Texte intégral
BRUCE TOUSSAINT
Manuel VALLS est l'invité d'ITELE ce matin, bonjour.
MANUEL VALLS
Bonjour Bruce TOUSSAINT.
BRUCE TOUSSAINT
Merci d'être avec nous. La piste terroriste est-elle désormais exclue dans l'enquête sur le crash de la Germanwings ?
MANUEL VALLS
Par principe, il n'y a aucune piste qui peut être écartée, et comme nous devons la justice devra la vérité aux familles et aux proches des victimes, il faut attendre la fin de l'enquête même si hier, le procureur a donné suffisamment d'éléments pour que nous puissions penser que ce geste fou, incompréhensible, horrible soit à l'origine de ce crash.
BRUCE TOUSSAINT
On peut dire néanmoins que ce n'est pas la piste privilégiée, je veux dire par exemple il n'y a pas eu de les autorités françaises n'ont pas reçu de revendication, il n'y a pas de signe particulier à cette heure ?
MANUEL VALLS
Par principe, moi je suis prudent dès qu'il s'agit d'une enquête qui est placée sous l'autorité de la justice, mais tout s'oriente vers ce geste qu'on n'arrive pas à qualifier : criminel, fou, suicidaire. Enfin ! Comment peut-on même imaginer un pilote en qui on a toute confiance, ce sont des héros pour beaucoup, quel n'est pas le gamin qui a envie de devenir pilote et qui précipite après avoir fermé la porte ou après avoir empêché le pilote de rentrer dans la cabine qui précipite l'avion dans la montagne.
BRUCE TOUSSAINT
Des perquisitions ont été menées hier par la police allemande aux deux domiciles de ce copilote, ont-elles apporté des éléments nouveaux ?
MANUEL VALLS
Je ne sais pas, il appartient vraiment à la justice, notamment aux enquêteurs allemands et puis ensuite bien sûr à la LUFTHANSA d'apporter tous les éléments sur le parcours et le profil de ce pilote.
BRUCE TOUSSAINT
On en sait un peu plus, si on lit la presse allemande ce matin, notamment sur l'état psychologique de ce garçon de 28 ans. Il souffrait d'une grave dépression, selon le journal BILD par exemple, est-ce que ce sont des informations dont vous avez eues connaissance sur l'état psychologique ?
MANUEL VALLS
Non, pas à ce stade. Je vous rappelle que cet avion malheureusement s'est crashé en France, c'est un avion de la LUFTHANSA, enfin d'une compagnie low cost de la LUFTHANSA qui allait de Barcelone à Düsseldorf. Donc il appartient encore une fois à cette compagnie de donner le maximum d'éléments pour qu'on puisse comprendre pourquoi ce pilote en est arrivé à ce geste effrayant.
BRUCE TOUSSAINT
Si ces informations étaient avérées sur le profil psychologique, est-ce que la on pourrait dire qu'il y a eu une faille, que la LUFTHANSA a commis une sorte de faute ?
MANUEL VALLS
Ce n'est pas que je ne peux pas le dire, mais je ne peux pas me mettre à la place des familles et des proches des victimes. Mais j'imagine qu'elles vont non seulement poser des questions, mais qu'elles ont surtout droit à des réponses. Mais vous vous rendez compte, nous sommes quelques jours après ce crash
BRUCE TOUSSAINT
Tout à fait.
MANUEL VALLS
La recherche des corps est encore en cours et laissez-moi aussi saluer l'extraordinaire travail des services de l'Etat français : les gendarmes, les sapeurs-pompiers, les services de santé, la Sécurité civile, les bénévoles, les élus locaux, je pense notamment au maire de la Seyne, tout le monde est mobilisé pour récupérer les corps et pour que les familles puissent enfin pouvoir leur rendre un dernier hommage, leur dire au revoir.
BRUCE TOUSSAINT
Une dernière question sur ce sujet, faut-il changer les règles concernant la présence des pilotes dans le cockpit ? Des compagnies, notamment EASYJET, ont annoncé dès hier qu'un binôme serait désormais obligatoire pendant toute la durée du vol. Est-ce qu'il faut appliquer cette règle aux compagnies françaises ? Et je pense bien sûr à AIR FRANCE ?
MANUEL VALLS
Mais ces questions sont légitimes et laissons peut-être aux spécialistes de l'Aviation civile, il y a encore quelques instants sur ce plateau il y avait un débat, laissons les spécialistes de l'Aviation civile formuler un certain nombre de remarques. Mais je comprends tout à fait qu'on puisse se poser des questions, à la fois sur le suivi du profil psychologique des pilotes ; et aussi sur les mesures qu'il faut prendre désormais, si on peut éviter ce type de drame exceptionnel mais qui nous a tous évidemment bouleversés puisque c'est un cas d'espèce très rare.
BRUCE TOUSSAINT
Manuel VALLS, dans deux jours le 2ème tour des élections départementales, vous vous êtes beaucoup investi dans cette campagne, vous étiez encore hier soir en meeting à Tours. Michel SAPIN qui était à votre place hier matin a reconnu que ce serait une défaite, c'est le mot qu'il a utilisé dimanche soir. Est-ce que ce sera pour vous, chef de la majorité, un échec personnel ?
MANUEL VALLS
Non, pas personnel parce que moi je m'engage dans des combats collectifs, et je me suis engagé dans cette campagne parce que je ne voulais pas que le Front national soit la première formation politique de mon pays ; et parce que je voulais mobiliser les électeurs, tout simplement parce que les départements ont un rôle tout à fait essentiel pour la vie quotidienne de nos concitoyens. C'est eux qui gèrent les routes, les collègues, qui assurent la cohésion sociale et territoriale dans les départements, qui font par exemple que le très haut débit puisse s'étendre partout. Et c'est ainsi qu'il n'y aura plus de zone blanche en 2016, parce qu'entre l'effort que l'Etat, c'est-à-dire mon gouvernement, les départements et les opérateurs sont en train de faire, 20 milliards dans les prochaines années, il n'y aura plus de zone blanche. Donc les départements ont un rôle essentiel. Et je disais à mes compatriotes et je le redis à mes concitoyens, allez voter dimanche parce que voter, c'est à la fois un droit mais aussi un devoir, et parce que les départements ont un rôle essentiel. Et que moi, je souhaite qu'il y ait un maximum de cantons, un maximum de départements qui reste à gauche parce qu'une gestion de gauche pour un département pour les personnes âgées, pour les handicapés, pour les collèges ça n'est pas la même chose qu'une gestion de droite.
BRUCE TOUSSAINT
Les choses sont malgré tout mal engagées
MANUEL VALLS
Qu'en savez-vous, qu'en savez-vous Bruce TOUSSAINT
BRUCE TOUSSAINT
Certains il y a déjà beaucoup de cantons qui ont été perdus.
MANUEL VALLS
Oui mais
BRUCE TOUSSAINT
Dès dimanche dernier.
MANUEL VALLS
Oui mais rien n'est joué. Ecoutez ! Juste avant le 1er tour
BRUCE TOUSSAINT
Justement, qu'est-ce que vous attendez de ce 2ème tour, est-ce que l'objectif c'est de sauver les meubles, c'est d'essayer d'éviter que ce soit une bérézina.
