Texte intégral
La France a la volonté de devenir une référence mondiale dans l'organisation des grands événements sportifs. Nos fédérations sportives et nos entreprises mettent en synergie, avec le concours des pouvoirs publics, leurs expertises afin d'offrir le meilleur dans ce domaine.
Le nombre de compétition de rang international que la France aura l'honneur d'accueillir ces prochaines années témoigne de notre ambition et de notre savoir-faire.
Pour autant, je sais que la clé du succès réside dans l'humilité et la volonté continue de s'améliorer, de se perfectionner, notamment à travers les échanges internationaux.
Je voyage beaucoup pour cela, et c'est dans cette même logique que nous nous réjouissons de la coopération de la France avec l'OCDE.
J'ai notamment une préoccupation prioritaire : que les grands événements sportifs que la France sera amenée à organiser soient exemplaires en termes économiques, sociaux et écologiques.
Je veux faire de cette exigence la marque de fabrique de la France dans le domaine de l'organisation des événements sportifs.
Nous sommes dans une période où l'argent public est rare et où la transparence démocratique conduit les citoyens à demander que cet argent soit utilisé à bon escient et selon des critères politiquement acceptables.
J'estime que cette demande est légitime et j'ai la conviction que non seulement, elle n'est pas une entrave à l'organisation événements sportifs, mais qu'elle nous invite à l'imagination, à la créativité et à l'efficacité pour que ces événements apportent un bénéfice de long terme aux pays organisateurs.
Le sport est particulièrement beau, particulièrement émouvant, particulièrement fédérateur quand il vibre à l'unisson de la société, qu'il devient le réceptacle et le vecteur des attentes citoyennes.
Nous sommes là dans la dimension politique du sport dans l'acception la plus noble de la politique.
C'est ainsi que la France conçoit l'organisation des grands événements sportifs et c'est ainsi qu'elle envisage son attractivité dans ce domaine.
C'est pourquoi la France soumet à la discussion et à l'approbation du Conseil de l'OCDE, un projet de recommandation sur la durabilité des grands événements sportifs internationaux.
Nous tenons par cette recommandation à valoriser les initiatives prises en la matière par le mouvement sportif international. Je pense en particulier l'agenda 2020 du Comité international olympique qui pose des objectifs très clairs et très ambitieux pour des grands événements financièrement, socialement et écologiquement soutenables.
Nous proposons de progresser dans trois directions :
- Une meilleure évaluation de l'impact économique et social des grands événements sportifs internationaux, c'est-à-dire une évaluation externe, démocratique, et transparente.
- Une intégration totale et systématique des objectifs économique, de cohésion sociale et de développement du sport pour tous dans l'organisation de ces compétitions.
- La maîtrise stricte des coûts d'accueil des événements sportifs.
La France est évidemment prête à s'engager sur ces trois directions.
Nous recevrons l'an prochain l'euro 2016 de football. L'euro de football est la troisième compétition la plus suivie au monde, après le mondial de football et les Jeux olympiques.
Nous voulons que ce rendez-vous exceptionnel soit une réussite à tous points de vue, et je remercie l'OCDE de nous accompagner dans cette grande ambition. Le soutien que vous apportez aux dix villes hôtes constitue une aide précieuse pour maximiser l'impact de la compétition sur l'emploi et le développement local qui est notre priorité numéro 1.
Nous voulons que l'Euro 2016 soit un tremplin pour l'emploi.
L'organisation de l'Euro 2016 constitue d'ores et déjà un enjeu économique mesurable : 2 milliards d'euros investis dans le secteur du BTP, générant plus de 20 000 emplois.
Evidemment, l'économie touristique devrait connaître une vitalité particulière avec cet évènement.
Nous souhaitons que l'économie locale, notamment que les quartiers prioritaires aux abords des stades profitent pleinement de l'activité suscitée par la compétition, tant au niveau de sa préparation que de son déroulement.
Nous voulons que l'Euro 2016 soit un tremplin pour la rénovation de nos équipements sportifs.
Le championnat français accueille en moyenne 20 000 spectateurs par matchs, deux fois moins qu'en Allemagne ou en Grande Bretagne.
Et le taux de remplissage des stades est actuellement inférieur de 20 points à celui de nos meilleurs voisins européens.
La rénovation de grande ampleur que nous opérons en vue de l'Euro 2016, avec un saut qualitatif des infrastructures, de l'équipement numérique et des services associés doit nous permettre de combler ce retard et de prendre un temps d'avance.
Cet investissement se fera sans peser sur le sport amateur ; c'est essentiel pour nous.
Car nous voulons que l'Euro 2016 soit aussi un tremplin pour le sport pour tous.
Nous avons conclu avec la Fédération Française de Football ainsi que nos fédérations scolaires et universitaires une convention visant à encourager la pratique du football à l'école.
Nous irons plus loin à la faveur de l'Euro 2016, grâce à une série de mesures aussi ambitieuses que concrètes :
- L'organisation d'un championnat européen de football scolaire en marge de l'Euro 2016
- Le lancement d'un appel à projets sportifs et culturels « Mon Euro 2016 » pour les élèves
- La promotion du football auprès des élèves en situation de handicap
- Le développement du football dans les territoires ultra-marins autour d'actions d'éducation à la santé et de lutte contre le décrochage scolaire
Nous voulons faire de l'Euro 2016 un tremplin pour l'engagement
La jeunesse est la priorité du Président de la République, François Hollande. A la jeunesse, nous voulons notamment donner les moyens de s'engager. C'est pourquoi nous développons considérablement un dispositif de service civique : nous aurons quintuplé ses effectifs en quelques mois. Le service civique sera associé à l'évènement. Des missions dédiées seront créées.
Nous voulons faire de l'Euro 2016 un tremplin pour la culture.
Au niveau de chaque ville partenaire, nous envisageons de proposer des « pass culture » pour les spectateurs de l'Euro 2016 avec des parcours culturels dédiés.
Surtout dans l'esprit festif qui doit présider au déroulement de la compétition, nous souhaiterions que celle-ci se clôture par un grand concert mettant à l'honneur nos grands artistes.
Et enfin, l'Euro 2016 sera un tremplin pour la santé et le développement durable
Des actions de sensibilisation à la santé par le sport et de prévention des conduites à risque seront menées dans les stades et hors les stades.
Par ailleurs, la volonté du chef de l'Etat de faire de « la France, la nation de l'excellence environnementale » doit se traduire tant au niveau de la conception des sites et de la construction que sur l'ensemble de l'évènement.
Le développement durable sera recherché dans toutes ses dimensions, aussi sociales à travers l'incitation au recours aux prestations d'entreprises de l'économie sociale et solidaire.
Parce que les paroles n'ont que peu de valeurs si elles ne se traduisent pas par des actes, je tiens à ce que la France fasse chez elle la démonstration de ce qu'elle porte au niveau international en termes d'exigence pour l'accueil des grands évènements sportifs.
Je souhaiterais terminer mon propos par un hommage. Un hommage au Directeur du centre pour l'entrepreneuriat, les PME et le développement local, Sergio Arzeni. Je crois savoir que vous vous apprêtez à prendre votre retraite après 33 ans de bons et loyaux services auprès de l'OCDE.
Alors, bon repos, bien mérité. Et bien sûr, nous vous attendons en France pour suivre l'intégralité de l'Euro 2016 puisque vous serez dégagé de vos obligations professionnelles.
Source http://www.delegfrance-ocde.org, le 4 juin 2015