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J'ai le plaisir d'être aujourd'hui ce matin pour saluer l'engagement que prennent trois grandes entreprises pour assurer un environnement de travail non discriminant et non hostile pour les personnes lesbiennes, gay, bisexuelles et transgenres. Ce combat est hélas toujours d'actualité : j'ai eu il y a peu l'occasion de soutenir les dégommeuses, un club de football amateur qui avait été victime d'insultes lesbophobes et sexistes et je remarque que ces comportements sont encore trop nombreux.
C'est pourquoi votre engagement d'aujourd'hui est particulièrement utile. M. Rebsamen, qui par ailleurs pilote un groupe sur la lutte contre les discriminations au travail, et qui n'a pas pu être avec nous ce matin, m'a chargée de transmettre également son soutien.
Parmi ces trois entreprises, deux me sont bien connues au titre de l'égalité entre les femmes et les hommes.
Sodexo, à qui j'ai l'an passé remis le prix de la féminisation des instances dirigeantes, et qui vient encore une fois d'être salué par une étude de l'école Skema pour sa politique d'égalité dans la promotion des femmes et des hommes.
Axa, qui a signé en 2013 une convention avec mon ministère, l'engageant sur la mixité des métiers, le taux de féminisation de l'encadrement et le transfert de compétences aux petites entreprises.
Ce n'est pas un hasard.
Car l'attention à vos salariés, je le crois, se manifeste à la fois dans les actions que vous conduisez pour l'égalité entre les femmes et les hommes et dans la volonté que vous affichez aujourd'hui de promouvoir un environnement de travail inclusif pour tous, quelle que soit l'orientation sexuelle ou l'identité de genre.
Finalement, ces deux types d'actions illustrent ce que dit si bien le slogan de la campagne que nous avons, déjà avec Catherine Tripon, et avec FACE, conduite, pour favoriser la mixité des métiers : « Au travail c'est le talent qui compte ».
Comme pour la problématique de l'égalité entre les femmes et les hommes, la meilleure intégration des personnes LGBT dans les entreprises poursuit un double objectif.
Un objectif de bien être au travail, car une ambiance accueillante permet à chacun d'être reconnu, d'entretenir des relations apaisées et saines avec ses collègues, ses managers, ses partenaires extérieurs. Ainsi, le premier article de la charte met bien en avant le climat de l'entreprise, afin de veiller à ce qu'il soit exempt d'intimidation, d'hostilité, de vexation et de toute forme de discrimination.
Un objectif économique, car le talent n'est pas lié à son sexe ou à son orientation sexuelle ; les entreprises dont le climat est accueillante peuvent alors s'adjoindre les meilleurs : les plus motivés, les plus talentueux, les plus travailleurs des salariés.
Concernant la mixité, un lien est d'ailleurs souvent établi entre le niveau d'égalité dans une entreprise et sa performance. Non pas parce que les femmes sont meilleures, mais simplement parce que de meilleures conditions de travail produisent une meilleure motivation, et finalement de meilleurs résultats économiques.
Les désormais 22 signataires de cette charte ont bien compris les avantages de donner à voir les valeurs d'égalité de traitement, d'inclusion, de protection vis-à-vis des actes ou propos discriminatoires qu'elles portent. Je sais d'ailleurs que certaines directions ont reçu, après la signature de leur charte, des mails de félicitations et de fierté de leurs collaborateurs, de travailler dans une entreprise professant des valeurs humanistes dans lesquels ils se reconnaissent.
Vous le savez bien, ce gouvernement a fait voter la loi sur le mariage pour tous, qui souligne que, au-delà de l'orientation sexuelle, tous les citoyens doivent être égaux devant les institutions, et libres dans leurs choix de vie. La signature de cette charte montre que vous vous engagez pour que tous les citoyens soient libres et égaux dans leurs choix de carrière également.
Je vous félicite pour cela, et vous remercie de votre engagement.
Source http://femmes.gouv.fr, le 25 mars 2015