Déclaration de M. Michel Sapin, ministre des finances et des comptes publics, sur la nouvelle recommandation faite par la Commission européenne à la France pour réduire ses déficits et les réponses du gouvernement, Bruxelles le 10 mars 2015.

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Circonstance : Conseil Ecofin, à Bruxelles le 10 mars 2015

Texte intégral

« Nous nous sommes réunis aujourd'hui sur une nouvelle recommandation, c'est-à-dire que la France doit, ce qui est tout à fait naturel, respecter l'obligation de passer sous les 3% de déficit par rapport à son PIB en 2017. C'était je le rappelle la trajectoire que la France s'était fixée à elle-même. Il fallait aussi, c'est comme cela que l'on doit travailler, que l'ensemble des collègues de l'Union européenne nous indiquent la même trajectoire, donc nous avons aujourd'hui une trajectoire fixée par la France et une trajectoire fixée par l'UE qui convergent. C'est la même trajectoire qui nous rassemble.
Nous avons maintenant une politique monétaire qui est une politique monétaire favorable à la croissance. Elle est menée par la BCE de manière indépendante et très ferme. Nous avons une volonté de mise en œuvre de réformes structurelles en France, qui seront-elles aussi favorables à la croissance et à l'emploi. Nous avons maintenant une politique budgétaire équilibrée qui nous permettra là aussi de soutenir la croissance, parce que l'objectif fondamental de tout pays et de la France, c'est de la croissance pour faire reculer le chômage.
Quelles sont ces réformes ?
C'est toutes les réformes qui sont aujourd'hui en cours. Ce sont la loi Macron, ce sont les réformes qui vont être portées par le Ministre du travail, dans le dialogue avec les partenaires sociaux qui n'ont pas pu trouver un accord pour réformer et simplifier le dialogue social dans l'entreprise. Il y a des complexités qui ne sont pas favorables à l'emploi. Parfois passer de 9 à 10, ou de 49 à 50 salariés c'est tellement compliqué que les chefs d'entreprise renoncent à embaucher une, deux ou trois personnes. C'est une perte sèche pour l'emploi, c'est une perte sèche pour faire reculer le chômage. Tout ceci va être fait dès le mois d'avril et le mois de mai, et sera adopté par le Parlement avant l'été. Il y a donc tout un train de réformes extrêmement favorables.
Ce ne sont pas des réformes qui nous sont imposées. Nous faisons des réformes en France, parce que c'est bon pour la France. De même que nous avions fixé une trajectoire de diminution des déficits qui était bonne pour la France, mais aujourd'hui l'Europe considère aussi que c'est la bonne trajectoire. Comme quoi un travail confiant, un travail de dialogue avec l'Europe peut nous permettre d'avancer.
L'Europe est là pour nous aider. Elle n'est pas là pour nous punir. L'Europe est là pour nous accompagner, elle n'est pas là pour nous contraindre. Chaque fois qu'on parle de punition ou de contrainte, ça n'est pas la démocratie que l'on sert, ça n'est pas l'Europe que l'on sert, ce sont les extrêmes que l'on sert.
Ça passe par l'emploi ?
Tout cela c'est pour l'emploi. Le seul sujet qui compte c'est l'emploi. Le reste sont des gros chiffres. Des pourcentages. Je n'ai jamais rencontré un pourcentage de déficit de PIB au coin de la rue. Des chômeurs j'en ai rencontré. Donc c'est ça qui doit nous animer. Cela passe par des réformes. Cela passe par des grands chiffres, cela passe par la réduction des déficits, cela passe par le soutien de l'activité et de la croissance. Mais au bout du compte, ce sont les hommes et les femmes de France, qui sont dans la difficulté et qui cherchent un emploi, qui doivent être ceux que nous servons.
Merci beaucoup ».
source http://www.rpfrance.eu, le 17 mars 2015