MANUEL VALLS
Juste avant le 1er tour, on nous prévoyait une abstention massive, elle a été importante mais plus d'un français sur deux est allé voter. On prévoyait un effondrement du Parti socialiste et de ses alliés, ils ont réalisé 26 à 27 %. Aujourd'hui, la gauche est rassemblée et cette unité est importante parce qu'elle était trop divisée, trop dispersée au 1er tour.
BRUCE TOUSSAINT
Il était temps.
MANUEL VALLS
Il était temps bien évidemment. Elle se rassemble, donc rien n'est joué, laissons les électeurs choisir et moi je lance un appel à tous les électeurs de gauche et républicains pour qu'ils se rassemblent autour du candidat de gauche au second tour. Et puis bien sûr dans les autres cantons, là où il y a un candidat de gauche ou un candidat de droite face à l'extrême droite, de se rassembler autour du candidat républicain. Et nous ferons les comptes dimanche soir, mais rien n'est joué, la mobilisation est en cours. Moi je sens, je l'ai senti hier à Tours, je l'ai senti dans le Val-de-Marne ou en Seine Saint-Denis, je vais le ressentir sans aucun doute ce soir dans le Gard, il y a de la mobilisation, rien n'est fait. Les abstentionnistes du 1er tour, souvent à gauche, feront sans doute la différence.
BRUCE TOUSSAINT
La semaine prochaine, vous serez toujours Premier ministre ?
MANUEL VALLS
Je serai Premier ministre, je le suis toujours
BRUCE TOUSSAINT
Non mais
MANUEL VALLS
Tous les jours, tous les jours je prends des décisions avec le président de la République. Hier, j'étais devant les agriculteurs au Congrès de la FNSEA, j'ai reçu aussi les salariés de PSA PEUGEOT de Montbéliard pour que là aussi, cette entreprise qui va mieux puisse pérenniser les emplois en intérim en emplois durables. Et la semaine prochaine, je continuerai mon action de Premier ministre parce que nous sommes sur la bonne voie. Beaucoup de Français ne le ressentent pas, bien évidemment, le chômage est beaucoup trop haut
BRUCE TOUSSAINT
On va parler justement on va en parler dans un instant
MANUEL VALLS
Beaucoup de Français sont en difficulté, mais la politique économique que nous menons est en train progressivement de donner des résultats. Et nous sommes sur la voie de la croissance.
BRUCE TOUSSAINT
Quel que soit le score dimanche, vous serez Premier ministre ?
MANUEL VALLS
Mais il faut toujours écouter ce que disent les Français
BRUCE TOUSSAINT
Non mais ça veut dire que le président de la République vous l'a assuré !
MANUEL VALLS
Mais il l'a dit et nous le savons et nous allons continuer ce travail avec l'équipe gouvernementale.
BRUCE TOUSSAINT
Est-ce qu'il faudra malgré tout, même si vous restez, changer des choses, changer d'inflexion politique, changer d'équipe, qu'est-ce qui va se passer la semaine prochaine, dans les jours qui vont suivre ce 2ème tour ?
MANUEL VALLS
Ce que les Français attendent, c'est que les réformes se poursuivent, pas pour faire des réformes mais surtout pour accompagner ce mouvement vers la croissance. Pourquoi le chômage continue à augmenter, même si sur les deux premiers mois de l'année il a baissé, pourquoi ? Parce que nous n'avons pas assez de croissance. Si au cours de cette année et surtout en 2016, il y a une croissance de 1,4 1,5 1,6, ce sont des chiffres mais pour bien me faire comprendre, c'est le niveau à partir duquel on créé de l'emploi, il y a un seuil positif, on créé plus d'emplois qu'on en détruit, eh bien à ce moment-là nous devons tout faire pour soutenir l'investissement public, celui des collectivités territoriales et l'investissement privé des entreprises, parce qu'il faut que la confiance revienne. Nous avons baissé le coût du travail avec le CICE, avec le pacte de responsabilité de solidarité, la conjoncture internationale taux d'intérêt plus bas, baisse de l'euro, ce que nous avons souhaité, baisse du prix du pétrole créent les conditions d'un retour de la croissance. Et la croissance, c'est la compétitivité pour les entreprises et, donc, c'est la création de l'emploi. Et donc l'action du gouvernement, elle doit être à chaque fois affinée, précisée pour redonner de la confiance
BRUCE TOUSSAINT
Alors justement
MANUEL VALLS
Et avant l'été, nous
BRUCE TOUSSAINT
La France est une sorte d'exception, c'est ce que nous rappelait Claire FOURNIER dans sa chronique économique tout à l'heure. Il y a plein de bons signaux depuis, ils ont été un peu occultés par l'actualité dramatique de cet avion, mais cette semaine il y a eu plusieurs bons chiffres, même la construction par exemple qui pourrait repartir
MANUEL VALLS
L'automobile, la construction, l'agroalimentaire.
BRUCE TOUSSAINT
Mais ça ne créé pas d'emploi, donc ça veut dire qu'il manque quelque chose.
MANUEL VALLS
Ça créé de l'emploi mais pas suffisamment. Et puis nous avons une démographie positive, donc il y a beaucoup de jeunes qui rentrent sur le marché du travail qui parfois ne trouvent pas et trop souvent d'emploi. Donc tant qu'il n'y a pas plus de croissance, nous ne créerons pas ces emplois. Donc toute l'action de mon gouvernement en matière de politique économique, de politique industrielle, de politique agricole c'est de faire en sorte que les entreprises et notamment les PME et les PMI puissent embaucher. Et donc nous sommes en train de travailler, nous allons travailler avec les partenaires sociaux pour voir comment en termes de contrats, ces entreprises peuvent embaucher beaucoup plus rapidement, parce que l'emploi, l'emploi des jeunes, l'emploi des seniors, c'est-à-dire les salariés plus âgés sont des priorités.
BRUCE TOUSSAINT
Le chômage baissera ?
MANUEL VALLS
Le chômage baissera si nous avons le bon niveau de croissance
BRUCE TOUSSAINT
Non mais enlevez le si.
MANUEL VALLS
Non oui mais
BRUCE TOUSSAINT
Est-ce que le chômage va baisser
MANUEL VALLS
Ma marque ma marque c'est la vérité, pas la démagogie
BRUCE TOUSSAINT
Alors quand ?
MANUEL VALLS
Entend trop souvent dans cette campagne. Quand nous aurons
BRUCE TOUSSAINT
C'est la question principale que les gens se posent !
MANUEL VALLS
L'INSEE ou en tout cas les instituts ont tous dit : quand on aura un niveau de croissance autour de 1,5 %, c'est-à-dire en 2016, le chômage baissera. Moi, je pense que ce niveau de croissance, nous pouvons l'atteindre avant, donc tout doit être fait, tout doit être fait
BRUCE TOUSSAINT
Il pourrait y avoir une éclaircie d'ici à la fin de l'année, j'ai mis un conditionnel !
MANUEL VALLS
Je l'espère et en tout cas je veux dire aux Français et à ceux qui nous regardent : nous faisons tout pour cela, je suis concentré faire campagne, c'est normal, c'est mon rôle, concentré sur le soutien à la croissance et aux entreprises, parce que ce sont les entreprises qui créent la richesse et, donc, qui créent de l'emploi.
BRUCE TOUSSAINT
Vous n'avez pas répondu à la question sur l'équipe, on change d'équipe ou pas ?
MANUEL VALLS
Et pourquoi faudrait-il en changer ?
BRUCE TOUSSAINT
Quand une équipe perd un match, vous connaissez bien le football, on fait des changements dans une équipe.
