Texte intégral
FABIENNE SINTES
Et votre invité, Jean-François ACHILLI, et donc secrétaire d'Etat aux Sports.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Bonjour Thierry BRAILLARD.
THIERRY BRAILLARD
Bonjour.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Vous êtes déçu ? Quelle déculottée hier soir pour l'équipe de France.
THIERRY BRAILLARD
Match de fin de saison, je pense que les saisons sont très longues, que la différence entre les deux équipes, c'est qu'il y en a une qui joue un match important jeudi, pour une qualification, c'est la Belgique, et une autre qui va jouer en Albanie, et je pense que les joueurs étaient déjà ailleurs.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Enfin, c'est la fin de saison pour tout le monde, quand même, dans ces histoires-là, non ?
THIERRY BRAILLARD
Oui, mais bon, le manque d'engagement que l'on a tous vu, peut avoir sa cause dans ce que je viens d'évoquer. Je ne suis pas inquiet, les bases sont là, je crois que l'on a une belle équipe qui nous fera un très bel Euro.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Parce que nous sommes justement à un an, à peine, de l'Euro 2016, dont France Info, d'ailleurs, sera la radio officielle. Qu'est-ce qu'il nous manque pour être performants ?
THIERRY BRAILLARD
Des matchs de compétition.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
C'est mental ou pas ?
THIERRY BRAILLARD
Non non, des matchs de compétition. C'est un peu la difficulté et de l'équipe de France, c'est que là elle ne joue que des matchs amicaux, et quand on est compétiteur, je crois que le goût, le goût de la compétition amène parfois quand même à des performances supérieures.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Alors, le football c'est évidemment aussi le scandale de la FIFA, Thierry BRAILLARD. La Coupe du monde féminine aura bien lieu en France, en 2019 ? Est-ce que vous avez obtenu toutes les garanties à ce sujet ? Est-ce qu'il y a eu, les choses se sont faites de façon très régulière ?
THIERRY BRAILLARD
Oui, la Fédération française de football a déposé un dossier, ce dossier était un très bon dossier, la FIFA a décidé d'attribuer la Coupe du monde féminine à la France, j'allais dire, les choses, des informations que j'ai, ce sont passées de la façon la plus régulière possible.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Je vous demande ça, parce que Matteu MAESTRACCI évoquait à l'instant l'organisation des prochains mondiaux, qui pourraient être retirés à la Russie et au Qatar, selon un des dirigeants de la FIFA, du moins Domenico SCALA, c'est celui qui a la charge de préparer l'après Sepp BLATTER.
THIERRY BRAILLARD
Il me semblerait que c'est les Suisses et la justice suisse qui enquêtent là-dessus, et pour vous rassurer, la justice suisse enquête sur les mondiaux en Russie et au Qatar, mais n'enquête pas sur le Mondial féminin en France.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Alors, des Belges, un Suisse, Thierry BRAILLARD, vous avez applaudi un exploit de WAWRINKA à Roland Garros. Vive le sport, non pas français, mais francophone.
THIERRY BRAILLARD
Oui, mais bon, Joe-Wilfried TSONGA a perdu en demi-finale face à WAWRINKA, je pense que, bon, hier c'était une magnifique finale, un très beau vainqueur, un très bon tournoi de Roland Garros, et il y a un moment donné où le sport nous apporte quand même beaucoup d'émotion, beaucoup de satisfaction. C'était un beau moment de sport.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Alors, à propos d'émotion, nous évoquions à l'instant, avec vous, hors micro, le 5 mai 92, la catastrophe de Furiani, qui est dans tous les esprits, à Bastia. Nous allons vers une vraie forme de reconnaissance nationale de ce drame, qui a déjà 23 ans, dans les mémoires, hein.
