Déclaration de M. Harlem Désir, secrétaire d'État aux affaires européennes, en réponse à une question sur la situation en Ukraine, à l'Assemblée nationale le 18 mars 2015.

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Circonstance : Questions d'actualité à l'Assemblée nationale, le 18 mars 2015

Texte intégral

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Monsieur le Député,
L'accord qui a été signé à Minsk il y a un peu plus d'un mois, à l'initiative du président de la République et de la chancelière allemande, a ouvert une perspective de paix pour l'Ukraine. Je rappelle qu'avant cet accord, vous l'avez-vous-même mentionné, la situation était marquée par une escalade de violences sur le terrain - 6 000 morts - et par un enlisement des négociations.
L'accord de Minsk qui a été signé le 12 février dernier, sous l'égide de la France et de l'Allemagne, a permis des avancées. Il a d'abord été accepté par Kiev, par Moscou et par les séparatistes. Il traite de l'ensemble des questions, y compris les plus difficiles pour établir la paix. L'enjeu, c'est donc maintenant sa mise en oeuvre.
Où en sommes-nous aujourd'hui ? Les avancées sont incontestables, le cessez-le-feu est globalement respecté, même s'il y a encore trop d'incidents, je le reconnais. Le retrait des armes lourdes a commencé, de nombreux prisonniers ont été libérés, une commission ukrainienne est chargée d'organiser des élections locales, le parlement ukrainien, la Rada, a adopté hier deux projets de loi donnant davantage d'autonomie aux régions du Donbass.
Tout n'est pas réglé, nous devons rester très vigilants mais nous sommes en train de passer de l'escalade à la désescalade. Donc, il faut maintenant continuer tous nos efforts et c'est ce que nous faisons. Nous gardons notre ligne : dialogue et fermeté.
Le dialogue : nous organiserons aussi souvent que nécessaire des réunions de suivi comme celle de Berlin le 6 mars dernier en format Normandie.
La fermeté : nous voulons pouvoir alourdir ou alléger les sanctions en fonction de la situation. C'est l'enjeu du conseil européen de demain.
Sur la question de l'Ukraine, nous restons donc mobilisés et déterminés car nous savons que la paix ne se décrète pas, elle se construit. C'est donc au regard de la mise en œuvre des accords de Minsk que la question de la reconduction ou non des sanctions se posera. Mais le débat, c'est le respect de ces accords de paix, c'est le rétablissement d'une situation de paix, ce n'est pas les sanctions comme une fin en soi.
Je vous remercie.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 24 mars 2015