Interview de Mme Myriam El Khomri, secrétaire d'Etat à la politique de la ville à Sud Radio le 12 juin 2015, sur l'immigration clandestine et l'évacuation des campements dans Paris.

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Média : Emission La Tribune Le Point Sud Radio - Sud Radio

Texte intégral


NOÉ DA SILVA
Bonjour Myriam EL KHOMRI.
MYRIAM EL KHOMRI
Bonjour.
NOE DA SILVA
Merci d'être avec nous ce matin.
MYRIAM EL KHOMRI
Merci à vous.
NOE DA SILVA
L'actualité ce sont ces migrants qui errent dans Paris, qui ont été évacués d'un campement à La Chapelle la semaine dernière, qui ont été accueillis par différentes associations. On vous a peu entendue, et c'est notamment votre arrondissement, le 18ème, comment vous réagissez ce matin face à cette situation ?
MYRIAM EL KHOMRI
Déjà il faut réagir bien sûr avec humanité. Quand il y a eu l'évacuation du campement de La Chapelle, il y a eu des propositions d'hébergement, qui ont été proposées pour les demandeurs d'asile, et d'autres qui ont été proposés aussi, à titre humanitaire, pour les personnes qui ne savaient pas et dont certaines étaient en transit. Malheureusement une partie de ces places d'hébergement sont restées vides. Et donc aujourd'hui, ce qu'il me semble important de rappeler à l'ensemble de vos auditeurs, c'est que nous agissons bien sûr avec humanité, mais aussi fermeté, dans le sens où nous ne souhaitons pas, et c'est normal, qu'il y ait des campements sauvages dans Paris, et je le dis d'autant plus que sur la Halle Pajol, c'est à proximité d'un collège, d'un gymnase, et que donc ce que fait l'Etat, avec la Ville de Paris, c'est proposer des hébergements. Il y a une situation difficile, humanitaire, mais je ne souhaite pas, justement… il faut comprendre aussi que certaines personnes font que… poussent certains migrants à refuser des hébergements, et donc nous avons aujourd'hui des…
NOE DA SILVA
Il y a manipulation ?
MYRIAM EL KHOMRI
Il y a une part de manipulation, en effet, de personnes, qui font redescendre des bus certains migrants, alors même qu'on allait les accompagner sur des hébergements. Donc, on voit bien qu'il y a de la politisation, bien sûr, de ce phénomène, et je crois qu'il est très important de dire à l'ensemble des auditeurs qu'il y a des situations… les personnes qui sont en demande d'asile, ont des places dans les CADA, qui sont faits pour, et donc le ministre de l'Intérieur a mis en place tout un dispositif. Les familles qui étaient avec enfants ont été prises en charge par la Ville de Paris, et aujourd'hui il y a des hébergements, à titre humanitaire, qui ont été proposés pour les personnes qui sont en transit, sur une durée bien sûr limitée, le temps qu'on puisse faire un point sur leur situation.
NOE DA SILVA
Mais est-ce qu'il faut un camp de migrants à Paris ?
MYRIAM EL KHOMRI
S'agissant des migrants, il y a plusieurs types de situation. Ceux qui sont demandeurs d'asile doivent aller dans les CADA, et des places sont réservées pour, les personnes qui ne sont pas demandeurs d'asile, ont un temps, le temps de réfléchir à leur situation, et voir s'ils veulent demander l'asile ou pas, ça demande un peu de temps, et donc c'est pour ça qu'il y a eu des places d'hébergement, dès hier soir, qui ont été mises en place pour pouvoir les accueillir.
NOE DA SILVA
Myriam EL KHOMRI, ce matin vous venez aussi nous parler du nouveau programme de rénovation urbaine en région Ile-de-France. Quel est le montant de cette enveloppe ?
