Texte intégral
WILLIAM LEYMERGIE
Mais d'abord Les Quatre vérités et Roland SICARD reçoit ce matin le ministre des Affaires étrangères, Laurent FABIUS.
ROLAND SICARD
Bonjour à tous, bonjour Laurent FABIUS.
LAURENT FABIUS
Ravi d'être avec vous.
ROLAND SICARD
Il y avait hier une réunion importante de la coalition contre l'Etat islamique, contre Daesh - on va y revenir longuement mais d'abord une question à l'amateur de football, le patron de la fédération Sepp BLATTER a démissionné, est-ce qu'il pouvait faire autrement ?
LAURENT FABIUS
Je pense que dans les jours qui viennent on apprendra choses, parce qu'on n'a pas tous les éléments d'information, mais je crois que c'est une décision sage. D'ailleurs on m'avait interrogé il y a quelques jours au moment où ces révélations commençaient à sortir et j'avais dit : « je pense qu'il faudrait plutôt prendre un peu de temps avant que le congrès se réunisse ». Finalement il s'est réuni, monsieur BLATTER a été élu et puis quelques jours plus tard il démissionne, je crois que d'abord c'est sage et qu'ensuite on n'est pas au bout du bout de l'affaire.
ROLAND SICARD
Le bon candidat c'est PLATINI ?
LAURENT FABIUS
Ecoutez, je me garderai bien de me prononcer là-dessus. Ce que je peux dire simplement en termes de football PLATINI c'est le joueur absolu et, je le connais un petit peu, c'est un homme de grande qualité, de grande qualité, qui sait où il va, qui est un bon organisateur, maintenant c'est aux participants à désigner leur président.
ROLAND SICARD
Alors, sujet très différent, la coalition était donc réunie hier à Paris
LAURENT FABIUS
Oui !
ROLAND SICARD
Pour décider des mesures à prendre contre Daesh, on a l'impression qu'on est incapables de lutter contre l'expansion de l'Etat islamique ?
LAURENT FABIUS
C'est vrai que c'est très préoccupant ! J'ai présidé cette réunion avec le Premier ministre Irakien qui était là et puis le sous-secrétaire d'Etat Américain, il y avait 25 pays sur les 60 que compte la coalition. Il ne faut pas se cacher la réalité, à la fois Daesh a subi des pertes, mais, dans les derniers temps, il a remporté des succès à notre détriment
ROLAND SICARD
Succès très importants en Syrie
LAURENT FABIUS
Palmyre, Ramadi, etc., et, donc, on a fait un bilan lucide. Qu'est-ce que j'en retire ? 1) sur le plan militaire il y a des décisions à prendre et le Premier ministre Irakien nous a expliqué que notamment dans la région d'Akbar (phon) pour reprendre Ramadi il y avait un certain nombre de décisions qui étaient prises, je pense qu'elles sont positives ; 2)
ROLAND SICARD
Quelles décisions, parce qu'on en a l'impression que cette armée irakienne est impuissante ?
LAURENT FABIUS
Décisions, par exemple que l'armée irakienne recrute aussi des tribus Sunnites, parce que la population est Sunnite - alors que dans l'armée c'est essentiellement des chiites - et ça met la division entre les deux ; d'autre part, qui est une unité de commandement, ce qui s'est passé à Ramadi est inacceptable ; Troisièmement, qu'il y ait des choses qui soient faites pour faire revenir les populations déplacées, enfin toute une série, un plan militaire. La deuxième chose qui m'a frappé, on ne peut pas séparer le militaire du politique, pourquoi est-ce que les Sunnites ne s'engagent pas suffisamment pour défendre leur pays, l'Irak ? C'est parce que le gouvernement précédent était entièrement anti-sunnite et ce gouvernement-là de monsieur ABADI doit être
ROLAND SICARD
Anti-Daesh, je le rappelle, est Sunnite.
LAURENT FABIUS
Est Sunnite ! Oui. Ce gouvernement-là doit être comme on dit inclusif, c'est à dire qu'il doit comprendre à la fois des Chiites, des Sunnites et des Kurdes et, donc, il y a un effort à faire en ce sens et on a demandé au Premier ministre Irakien de faire cet effort. Parce que nous, les Américains, d'autres et nous-mêmes, nous avons notre accompagnement d'aviation, mais il faut qu'il y ait des gens au sol, ce n'est pas nous qui allons envoyer des troupes au sol, donc il faut que les Irakiens s'engagent.
