Texte intégral
- Union pour la Méditerranée - Réunion ministérielle euro-méditerranéenne
Cette réunion de Barcelone, c'est la suite de ce qu'on appelle le «Processus de Barcelone» qui est intervenu il y a déjà très longtemps. C'est une rencontre à la fois des vingt-huit pays de l'Union européenne et puis d'un certain nombre de pays du voisinage au Sud.
La première remarque qu'il faut faire, c'est qu'il faut que nous travaillions davantage ensemble parce qu'on s'aperçoit, en fait, que nos sorts sont liés sur le plan du développement, de la sécurité et des migrations. Tous mes collègues et moi-même avons fait la remarque que, finalement, nous ne nous rencontrons pas assez souvent. J'ai d'ailleurs proposé que cette réunion puisse avoir lieu annuellement et que le secrétaire de l'UpM, qui travaille très bien, nous aide à travailler dans ce sens. Donc, première remarque : cette réunion est utile, elle permet d'échanger des points de vue et elle devrait avoir lieu annuellement.
Deuxième remarque : entre nous, les pays dits du Nord - enfin en tout cas les pays de l'UE - et les pays du Sud, il doit y avoir un vrai partenariat. Il n'y a pas ceux qui décident et puis ceux auxquels les décisions s'appliquent. Il faut vraiment que nous travaillions main dans la main. Il faut que nos projets puissent être adaptés, différenciés et que lorsqu'il y a des financements, ces financements aient lieu rapidement. J'ai pris l'exemple de la Tunisie. C'est un pays que l'on doit soutenir, que l'on soutient mais, souvent, il vaut mieux apporter moins de financement et les apporter très vite, qu'apporter des financements en théorie plus importants mais trop tard. Ça c'est un aspect très important.
Troisièmement, il y a un sentiment nouveau qui existe au sein de l'UE. Auparavant, les pays plutôt à l'Est de l'Europe s'occupaient du voisinage de l'Est et les pays plutôt au Sud de l'Europe s'occupaient plutôt des pays du Sud. Cela a changé. Chacun s'aperçoit que nous sommes concernés par tout ce qui se passe, notamment sur le plan de la sécurité, du terrorisme, du développement économique. Nous nous occupons donc tous de l'ensemble et c'est une très bonne chose. Cela rend ce type de format encore plus important.
Voilà quelques points. Nous avons été comme d'habitude très bien reçus par nos amis espagnols ici à Barcelone. Je pense que c'est une réunion utile et j'en félicite beaucoup mon collègue, M. Margallo. (...).
Diplomatie économique - Avions Rafale
(...)
Q - Une question sur les Rafale : la France a annoncé une bonne nouvelle la semaine dernière, est-ce que prochainement la France pourra annoncer d'autres bonnes nouvelles et d'autres pays qui achètent les avions ?
R - Je l'espère. Nous y travaillons dans le cadre de ce qu'on appelle la diplomatie économique, avec mon collègue Jean-Yves Le Drian. Nous avons en effet eu deux succès : d'une part, l'achat d'avions Rafale par l'Égypte et, d'autre part, l'annonce de l'achat d'avions Rafale par l'Inde.
Il y a d'autres perspectives. Nous avons comme règle d'être prudents et de ne commenter les choses que lorsqu'elles sont faites, mais j'ai dit hier à l'un de vos collègues qui m'interrogeait - puisque j'ai rencontré le prince héritier des Émirats Arabes Unis - que je pensais que les choses allaient dans la bonne direction. Je crois au fameux proverbe : «jamais deux sans trois». (...).
- États-Unis - Candidature de Mme Clinton
(...)
Q - Est-ce qu'on pourrait commenter la candidature de Mme Clinton à la présidence des États-Unis ?
R - Hillary Clinton est quelqu'un avec qui j'ai travaillé et c'est une femme exceptionnelle. Elle a une autorité naturelle, une grande intelligence, une grande compétence, pas seulement dans le domaine des affaires étrangères. C'est une femme exceptionnelle et les fonctions auxquelles elle aspire sont des fonctions exceptionnelles. Je lui souhaite une très, très bonne chance. (...).