MANUEL VALLS
Il peut toujours y avoir des remplaçants, s'il y en a notamment qui partent pour d'autres aventures, notamment à l'occasion des prochaines élections régionales. Mais je
BRUCE TOUSSAINT
Vous êtes en train de me dire qu'il pourrait y avoir en effet
MANUEL VALLS
Non mais c'est le cas
BRUCE TOUSSAINT
Une sorte de remaniement technique, à ce moment-là on appelle ça comme ça ?
MANUEL VALLS
C'est le cas, c'est déjà prévu, Carole DELGA qui est secrétaire d'Etat aux Entreprises partira au mois de juin puisqu'elle est candidate dans la grande région Midi-Pyrénées Languedoc-Roussillon.
BRUCE TOUSSAINT
Jean-Yves Le DRIAN ?
MANUEL VALLS
Il n'a pas pris de décision. Mais ce n'est pas devant vous, pardon Bruce TOUSSAINT, que je vais annoncer un remaniement, ce sont des choses que nous décidons avec le président de la République
BRUCE TOUSSAINT
Alors au-delà de ce
MANUEL VALLS
Mais il y a une équipe gouvernementale qui est cohérente et qui travaille en confiance avec des ministres talentueux dans bien des domaines. Il y a des lois que nous devons poursuivre, je pense à la loi sur la transition énergétique ou à celle sur la biodiversité, Ségolène ROYAL la fera voter avant la fin de l'année. Il y a la loi croissance et activité portée par Emmanuel MACRON, elle sera votée pas avant la fin de l'année, pardon, avant l'été. Il y a des lois, celles que François REBSAMEN va porter sur la dialogue social mais aussi sur la situation des intermittents et la fusion entre la PPE, le RSA activité, c'est-à-dire une prime d'activité qui doit favoriser le retour à l'emploi, notamment pour les travailleurs pauvres. Donc il y a beaucoup de travail qui doit se poursuivre ce gouvernement
BRUCE TOUSSAINT
Oui mais ce gouvernement ne représente pas toute la gauche.
MANUEL VALLS
Ça ne m'a pas échappé.
BRUCE TOUSSAINT
Il représente le PS
MANUEL VALLS
Non mais si on doit à un moment ou l'autre s'élargir
BRUCE TOUSSAINT
C'est maintenant ou pas ?
MANUEL VALLS
Si on doit à un moment là maintenant, au lendemain des départementales faire un remaniement comme réponse à ce qui s'est passé, je ne sais pas. En tout cas
BRUCE TOUSSAINT
C'est arrivé il y a un an, après les municipales !
MANUEL VALLS
J'ai déjà dit que si les écologistes souhaitaient revenir au gouvernement, la porte était ouverte, mais à la condition évidemment que la cohérence, la cohésion soient gardées, soient sauvegardées parce que c'est essentiel qu'un gouvernement et je crois que c'est l'image que donne mon gouvernement agisse avec cohérence, avec détermination et qu'il n'y ait plus comment on disait, des couacs !
BRUCE TOUSSAINT
Des couacs. Des écologistes pourraient donc rentrer au gouvernement, vous n'y êtes pas opposé
MANUEL VALLS
Bien sûr, c'est toujours possible.
BRUCE TOUSSAINT
Ça dépend de qui maintenant ?
MANUEL VALLS
D'eux.
BRUCE TOUSSAINT
D'eux, enfin il y en a plein qui disent à longueur de journée qu'ils sont candidats, j'en reçois même ici régulièrement
MANUEL VALLS
Non mais et nous devrons tirer les leçons du 1er tour des élections départementales, pourquoi nous avons été éliminés dans 500 cantons, pourquoi il ya des départements qui sont déjà perdus parce qu'il n'y a pas suffisamment de candidats de gauche au second tour, c'est la division. Si nous nous étions rassemblés dès le 1er tour, nous n'en serions pas là. Donc
BRUCE TOUSSAINT
Donc l'exemple doit venir d'en haut, du gouvernement
MANUEL VALLS
Donc le rassemblement oui, mais il doit aussi venir des formations politiques et de tous. Il y a une aspiration très forte au rassemblement d'une manière générale des Français, surtout après les événements que nous avons connus au mois de janvier, une aspiration au rassemblement, à l'unité autour des valeurs de la République qui, pour moi, n'ont jamais été aussi présentes parce que c'est la plus belle des réponses aux difficultés que nous connaissons et aux fractures que la société française connait. Et il y a aussi une aspiration au rassemblement de la gauche et des écologistes, c'est-à-dire de tous ceux qui veulent assumer les responsabilités et gouverner. Ce que nous faisons au niveau des départements ensemble, ce que nous avons fait pendant des années, pourquoi nous ne pouvons pas le faire au niveau du gouvernement de la France ? A chacun de répondre en conscience à cette question.
BRUCE TOUSSAINT
Ce rassemblement pourrait-il aller jusqu'aux frondeurs, jusqu'aux aubristes ou là il y a quand même des vétos que vous pouvez mettre à un moment
MANUEL VALLS
Mais il n'y a pas pour moi des frondeurs ou des aubristes, il y a des socialistes, nous avons tous fait campagne ensemble. Dans ce moment-là très particulier pour le pays, avec une menace terroriste exceptionnelle, avec une extrême droite qui est à 25 %, elle a reculé par rapport à ce que les sondages disaient mais elle est quand même à 25 %, elle s'est nationalisée avec des dizaines de candidats du Front national qui ont tenu des propos racistes, antisémites, homophobes, sexistes, avec une droite elle-même Nicolas SARKOZY qui ne sait pas choisir, avec des défis considérables. Redresser le pays, réussir la transition écologique, gouverner le pays est une formidable responsabilité, est un honneur et la gauche doit faire la démonstration dans cette dernière partie du quinquennat de François HOLLANDE, dans les deux années qui nous restent qu'elle assume pleinement cette responsabilité ; et qu'elle engage le pays pour que la France soit plus à la fois plus forte dans la globalisation économique, mais en même temps plus juste. Et moi je veux incarner, je veux porter quand je parle d'école, quand je parle de sécurité, quand je parle d'économie une République forte et bienveillante, une République qui incarne l'autorité et nous obtenons des résultats notamment en matière de baisse de la délinquance, mais qui en même temps est bienveillante pour les personnes les plus faibles, les plus fragiles de notre société.
BRUCE TOUSSAINT
Cette campagne des départementales a été marquée par une sorte de match entre vous-même et Nicolas SARKOZY. Vous assumez d'ailleurs ce duel à distance évidemment qui a existé avec le patron de l'UMP.
MANUEL VALLS
Non, ça n'est pas un combat de coqs et moi, contrairement à Nicolas SARKOZY, je ne parle pas je ne sais pas, de la cravate d'Emmanuel MACRON. Mais je ne comprends pas la position de Nicolas SARKOZY, ce ni ni qui consiste à ne pas choisir entre un candidat républicain et le Front national. La gauche a décidé, dans les cantons où elle n'était pas présente, de soutenir le candidat de l'UMP ou du Centre face à l'extrême-droite, comme nous l'avions fait en 2002 avec Jacques CHIRAC, et c'est une faute politique et morale. Et donc Nicolas SARKOZY n'a pas assumé là ses responsabilités, je me félicite d'ailleurs que Gérard LARCHER, Alain JUPPE ou des candidats sur le terrain je pense au maire de Nîmes appellent à voter pour les candidats de gauche face à l'extrême droite. Vous savez quand on a été président de la République, quand on veut assumer des responsabilités dans ce beau pays qu'est la France, on a une position claire, on ne cherche pas à courir derrière l'extrême droite pour quelques sièges ou pour quelques départements, c'est ça aussi l'honneur de la politique.
