Texte intégral
Monsieur le Président de la Banque mondiale,
Monsieur le Secrétaire général,
Madame et Messieurs les Présidents,
Mesdames et Messieurs les Ministres, Chers Collègues,
L'épidémie d'Ebola n'est pas encore vaincue. Atteindre zéro cas d'Ebola dans les trois pays touchés doit rester notre objectif prioritaire. La mobilisation de tous est de mise, la France y prend toute sa part. La transparence et la traçabilité de notre aide est un aspect important : un site Internet recense tous les projets soutenus par la France, les montants engagés et décaissés.
S'agissant de la Guinée, je souhaite souligner l'importance qu'Ebola ne soit pas l'objet d'instrumentalisations politiques : la lutte doit recueillir le plus large consensus possible.
Les impacts de cette épidémie, c'est-à-dire une crise sanitaire doublée d'une crise globale, sont considérables, comme l'illustrent les présentations des chefs d'État.
La France concentrera son appui à la Guinée, en particulier dans les secteurs de la santé, de l'éducation, de l'économie et de la gouvernance.
La relance des systèmes de santé primaire est bien sûr cruciale. Elle sera essentielle pour rattraper leur effondrement pendant la crise, restaurer la confiance des populations et être en mesure de prévenir des crises futures. La France y contribuera, en Guinée et à l'échelle régionale, en privilégiant l'appui à la mise en place d'un système de surveillance et d'alerte sanitaire efficace, le renforcement des capacités des laboratoires et la mise à niveau des services de santé primaire.
Ce renforcement des systèmes de santé ne pourra être durable sans l'augmentation des ressources nationales en santé, dans le cadre de la couverture sanitaire universelle.
L'éducation et la formation seront au cœur de notre appui, elles permettent notamment aux jeunes d'être plus réceptifs aux dispositifs de prévention des crises sanitaires et de saisir les opportunités d'emplois.
L'appui au redressement économique est un impératif. La perspective de victoire sur l'épidémie d'Ebola permet d'envisager une relance de l'activité économique.
Pour y contribuer, la France va annuler pour moitié la dette non-souveraine des sociétés publiques guinéennes d'eau et d'électricité, et restructurer la moitié restante. Un appui pourra alors être envisagé, de nouveau, à ces secteurs essentiels.
La France et la Guinée, dans le cadre des contrats de désendettement-développement, apporteront plus de 100 millions d'euros en appui des priorités guinéennes pour la reconstruction.
Au Liberia, la France envisage d'apporter un appui au secteur de l'énergie, via un prêt concessionnel de 15 millions d'euros et un don de 100 000 euros.
La gouvernance est indispensable à la dynamique de reconstruction. La reconstruction post-Ebola ne pourra déployer ses effets que si elle s'appuie sur des institutions solides, légitimes et transparentes. En Guinée, la France soutiendra des actions d'appui à la gouvernance : gouvernance locale du système de santé ; poursuite des réformes dans le domaine de la justice ; renforcement des médias audiovisuels ; mise en place d'une Cour constitutionnelle, dans la perspective de l'élection présidentielle d'octobre prochain.
Le défi de la reconstruction post-Ebola est immense. C'est ensemble que nous parviendrons à le relever. Je vous remercie.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 22 avril 2015