ROLAND SICARD
Aujourd'hui, vous dites il n'est pas question que la coalition s'engage au sol ?
LAURENT FABIUS
Non ! Non, non. Non ! Vous savez la grande leçon
ROLAND SICARD
Il n'y a pas aujourd'hui un seul combattant de la coalition au sol ?
LAURENT FABIUS
Non ! Il y a des Forces spéciales comme on dit de tel ou tel pays et les Américains l'ont reconnu
ROLAND SICARD
Il y a des Français ?
LAURENT FABIUS
Non ! Mais il y a des Américains pour guider en particulier les bombardements des avions. Mais l'une des grandes leçons des conflits de ces dernières années c'est qu'on ne peut gagner que si la population locale est impliquée, ce n'est pas de l'extérieur qu'on peut gagner ; et puis nous avons discuter aussi de la Syrie, très compliqué, où il faut une solution politique. La grande leçon que j'ai retiré d'hier et qui est ma conviction, et qui est la position de la France, c'est que ce n'est pas uniquement par des moyens militaires qu'on peut gagner, c'est par des solutions politiques, il faut que le gouvernement irakien soit inclusif et il faut qu'en Syrie on arrive à faire une coalition entre des éléments du régime sans monsieur BACHAR et des éléments de l'opposition, c'est la seule manière de s'en sortir.
ROLAND SICARD
Ca c'est la grande nouveauté ! Jusqu'ici, on disait : « pas question de négocier avec l'Etat syrien », aujourd'hui on change de position ?
LAURENT FABIUS
Non ! Moi j'ai toujours dit qu'il fallait séparer monsieur BACHAR, qui a 200 et quelques milliers de morts sur le dos si je puis dire et qui si nous le soutenions enverrait la population du côté des terroristes, parce que la population ne veut pas de BACHAR dans une grande majorité, il ne faut pas que l'Etat syrien s'effondre et donc il faut traiter avec des éléments du régime et l'opposition, et c'est la position qui vraiment a été retenue par la grande majorité des participants.
ROLAND SICARD
On va regarder une carte de l'Etat islamique
LAURENT FABIUS
Oui !
ROLAND SICARD
Tel qu'il se développe aujourd'hui, on voit qu'il s'agrandit, vous parliez de la Syrie
LAURENT FABIUS
Oui ! Oui, oui. Là
ROLAND SICARD
On sent que la Syrie elle peut tomber ?
LAURENT FABIUS
Oui, malheureusement, elle peut être divisée et elle peut tombée. Je ne sais pas si on voit bien la carte, mais Daesh occupe 300.000 km², 300.000 km²
ROLAND SICARD
A peu près la Grande Bretagne pour un ordre de comparaison !
LAURENT FABIUS
Oui ! Alors évidemment beaucoup c'est du désert, évidemment c'est étendu, donc ce sera un combat long, mais il ne faut pas raconter de balivernes aux gens, c'est un combat nous l'avons dit dès le début mais un combat absolument essentiel parce que Daesh détruit tout ce qui n'accepte pas sa loi. Vous avez vu les destructions qu'ils ont faits, même de monuments, ce qui est absurde, mais ils ne veulent pas l'histoire commence avant eux - l'Histoire avec un grand H et tous ceux qui n'acceptent pas je dis toujours c'est des faux religieux et des vrais criminels, tous ceux qui n'acceptent pas leur loi on les passe par les armes.
ROLAND SICARD
Je reviens à la Syrie ! La France n'intervient pas militairement en Syrie
LAURENT FABIUS
Non !
ROLAND SICARD
Est-ce que ça va changer ?
LAURENT FABIUS
Non ! Mais la France pourrait être là s'il y avait un nouveau gouvernement qui combattrait vraiment Daesh - ce que ne fait pas monsieur Bachar EL-ASSAD - qui combattrait les terroristes et qui serait un gouvernement de transition avec à la fois des éléments du régime et l'opposition, et nous y travaillons, toutes les choses ne sont pas sur la place publique, mais nous y travaillons avec les Arabes, avec les Américains, avec les Russes aussi et nous essayons d'amener les uns et les autres dans cette direction qui est la direction de la paix.