THIERRY BRAILLARD
Je vais réunir la semaine prochaine, un groupe de travail que l'on a mis en place, avec notamment les représentants de l'association qui demande à ce que l'accident, terrible, de Furiani, ait une reconnaissance nationale. J'avoue que j'ai déjà rencontré ces personnes, en compagnie de Paul GIACOBBI, le président de la Collectivité territoriale et député, et que le président de la République lui-même avait à l'époque signé une pétition lorsqu'il s'était rendu à Bastia, je pense que les demandes sont légitimes, donc en tout cas je plaiderai pour qu'il y ait une reconnaissance, véritablement nationale de ce qui s'est malheureusement passé ce jour-là, lors d'une demi-finale de Coupe de France, me semble-t-il, c'était entre Marseille et le Sporting Club bastiais.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Parce que c'est vrai que, c'est ce qui se dit souvent en Corse, dans l'île, pardon pour l'émotion, mais on aimerait ne pas jouer ce jour-là, en fait, c'est ça l'idée.
THIERRY BRAILLARD
C'est une des requêtes qui sont émises. Bien sûr qu'il y aura il y a cette requête-là, mais il y en a une autre, c'est que ça soit la France qui soit reconnaissante vis-à-vis de toutes les familles qui ont été touchées, de près ou de loin, il faut rappeler quand même qu'il y a eu plus de 2 000 blessés, 8 morts ; c'est pas un accident anodin, c'est un accident qui a pour moi une portée nationale.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Thierry BRAILLARD, un voyage fait polémique : l'aller-retour Poitiers Berlin, effectué samedi en avion par Manuel VALLS, pour aller voir le Barça, face à la Juve, en finale de la Ligue des champions, aux frais du contribuable, dit l'opposition. A l'heure de
THIERRY BRAILLARD
J'aimerais que les gens de l'opposition qui s'excitent un peu là-dessus
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Vous pensez quoi, vous, de ça ?
THIERRY BRAILLARD
Moi, je pense qu'à partir du moment où Michel PLATINI invite le Premier ministre à la Finale de la Ligue des champions, où il y a madame MERKEL et d'autres personnalités, je ne suis pas vraiment, mais alors pas du tout choqué de la présence du Premier ministre à ce match. Après on sait que son papa a écrit l'hymne du Barça, maintenant, j'allais dire, le but c'était pas d'aller supporter le Barça, c'était de représenter la France. Par contre, quand je vois que la droite se jette sur cette polémique, notamment monsieur SOLERE, je voudrais bien qu'il nous mette d'un côté le coût de cet avion, et de l'autre côté le coût des sondages que monsieur SARKOZY a demandés à l'Elysée pendant un an, et vous verrez que monsieur VALLS peut quasiment faire des allers-retours tous les jour, avec le montant qui a été dépensé, avec l'argent du contribuable, à l'époque, pour des sondages dont personne n'a vu la réalité. Donc un peu de décence. Et puis quand on a l'affaire Bygmalion, j'allais dire, derrière soi, on est encore plus décent et on ne va pas sur ce genre de polémique.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Alors, l'Assemblée nationale discute aujourd'hui en première lecture de la proposition de loi sur le statut des sportifs de haut niveau, déposée notamment par une député socialiste, Brigitte BOURGUIGNON. Quel est le but ? Est-ce qu'il y a de la précarité chez nos champions médaillés ?
THIERRY BRAILLARD
Bien sûr. Bien sûr.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
On ne le sait pas, ça, hein.
THIERRY BRAILLARD
Il y a une méconnaissance du grand public sur ce que vivent et ce que sont les sportifs de haut niveau. Un sportif de haut niveau, vice-champion du monde, par exemple, dans sa discipline, peut vivre avec un revenu en-deçà du seuil de pauvreté, ça c'est une réalité, avec une couverture sociale que personne autour de cette table, n'a, bien plus faible, il y en a qui s'inscrivent à des études, simplement pour bénéficier de la Sécurité sociale étudiante, c'est ça la réalité aujourd'hui de beaucoup de sportifs de haut niveau de notre pays, et bien sûr on va s'enorgueillir de leurs exploits à Rio aux Jeux Olympiques, sans savoir ce qu'il y a à côté. Et je ne parle pas de l'après, car beaucoup d'entre eux, sur l'après
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Qui est souvent difficile, oui.
THIERRY BRAILLARD
voient le vide et ne savent pas du tout ce qu'ils vont devenir. Donc cette proposition de loi, qui d'ailleurs, je tiens à le dire sur les ondes de France Info, va certainement avoir l'unanimité de tous les parlementaires, ce qui est quand même assez rare pour être souligné
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Tous bords confondus.