BRUCE TOUSSAINT
Il n'y a pas que ça Manuel VALLS, il y a aussi le ton de cette campagne. On va écouter un extrait d'un meeting hier soir de Nicolas SARKOZY, il parle directement de vous évidemment, regardez.
NICOLAS SARKOZY
Dimanche, quand on voyait à la télévision Manuel VALLS tout rouge et madame LE PEN toute blanche, l'un était déçu l'autre était exalté, on se disait qu'on n'avait pas envie qu'ils conduisent le véhicule France, parce qu'il faut du sang froid, il faut de la réflexion.
BRUCE TOUSSAINT
Qu'est-ce que vous lui répondez ?
MANUEL VALLS
Sang froid, réflexion, c'est l'attitude qui est la mienne, c'est l'attitude qui est la nôtre. Rappelez-vous de la manière dont le président de la République, le ministre de l'Intérieur, moi-même avons avec le soutien des Français géré cette attaque terroriste, sang froid tous les jours quand il s'agit de conduire les affaires du pays. Mais vous voyez, pour moi la politique c'est un débat d'idées, ça n'est jamais les attaques contre les personnes
BRUCE TOUSSAINT
Vous-même, vous n'êtes pas tendre avec Nicolas SARKOZY.
MANUEL VALLS
Toujours sur le fond, je rappelle tout simplement qu'aujourd'hui, la droite son programme c'est casser les services publics, c'est mettre en cause l'Etat, c'est baisser les prestations pour les plus faibles notamment dans les départements, personnes âgées ou citoyens handicapés, je veux un débat sur le fond. Quand Nicolas SARKOZY propose des économies supplémentaires, 120, 130 ou 140 milliards, il faut qu'il dise où ces économies vont être faites : moins d'enseignants, moins de policiers, moins de gendarmes, moins de militaires, moins d'infirmières, ce sont nos priorités. Donc il faut qu'il y ait un débat sur le fond, sur l'avenir du pays comme sur l'avenir du département. Mais bateleur jamais, insulter les gens jamais, je n'ai jamais traité quelqu'un de « pauvre con », je n'ai jamais dit qu'il fallait passer les banlieues au Kärcher. Quant à la nervosité, au sang froid, des leçons venant de Nicolas SARKOZY, honnêtement je pense que les Français ont déjà jugé, notamment en 2012.
BRUCE TOUSSAINT
Autre illustration de cette campagne particulièrement tendue, Jean-Marie LE PEN hier sur le plateau de Canal+, au Grand Journal, écoutez.
JEAN-MARIE LE PEN
L'accueil dans la citoyenneté, civiquement parlant il est français, mais il ne me donne pas de leçon de patriotisme ni d'amour de la France car en effet, comme je l'ai fait remarquer, la famille LE PEN a déjà s'est battue et est morte pour la France, ce n'est pas le cas de la famille de monsieur VALLS.
MANUEL VALLS
Mais c'est l'extrême droite, être Français c'est adhérer à une communauté de valeurs et moi, j'ai appris à être Français, je suis très fier et j'aime ce pays par-dessus tout. Et parce que j'aime ce pays et parce que j'aime la France, je ne veux pas qu'il soit incarné, représenté par le visage de la haine, de cette extrême droite qui, dans l'histoire de la France, n'a jamais choisi la République, n'a jamais choisi les valeurs de la démocratie, a toujours tourné le dos à ce qu'il y a de plus fort. Prenez un seul exemple, les grands discours de Victor HUGO ou de Robert BADINTER qui, lui, est passé du discours aux actes, l'abolition de la peine de mort. L'extrême droite c'est revenir sur la peine de mort, c'est en finir avec l'IVG, c'est renvoyer les femmes au foyer, c'est jeter les Français les uns contre les autres mais c'est surtout par son programme ruiner la France, sortir
BRUCE TOUSSAINT
Jean-Marie et Marine LE PEN c'est la même chose ?
MANUEL VALLS
Mais bien sûr, c'est la même marque, c'est la même famille. Et quand le père s'exprime ainsi, il oublie ce qu'est profondément l'histoire de la France. L'extrême droite n'aime pas la France et le programme de l'extrême droite, sortir de l'euro, sortir de l'Union européenne, sortir de la Politique agricole commune ruinerait le pays, ruinerait les entreprises, ruinerait les petits retraités, ruinerait les épargnants. C'est ça aussi et moi je veux convaincre, je veux convaincre les concitoyens, ceux qui par leurs cris de colère votent Front national de leur dire : c'est le mauvais chemin, ce ne sont ni nos valeurs ni ce qu'il faut pour le pays.
BRUCE TOUSSAINT
Serge et Beate KLARSFELD à la une de L'Obs cette semaine, disent « si Marine LE PEN gagne, notre place n'est plus ici ». Vous comprenez ou pas ?
MANUEL VALLS
Mais je comprends ce cri d'angoisse et de colère. Moi, je me suis battu il y a un an contre ce soi-disant humoriste, monsieur M'BALA M'BALA dit Dieudonné qui portait ce message
BRUCE TOUSSAINT
Vous pourriez vous poser la question vous-même ?
MANUEL VALLS
Jamais
BRUCE TOUSSAINT
De partir
MANUEL VALLS
Jamais, jamais parce que je me bats pour mes valeurs. Mais ils veulent dire tout simplement que le racisme et l'antisémitisme ont pris une place préoccupante dans notre pays ; et que tous les débats Bruce TOUSSAINT qu'on a eus il y a quelques années sur l'identité nationale, courir derrière le Front national, ouvrir ce débat nauséabond sur les cantines et sur les repas de substitution comme l'a fait Nicolas SARKOZY, tout cela divise. Le pays a besoin de se rassembler, je vous le dis encore, autour des valeurs de la République, de la laïcité mais avec la volonté d'apaiser, de se comprendre, de s'écouter. Et c'est ce que nous faisons et c'est pour ça qu'il faut que la gauche sorte plus forte, notamment dimanche prochain.
BRUCE TOUSSAINT
Toute dernière question, 9ème jour de grève à RADIO FRANCE, est-ce qu'il faut que cette grève s'arrête, comment, est-ce que Mathieu GALLET est l'homme de la situation Manuel VALLS ?
MANUEL VALLS
Il faut que cette grève s'arrête, il faut que le dialogue social reparte sur de bonnes bases, il faut que Mathieu GALLET comme la ministre Fleur PELLERIN lui a demandé nous fasse des propositions pour redresser RADIO FRANCE. Il faut que Mathieu GALLET assume pleinement ses responsabilités.
BRUCE TOUSSAINT
Sinon ?
MANUEL VALLS
Il faut qu'il assume pleinement ses responsabilités, je vous rappelle qu'il a été nommé par le CSA.
BRUCE TOUSSAINT
Merci Manuel VALLS.
MANUEL VALLS
Merci.
BRUCE TOUSSAINT
Merci d'avoir accepté l'invitation d'ITELE.
