Déclaration de Mme Ségolène Neuville, secrétaire d'Etat aux personnes handicapées et à la lutte contre l'exclusion, sur l'hommage aux vétérans aveugles de la résistance, Paris le 15 avril 2015.

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Messieurs les Présidents d'associations,
Mesdames, Messieurs, chers amis
Parmi celles et ceux qui se sont élevés contre la barbarie nazie, il est important de se souvenir que l'on compte des résistants aveugles et amblyopes. Des vétérans de la Première Guerre mondiale blessés au combat, mais aussi des civils.
Certains ont laissé plus de souvenirs que les autres. Je pense bien sûr à Charles Davin, le fondateur de l'union des aveugles de la Résistance (UAR).
Je pense aussi à Elie Bloncourt - l'un des rares parlementaires aveugles - et à son extraordinaire parcours, de la Guadeloupe à l'Assemblée nationale, où il a siégé en qualité de député de l'Aisne à partir de 1936. Refusant de se rendre à Vichy pour voter les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain, c'est dans son département qu'il coordonne les activités de résistance et monte un réseau de renseignement.
Les autres, celles et ceux dont le nom n'a pas toujours été retenu dans les livres d'histoire, ne se sont pas montrés moins héroïques. J'aimerais que le souvenir de leurs guides soit aussi évoqué aujourd'hui, puisque certains d'entre eux ont fait le choix de les accompagner dans leurs activités de résistance et de courir ainsi les mêmes risques.
En effet, du maquis des Glières en Haute-Savoie jusqu'au Finistère, à Lyon, à Paris… partout sur le territoire national, les résistants aveugles et amblyopes ont caché des armes, joué le rôle de passeurs, utilisé leurs connaissances de téléphonistes pour faire fonctionner les postes récepteurs et transmetteurs, se sont spécialisés dans la réalisation de faux-papiers ou encore ont inventé des stratagèmes pour assurer la distribution de tracts.
Plusieurs l'ont payé de leur vie et ont été fusillés ; d'autres ont connu l'horreur de la déportation ou encore la dureté des camps d'internement.
N'oublions jamais ces résistants qui, passant au-delà leur handicap, ont combattu pour notre liberté.
Source http://www.social-sante.gouv.fr, le 17 avril 2015