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- Relations bilatérales -
Mesdames et Messieurs,
D'abord nous voulons dire notre plaisir d'accueillir nos amis italiens dans ces lieux magnifiques, qui montrent à quel point la France est belle, et notamment la Normandie. Nous sommes, Jean-Yves Le Drian et moi-même, extrêmement heureux d'accueillir nos amis Roberta Pinotti qui est ministre de la défense, et Paolo Gentiloni qui est ministre des affaires étrangères.
Les relations entre l'Italie et la France sont, vous le savez bien, d'une nature exceptionnelle, à la fois par leur proximité, par leur densité et par la convergence des analyses entre nos deux pays. La richesse de nos relations a été illustrée encore récemment par le sommet bilatéral qui s'est tenu à paris le 24 février dernier autour du président du Conseil Matteo Renzi et du président français ainsi que du Premier ministre. La plupart des ministres de nos gouvernements étaient présents mais il a été décidé que nous tiendrions une réunion spéciale - dite «2+2» - entre les ministres des affaires étrangères et les ministres de la défense ; ce qui est le cas aujourd'hui.
En effet, nous devons faire face à une série de situations exceptionnelles et souvent très lourdes. Il est naturel et nécessaire de procéder à un examen approfondi des actions que nous pouvons et que nous devons mener ensemble. Bien évidemment, nous travaillons en permanence ensemble et il n'y a pas de mois ni même de semaines sans qu'il y ait des contacts, soit directement, soit dans le cadre de nos réunions européennes ou internationales. Mais nous devons aussi prendre le temps d'avoir ces discussions bilatérales.
C'est donc le sens et l'intérêt de cette retraite bénédictine dans cette abbaye aux Dames.
Nous avons traité toute une série de sujets.
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Un mot pour dire que nous nous réjouissons de participer bientôt à l'exposition universelle qui sera un succès j'en suis sûr magnifique.
Vous attendez je crois un million de personnes et beaucoup de Français, nous-mêmes sommes candidats à une prochaine exposition universelle et le pavillon français qui a été dévoilé l'autre jour est magnifique, il ne sera pas loin du pavillon italien. Nous pourrons nous réjouir ensemble de ce qui s'annonce comme un grand succès.
Nous participerons, le président de la République, le ministre de la culture et moi-même le 1er mai au lancement de cette exposition universelle qui rapprochera le monde autour de l'Italie et notamment, ces deux grands amis que sont l'Italie et la France.
- Ukraine - Russie -
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Au cours du déjeuner, nous avons abordé également la crise ukrainienne. Nous partageons la même analyse de la situation. Nous considérons que la voie qui est tracée par les accords de Minsk doit être suivie ; ce qui signifie que chaque partie doit respecter ses engagements. Vous savez que le conseil européen l'a rappelé hier de façon très nette et l'Italie comme la France ne ménagent pas leurs efforts pour progresser dans cette direction que nous appelons souvent «désescalade».
Au-delà de ces crises, nous avons aussi tracé la voie de nos coopérations futures. Il y en a de nouvelles, de nombreuses, notamment dans le domaine de la défense avec la préparation du conseil européen de juin prochain qui reviendra sur l'Europe de la défense.
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- Tunisie - Libye -
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L'attentat du musée du Bardot mercredi dernier : Français et Italiens ont été profondément et également touchés par cette attaque terroriste dans la mesure où elle a frappé lourdement nos amis tunisiens et nos compatriotes qui ont, pour plusieurs d'entre eux, perdu la vie.
Au cours de nos entretiens, nous avons redit le soutien, la solidarité que nous apportons à la Tunisie et aux Tunisiens. Nous considérons que ce soutien, avec celui de nos partenaires européens, devra être encore accru dans les prochaines semaines, notamment dans deux directions : la direction socio-économique, puisque l'expérience démocratique tunisienne doit être absolument soutenue, et aussi, bien sûr, dans le domaine de la sécurité.
Une ombre lourde pèse sur la Tunisie, c'est celle de la crise libyenne. Nous l'avons aussi abordée dans nos discussions parce que la situation actuelle en Libye est non seulement grave en elle-même, mais elle est une menace pour nos pays.
La première exigence, c'est d'essayer de trouver un accord politique entre les différentes factions, c'est ce à quoi s'est attelé notre ami Bernardino Leon, représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU, dont nous soutenons l'action.
La deuxième exigence, c'est de préparer un soutien européen, voire international à la mise en oeuvre d'un éventuel accord politique. L'Union européenne comme l'Italie et la France ont fait part de leurs disponibilités, et il y a toute une série de travaux en cours.
Parlant de la Libye, de la Tunisie, parlant de nos pays qui sont aussi des pays méditerranéens, nous avons également abordé la question de la multiplication des trafics y compris d'êtres humains, et par la situation migratoire critique qui est celle de la Méditerranée centrale. L'action italienne en la matière doit être particulièrement saluée et nous avons discuté de ce qu'il convenait de faire à la fois au plan européen et pour nos deux pays.
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source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 26 mars 2015
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