MYRIAM EL KHOMRI
C'est un engagement du président de la République qui était de continuer le renouvellement urbain de certains quartiers, les quartiers populaires. Le président de la République a annoncé le 16 décembre dernier, 200 sites au niveau national, dont 59, pour la région Ile-de-France, qui vont faire l'objet de grands projets de renouvellement urbain, et donc c'est un programme, au niveau national, de 5 milliards d'euros de l'Etat, en lien avec Action Logement, et qui vont être pilotés par l'Agence Nationale de Rénovation Urbaine. Néanmoins, nous avons souhaité également, et suite au Comité interministériel à l'égalité/ citoyenneté, sous l'égide du Premier ministre, essayer de mettre en place, de traiter, des plus petits projets, mais où il y a également des besoins, des dysfonctionnements urbains, donc c'est l'annonce que nous faisons. C'est-à-dire que nous proposons à la région Ile-de-France, et nous proposons au Conseil d'administration de l'ANRU, 43 projets, à l'échelle de l'Ile-de-France, qui pourraient faire l'objet justement de projets d'intérêt régional, donc ça veut dire…
NOE DA SILVA
Ça veut dire quoi un projet, on est toujours dans la destruction des tours et… ?
MYRIAM EL KHOMRI
On est sur 190 millions d'euros s'agissant de l'enveloppe des projets d'intérêt régional, on est sur 1 milliard d'euros s'agissant des projets d'intérêt national pour l'Ile-de-France. L'enjeu de cette rénovation urbaine, ce n'est pas juste ripoliner des tours, l'enjeu véritable c'est de pouvoir permettre du développement économique de ces territoires, d'améliorer la mobilité, notamment pour que les personnes puissent aller sur les bassins d'emplois. Et également, et c'est notre enjeu prioritaire, c'est de diversifier l'offre de logements, c'est-à-dire pouvoir mettre de la mixité sociale dans ces quartiers, notamment avec des outils comme l'accession sociale à la propriété, avec une diversification de l'offre de logements, et bien sûr ça ne fonctionne que si nous arrivons à créer, en dehors des quartiers de la politique de la ville, des… nous arrivons à produire du logement social, accessible pour les habitants.
NOE DA SILVA
Myriam EL KHOMRI, les auditeurs franciliens qui vous écoutent ce matin, doivent se demander si leur quartier sera dans ces projets. Est-ce que vous avez quelques exemples de quartiers ciblés ?
MYRIAM EL KHOMRI
Sur les 43 projets d'intérêt régional ?
NOE DA SILVA
Oui.
MYRIAM EL KHOMRI
Oui, bien sûr, il y a beaucoup d'exemple, il y a le quartier Blanqui à Bondy, il y a plusieurs quartiers aussi, je pense à la ville de Stains, nous avons des quartiers également à Sarcelles, il y en a 43, donc je ne vais pas tous les citer, il y en a beaucoup, ils peuvent les retrouver, et le Conseil d'administration de l'ANRU se prononcera le 23 juin prochain. Il y a quand même, et je pense que ça peut intéresser vos auditeurs, quand on regarde le premier programme de l'ANRU, qui a permis de traiter 500 quartiers en France, on a un enjeu de participation citoyenne qui est important, et nous avons clairement spécifié à l'ensemble des acteurs que s'il n'y a pas de co-construction du projet urbain avec les habitants, l'ANRU ne subventionnera pas. Et je crois que ça c'est un élément important de ce nouveau programme de renouvèlement urbain. il en va également des clauses d'insertion, il y a une situation en matière d'emploi, dans ces quartiers, et de chômage notamment, qui est extrêmement fort, il y a un enjeu, aussi, d'emplois, à travers ces travaux publics, de jeunes de ces quartiers, et donc nous avons poussé les clauses d'insertion. Mais la politique de la ville, en Ile-de-France, c'est près de 1,6 million de Franciliens qui sont concernés, donc l'enjeu…
NOE DA SILVA
Comment les impliquer justement ?
