Texte intégral
La protection sociale, c'est un moyen de lutte contre le creusement des inégalités. Nous sommes attachés à la mise en place d'actions permettant de garantir l'accès aux plus pauvres aux services essentiels, ce qui permet de renforcer leur résilience face aux chocs socio-économiques.
La France se mobilise pour renforcer les dispositifs de protection sociale, qu'il s'agisse du domaine de la santé, du travail, de l'éducation ou de la résistance aux chocs climatiques ou alimentaires. Dans le domaine de la santé, il faut agir sur plusieurs fronts. D'abord avec des investissements dans les infrastructures qui sont déterminantes. Sans hôpitaux, sans centres de santé, il est illusoire de vouloir parler de couverture sanitaire universelle. Ma conviction, notamment avec Ebola, c'est qu'il faut continuer d'investir ces sujets, y compris par la mobilisation des grands fonds verticaux, qui contribuent aussi à renforcer les systèmes de santé. Ebola les a totalement déstabilisés, en détournant certains moyens de suivi de bases, comme le suivi alimentaire des jeunes enfants et des mères pour parer aux urgences.
Les politiques publiques de santé sont indispensables. Investir dans les infrastructures ne suffit pas. Il faut aussi investir dans les hommes et les institutions.
C'est pourquoi nous soutenons les États membres de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) avec 5,4 millions d'euros, pour les aider à élaborer et à mettre en œuvre des stratégies permettant d'accroître le nombre de bénéficiaires de la couverture du risque maladie.
La protection sociale est de la responsabilité de tous. Son financement aussi. L'utilisation de ressources domestiques propres est indispensable pour garantir la pérennité du dispositif. C'est un facteur de redistribution. Mais nous devons rester solidaires. L'aide internationale est utile, pour élaborer des outils, lancer des phases pilotes, accompagner les gouvernements. L'Agence française de développement s'investit sur ce sujet.
Les organisations internationales doivent aussi s'impliquer et la démarche de la Banque est bienvenue.
Les Objectifs de développement durable (ODD) marqueront une avancée importante sur ce point : ils font du développement des systèmes de protection sociale et de la couverture sanitaire universelle un objectif prioritaire pour 2030.
Nous devons porter un message fort à Addis-Abeba en juillet, à New York en septembre pour faire avancer ce sujet, essentiel pour des millions de personnes. C'est notre vision du monde de demain qu'il s'agit de défendre.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 22 avril 2015