MANUEL VALLS
Merci à vous. Source : Service d'information du Gouvernement, le 27 mars 2015
Manuel VALLS est l'invité d'ITELE ce matin, bonjour.
MANUEL VALLS
Bonjour Bruce TOUSSAINT.
BRUCE TOUSSAINT
Merci d'être avec nous. La piste terroriste est-elle désormais exclue dans l'enquête sur le crash de la Germanwings ?
MANUEL VALLS
Par principe, il n'y a aucune piste qui peut être écartée, et comme nous devons la justice devra la vérité aux familles et aux proches des victimes, il faut attendre la fin de l'enquête même si hier, le procureur a donné suffisamment d'éléments pour que nous puissions penser que ce geste fou, incompréhensible, horrible soit à l'origine de ce crash.
BRUCE TOUSSAINT
On peut dire néanmoins que ce n'est pas la piste privilégiée, je veux dire par exemple il n'y a pas eu de les autorités françaises n'ont pas reçu de revendication, il n'y a pas de signe particulier à cette heure ?
MANUEL VALLS
Par principe, moi je suis prudent dès qu'il s'agit d'une enquête qui est placée sous l'autorité de la justice, mais tout s'oriente vers ce geste qu'on n'arrive pas à qualifier : criminel, fou, suicidaire. Enfin ! Comment peut-on même imaginer un pilote en qui on a toute confiance, ce sont des héros pour beaucoup, quel n'est pas le gamin qui a envie de devenir pilote et qui précipite après avoir fermé la porte ou après avoir empêché le pilote de rentrer dans la cabine qui précipite l'avion dans la montagne.
BRUCE TOUSSAINT
Des perquisitions ont été menées hier par la police allemande aux deux domiciles de ce copilote, ont-elles apporté des éléments nouveaux ?
MANUEL VALLS
Je ne sais pas, il appartient vraiment à la justice, notamment aux enquêteurs allemands et puis ensuite bien sûr à la LUFTHANSA d'apporter tous les éléments sur le parcours et le profil de ce pilote.
BRUCE TOUSSAINT
On en sait un peu plus, si on lit la presse allemande ce matin, notamment sur l'état psychologique de ce garçon de 28 ans. Il souffrait d'une grave dépression, selon le journal BILD par exemple, est-ce que ce sont des informations dont vous avez eues connaissance sur l'état psychologique ?
MANUEL VALLS
Non, pas à ce stade. Je vous rappelle que cet avion malheureusement s'est crashé en France, c'est un avion de la LUFTHANSA, enfin d'une compagnie low cost de la LUFTHANSA qui allait de Barcelone à Düsseldorf. Donc il appartient encore une fois à cette compagnie de donner le maximum d'éléments pour qu'on puisse comprendre pourquoi ce pilote en est arrivé à ce geste effrayant.
BRUCE TOUSSAINT
Si ces informations étaient avérées sur le profil psychologique, est-ce que la on pourrait dire qu'il y a eu une faille, que la LUFTHANSA a commis une sorte de faute ?
MANUEL VALLS
Ce n'est pas que je ne peux pas le dire, mais je ne peux pas me mettre à la place des familles et des proches des victimes. Mais j'imagine qu'elles vont non seulement poser des questions, mais qu'elles ont surtout droit à des réponses. Mais vous vous rendez compte, nous sommes quelques jours après ce crash
BRUCE TOUSSAINT
Tout à fait.
MANUEL VALLS
La recherche des corps est encore en cours et laissez-moi aussi saluer l'extraordinaire travail des services de l'Etat français : les gendarmes, les sapeurs-pompiers, les services de santé, la Sécurité civile, les bénévoles, les élus locaux, je pense notamment au maire de la Seyne, tout le monde est mobilisé pour récupérer les corps et pour que les familles puissent enfin pouvoir leur rendre un dernier hommage, leur dire au revoir.
BRUCE TOUSSAINT
Une dernière question sur ce sujet, faut-il changer les règles concernant la présence des pilotes dans le cockpit ? Des compagnies, notamment EASYJET, ont annoncé dès hier qu'un binôme serait désormais obligatoire pendant toute la durée du vol. Est-ce qu'il faut appliquer cette règle aux compagnies françaises ? Et je pense bien sûr à AIR FRANCE ?
MANUEL VALLS
Mais ces questions sont légitimes et laissons peut-être aux spécialistes de l'Aviation civile, il y a encore quelques instants sur ce plateau il y avait un débat, laissons les spécialistes de l'Aviation civile formuler un certain nombre de remarques. Mais je comprends tout à fait qu'on puisse se poser des questions, à la fois sur le suivi du profil psychologique des pilotes ; et aussi sur les mesures qu'il faut prendre désormais, si on peut éviter ce type de drame exceptionnel mais qui nous a tous évidemment bouleversés puisque c'est un cas d'espèce très rare.
BRUCE TOUSSAINT
Manuel VALLS, dans deux jours le 2ème tour des élections départementales, vous vous êtes beaucoup investi dans cette campagne, vous étiez encore hier soir en meeting à Tours. Michel SAPIN qui était à votre place hier matin a reconnu que ce serait une défaite, c'est le mot qu'il a utilisé dimanche soir. Est-ce que ce sera pour vous, chef de la majorité, un échec personnel ?
MANUEL VALLS
Non, pas personnel parce que moi je m'engage dans des combats collectifs, et je me suis engagé dans cette campagne parce que je ne voulais pas que le Front national soit la première formation politique de mon pays ; et parce que je voulais mobiliser les électeurs, tout simplement parce que les départements ont un rôle tout à fait essentiel pour la vie quotidienne de nos concitoyens. C'est eux qui gèrent les routes, les collègues, qui assurent la cohésion sociale et territoriale dans les départements, qui font par exemple que le très haut débit puisse s'étendre partout. Et c'est ainsi qu'il n'y aura plus de zone blanche en 2016, parce qu'entre l'effort que l'Etat, c'est-à-dire mon gouvernement, les départements et les opérateurs sont en train de faire, 20 milliards dans les prochaines années, il n'y aura plus de zone blanche. Donc les départements ont un rôle essentiel. Et je disais à mes compatriotes et je le redis à mes concitoyens, allez voter dimanche parce que voter, c'est à la fois un droit mais aussi un devoir, et parce que les départements ont un rôle essentiel. Et que moi, je souhaite qu'il y ait un maximum de cantons, un maximum de départements qui reste à gauche parce qu'une gestion de gauche pour un département pour les personnes âgées, pour les handicapés, pour les collèges ça n'est pas la même chose qu'une gestion de droite.
BRUCE TOUSSAINT
Les choses sont malgré tout mal engagées
MANUEL VALLS
Qu'en savez-vous, qu'en savez-vous Bruce TOUSSAINT
BRUCE TOUSSAINT
Certains il y a déjà beaucoup de cantons qui ont été perdus.
MANUEL VALLS
Oui mais
BRUCE TOUSSAINT
Dès dimanche dernier.
MANUEL VALLS
Oui mais rien n'est joué. Ecoutez ! Juste avant le 1er tour
BRUCE TOUSSAINT
Justement, qu'est-ce que vous attendez de ce 2ème tour, est-ce que l'objectif c'est de sauver les meubles, c'est d'essayer d'éviter que ce soit une bérézina.