- Lutte contre le terrorisme
(...)
Q - On a l'impression que la France est le pays le plus touché en Europe, notamment avec l'attentat de Charlie Hebdo en janvier ou encore la semaine dernière avec le piratage de TV5 Monde, pourquoi ?
R - Sur le plan du terrorisme, nous sommes tous concernés. Nous sommes absolument tous concernés. Il y a eu, malheureusement, des attentats en France mais il y en a eu aussi en Belgique et dans d'autres pays, au sud de la Méditerranée. Il faut donc mettre en commun nos renseignements - parce qu'évidemment il faut que la lutte contre le terrorisme soit coordonnée -, nos méthodes, et il faut s'y prendre très en amont, pour empêcher en particulier les départs de combattants à l'étranger. Il faut avoir une action de formation, on pense à la question de la formation des imams. Il faut avoir une action dans les prisons. Il faut avoir une action pour la répression, ce qui demande une coordination très, très étroite.
Le sentiment qui s'est dégagé ce matin, puisque nous avons traité de ces questions, c'est que vraiment tout le monde se sent menacé, que ce soit sur son propre territoire ou à l'occasion de voyages à l'étranger, notamment les touristes. Ce n'est donc pas un problème ressenti par les uns et pas par les autres, c'est vraiment maintenant un problème général. La France, comme vous le savez, à travers les mesures que nous avons prises, des mesures concrètes, des mesures financières, des mesures législatives, est totalement mobilisée pour lutter contre le terrorisme.
(...)
Q - Est-ce que les sites français à l'étranger sont encore sous surveillance maximale ?
R - Bien évidemment, dans le cadre du plan de lutte contre le terrorisme, des mesures ont été prises en France, vous les connaissez, et il y a eu un renforcement de la protection de l'ensemble de nos sites partout là où il y a des menaces potentielles. Nous sommes extrêmement vigilants. Nous ne publions pas nécessairement les mesures que nous prenons, pour des raisons évidentes, mais nous sommes extrêmement vigilants sur la protection à la fois de nos ressortissants, bien sûr, mais aussi de nos entreprises. (...).
- Iran - Nucléaire
(...)
Q - Est-ce qu'une nouvelle date est fixée pour un nouveau round de négociations nucléaires avec l'Iran ?
R - Les choses vont commencer d'ici peu. Les équipes d'experts vont commencer à travailler rapidement.
Ukraine - Russie
(...)
Q - Monsieur Fabius vous allez rencontrer vos collègues allemand et russe ce soir pour parler de l'Ukraine. Est-ce que vous êtes préoccupé par les violations du cessez-le-feu en Ukraine ces derniers jours ?
R - Je vais également rencontrer mon collègue ukrainien. Oui, nous sommes, avec Frank-Walter Steinmeier, préoccupés de ce qui se passe. Nous nous réunissons dans le cadre de ce qu'on appelle le «Format de Normandie» ; nous l'avons fait déjà plusieurs fois.
Nous sommes préoccupés, à la fois parce qu'il y a un certain nombre de violations, sur le plan du cessez-le-feu, et parce que sur le plan politique les choses n'avancent pas suffisamment. Nous allons rappeler à nos collègues, à la fois russe et ukrainien, que le processus de Minsk doit être respecté et qu'il doit être respecté avant la fin de l'année puisque c'est l'échéance prévue.
Nous allons honnêtement mettre tout sur la table, avec mon collègue allemand puisque c'est un format à quatre, pour vraiment leur demander, dans ce format réduit, de s'expliquer et d'avancer. Vous connaissez la position de la France selon laquelle il faut aller vers une désescalade et vers la paix. C'est à cela que doit conduire le processus de Minsk. Nous en sommes, si je puis dire, un petit peu les garants. Nous avons jugé utile de nous réunir ce soir à Berlin - l'autre fois c'était à Paris, nous changeons de lieu souvent - parce qu'il faut vraiment vérifier que les parties concernées, c'est-à-dire les Russes et les Ukrainiens, veulent vraiment avancer. En tout cas, c'est notre rôle d'aller dans ce sens-là.
