Déclaration de Mme Annick Girardin, secrétaire d'État au développement et à la francophonie, sur la Francophonie au Liban, à Beyrouth le 21 mars 2015.

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Circonstance : Déplacement au Liban pour la clôture du mois de la Francophonie, du 21 au 23 mars 2015

Texte intégral

Monsieur le Ministre de l'éducation,
Monsieur le Président du Conseil du développement et de la reconstruction,
Monsieur le Directeur du CNAM Liban,
Monsieur l'Ambassadeur de France,
Mesdames et Messieurs,


J'aimerais remercier le ministère de l'éducation, l'Université libanaise, le CNAM Liban et l'ONG IECD pour leur accueil et leur disponibilité en ce samedi après-midi.

Je me réjouis de découvrir dès mon arrivée un projet aussi intéressant et prometteur, un projet à l'image des priorités que je porte : la jeunesse, qui est au cœur de ma politique de développement ; l'éducation et la formation de cette jeunesse, son accompagnement sur le chemin de l'autonomie, de la citoyenneté et de l'emploi. Et la Francophonie, à l'honneur ce mois-ci au Liban, et nous nous réjouissons que le Liban lui consacre un mois plein. C'est une leçon pour nous, Français, qui ne sommes pas toujours conscients de la chance que constitue cette langue et de l'intérêt qu'elle continue de susciter tout autour de la planète.

Il est crucial, et ce dans tous les pays du monde, d'investir dans le développement des capacités de la jeunesse et de lui donner les bagages dont elle a besoin pour réaliser ses aspirations, s'intégrer socialement et professionnellement. C'est dans cette dynamique que s'inscrivent le CNAM Liban et l'IECD.

La formation professionnelle et l'employabilité des jeunes sont au cœur de l'agenda international sur les modèles de développement durable. La France est très engagée dans ce domaine, elle inscrit son action dans une approche intégrant l'éducation, la formation initiale et continue et l'insertion professionnelle.

Ici, des jeunes reçoivent un cursus d'excellence, en langue française.

En tant que secrétaire d'État chargée du développement et de la Francophonie, je ne peux qu'encourager les étudiants libanais à développer leurs compétences en français. La francophonie est une fenêtre ouverte sur le monde, un vecteur de rapprochement autour de la langue française qui encourage les rencontres.

La Francophonie est un vecteur de partenariat, et ce projet l'illustre magnifiquement. Notre politique de développement repose sur cette idée d'enrichissement mutuel. Je crois beaucoup aux partenariats qui permettent de tirer parti du meilleur de chacun. Et je me réjouis que le Conservatoire national des Arts et Métiers vous accompagne. Cette vieille maison des savoirs et des techniques en France, née à l'époque des Lumières, inspirée de cet idéal d'épanouissement par la connaissance, n'a cessé de s'adapter aux besoins de la société et de l'économie. Je me réjouis qu'elle vous accompagne aujourd'hui.

La Francophonie est un atout pour entrer sur le marché du travail, pour évoluer dans l'entreprise, pour construire une carrière dans la durée. Ce n'est pas moi qui le dis, ce sont des études qui le démontrent. Ce sont des entreprises qui le confirment. Ce sont des salariés qui en témoignent. Vous avez fait le bon choix.

Les meilleurs projets n'étant rien sans l'engagement des personnes qui les rendent possibles, je salue les démarches très pragmatiques mises en place au Liban par le CNAM et l'IECD pour moderniser, en liaison avec le ministère libanais de l'éducation, les dispositifs nationaux de formation professionnelle, pour mieux adapter l'offre de formation aux besoins des entreprises à un coût accessible et pour renforcer les dynamiques entre acteurs issus du service public, de l'entreprise, de la recherche, de l'enseignement et de la société civile.

Je me réjouis du soutien apporté par la France, à travers l'AFD, l'Institut français et, comme je l'ai évoqué, le CNAM France à cette belle ambition en faveur de la jeunesse et de l'emploi. J'en profite cependant pour vous adresser à tous un message plus politique : ce soutien de l'AFD ne se concrétisera que si le Parlement libanais est en mesure de l'approuver.

Sans m'ingérer dans les affaires de ce pays dont la France respecte et soutient la souveraineté, je veux tout de même rappeler une évidence : les Libanais doivent surmonter leurs divisions pour que leurs institutions retrouvent un fonctionnement normal. Car ces institutions, garantes du «vivre ensemble», doivent pouvoir se concentrer sur leur vocation première : faire fonctionner l'État au service de tous les Libanais et de la réponse aux exigences de la vie quotidienne. C'est un message que je porterai aux autorités que je rencontrerai, mais il vous appartient à vous tous, citoyens de ce pays, de vous le leur passer également. Je sais que vous le faites.

Je referme cette parenthèse, et je vous souhaite de prendre beaucoup de plaisir à enseigner pour les uns, à étudier pour les autres et à apprendre pour tous, dans des locaux qui seront bientôt rénovés.


Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 26 mars 2015