ROLAND SICARD
Une question tout à fait différente !
LAURENT FABIUS
Je vous en prie !
ROLAND SICARD
A la fin de l'année il y aura le sommet sur le climat à Paris...
LAURENT FABIUS
Tout à fait !
ROLAND SICARD
Ségolène ROYAL disait hier je crois que ça n'allait pas assez vite, est-ce que vous êtes du même avis ?
LAURENT FABIUS
Ecoutez moi je vais présider ce sommet, donc je fais le maximum pour que ce soit une réussite. C'est très compliqué ! Parce qu'il y a 196 parties et donc ce n'est pas quelque chose où la France peut dire : « Voilà ! » et tout le monde s'aligne, il faut que l'on arrive à mettre d'accord tous ces pays et c'est dans le cadre de l'ONU c'est une convention internationale donc toutes les bonnes volontés sont bienvenues mais moi je ne me lance dans aucune polémique, je crois que chacun est à sa place
ROLAND SICARD
Il n'y a pas de conflit entre Ségolène ROYAL et vous ?
LAURENT FABIUS
Chacun est à sa place ! Ségolène ROYAL défend la position de la France. Moi je préside la conférence, donc ma tâche - avec le président de la République c'est d'arriver à un accord universel, c'est très difficile, mais c'est essentiel, parce que la question qui est posée, c'est : est-ce qu'on va pouvoir continuer à vivre sur une planète qui soit vivable ? Si la température continue d'augmenter ça veut dire des sécheresses, ça veut des inondations, ça veut des conflits pour des ressources, ça veut dire des migrations massives, des problèmes de sécurité, des problèmes de santé Donc, la COP21 c'est la plus grande conférence diplomatique jamais organisée par la France dans son histoire et c'est la vie de l'humanité qui est en jeu, donc ça vaut le coup vraiment que tout le monde se mette à la tâche.
ROLAND SICARD
Merci !
LAURENT FABIUS
Merci vous.
ROLAND SICARD
William !
WILLIAM LEYMERGIE
Merci messieurs.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 4 juin 2015
Mais d'abord Les Quatre vérités et Roland SICARD reçoit ce matin le ministre des Affaires étrangères, Laurent FABIUS.
ROLAND SICARD
Bonjour à tous, bonjour Laurent FABIUS.
LAURENT FABIUS
Ravi d'être avec vous.
ROLAND SICARD
Il y avait hier une réunion importante de la coalition contre l'Etat islamique, contre Daesh - on va y revenir longuement mais d'abord une question à l'amateur de football, le patron de la fédération Sepp BLATTER a démissionné, est-ce qu'il pouvait faire autrement ?
LAURENT FABIUS
Je pense que dans les jours qui viennent on apprendra choses, parce qu'on n'a pas tous les éléments d'information, mais je crois que c'est une décision sage. D'ailleurs on m'avait interrogé il y a quelques jours au moment où ces révélations commençaient à sortir et j'avais dit : « je pense qu'il faudrait plutôt prendre un peu de temps avant que le congrès se réunisse ». Finalement il s'est réuni, monsieur BLATTER a été élu et puis quelques jours plus tard il démissionne, je crois que d'abord c'est sage et qu'ensuite on n'est pas au bout du bout de l'affaire.
ROLAND SICARD
Le bon candidat c'est PLATINI ?
LAURENT FABIUS
Ecoutez, je me garderai bien de me prononcer là-dessus. Ce que je peux dire simplement en termes de football PLATINI c'est le joueur absolu et, je le connais un petit peu, c'est un homme de grande qualité, de grande qualité, qui sait où il va, qui est un bon organisateur, maintenant c'est aux participants à désigner leur président.
ROLAND SICARD
Alors, sujet très différent, la coalition était donc réunie hier à Paris
LAURENT FABIUS
Oui !
ROLAND SICARD
Pour décider des mesures à prendre contre Daesh, on a l'impression qu'on est incapables de lutter contre l'expansion de l'Etat islamique ?