MANUEL VALLS
Juste avant le 1er tour, on nous prévoyait une abstention massive, elle a été importante mais plus d'un français sur deux est allé voter. On prévoyait un effondrement du Parti socialiste et de ses alliés, ils ont réalisé 26 à 27 %. Aujourd'hui, la gauche est rassemblée et cette unité est importante parce qu'elle était trop divisée, trop dispersée au 1er tour.
BRUCE TOUSSAINT
Il était temps.
MANUEL VALLS
Il était temps bien évidemment. Elle se rassemble, donc rien n'est joué, laissons les électeurs choisir et moi je lance un appel à tous les électeurs de gauche et républicains pour qu'ils se rassemblent autour du candidat de gauche au second tour. Et puis bien sûr dans les autres cantons, là où il y a un candidat de gauche ou un candidat de droite face à l'extrême droite, de se rassembler autour du candidat républicain. Et nous ferons les comptes dimanche soir, mais rien n'est joué, la mobilisation est en cours. Moi je sens, je l'ai senti hier à Tours, je l'ai senti dans le Val-de-Marne ou en Seine Saint-Denis, je vais le ressentir sans aucun doute ce soir dans le Gard, il y a de la mobilisation, rien n'est fait. Les abstentionnistes du 1er tour, souvent à gauche, feront sans doute la différence.
BRUCE TOUSSAINT
La semaine prochaine, vous serez toujours Premier ministre ?
MANUEL VALLS
Je serai Premier ministre, je le suis toujours
BRUCE TOUSSAINT
Non mais
MANUEL VALLS
Tous les jours, tous les jours je prends des décisions avec le président de la République. Hier, j'étais devant les agriculteurs au Congrès de la FNSEA, j'ai reçu aussi les salariés de PSA PEUGEOT de Montbéliard pour que là aussi, cette entreprise qui va mieux puisse pérenniser les emplois en intérim en emplois durables. Et la semaine prochaine, je continuerai mon action de Premier ministre parce que nous sommes sur la bonne voie. Beaucoup de Français ne le ressentent pas, bien évidemment, le chômage est beaucoup trop haut
BRUCE TOUSSAINT
On va parler justement on va en parler dans un instant
MANUEL VALLS
Beaucoup de Français sont en difficulté, mais la politique économique que nous menons est en train progressivement de donner des résultats. Et nous sommes sur la voie de la croissance.
BRUCE TOUSSAINT
Quel que soit le score dimanche, vous serez Premier ministre ?
MANUEL VALLS
Mais il faut toujours écouter ce que disent les Français
BRUCE TOUSSAINT
Non mais ça veut dire que le président de la République vous l'a assuré !
MANUEL VALLS
Mais il l'a dit et nous le savons et nous allons continuer ce travail avec l'équipe gouvernementale.
BRUCE TOUSSAINT
Est-ce qu'il faudra malgré tout, même si vous restez, changer des choses, changer d'inflexion politique, changer d'équipe, qu'est-ce qui va se passer la semaine prochaine, dans les jours qui vont suivre ce 2ème tour ?
MANUEL VALLS
Ce que les Français attendent, c'est que les réformes se poursuivent, pas pour faire des réformes mais surtout pour accompagner ce mouvement vers la croissance. Pourquoi le chômage continue à augmenter, même si sur les deux premiers mois de l'année il a baissé, pourquoi ? Parce que nous n'avons pas assez de croissance. Si au cours de cette année et surtout en 2016, il y a une croissance de 1,4 1,5 1,6, ce sont des chiffres mais pour bien me faire comprendre, c'est le niveau à partir duquel on créé de l'emploi, il y a un seuil positif, on créé plus d'emplois qu'on en détruit, eh bien à ce moment-là nous devons tout faire pour soutenir l'investissement public, celui des collectivités territoriales et l'investissement privé des entreprises, parce qu'il faut que la confiance revienne. Nous avons baissé le coût du travail avec le CICE, avec le pacte de responsabilité de solidarité, la conjoncture internationale taux d'intérêt plus bas, baisse de l'euro, ce que nous avons souhaité, baisse du prix du pétrole créent les conditions d'un retour de la croissance. Et la croissance, c'est la compétitivité pour les entreprises et, donc, c'est la création de l'emploi. Et donc l'action du gouvernement, elle doit être à chaque fois affinée, précisée pour redonner de la confiance
BRUCE TOUSSAINT
Alors justement
MANUEL VALLS
Et avant l'été, nous
BRUCE TOUSSAINT
La France est une sorte d'exception, c'est ce que nous rappelait Claire FOURNIER dans sa chronique économique tout à l'heure. Il y a plein de bons signaux depuis, ils ont été un peu occultés par l'actualité dramatique de cet avion, mais cette semaine il y a eu plusieurs bons chiffres, même la construction par exemple qui pourrait repartir
MANUEL VALLS
L'automobile, la construction, l'agroalimentaire.
BRUCE TOUSSAINT
Mais ça ne créé pas d'emploi, donc ça veut dire qu'il manque quelque chose.
MANUEL VALLS
Ça créé de l'emploi mais pas suffisamment. Et puis nous avons une démographie positive, donc il y a beaucoup de jeunes qui rentrent sur le marché du travail qui parfois ne trouvent pas et trop souvent d'emploi. Donc tant qu'il n'y a pas plus de croissance, nous ne créerons pas ces emplois. Donc toute l'action de mon gouvernement en matière de politique économique, de politique industrielle, de politique agricole c'est de faire en sorte que les entreprises et notamment les PME et les PMI puissent embaucher. Et donc nous sommes en train de travailler, nous allons travailler avec les partenaires sociaux pour voir comment en termes de contrats, ces entreprises peuvent embaucher beaucoup plus rapidement, parce que l'emploi, l'emploi des jeunes, l'emploi des seniors, c'est-à-dire les salariés plus âgés sont des priorités.
BRUCE TOUSSAINT
Le chômage baissera ?
MANUEL VALLS
Le chômage baissera si nous avons le bon niveau de croissance
BRUCE TOUSSAINT
Non mais enlevez le si.
MANUEL VALLS
Non oui mais
BRUCE TOUSSAINT
Est-ce que le chômage va baisser
MANUEL VALLS
Ma marque ma marque c'est la vérité, pas la démagogie
BRUCE TOUSSAINT
Alors quand ?
MANUEL VALLS
Entend trop souvent dans cette campagne. Quand nous aurons
BRUCE TOUSSAINT
C'est la question principale que les gens se posent !
MANUEL VALLS
L'INSEE ou en tout cas les instituts ont tous dit : quand on aura un niveau de croissance autour de 1,5 %, c'est-à-dire en 2016, le chômage baissera. Moi, je pense que ce niveau de croissance, nous pouvons l'atteindre avant, donc tout doit être fait, tout doit être fait
BRUCE TOUSSAINT
Il pourrait y avoir une éclaircie d'ici à la fin de l'année, j'ai mis un conditionnel !
MANUEL VALLS
Je l'espère et en tout cas je veux dire aux Français et à ceux qui nous regardent : nous faisons tout pour cela, je suis concentré faire campagne, c'est normal, c'est mon rôle, concentré sur le soutien à la croissance et aux entreprises, parce que ce sont les entreprises qui créent la richesse et, donc, qui créent de l'emploi.
BRUCE TOUSSAINT
Vous n'avez pas répondu à la question sur l'équipe, on change d'équipe ou pas ?
MANUEL VALLS
Et pourquoi faudrait-il en changer ?
BRUCE TOUSSAINT
Quand une équipe perd un match, vous connaissez bien le football, on fait des changements dans une équipe.
