Point de presse de M. Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères et du développement international, sur le séisme au Népal et les ressortissants français, à Paris le 28 avril 2015.

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Conformément à ce que je vous avais annoncé hier, je refais un point sur la situation au Népal. Ce matin j'ai eu au téléphone notre ambassadrice au Népal, Mme Martine Bassereau et ce sont les dernières nouvelles que je vous transmets.
La situation sur place reste extrêmement difficile : il y a des répliques sismiques, certes moins fortes hier qu'au cours du week-end, des orages, l'isolement d'un certain nombre de régions et beaucoup de difficultés de communication. Les vols commerciaux ont repris à l'aéroport de Katmandou mais le trafic est complétement engorgé en raison, notamment, de l'arrivée de l'aide humanitaire.
Comme nous le craignions, le bilan humain continue malheureusement de s'alourdir. Au moment où je m'exprime il y a recensé plus de 4.300 morts et 7.000 blessés. Il n'est hélas toujours pas définitif.
En ce qui concerne nos compatriotes, nous avons désormais localisés 2.050 Français qui sont sains et saufs. Ce qui est un chiffre en hausse par rapport à l'information que je vous avais donnée hier.
Hier, je vous avais informé que deux Français étaient décédés mais, sous réserve de confirmation, il y a de fortes présomptions qu'un autre Français ait été emporté par une avalanche et sa compagne a été blessée.
Nous avons aussi une vingtaine de nos compatriotes qui sont blessés, la plupart sont hospitalisés à Katmandou. Plusieurs d'entre eux devraient pouvoir regagner la France, si possible, demain soir.
Nous n'avons pas encore de nouvelles de 560 de nos compatriotes et nous poursuivons nos efforts pour les localiser en liaison avec les tours opérateurs. Et le nombre des appels reçus à la Cellule de crise du Quai d'Orsay a augmenté et nous en sommes à plus de 15 000.
Une équipe médicale effectuera une reconnaissance en hélicoptère avec les autorités népalaises dès que la météo le permettra.
L'équipe diplomatique de renfort que j'ai envoyé depuis New Delhi est à pied d'oeuvre. Hier, elle a été rejointe par les 10 personnels précurseurs de la sécurité civile et les personnels médicaux de l'Établissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires (EPRUS). Ces derniers ont déjà pu rencontrer plus de 150 ressortissants et visiter des blessés.
Les dispositions ont été prises pour que l'école française et les jardins de l'ambassade soient ouverts pour l'accueil de nos ressortissants. Plus de 120 personnes y sont hébergées dans l'attente d'un vol vers Paris.
Au plan humanitaire, une mission de secours coordonnée par le centre de crise a quitté la France par avion cette nuit et a fait escale aux Émirats. Ce vol achemine près de 100 personnes : des secouristes de la sécurité civile, des personnels de santé et des membres d'une dizaine d'ONG. Et il faut saluer une fois encore ces ONG qui font un travail absolument magnifique. Ce vol transporte dans ses soutes plus de 20 tonnes de fret humanitaire d'urgence.
Au retour, cet Airbus A340 embarquera nos compatriotes les plus éprouvés et les plus vulnérables, notamment des blessés qui bénéficieront d'un accompagnement médicalisé ainsi que les familles. Quelques ressortissants européens en situation d'urgence pourront également être pris en charge. Leur arrivée à Paris est prévue probablement mercredi en fin de journée.
Cet après-midi, un deuxième vol, mis à disposition par le groupe Airbus que je veux remercier, va acheminer depuis Paris une cinquantaine de personnels humanitaires et de santé supplémentaires, ainsi que 20 tonnes de matériel. À l'occasion de son retour, un deuxième groupe de personnes parmi les plus vulnérables pourra être rapatrié en France.
Enfin, aujourd'hui en fin de journée, nous acheminerons un volume de 40 tonnes de fret humanitaire : outre des tentes et des produits de première nécessité, ce vol comprendra des générateurs électriques, du matériel chirurgical et des unités pour l'eau potable. Ces trois vols devraient permettre de venir au secours de tous ceux qui souffrent au Népal.
Le Centre de crise continuera à coordonner notre aide d'urgence et l'aide à nos ressortissants. Nous sommes en lien permanent avec les autorités népalaises et les Nations unies, et en partenariat avec les ONG, les acteurs privés et les autres services de l'État concernés. Je remercie chacune et chacun de son engagement et de son dévouement.
Q - Avez-vous des nouvelles concernant les blessés français ?
R - Il y a des blessés sérieux mais, selon mes informations, il n'y a pas de pronostic vital engagé.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 30 avril 2015