LAURENT FABIUS
C'est vrai que c'est très préoccupant ! J'ai présidé cette réunion avec le Premier ministre Irakien qui était là et puis le sous-secrétaire d'Etat Américain, il y avait 25 pays sur les 60 que compte la coalition. Il ne faut pas se cacher la réalité, à la fois Daesh a subi des pertes, mais, dans les derniers temps, il a remporté des succès à notre détriment
ROLAND SICARD
Succès très importants en Syrie
LAURENT FABIUS
Palmyre, Ramadi, etc., et, donc, on a fait un bilan lucide. Qu'est-ce que j'en retire ? 1) sur le plan militaire il y a des décisions à prendre et le Premier ministre Irakien nous a expliqué que notamment dans la région d'Akbar (phon) pour reprendre Ramadi il y avait un certain nombre de décisions qui étaient prises, je pense qu'elles sont positives ; 2)
ROLAND SICARD
Quelles décisions, parce qu'on en a l'impression que cette armée irakienne est impuissante ?
LAURENT FABIUS
Décisions, par exemple que l'armée irakienne recrute aussi des tribus Sunnites, parce que la population est Sunnite - alors que dans l'armée c'est essentiellement des chiites - et ça met la division entre les deux ; d'autre part, qui est une unité de commandement, ce qui s'est passé à Ramadi est inacceptable ; Troisièmement, qu'il y ait des choses qui soient faites pour faire revenir les populations déplacées, enfin toute une série, un plan militaire. La deuxième chose qui m'a frappé, on ne peut pas séparer le militaire du politique, pourquoi est-ce que les Sunnites ne s'engagent pas suffisamment pour défendre leur pays, l'Irak ? C'est parce que le gouvernement précédent était entièrement anti-sunnite et ce gouvernement-là de monsieur ABADI doit être
ROLAND SICARD
Anti-Daesh, je le rappelle, est Sunnite.
LAURENT FABIUS
Est Sunnite ! Oui. Ce gouvernement-là doit être comme on dit inclusif, c'est à dire qu'il doit comprendre à la fois des Chiites, des Sunnites et des Kurdes et, donc, il y a un effort à faire en ce sens et on a demandé au Premier ministre Irakien de faire cet effort. Parce que nous, les Américains, d'autres et nous-mêmes, nous avons notre accompagnement d'aviation, mais il faut qu'il y ait des gens au sol, ce n'est pas nous qui allons envoyer des troupes au sol, donc il faut que les Irakiens s'engagent.
ROLAND SICARD
Aujourd'hui, vous dites il n'est pas question que la coalition s'engage au sol ?
LAURENT FABIUS
Non ! Non, non. Non ! Vous savez la grande leçon
ROLAND SICARD
Il n'y a pas aujourd'hui un seul combattant de la coalition au sol ?
LAURENT FABIUS
Non ! Il y a des Forces spéciales comme on dit de tel ou tel pays et les Américains l'ont reconnu
ROLAND SICARD
Il y a des Français ?
LAURENT FABIUS
Non ! Mais il y a des Américains pour guider en particulier les bombardements des avions. Mais l'une des grandes leçons des conflits de ces dernières années c'est qu'on ne peut gagner que si la population locale est impliquée, ce n'est pas de l'extérieur qu'on peut gagner ; et puis nous avons discuter aussi de la Syrie, très compliqué, où il faut une solution politique. La grande leçon que j'ai retiré d'hier et qui est ma conviction, et qui est la position de la France, c'est que ce n'est pas uniquement par des moyens militaires qu'on peut gagner, c'est par des solutions politiques, il faut que le gouvernement irakien soit inclusif et il faut qu'en Syrie on arrive à faire une coalition entre des éléments du régime sans monsieur BACHAR et des éléments de l'opposition, c'est la seule manière de s'en sortir.
ROLAND SICARD
Ca c'est la grande nouveauté ! Jusqu'ici, on disait : « pas question de négocier avec l'Etat syrien », aujourd'hui on change de position ?
LAURENT FABIUS
Non ! Moi j'ai toujours dit qu'il fallait séparer monsieur BACHAR, qui a 200 et quelques milliers de morts sur le dos si je puis dire et qui si nous le soutenions enverrait la population du côté des terroristes, parce que la population ne veut pas de BACHAR dans une grande majorité, il ne faut pas que l'Etat syrien s'effondre et donc il faut traiter avec des éléments du régime et l'opposition, et c'est la position qui vraiment a été retenue par la grande majorité des participants.