(...).source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 20 avril 2015
Cette réunion de Barcelone, c'est la suite de ce qu'on appelle le «Processus de Barcelone» qui est intervenu il y a déjà très longtemps. C'est une rencontre à la fois des vingt-huit pays de l'Union européenne et puis d'un certain nombre de pays du voisinage au Sud.
La première remarque qu'il faut faire, c'est qu'il faut que nous travaillions davantage ensemble parce qu'on s'aperçoit, en fait, que nos sorts sont liés sur le plan du développement, de la sécurité et des migrations. Tous mes collègues et moi-même avons fait la remarque que, finalement, nous ne nous rencontrons pas assez souvent. J'ai d'ailleurs proposé que cette réunion puisse avoir lieu annuellement et que le secrétaire de l'UpM, qui travaille très bien, nous aide à travailler dans ce sens. Donc, première remarque : cette réunion est utile, elle permet d'échanger des points de vue et elle devrait avoir lieu annuellement.
Deuxième remarque : entre nous, les pays dits du Nord - enfin en tout cas les pays de l'UE - et les pays du Sud, il doit y avoir un vrai partenariat. Il n'y a pas ceux qui décident et puis ceux auxquels les décisions s'appliquent. Il faut vraiment que nous travaillions main dans la main. Il faut que nos projets puissent être adaptés, différenciés et que lorsqu'il y a des financements, ces financements aient lieu rapidement. J'ai pris l'exemple de la Tunisie. C'est un pays que l'on doit soutenir, que l'on soutient mais, souvent, il vaut mieux apporter moins de financement et les apporter très vite, qu'apporter des financements en théorie plus importants mais trop tard. Ça c'est un aspect très important.
Troisièmement, il y a un sentiment nouveau qui existe au sein de l'UE. Auparavant, les pays plutôt à l'Est de l'Europe s'occupaient du voisinage de l'Est et les pays plutôt au Sud de l'Europe s'occupaient plutôt des pays du Sud. Cela a changé. Chacun s'aperçoit que nous sommes concernés par tout ce qui se passe, notamment sur le plan de la sécurité, du terrorisme, du développement économique. Nous nous occupons donc tous de l'ensemble et c'est une très bonne chose. Cela rend ce type de format encore plus important.
Voilà quelques points. Nous avons été comme d'habitude très bien reçus par nos amis espagnols ici à Barcelone. Je pense que c'est une réunion utile et j'en félicite beaucoup mon collègue, M. Margallo. (...).
Diplomatie économique - Avions Rafale
(...)
Q - Une question sur les Rafale : la France a annoncé une bonne nouvelle la semaine dernière, est-ce que prochainement la France pourra annoncer d'autres bonnes nouvelles et d'autres pays qui achètent les avions ?
R - Je l'espère. Nous y travaillons dans le cadre de ce qu'on appelle la diplomatie économique, avec mon collègue Jean-Yves Le Drian. Nous avons en effet eu deux succès : d'une part, l'achat d'avions Rafale par l'Égypte et, d'autre part, l'annonce de l'achat d'avions Rafale par l'Inde.
Il y a d'autres perspectives. Nous avons comme règle d'être prudents et de ne commenter les choses que lorsqu'elles sont faites, mais j'ai dit hier à l'un de vos collègues qui m'interrogeait - puisque j'ai rencontré le prince héritier des Émirats Arabes Unis - que je pensais que les choses allaient dans la bonne direction. Je crois au fameux proverbe : «jamais deux sans trois». (...).
- États-Unis - Candidature de Mme Clinton
(...)
Q - Est-ce qu'on pourrait commenter la candidature de Mme Clinton à la présidence des États-Unis ?
R - Hillary Clinton est quelqu'un avec qui j'ai travaillé et c'est une femme exceptionnelle. Elle a une autorité naturelle, une grande intelligence, une grande compétence, pas seulement dans le domaine des affaires étrangères. C'est une femme exceptionnelle et les fonctions auxquelles elle aspire sont des fonctions exceptionnelles. Je lui souhaite une très, très bonne chance. (...).
