Texte intégral
Mesdames et Messieurs,
Je n'ai presque rien à ajouter. Je suis parfaitement d'accord avec la présentation faite par Joschka Fischer. La méthode que nous suivons depuis le début de cette année a fait ses preuves. Les rencontres que nous avons à notre niveau, une ou deux entre chaque dîner du Président, du Chancelier, du Premier ministre et de nous-mêmes, sont, je crois, indispensables. Cela nous permet de suivre la mise en œuvre des décisions prises et puis de préparer les prochaines rencontres, comme ce dîner du 24 octobre et le résultat est une convergence de plus en plus grande sur tous les sujets, comme vous le voyez. Je suis très heureux que Joschka Fischer ait pu organiser, comme je le lui avais demandé depuis longtemps, une rencontre à Munich.
Q - Monsieur Védrine, la France, comme l'Allemagne, a décidé de soutenir la réaction américaine, dans le format qui est le sien actuellement. Est-ce que vous n'avez pas l'impression, et cela vaut aussi bien pour M. Fischer, qu'il y a peut-être un déficit d'approche politique de la question actuellement, l'Europe n'arrive pas à définir quel pourrait être son rôle de soutien ou éventuellement d'alternative dans l'intervention militaire qui se déroule actuellement ?
R - La question n'est pas de rechercher une alternative : les Nations unies ont reconnu la légitimité de la réaction américaine, fondée sur la légitime défense (article 51 de la Charte). Tous les alliés des Etats-Unis, comme tous les partenaires, nos partenaires dans cette nouvelle coalition qui se forme, ont demandé que la réaction soit ciblée. Et c'est exactement ce qu'ont dit aussi les dirigeants américains, et jusqu'à maintenant, c'est ce qu'ils ont fait. Les dirigeants américains, comme nous d'ailleurs, avons dit depuis le début que l'action militaire est un élément de la réponse, sans doute pas l'élément principal. Vous avez pu constater le grand élan humanitaire, qu'il faut d'ailleurs maintenant mieux coordonner, et par ailleurs le travail sur la recherche d'une solution politique pour l'Afghanistan de demain, auquel Joschka Fischer et moi, avec d'autres participons activement. Dans cette recherche, les Européens sont très présents, et on pourrait citer également les Italiens, je reviens de Rome, où j'ai rencontré l'ex-Roi d'Afghanistan avec M. Ruggiero, et la contribution italienne est très importante aussi. Les Européens sont tous sur la même ligne.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 17 octobre 2001)