MYRIAM EL KHOMRI
Comment les impliquer, nous avons mis en place, nous avons une obligation légale, mais avant d'être une obligation légale nous avons une urgence démocratique, de mettre en place des conseils citoyens dans tous les quartiers de la politique de la ville. Au niveau national, aujourd'hui, vous avez près de 200 conseils citoyens, vous en aurez près de 1000 qui seront créés d'ici la fin de l'année. Comment les impliquer ? c'est à la fois les former, à ce qu'est un projet urbain, et dire clairement que l'expertise des habitants, l'expertise d'usage, doit compter, même plus qu'une expertise d'un architecte ou d'un urbaniste. Donc, c'est vraiment de la formation des habitants, et en même temps que le projet urbain réponde vraiment aux besoins du territoire, en termes de commerces de proximité, en termes également d'écoles, d'équipements publics, d'équipements associatifs, pour moi ça m'apparaît extrêmement important.
NOE DA SILVA
Vous avez évoqué, Myriam EL KHOMRI, la question du logement, qui est préoccupante pour les Franciliens. Le gouvernement a décidé de taper du poing sur la table pour les communes qui ne construisent pas assez de HLM, ça veut dire quoi ?
MYRIAM EL KHOMRI
Le Premier ministre avait été clair au moment du Comité interministériel à l'égalité et à la citoyenneté le 6 mars, l'enjeu des quartiers populaires c'est que nous avons des trajectoires individuelles qui sont positives, néanmoins la trajectoire collective du quartier reste négative. Pourquoi ? Il y a des quartiers qui vont mieux, bien évidemment, néanmoins, 1 habitant sur 3 change d'adresse tous les 5 ans. Donc, dès qu'ils ont des revenus qui s'améliorent, ils bougent du quartier, et ils sont toujours remplacés par des personnes toujours plus pauvres. Et l'enjeu qui se joue, et c'est vraiment un problème de cohésion nationale, et ça doit interpeller tous les Français, c'est que, pourquoi ils sont remplacés toujours par des personnes les plus pauvres, c'est parce qu'on ne trouve pas une production de logements accessibles, pour ces personnes, en dehors des quartiers de la politique de la ville.
NOE DA SILVA
Mais ça veut dire quoi le gouvernement va taper du poing sur la table ? Il y a déjà la loi.
MYRIAM EL KHOMRI
Alors, il y a la loi SRU, où les communes, notamment en zone tendue, doivent construire près de 25 % de logements sociaux, néanmoins il y a des communes qui sont déficitaires, et dans ces communes déficitaires, certaines sont carencées, environ 220, 218, je crois, pour être précise. Donc, nous avons des outils, notamment multiplier les amendes par 5, mais nous avons aussi un enjeu très fort, et donc, une circulaire, de Bernard CAZENEUVE et de Sylvia PINEL, ministre du Logement, va parvenir aux préfets dans les prochains jours, fixant véritablement, leur demandant de faire remonter, sur chaque département, d'ici septembre, sauf pour la région PACA et la région Ile-de-France, où ça sera d'ici le 15 juillet, parce que c'est des zones tendues, et qu'il y a beaucoup de demandeurs de logement, et que tous les maires ne sont pas à la hauteur en termes de production de logements, et donc vont devoir faire remonter un plan départemental permettant de mettre en place tous les outils afin de produire plus de logements.
NOE DA SILVA
Donc on va identifier les zones où on peut construire ?
MYRIAM EL KHOMRI
Les zones où on peut construire, le foncier public, s'il y a du foncier public, utiliser le foncier public, ça peut être le foncier de l'Etat, mais ça peut être aussi le foncier, je ne sais pas, de la SNCF, de la RFF, qu'on peut essayer de préempter.
NOE DA SILVA
Réseau Ferré de France.
MYRIAM EL KHOMRI
Utiliser le droit de préemption, et que les maires, par la suite, prendront les permis de construire à la place des maires (sic). Un message sur le sujet. L'ordre républicain c'est appliquer toutes les lois de la République, et la loi SRU c'est une loi de la République, et donc il est normal que tout le monde participe. Le problème c'est que, aujourd'hui, il n'y a que dans les quartiers de la politique de la ville où il y a une offre accessible en matière de logement social, et ceci n'est pas acceptable.
