Entretien de M. Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères et du développement international, avec Itélé et BFM TV le 1er avril 2015, sur le nucléaire iranien.

Prononcé le 1er avril 2015

Intervenant(s) : 

Média : BFM - Itélé

Texte intégral

Je suis rentré ce matin, j'étais à Lausanne depuis samedi - c'est-à-dire cinq jours - pour faire le point auprès du conseil des ministres sur l'état de nos négociations avec l'Iran.
Les choses ont avancé mais pas encore suffisamment pour qu'au moment où je reviens faire le point, on puisse immédiatement conclure.
La position de la France, vous la connaissez, c'est d'être ferme et en même temps de faire en sorte que tous les engagements pris soient vérifiables.
L'objectif est également connu. En ce qui concerne le nucléaire civil, l'Iran a parfaitement le droit d'accéder à toute l'énergie nécessaire mais en ce qui concerne l'arme atomique, c'est non.
Nous avons donc passé en revue au cours de ces journées et certaines nuits, depuis samedi, toute une série de sujets et la France a fait beaucoup de propositions sur ce que l'on appelle les centrifugeuses, sur leur nombre, sur leur puissance, sur la recherche et l'aide au développement, sur la vérification et aussi sur le retour des sanctions si les engagements n'étaient pas tenus.
Au moment où je suis parti dans la nuit, nous ne sommes pas tout à fait au point de conclure et bien évidemment, je repartirai pour Lausanne dès que nécessaire.
Q - Comptiez-vous continuer les négociations encore aujourd'hui ?
R - Oui bien sûr, nous avons avancé mais pas sur tous les points. J'ai laissé mon directeur politique là-bas, je me tiens en contact avec lui et dès que ce sera nécessaire, je repartirai.
Mes collègues russes et chinois sont repartis, il reste mes collègues américains et iraniens et deux autres collègues.
Nous avons pensé avec le président de la république qu'il était nécessaire de faire le point au Conseil des ministres.
Q - On dit que les Français sont plus intransigeants que les Américains. Caractériseriez-vous ainsi votre attitude ?
R - Non, notre attitude n'a pas changé depuis le début et ce fut la même d'ailleurs, lorsque j'ai négocié il y a déjà plusieurs mois, puisque cette négociation remonte à longtemps. Nous sommes fermes, nous voulons un accord robuste car l'affaire est très importante et il s'agit de savoir si un pays peut avoir ou non l'arme nucléaire. Il faut donc être ferme et solide. Mais par ailleurs, il faut être précis dans les vérifications, il n'y a pas d'ambiguïté, nous souhaitons qu'il y ait un accord mais, cet accord ne peut avoir lieu que s'il est robuste et vérifiable.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 2 avril 2015