Déclaration de Mme Catherine Trautmann, ministre de la culture et de la communication, sur les sculptures de Magdalena Abakanowicz et Beverly Pepper, Paris le 18 mai 1999.

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Circonstance : Exposition de sculptures dans les jardins du Palais Royal :" Deux femmes dans les jardins du Palais Royal : Magdalena Abakanowicz - Beverly Pepper" de fin mai à septembre 1999

Texte intégral

Pour la deuxième année consécutive, les jardins du Palais-Royal accueillent pendant l'été, pour les offrir à la vue de tous, un ensemble de sculptures contemporaines. Cette année, c'est le travail de deux femmes sculpteurs que le public pourra découvrir en parcourant ce lieu.
Les sculptures de ces deux artistes, l'une d'origine polonaise - Magdalena Abakanowicz - fortement marquée par l'histoire de son pays, la seconde, d'origine américaine, Beverly Pepper, installée en Europe depuis longtemps, offrent au public la vision de deux langages contrastés de cette expression plastique encore trop rarement pratiquée par les femmes.
Posant un regard critique et lucide sur la civilisation de notre fin de siècle, Magdalena Abakanowicz a entrepris, depuis une trentaine d'années, une œuvre ambitieuse et exemplaire qui l'a menée des premiers tissages à une statuaire de plus en plus existentialiste " et figurative, usant de fibres naturelles mais aussi de matériaux plus traditionnels comme le bois, le bronze, la pierre ou l'argile. Son œuvre, véritablement impliquée dans notre époque et consciente des enjeux de demain, cherche avant tout à montrer les conditions de vie de l'homme d'aujourd'hui et à réduire, par là même, cet écart qui s'est peu à peu creusé entre ce dernier et la nature.
Davantage préoccupée par la forme, la géométrie et la construction des volumes dans l'espace, la sculpture abstraite et monumentale de Beverly Pepper, formée auprès de deux grands peintres français - André Lhote et Fernand Léger - témoigne, d'une toute autre manière, de la volonté de bâtir et de construire à partir de modules géométriques.
Ces formes abstraites qui s'élancent dans le ciel et qui répondent par leur verticalité à l'architecture et à la végétation des jardins du Palais-Royal, constituent aussi une forme d'engagement et de foi. Je me réjouis de voir à nouveau de la sculpture dans ces lieux : il s'agit, cette année, d'organiser la confrontation de deux artistes contemporaines dont les œuvres permettront aux visiteurs de " dialoguer " librement et spontanément avec deux vocabulaires différents qui illustrent remarquablement la richesse créative de notre " fin de siècle ".
(Source http://www.culture.gouv.fr, le 18 mai 1999)