaire très chargé), mais j'ai souhaité vous réunir à l'approche de cette 3ème conférence mondiale sur la réduction des risques de catastrophes pour vous exposer l'implication de la France et de mon ministère dans les travaux de cette conférence et vous présenter les actions menées dans notre pays pour la prévention des risques de catastrophe.
- Les catastrophes naturelles s'aggravent dans le monde avec plus de 1,3 million de victimes et plus de 2000 milliards de dollars de dommages depuis 1992. La France n'est pas épargnée avec près de 500 victimes (hors canicule de 2003) et 70 milliards d'euros sur cette période.
- Or le changement climatique combiné au développement de nos territoires va accroître les risques de catastrophe, avec des phénomènes météo extrêmes plus fréquents et plus violents, avec l'élévation du niveau de la mer qui pourrait atteindre 1 mètre d'ici 2100, avec une augmentation des terres soumises à sécheresse et propices aux incendies de forêt.
- A Sendai, les Etats adopteront sous l'égide des Nations Unies un nouveau cadre d'action pour la réduction des risques de catastrophes. Ce sera un signal fort pour que tous les pays se mobilisent encore plus autour de la réduction des risques de catastrophe. Cette mobilisation mondiale est d'autant plus nécessaire aujourd'hui avec le changement climatique. Travailler ensemble sur la réduction des risques de catastrophes fait partie intégrante de l'adaptation au changement climatique.
- Le futur cadre d'action de Sendai aura quatre grandes priorités :
1. Comprendre, diffuser et utiliser l'information sur le risque de catastrophes
2. Renforcer la gouvernance
3. Investir dans la réduction du risque de catastrophe pour un développement durable
4. Renforcer la préparation aux catastrophes pour une réponse efficace et pour mieux reconstruire
- La conférence de Sendai est aussi une occasion unique pour tous les acteurs de la réduction des risques d'échanger ensemble. La France attend beaucoup de ces échanges. C'est pourquoi j'ai voulu qu'un grand nombre d'acteurs français se mobilisent pour cette conférence, à la fois pour partager notre savoir-faire, et pour se nourrir de ce qui se fait ailleurs.
- La conférence de SENDAI est la première d'une anne 2015 cruciale pour le développement durable : elle sera suivie par la conférence de New York sur les objectifs de développement durable en septembre, et s'achèvera à Paris par la COP 21 en décembre prochain sur le changement climatique.
Je voudrais illustrer l'action de la France pour la prévention des risques de catastrophes, autour de quatre grands thèmes, qui rejoignent les priorités du nouveau cadre d'action.
1 - La gouvernance :
- Le risque d'inondation concerne quasiment une commune sur deux en France. C'est pourquoi j'ai élaboré la stratégie nationale de gestion du risque d'inondation, qui vise à anticiper et à agir sur tous les territoires exposés à ce risque.
- Pour conduire au mieux cette gouvernance et mieux prévenir les risques, il est important de bien connaître les phénomènes et leurs conséquences, C'est l'objet de l'Observatoire National des Risques Naturels (ONRN) conduit en partenariat avec les assureurs. Il établit des indicateurs de suivi de l'état des risques, de la sinistralité et des effets des mesures de prévention pour la réduction de la vulnérabilité.
2 - L'information préventive :
- Nous devons tous être acteurs de notre propre sécurité. Les collectivités avec l'appui de l'Etat assument des responsabilités importantes, notamment dans les politiques d'aménagement locales ou la gestion de la crise. Il revient aussi à chacun de s'informer, d'adapter ses moyens et de se préparer afin d'anticiper les aléas et d'en réduire au maximum les conséquences dommageables.
- Il est ainsi important de donner les informations nécessaires aux citoyens, aux professionnels et aux décideurs pour qu'ils puissent prendre eux-même les mesures de prévention adaptées aux risques qui les menacent.
- Je veux citer par exemple la rubrique « ma maison, mes risques » sur le site internet « géorisques.gouv.fr » ou bien le kit d'attente des secours pendant 3 jours dont chacun doit être équipé, ou encore le développement des plans de continuité des entreprises.
3 - La qualité des prévisions et l'alerte :
- J'ai visité tout récemment sur la météopole de Toulouse, le centre de Météo-France en charge de la vigilance météorologique et le SCHAPI, service central d'hydrométéorologie et d'appui aux inondations, service du ministère en charge de la vigilance crue. Des progrès extraordinaires ont été faits, des prévisions sont publiées deux fois par jour, 8 h au minimum avant les événements, mais il reste encore beaucoup à faire.