- Lutte contre le terrorisme
(...)
Q - On a l'impression que la France est le pays le plus touché en Europe, notamment avec l'attentat de Charlie Hebdo en janvier ou encore la semaine dernière avec le piratage de TV5 Monde, pourquoi ?
R - Sur le plan du terrorisme, nous sommes tous concernés. Nous sommes absolument tous concernés. Il y a eu, malheureusement, des attentats en France mais il y en a eu aussi en Belgique et dans d'autres pays, au sud de la Méditerranée. Il faut donc mettre en commun nos renseignements - parce qu'évidemment il faut que la lutte contre le terrorisme soit coordonnée -, nos méthodes, et il faut s'y prendre très en amont, pour empêcher en particulier les départs de combattants à l'étranger. Il faut avoir une action de formation, on pense à la question de la formation des imams. Il faut avoir une action dans les prisons. Il faut avoir une action pour la répression, ce qui demande une coordination très, très étroite.
Le sentiment qui s'est dégagé ce matin, puisque nous avons traité de ces questions, c'est que vraiment tout le monde se sent menacé, que ce soit sur son propre territoire ou à l'occasion de voyages à l'étranger, notamment les touristes. Ce n'est donc pas un problème ressenti par les uns et pas par les autres, c'est vraiment maintenant un problème général. La France, comme vous le savez, à travers les mesures que nous avons prises, des mesures concrètes, des mesures financières, des mesures législatives, est totalement mobilisée pour lutter contre le terrorisme.
(...)
Q - Est-ce que les sites français à l'étranger sont encore sous surveillance maximale ?
R - Bien évidemment, dans le cadre du plan de lutte contre le terrorisme, des mesures ont été prises en France, vous les connaissez, et il y a eu un renforcement de la protection de l'ensemble de nos sites partout là où il y a des menaces potentielles. Nous sommes extrêmement vigilants. Nous ne publions pas nécessairement les mesures que nous prenons, pour des raisons évidentes, mais nous sommes extrêmement vigilants sur la protection à la fois de nos ressortissants, bien sûr, mais aussi de nos entreprises. (...).
- Iran - Nucléaire
(...)
Q - Est-ce qu'une nouvelle date est fixée pour un nouveau round de négociations nucléaires avec l'Iran ?
R - Les choses vont commencer d'ici peu. Les équipes d'experts vont commencer à travailler rapidement.
Ukraine - Russie
(...)
Q - Monsieur Fabius vous allez rencontrer vos collègues allemand et russe ce soir pour parler de l'Ukraine. Est-ce que vous êtes préoccupé par les violations du cessez-le-feu en Ukraine ces derniers jours ?
R - Je vais également rencontrer mon collègue ukrainien. Oui, nous sommes, avec Frank-Walter Steinmeier, préoccupés de ce qui se passe. Nous nous réunissons dans le cadre de ce qu'on appelle le «Format de Normandie» ; nous l'avons fait déjà plusieurs fois.
Nous sommes préoccupés, à la fois parce qu'il y a un certain nombre de violations, sur le plan du cessez-le-feu, et parce que sur le plan politique les choses n'avancent pas suffisamment. Nous allons rappeler à nos collègues, à la fois russe et ukrainien, que le processus de Minsk doit être respecté et qu'il doit être respecté avant la fin de l'année puisque c'est l'échéance prévue.
Nous allons honnêtement mettre tout sur la table, avec mon collègue allemand puisque c'est un format à quatre, pour vraiment leur demander, dans ce format réduit, de s'expliquer et d'avancer. Vous connaissez la position de la France selon laquelle il faut aller vers une désescalade et vers la paix. C'est à cela que doit conduire le processus de Minsk. Nous en sommes, si je puis dire, un petit peu les garants. Nous avons jugé utile de nous réunir ce soir à Berlin - l'autre fois c'était à Paris, nous changeons de lieu souvent - parce qu'il faut vraiment vérifier que les parties concernées, c'est-à-dire les Russes et les Ukrainiens, veulent vraiment avancer. En tout cas, c'est notre rôle d'aller dans ce sens-là.
(...).source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 20 avril 2015