Texte intégral
Q - Quel est votre sentiment après la signature de l'accord de paix ?
R - Je suis fier de la volonté et de l'efficacité démontrée par les militaires français. La confiance de nos concitoyens dans la capacité de leur pays à faire face à des situations d'exception en sera consolidée. Maintenant, il y a des accords signés. Cela ne veut pas dire que la mise en place de la force internationale se déroulera sans encombre. Ni que le rétablissement progressif d'une vie normale et en sécurité au Kosovo sera aisé.
Q - Confirmez-vous que les militaires français de la KFOR seront parmi les premiers à pénétrer au Kosovo ?
R - Oui. Je le confirme et je souligne que cette force internationale sera composée principalement d'Européens.
Q - Est-ce durant cette période que les risques seront les plus grands ?
R - Oui. Les risques sont multiples. Il y a la tentation de l'UCK (armée de libération du Kosovo) de renforcer son influence pour l'avenir en prenant possession de certains points clés, et en s'en prenant aux forces yougoslaves pendant leur repli. Il y a aussi la possibilité d'initiatives désespérées d'habitants serbes du Kosovo, ou de francs-tireurs encore présents dans la région qui voudraient commettre d'ultimes exactions. Il y a, enfin, le risque d'attentats contre des lieux symboliques pour les Serbes et, aussi, celui du retour désordonné des premiers réfugiés kosovars au milieu des mouvements de troupes. Enfin, il y a les mines dispersées par l'armée yougoslave dans de nombreux secteurs que nous ne connaissons pas encore bien.
Q - Le retour des réfugiés est particulièrement problématique...
R - Oui. Mais notre objectif est qu'ils reviennent dans de bonnes conditions. A nous d'établir la situation de sécurité et aussi le dialogue loyal avec eux pour éviter qu'ils reviennent trop tôt, en prenant des risques. Ou qu'ils ne veulent pas revenir parce qu'ils n'auraient pas confiance.
Q - Le déploiement de la force internationale ne risque-t-elle pas de se révéler coûteuse en vies humaines ?
R - L'opération dans les Balkans comporte depuis le début, des risques. Il faut les assumer pour atteindre l'objectif du retour sûr des réfugiés.
Q - Quel bilan tirez-vous de la gestion politique de la crise par le tandem Elysée-Matignon ?
R - La machine institutionnelle, politique, diplomatique et militaire française fonctionne solidement. Nos partenaires européens et nos alliés apprécient notre fiabilité. Y compris quand nous avons une divergence ponctuelle avec eux.
Q - Quel est le coût financier, pour la France, du conflit du Kosovo ?
R - Depuis le 24 mars, on peut estimer le coût de l'action actuelle de la France à environ 400 millions de francs par mois. Soit un total d'environ un milliard de francs. En comptant les déploiements préliminaires en Macédoine. On entre maintenant dans une autre phase : celle de la participation de la France à une force internationale de sécurité. J'estime le coût mensuel de cette forme d'action entre 400 et 500 millions de francs. C'est le coût du soutien d'une force de 7000 hommes, avec la maintenance d'armements lourds comme les quinze chars Leclerc dont j'ai demandé le déploiement.
Q - Le Salon du Bourget, qui ouvre ses portes dimanche, permettra-t-il au public de découvrir les pilotes et les avions qui ont été engagés au Kosovo ?
R - Non. Il ne faut pas mélanger les genres. Le Salon du Bourget est une grande exposition de matériels et de technologies aéronautique et militaire. Nos soldats méritent plutôt une place de choix lors du défilé du 14 juillet.
Q - Pensez-vous que la guerre du Kosovo a permis de faire avancer l'idée d'une Europe de la défense ?
R - Oui, en particulier chez les partenaires européens qui sont associés à l'opération
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 14 juin 1999)
R - Je suis fier de la volonté et de l'efficacité démontrée par les militaires français. La confiance de nos concitoyens dans la capacité de leur pays à faire face à des situations d'exception en sera consolidée. Maintenant, il y a des accords signés. Cela ne veut pas dire que la mise en place de la force internationale se déroulera sans encombre. Ni que le rétablissement progressif d'une vie normale et en sécurité au Kosovo sera aisé.
Q - Confirmez-vous que les militaires français de la KFOR seront parmi les premiers à pénétrer au Kosovo ?
R - Oui. Je le confirme et je souligne que cette force internationale sera composée principalement d'Européens.
Q - Est-ce durant cette période que les risques seront les plus grands ?
R - Oui. Les risques sont multiples. Il y a la tentation de l'UCK (armée de libération du Kosovo) de renforcer son influence pour l'avenir en prenant possession de certains points clés, et en s'en prenant aux forces yougoslaves pendant leur repli. Il y a aussi la possibilité d'initiatives désespérées d'habitants serbes du Kosovo, ou de francs-tireurs encore présents dans la région qui voudraient commettre d'ultimes exactions. Il y a, enfin, le risque d'attentats contre des lieux symboliques pour les Serbes et, aussi, celui du retour désordonné des premiers réfugiés kosovars au milieu des mouvements de troupes. Enfin, il y a les mines dispersées par l'armée yougoslave dans de nombreux secteurs que nous ne connaissons pas encore bien.
Q - Le retour des réfugiés est particulièrement problématique...
R - Oui. Mais notre objectif est qu'ils reviennent dans de bonnes conditions. A nous d'établir la situation de sécurité et aussi le dialogue loyal avec eux pour éviter qu'ils reviennent trop tôt, en prenant des risques. Ou qu'ils ne veulent pas revenir parce qu'ils n'auraient pas confiance.
Q - Le déploiement de la force internationale ne risque-t-elle pas de se révéler coûteuse en vies humaines ?
R - L'opération dans les Balkans comporte depuis le début, des risques. Il faut les assumer pour atteindre l'objectif du retour sûr des réfugiés.
Q - Quel bilan tirez-vous de la gestion politique de la crise par le tandem Elysée-Matignon ?
R - La machine institutionnelle, politique, diplomatique et militaire française fonctionne solidement. Nos partenaires européens et nos alliés apprécient notre fiabilité. Y compris quand nous avons une divergence ponctuelle avec eux.
Q - Quel est le coût financier, pour la France, du conflit du Kosovo ?
R - Depuis le 24 mars, on peut estimer le coût de l'action actuelle de la France à environ 400 millions de francs par mois. Soit un total d'environ un milliard de francs. En comptant les déploiements préliminaires en Macédoine. On entre maintenant dans une autre phase : celle de la participation de la France à une force internationale de sécurité. J'estime le coût mensuel de cette forme d'action entre 400 et 500 millions de francs. C'est le coût du soutien d'une force de 7000 hommes, avec la maintenance d'armements lourds comme les quinze chars Leclerc dont j'ai demandé le déploiement.
Q - Le Salon du Bourget, qui ouvre ses portes dimanche, permettra-t-il au public de découvrir les pilotes et les avions qui ont été engagés au Kosovo ?
R - Non. Il ne faut pas mélanger les genres. Le Salon du Bourget est une grande exposition de matériels et de technologies aéronautique et militaire. Nos soldats méritent plutôt une place de choix lors du défilé du 14 juillet.
Q - Pensez-vous que la guerre du Kosovo a permis de faire avancer l'idée d'une Europe de la défense ?
R - Oui, en particulier chez les partenaires européens qui sont associés à l'opération
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 14 juin 1999)