Texte intégral
- Yémen -
(...)
Q - À propos de la situation au Yémen et de l'intervention armée de l'Arabie Saoudite ?
R - Nous avons pris une position sur cette question qui est la suivante : le président en place est le président légitime et il n'a pas à être chassé par un certain nombre de personnes vraisemblablement soutenues depuis l'étranger. Nous soutenons le président Mansour Hadi et nous sommes en désaccord avec ce qui pourrait être perçu comme une espèce de coup d'état avec des forces soutenues par l'étranger et des forces étrangères. Nous demandons à ce que l'on revienne à la légitimité et que les négociations reprennent pour que l'on arrive à une solution complète. Et, nous apporterons notre voix s'il y a une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies.
Q - Appuyez-vous l'intervention armée menée par l'Arabie saoudite ?
R - Nous avons dit que nous soutenons la réaction qui consiste à rétablir le pouvoir légal.
(...).
- Iran
Q - (sur les négociations avec l'Iran)
R - Je ne vais entrer dans les détails techniques car les négociations continuent, mais il y a eu des avancées. Néanmoins, il reste à réaliser des avancées sur la durée de l'accord, sur la question du volume des stocks d'uranium, sur la question de la recherche et du développement et sur la question de la transparence. J'espère qu'elles seront réalisées, mais à l'instant où je vous parle, elles ne le sont pas.
Q - Vous êtes optimiste quant à l'issue des négociations ?
R - Oui et j'espère qu'il y aura un accord mais cet accord doit être robuste. Admettez que, cela ne devrait pas être le cas, si nous signons un accord qui n'est pas robuste, l'Iran pourrait aller vers l'arme nucléaire, ce dont nous ne voulons pas. Et dans le cadre de cet accord non robuste, d'autres pays de la région pourraient aller vers l'obtention de l'arme nucléaire et nous irions vers la prolifération dans cette région. L'intérêt de tous est que l'accord soit robuste et c'est la position de la France depuis le début des négociations.
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- Irak
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Q - (Sur l'Irak)
R - Depuis le début, nous avons dit que nous étions engagés dans le combat contre Daech, parce que ce groupe terroriste veut éradiquer, détruire, tuer tous ceux qui ne pensent pas comme lui. Daech est donc un groupe terroriste extrêmement dangereux. Daech est présent en Irak et nous avons envoyé des avions pour lutter contre lui au sein d'une coalition, avec les Américains et beaucoup d'autres pays. L'Iran, chiite, apporte son soutien à la partie chiite du gouvernement irakien. Pour autant, cela ne détermine pas notre comportement. Il est très important d'aller plus loin ; c'est la raison pour laquelle je suis ici aujourd'hui, pour pousser un cri d'alarme et pour essayer de défendre les minorités aux Moyen-Orient.
Daech est en train d'éradiquer les chrétiens, les yazidis, et beaucoup d'autres. Ce que nous voulons faire, la France avec d'autres pays, c'est pousser à ce que les pays du Moyen-Orient aient des gouvernements inclusifs, c'est-à-dire qu'ils ne défendent pas une seule communauté mais toutes les communautés. En Irak, c'est le cas du nouveau Premier ministre qui ne doit pas soutenir simplement les chiites, il faut que les sunnites aient leur place, ainsi que les kurdes et les yazidis. C'est en ayant des gouvernements inclusifs que l'on arrivera à rassembler la population pour lutter contre Daech.
Nous mettons des avions à la disposition des autorités irakiennes, mais l'expérience montre que ce n'est pas une présence extérieure qui peut apporter la solution, il faut que la population elle-même se mobilise avec un gouvernement inclusif. Voici ce que je souhaite pour l'Irak. (...).
- Dérèglement climatique
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Q - (Sur le dérèglement climatique)
R - Il est vrai qu'à la fin de l'année, au mois de décembre, c'est Paris qui va accueillir la fameuse COP21, qui doit permettre de limiter les émissions de gaz à effet de serre pour ne pas dépasser une augmentation de deux degrés par rapport à la température de l'ère pré-indutrielle. Si on laisse faire, on va avoir des augmentations de quatre, cinq degrés ou davantage, avec des bouleversements massifs.
Dans l'accord passé l'année dernière au Pérou, il a été prévu que chaque pays, chaque nation, devait remettre avant la fin du mois de mars, en tout cas avant la fin du premier semestre, sa contribution ; ce que l'on appelle «intended nationally determined contribution» (INDC). Quelques pays ont commencé à le faire, l'Europe l'a fait, la Norvège, la Suisse l'ont fait ; il y en aura d'autres. Il est indispensable que le maximum de pays respectent l'accord que nous avons passé et apportent leur contribution. Nous essayons, avec mon prédécesseur, le président péruvien de la COP20, d'inviter tous les États à agir dans ce sens.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 31 mars 2015