ROLAND SICARD
On va regarder une carte de l'Etat islamique
LAURENT FABIUS
Oui !
ROLAND SICARD
Tel qu'il se développe aujourd'hui, on voit qu'il s'agrandit, vous parliez de la Syrie
LAURENT FABIUS
Oui ! Oui, oui. Là
ROLAND SICARD
On sent que la Syrie elle peut tomber ?
LAURENT FABIUS
Oui, malheureusement, elle peut être divisée et elle peut tombée. Je ne sais pas si on voit bien la carte, mais Daesh occupe 300.000 km², 300.000 km²
ROLAND SICARD
A peu près la Grande Bretagne pour un ordre de comparaison !
LAURENT FABIUS
Oui ! Alors évidemment beaucoup c'est du désert, évidemment c'est étendu, donc ce sera un combat long, mais il ne faut pas raconter de balivernes aux gens, c'est un combat nous l'avons dit dès le début mais un combat absolument essentiel parce que Daesh détruit tout ce qui n'accepte pas sa loi. Vous avez vu les destructions qu'ils ont faits, même de monuments, ce qui est absurde, mais ils ne veulent pas l'histoire commence avant eux - l'Histoire avec un grand H et tous ceux qui n'acceptent pas je dis toujours c'est des faux religieux et des vrais criminels, tous ceux qui n'acceptent pas leur loi on les passe par les armes.
ROLAND SICARD
Je reviens à la Syrie ! La France n'intervient pas militairement en Syrie
LAURENT FABIUS
Non !
ROLAND SICARD
Est-ce que ça va changer ?
LAURENT FABIUS
Non ! Mais la France pourrait être là s'il y avait un nouveau gouvernement qui combattrait vraiment Daesh - ce que ne fait pas monsieur Bachar EL-ASSAD - qui combattrait les terroristes et qui serait un gouvernement de transition avec à la fois des éléments du régime et l'opposition, et nous y travaillons, toutes les choses ne sont pas sur la place publique, mais nous y travaillons avec les Arabes, avec les Américains, avec les Russes aussi et nous essayons d'amener les uns et les autres dans cette direction qui est la direction de la paix.
ROLAND SICARD
Une question tout à fait différente !
LAURENT FABIUS
Je vous en prie !
ROLAND SICARD
A la fin de l'année il y aura le sommet sur le climat à Paris...
LAURENT FABIUS
Tout à fait !
ROLAND SICARD
Ségolène ROYAL disait hier je crois que ça n'allait pas assez vite, est-ce que vous êtes du même avis ?
LAURENT FABIUS
Ecoutez moi je vais présider ce sommet, donc je fais le maximum pour que ce soit une réussite. C'est très compliqué ! Parce qu'il y a 196 parties et donc ce n'est pas quelque chose où la France peut dire : « Voilà ! » et tout le monde s'aligne, il faut que l'on arrive à mettre d'accord tous ces pays et c'est dans le cadre de l'ONU c'est une convention internationale donc toutes les bonnes volontés sont bienvenues mais moi je ne me lance dans aucune polémique, je crois que chacun est à sa place
ROLAND SICARD
Il n'y a pas de conflit entre Ségolène ROYAL et vous ?
LAURENT FABIUS
Chacun est à sa place ! Ségolène ROYAL défend la position de la France. Moi je préside la conférence, donc ma tâche - avec le président de la République c'est d'arriver à un accord universel, c'est très difficile, mais c'est essentiel, parce que la question qui est posée, c'est : est-ce qu'on va pouvoir continuer à vivre sur une planète qui soit vivable ? Si la température continue d'augmenter ça veut dire des sécheresses, ça veut des inondations, ça veut des conflits pour des ressources, ça veut dire des migrations massives, des problèmes de sécurité, des problèmes de santé Donc, la COP21 c'est la plus grande conférence diplomatique jamais organisée par la France dans son histoire et c'est la vie de l'humanité qui est en jeu, donc ça vaut le coup vraiment que tout le monde se mette à la tâche.
ROLAND SICARD
Merci !
LAURENT FABIUS
Merci vous.
ROLAND SICARD
William !
WILLIAM LEYMERGIE
Merci messieurs.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 4 juin 2015