THIERRY BRAILLARD
de tous bords confondus. Donc cette proposition de loi va permettre deux choses principales pour les sportifs de haut niveau : un suivi socioprofessionnel qui va être obligatoire, et une protection sociale mieux adaptée, notamment, savez-vous que lorsqu'un sportif de haut niveau aujourd'hui se blesse, à l'entrainement ou dans une compétition, il n'est même pas pris en charge par la législation des accidents du travail et maladies professionnelles.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Alors, Manuel VALLS, le Premier ministre, accueille en fin de journée, vous y serez, à Matignon, les entreprises engagées dans le Pacte de performance, on en avait parlé, il avait été lancé en décembre dernier
THIERRY BRAILLARD
Tout à fait.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Avec des sportifs de haut niveau. France Info a choisi d'accompagner Cécilia BERDER, qui est membre de l'équipe
THIERRY BRAILLARD
Eh bien moi je voudrais profiter de votre antenne, remercier Mathieu GALLET et les équipes de France Info, parce que oui, parmi les 67 entreprises, il y a Radio France, et vous avez une sportive, qui est une grande championne, vice-championne du monde par équipe, de sabre
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
De sabre, oui.
THIERRY BRAILLARD
Cécilia BERDER et qui donc a signé avec France Info, et pour que vos auditeurs comprennent, ça veut dire quoi ? Ça veut dire que vous allez l'accompagner financièrement, pendant sa carrière.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Jusqu'à Rio en fait.
THIERRY BRAILLARD
Jusqu'à Rio, et si après Rio
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Et au-delà.
THIERRY BRAILLARD
je ne sais plus, mais je crois être son cas, elle venait à arrêter, eh bien elle intègrera France Info, et puis j'espère avoir un jour avoir le plaisir d'être de nouveau invité par Fabienne SINTES, et que ça sera Matteu MAESTRACCI et Cécilia BERDER qui m'interrogeront.
FABIENNE SINTES
Et allez savoir si elle ne fera pas « La Matinale », tiens.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Oui, ça sera sans doute une journaliste très tranchante ! Sans jeu de mots. Un mot de politique, quand même, un mot de politique, avec vous, Thierry BRAILLARD. Vous appartenez au Parti radical de gauche, hein
THIERRY BRAILLARD
Oui.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
faut-il le rappeler, êtes-vous « hébété », ce matin ? Je vous pose la question, je ne sais pas si vous avez vu, « Hébétés, nous marchons droit vers le désastre, ont écrit MONTEBOURG et PIGASSE » hier.
THIERRY BRAILLARD
Je suis un peu triste et je pense que quand on fait de la politique il faut être courageux, et quand on a des choses à dire, même si elles ne sont pas bonnes à entendre, eh bien on va les dire, on ne les écrit pas sur un journal, simplement pour déstabiliser un congrès ou une
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Référence à la tribune, signée Arnaud MONTEBOURG et Matthieu PIGASSE dans le JDD hier.
THIERRY BRAILLARD
Donc un manque de courage, on connait la position d'Arnaud, elle n'a pas changé, l'Europe pour lui est coupable de beaucoup de choses, bon, il faut pas, comme ça, dire : je quitte la politique mais j'y suis encore. Je veux dire, ça me rappelle Nicolas SARKOZY, qui, excusez-moi le parallèle, qui en 2012 dit : « J'arrête la politique » et puis aujourd'hui, la reprise complètement. Les Français en ont marre de cette parole publique incertaine, de cette parole publique qui est quelque part, dans la durée, n'est pas fiable, c'est-à-dire un jour c'est oui, un jour c'est non. Il faut savoir, soit Arnaud MONTEBOURG ne fait plus de politique, et il en fait plus, soit il en fait et puis il va au congrès du Parti socialiste et il s'explique pourquoi il n'est pas d'accord avec la politique du gouvernement.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Merci à vous, Thierry BRAILLARD.
THIERRY BRAILLARD
Merci à vous.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 9 juin 2015