MANUEL VALLS
Il peut toujours y avoir des remplaçants, s'il y en a notamment qui partent pour d'autres aventures, notamment à l'occasion des prochaines élections régionales. Mais je
BRUCE TOUSSAINT
Vous êtes en train de me dire qu'il pourrait y avoir en effet
MANUEL VALLS
Non mais c'est le cas
BRUCE TOUSSAINT
Une sorte de remaniement technique, à ce moment-là on appelle ça comme ça ?
MANUEL VALLS
C'est le cas, c'est déjà prévu, Carole DELGA qui est secrétaire d'Etat aux Entreprises partira au mois de juin puisqu'elle est candidate dans la grande région Midi-Pyrénées Languedoc-Roussillon.
BRUCE TOUSSAINT
Jean-Yves Le DRIAN ?
MANUEL VALLS
Il n'a pas pris de décision. Mais ce n'est pas devant vous, pardon Bruce TOUSSAINT, que je vais annoncer un remaniement, ce sont des choses que nous décidons avec le président de la République
BRUCE TOUSSAINT
Alors au-delà de ce
MANUEL VALLS
Mais il y a une équipe gouvernementale qui est cohérente et qui travaille en confiance avec des ministres talentueux dans bien des domaines. Il y a des lois que nous devons poursuivre, je pense à la loi sur la transition énergétique ou à celle sur la biodiversité, Ségolène ROYAL la fera voter avant la fin de l'année. Il y a la loi croissance et activité portée par Emmanuel MACRON, elle sera votée pas avant la fin de l'année, pardon, avant l'été. Il y a des lois, celles que François REBSAMEN va porter sur la dialogue social mais aussi sur la situation des intermittents et la fusion entre la PPE, le RSA activité, c'est-à-dire une prime d'activité qui doit favoriser le retour à l'emploi, notamment pour les travailleurs pauvres. Donc il y a beaucoup de travail qui doit se poursuivre ce gouvernement
BRUCE TOUSSAINT
Oui mais ce gouvernement ne représente pas toute la gauche.
MANUEL VALLS
Ça ne m'a pas échappé.
BRUCE TOUSSAINT
Il représente le PS
MANUEL VALLS
Non mais si on doit à un moment ou l'autre s'élargir
BRUCE TOUSSAINT
C'est maintenant ou pas ?
MANUEL VALLS
Si on doit à un moment là maintenant, au lendemain des départementales faire un remaniement comme réponse à ce qui s'est passé, je ne sais pas. En tout cas
BRUCE TOUSSAINT
C'est arrivé il y a un an, après les municipales !
MANUEL VALLS
J'ai déjà dit que si les écologistes souhaitaient revenir au gouvernement, la porte était ouverte, mais à la condition évidemment que la cohérence, la cohésion soient gardées, soient sauvegardées parce que c'est essentiel qu'un gouvernement et je crois que c'est l'image que donne mon gouvernement agisse avec cohérence, avec détermination et qu'il n'y ait plus comment on disait, des couacs !
BRUCE TOUSSAINT
Des couacs. Des écologistes pourraient donc rentrer au gouvernement, vous n'y êtes pas opposé
MANUEL VALLS
Bien sûr, c'est toujours possible.
BRUCE TOUSSAINT
Ça dépend de qui maintenant ?
MANUEL VALLS
D'eux.
BRUCE TOUSSAINT
D'eux, enfin il y en a plein qui disent à longueur de journée qu'ils sont candidats, j'en reçois même ici régulièrement
MANUEL VALLS
Non mais et nous devrons tirer les leçons du 1er tour des élections départementales, pourquoi nous avons été éliminés dans 500 cantons, pourquoi il ya des départements qui sont déjà perdus parce qu'il n'y a pas suffisamment de candidats de gauche au second tour, c'est la division. Si nous nous étions rassemblés dès le 1er tour, nous n'en serions pas là. Donc
BRUCE TOUSSAINT
Donc l'exemple doit venir d'en haut, du gouvernement
MANUEL VALLS
Donc le rassemblement oui, mais il doit aussi venir des formations politiques et de tous. Il y a une aspiration très forte au rassemblement d'une manière générale des Français, surtout après les événements que nous avons connus au mois de janvier, une aspiration au rassemblement, à l'unité autour des valeurs de la République qui, pour moi, n'ont jamais été aussi présentes parce que c'est la plus belle des réponses aux difficultés que nous connaissons et aux fractures que la société française connait. Et il y a aussi une aspiration au rassemblement de la gauche et des écologistes, c'est-à-dire de tous ceux qui veulent assumer les responsabilités et gouverner. Ce que nous faisons au niveau des départements ensemble, ce que nous avons fait pendant des années, pourquoi nous ne pouvons pas le faire au niveau du gouvernement de la France ? A chacun de répondre en conscience à cette question.
BRUCE TOUSSAINT
Ce rassemblement pourrait-il aller jusqu'aux frondeurs, jusqu'aux aubristes ou là il y a quand même des vétos que vous pouvez mettre à un moment
MANUEL VALLS
Mais il n'y a pas pour moi des frondeurs ou des aubristes, il y a des socialistes, nous avons tous fait campagne ensemble. Dans ce moment-là très particulier pour le pays, avec une menace terroriste exceptionnelle, avec une extrême droite qui est à 25 %, elle a reculé par rapport à ce que les sondages disaient mais elle est quand même à 25 %, elle s'est nationalisée avec des dizaines de candidats du Front national qui ont tenu des propos racistes, antisémites, homophobes, sexistes, avec une droite elle-même Nicolas SARKOZY qui ne sait pas choisir, avec des défis considérables. Redresser le pays, réussir la transition écologique, gouverner le pays est une formidable responsabilité, est un honneur et la gauche doit faire la démonstration dans cette dernière partie du quinquennat de François HOLLANDE, dans les deux années qui nous restent qu'elle assume pleinement cette responsabilité ; et qu'elle engage le pays pour que la France soit plus à la fois plus forte dans la globalisation économique, mais en même temps plus juste. Et moi je veux incarner, je veux porter quand je parle d'école, quand je parle de sécurité, quand je parle d'économie une République forte et bienveillante, une République qui incarne l'autorité et nous obtenons des résultats notamment en matière de baisse de la délinquance, mais qui en même temps est bienveillante pour les personnes les plus faibles, les plus fragiles de notre société.
BRUCE TOUSSAINT
Cette campagne des départementales a été marquée par une sorte de match entre vous-même et Nicolas SARKOZY. Vous assumez d'ailleurs ce duel à distance évidemment qui a existé avec le patron de l'UMP.
MANUEL VALLS
Non, ça n'est pas un combat de coqs et moi, contrairement à Nicolas SARKOZY, je ne parle pas je ne sais pas, de la cravate d'Emmanuel MACRON. Mais je ne comprends pas la position de Nicolas SARKOZY, ce ni ni qui consiste à ne pas choisir entre un candidat républicain et le Front national. La gauche a décidé, dans les cantons où elle n'était pas présente, de soutenir le candidat de l'UMP ou du Centre face à l'extrême-droite, comme nous l'avions fait en 2002 avec Jacques CHIRAC, et c'est une faute politique et morale. Et donc Nicolas SARKOZY n'a pas assumé là ses responsabilités, je me félicite d'ailleurs que Gérard LARCHER, Alain JUPPE ou des candidats sur le terrain je pense au maire de Nîmes appellent à voter pour les candidats de gauche face à l'extrême droite. Vous savez quand on a été président de la République, quand on veut assumer des responsabilités dans ce beau pays qu'est la France, on a une position claire, on ne cherche pas à courir derrière l'extrême droite pour quelques sièges ou pour quelques départements, c'est ça aussi l'honneur de la politique.