- Les effets du changement climatique sur la survenance des phénomènes rendent nécessaire une amélioration continue de nos outils de prévision.
- Ces prévisions doivent être partagées en temps réel avec les autorités mais aussi avec les entreprises et les populations. C'est l'objet de la nouvelle marque « vigicrues » que j'ai lancée le 23 février lors de mon déplacement à Toulouse au SCHAPI et aussi bien sûr des prévisions de Météo-France.
- La qualité de l'information avec des messages adaptés, actualisés et adressés à une population sensibilisée et préparée est le premier facteur de sécurité.
- C'est nécessaire en France, comme partout. C'est pourquoi après le voyage récent du Président de la République aux Philippines, la France réfléchit à l'aide qu'elle peut apporter aux pays les plus exposés.
- Ce sera l'occasion de partager l'expertise française sur la prévision et l'alerte des phénomènes climatiques extrêmes et des tsunamis. Nos opérateurs et entreprises ont un grand savoir-faire dans ces domaines, que ce soit Météo-France, le BRGM, l'IRSTEA, le CEA, le SHOM, le CNRS...
4 - La réduction de la vulnérabilité des territoires :
- Nous avons en France 17 millions d'habitants et 9 millions d'emplois en zone potentiellement inondable par débordement de cours d'eau. Nous n'allons pas les déménager bien sûr, sauf cas très exceptionnels.
- C'est pourquoi j'ai lancé mi-janvier un grand prix d'aménagement sur le thème « mieux bâtir en terrains inondables constructibles ». Il permettra de contribuer à l'élaboration d'un référentiel de vulnérabilité avec des méthodes et de bons exemples pour rendre nos territoires plus résilients, avec des solutions nouvelles pour le renouvellement urbain.
- L'action des entreprises est également primordiale pour réduire la vulnérabilité et favoriser le retour à la normale après une catastrophe. Les opérateurs de réseau notamment jouent un rôle clé. Je vais d'ailleurs inviter les opérateurs de réseaux d'Ile-de-France à une réunion à mon retour du Japon afin de les mobiliser sur ce sujet.
- J'ai connu en Poitou-Charentes une catastrophe majeure, la tempête Xynthia en 2010, qui a fait 47 morts. Après ce drame, le temps de la requalification des territoires sinistrés est venu, fondé à la fois sur la solidarité nationale qui a permis à l'Etat d'acquérir très vite près de 1200 maisons en situation de grand danger, et sur des projets de territoire conduits par les collectivités territoriales permettant d'ouvrir sur un nouvel avenir.
- Dans le domaine des risques naturels, le risque de séisme représente l'autre risque majeur pour la France. Il concerne un peu la métropole mais très directement les Antilles.
- C'est pourquoi le gouvernement avec les collectivités territoriales engage la 2ème phase 2015-2020 du plan séisme Antilles qui vise à renforcer les constructions vulnérables, notamment les établissements scolaires, les logements sociaux, les hôpitaux, car le danger est essentiellement lié à l'effondrement des constructions. La formation des professionnels aux techniques de construction para-sismiques est un élément clé.
- Les risques naturels représentent aussi des menaces sur notre patrimoine. La France qui abrite nombre de biens inscrits au patrimoine mondial de l'Humanité travaille de concert avec l'UNESCO à sa préservation et à la formation des acteurs comme en témoigne l'action des grands musées en bordure de la Seine.
- Nous présenterons ainsi à Sendaï dans le cadre d'un atelier intitulé « Paris sauvé des eaux », la démarche de prévention du risque inondation engagée avec tous les partenaires sur Paris et sa région face aux conséquences dommageables d'une crue majeure de la Seine comme ce fut le cas il y a plus d'un siècle.
Conclusion :
- Le nouveau cadre d'action de Sendai nous engagera tous sur 15 ans à accroître nos efforts pour réduire les risques de catastrophe. Il s'inscrira en complémentarité des efforts déployés dans la lutte contre les changements climatiques dans le cadre de la CoP 21 : car en complément des actions d'atténuation, il faut aussi développer l'adaptation de nos territoires et de nos populations aux effets des catastrophes induites, pour une part, par le dérèglement climatique.
Source http://www.developpement-durable.gouv.fr, le 16 mars 2015