Texte intégral
Mesdames et messieurs les professeurs,
Permettez-moi avant toute chose de vous dire que c'est avec grand plaisir que je vous accueille aujourd'hui ici, sur ce site historique de Bellechasse.
Ces lieux où nous nous trouvons abritent depuis 1915 le service des pensions du ministère de la guerre.
Cent ans plus tard, nous quittons ces lieux, le 1er juillet.
Des lieux chargés d'histoire. Des lieux qui ont accueilli de grands hommes : André Maginot, Henri Frenay, François Mitterrand, à peine âgé de 28 ans, Jean Masson, Edmond Michelet.
Depuis plusieurs mois, la France s'est engagée, avec force, enthousiasme et responsabilité, et j'insiste sur ce dernier terme, dans deux cycles commémoratifs exceptionnels : le 70e anniversaire de la libération et de la victoire contre le nazisme et le centenaire de la Grande Guerre.
Quand je dis responsabilité, je veux dire responsabilité à l'égard de l'histoire que nous abordons avec un souci de vérité et de transparence mais aussi à l'égard des jeunes générations qui doivent pouvoir trouver ce qui les lie, personnellement, à leur histoire.
Depuis mon entrée en fonctions, je mesure chaque jour, un peu plus que la veille, l'enjeu de transmission de la mémoire à nos enfants. Dans cette mission essentielle - puisqu'il s'agit d'éveiller les consciences citoyennes pour bâtir la société et la Nation de demain - les équipes pédagogiques ont un rôle fondamental à jouer.
C'est pourquoi je salue votre initiative qui fournit aux enseignants un nouvel outil d'approche et de compréhension d'un conflit qui interroge encore notre société sur son rapport à l'Europe et à la paix et dont la mémoire structure encore la vision que nous avons de la France et du monde.
Je veux tout particulièrement remercier et féliciter le professeur Jean-Jacques Becker, qui a assuré la direction scientifique de l'Abécédaire de la Grande Guerre et l'ensemble de celles et ceux qui ont contribué à cet ouvrage. Je veux remercier aussi la mission du centenaire pour le soutien qu'elle lui a apporté.
Dès le début du cycle, la mission a engagé un partenariat avec l'Association des professeurs d'histoire et de géographie. Elle a également mobilisé l'ensemble des partenaires de l'Education nationale et c'est avec ferveur et enthousiasme que les scolaires se sont impliqués. En témoignent les centaines de projets pédagogiques labellisés. En témoigne aussi le succès d'un concours comme les petits artistes de la mémoire.
Je sais combien les historiens sont sollicités dans ce temps commémoratif. En vous impliquant ainsi, vous faites de ces commémorations plus qu'un moment de mémoire. Vous en faites un moment d'Histoire.
Un moment aussi où cette Histoire est lue à travers de nouvelles grilles de lecture : le rôle des femmes dans la Grande Guerre, la contribution des troupes coloniales, les fronts d'Orient et de l'Est, les souffrances des victimes civiles, pour n'évoquer que ces sujets.
Elles sont autant de portes d'entrées sur l'histoire d'un conflit qui continue de passionner et d'interpeler.
Comme chacune des 100 rubriques de l'Abécédaire propose une nouvelle clef d'approche et de compréhension de la Grande Guerre.
Je terminerai donc en vous remerciant toutes et tous une dernière fois pour le cœur et l'énergie avec lesquels vous contribuez à ce temps exceptionnel de mémoire, de rassemblement et de partage.
Source http://www.defense.gouv.fr, le 16 juin 2015