BRUCE TOUSSAINT
Il n'y a pas que ça Manuel VALLS, il y a aussi le ton de cette campagne. On va écouter un extrait d'un meeting hier soir de Nicolas SARKOZY, il parle directement de vous évidemment, regardez.
NICOLAS SARKOZY
Dimanche, quand on voyait à la télévision Manuel VALLS tout rouge et madame LE PEN toute blanche, l'un était déçu l'autre était exalté, on se disait qu'on n'avait pas envie qu'ils conduisent le véhicule France, parce qu'il faut du sang froid, il faut de la réflexion.
BRUCE TOUSSAINT
Qu'est-ce que vous lui répondez ?
MANUEL VALLS
Sang froid, réflexion, c'est l'attitude qui est la mienne, c'est l'attitude qui est la nôtre. Rappelez-vous de la manière dont le président de la République, le ministre de l'Intérieur, moi-même avons avec le soutien des Français géré cette attaque terroriste, sang froid tous les jours quand il s'agit de conduire les affaires du pays. Mais vous voyez, pour moi la politique c'est un débat d'idées, ça n'est jamais les attaques contre les personnes
BRUCE TOUSSAINT
Vous-même, vous n'êtes pas tendre avec Nicolas SARKOZY.
MANUEL VALLS
Toujours sur le fond, je rappelle tout simplement qu'aujourd'hui, la droite son programme c'est casser les services publics, c'est mettre en cause l'Etat, c'est baisser les prestations pour les plus faibles notamment dans les départements, personnes âgées ou citoyens handicapés, je veux un débat sur le fond. Quand Nicolas SARKOZY propose des économies supplémentaires, 120, 130 ou 140 milliards, il faut qu'il dise où ces économies vont être faites : moins d'enseignants, moins de policiers, moins de gendarmes, moins de militaires, moins d'infirmières, ce sont nos priorités. Donc il faut qu'il y ait un débat sur le fond, sur l'avenir du pays comme sur l'avenir du département. Mais bateleur jamais, insulter les gens jamais, je n'ai jamais traité quelqu'un de « pauvre con », je n'ai jamais dit qu'il fallait passer les banlieues au Kärcher. Quant à la nervosité, au sang froid, des leçons venant de Nicolas SARKOZY, honnêtement je pense que les Français ont déjà jugé, notamment en 2012.
BRUCE TOUSSAINT
Autre illustration de cette campagne particulièrement tendue, Jean-Marie LE PEN hier sur le plateau de Canal+, au Grand Journal, écoutez.
JEAN-MARIE LE PEN
L'accueil dans la citoyenneté, civiquement parlant il est français, mais il ne me donne pas de leçon de patriotisme ni d'amour de la France car en effet, comme je l'ai fait remarquer, la famille LE PEN a déjà s'est battue et est morte pour la France, ce n'est pas le cas de la famille de monsieur VALLS.
MANUEL VALLS
Mais c'est l'extrême droite, être Français c'est adhérer à une communauté de valeurs et moi, j'ai appris à être Français, je suis très fier et j'aime ce pays par-dessus tout. Et parce que j'aime ce pays et parce que j'aime la France, je ne veux pas qu'il soit incarné, représenté par le visage de la haine, de cette extrême droite qui, dans l'histoire de la France, n'a jamais choisi la République, n'a jamais choisi les valeurs de la démocratie, a toujours tourné le dos à ce qu'il y a de plus fort. Prenez un seul exemple, les grands discours de Victor HUGO ou de Robert BADINTER qui, lui, est passé du discours aux actes, l'abolition de la peine de mort. L'extrême droite c'est revenir sur la peine de mort, c'est en finir avec l'IVG, c'est renvoyer les femmes au foyer, c'est jeter les Français les uns contre les autres mais c'est surtout par son programme ruiner la France, sortir
BRUCE TOUSSAINT
Jean-Marie et Marine LE PEN c'est la même chose ?
MANUEL VALLS
Mais bien sûr, c'est la même marque, c'est la même famille. Et quand le père s'exprime ainsi, il oublie ce qu'est profondément l'histoire de la France. L'extrême droite n'aime pas la France et le programme de l'extrême droite, sortir de l'euro, sortir de l'Union européenne, sortir de la Politique agricole commune ruinerait le pays, ruinerait les entreprises, ruinerait les petits retraités, ruinerait les épargnants. C'est ça aussi et moi je veux convaincre, je veux convaincre les concitoyens, ceux qui par leurs cris de colère votent Front national de leur dire : c'est le mauvais chemin, ce ne sont ni nos valeurs ni ce qu'il faut pour le pays.
BRUCE TOUSSAINT
Serge et Beate KLARSFELD à la une de L'Obs cette semaine, disent « si Marine LE PEN gagne, notre place n'est plus ici ». Vous comprenez ou pas ?
MANUEL VALLS
Mais je comprends ce cri d'angoisse et de colère. Moi, je me suis battu il y a un an contre ce soi-disant humoriste, monsieur M'BALA M'BALA dit Dieudonné qui portait ce message
BRUCE TOUSSAINT
Vous pourriez vous poser la question vous-même ?
MANUEL VALLS
Jamais
BRUCE TOUSSAINT
De partir
MANUEL VALLS
Jamais, jamais parce que je me bats pour mes valeurs. Mais ils veulent dire tout simplement que le racisme et l'antisémitisme ont pris une place préoccupante dans notre pays ; et que tous les débats Bruce TOUSSAINT qu'on a eus il y a quelques années sur l'identité nationale, courir derrière le Front national, ouvrir ce débat nauséabond sur les cantines et sur les repas de substitution comme l'a fait Nicolas SARKOZY, tout cela divise. Le pays a besoin de se rassembler, je vous le dis encore, autour des valeurs de la République, de la laïcité mais avec la volonté d'apaiser, de se comprendre, de s'écouter. Et c'est ce que nous faisons et c'est pour ça qu'il faut que la gauche sorte plus forte, notamment dimanche prochain.
BRUCE TOUSSAINT
Toute dernière question, 9ème jour de grève à RADIO FRANCE, est-ce qu'il faut que cette grève s'arrête, comment, est-ce que Mathieu GALLET est l'homme de la situation Manuel VALLS ?
MANUEL VALLS
Il faut que cette grève s'arrête, il faut que le dialogue social reparte sur de bonnes bases, il faut que Mathieu GALLET comme la ministre Fleur PELLERIN lui a demandé nous fasse des propositions pour redresser RADIO FRANCE. Il faut que Mathieu GALLET assume pleinement ses responsabilités.
BRUCE TOUSSAINT
Sinon ?
MANUEL VALLS
Il faut qu'il assume pleinement ses responsabilités, je vous rappelle qu'il a été nommé par le CSA.
BRUCE TOUSSAINT
Merci Manuel VALLS.
MANUEL VALLS
Merci.
BRUCE TOUSSAINT
Merci d'avoir accepté l'invitation d'ITELE.
MANUEL VALLS
Merci à vous. Source : Service d'information du Gouvernement, le 27 mars 2015