NOE DA SILVA
C'est Myriam EL KHOMRI, qui est l'invitée politique de France Bleu 107.1, la secrétaire d'Etat chargée de la Politique de la ville. La suite dans quelques secondes.
(…)
BILL DEBRUGE
Myriam EL KHOMRI est l'invitée politique de France Bleu 107.1 ce matin, secrétaire d'Etat chargée de la politique de la Ville un programme télé à choisir pour ce soir, c'est la petite récréation de 30 secondes : Ko Lanta, TF1, ou Thalassa sur Lisbonne, sur France 3 ?
MYRIAM EL KHOMRI
Thalassa sur Lisbonne parce que j'aime beaucoup le Portugal.
//Extrait de l'émission Thalassa consacrée à Lisbonne//
BILL DEBRUGE
Thalassa, le choix de Myriam EL KHOMRI qui aime beaucoup le Portugal et Noé est très content. Retour à la politique, Noé DA SILVA.
NOE DA SILVA
Mais je vais rester concentré ! Myriam EL KHOMRI, dans une circulaire signée du 25 mars, avec le ministre de l'Intérieur vous demandez aux préfets d'oeuvrer à l'amélioration des rapports police – population avec une enveloppe d'un million d'euros. Ca veut dire quoi ? On va faire jouer au foot les policiers et les habitants des quartiers ?
MYRIAM EL KHOMRI
Non, ce n'est pas ça, c'est que nous avons un enjeu de relation entre les services publics - même plus largement - et la population. S'agissant des forces de l'ordre, elles sont bien sur là pour protéger les citoyens, le Premier ministre quand il était ministre de l'Intérieur, avait mis en place certains outils comme la réforme du Code de déontologie – notamment réaffirmer l'interdiction du tutoiement – comme le port du matricule et également la possibilité pour tout citoyen de saisir l'IGPN, l'Inspection Générale de la Police Nationale.
NOE DA SILVA
Mais toujours pas le récépissé contre le contrôle au facies ?
MYRIAM EL KHOMRI
Non, c'est un des outils qui a été expérimenté dans quelques pays et qui n'a pas été jugé efficace dans ce cadre-là. Néanmoins, suite aux évènements qui se sont produits aussi en janvier, il faut savoir que les quartiers populaires leur première préoccupation c'est bien sûr la question de l'emploi, la seconde c'est la question de la sécurité - c'est d'ailleurs pour cela que la plupart des zones de sécurité prioritaires sont positionnées dans les quartiers politiques de la ville - mais nous avons un enjeu, c'est aussi de casser les clichés, de casser certains préjugés, et on voit bien qu'il est important qu'il y ait du respect. Donc nous avons lancé lundi dernier, avec Bernard CAZENEUVE, une campagne sur les réseaux sociaux pour toucher notamment les jeunes, une campagne sur le respect qu'il y a entre des policiers et des jeunes de quartiers – qui a déjà été visionnée, je crois un peu moins d'un million de visionnages en quelques jours - donc c'est quelque chose qui est un bel outil de communication en direction de la jeunesse, mais nous savons qu'il est important si on veut qu'il y ait un peu de dialogue qu'il y ait une meilleure connaissance des univers aussi et des difficultés qui peuvent se poser sur certains territoires, des univers notamment du travail associatif. Donc nous avons lancé un projet innovant, près d'un million d'euros, pour que des associations, des collectivités… lundi on a été à Saint-Etienne avec Bernard CAZENEUVE, c'était des anciens fonctionnaires de police qui tenaient un centre de loisirs pour les jeunes, donc c'était aussi une manière de… voilà de changer l'image et je crois que c'est important de pouvoir créer ce type d'action. Donc les policiers continueront bien sûr à interpeller les personnes qui sont en infraction, l'enjeu n'est pas là, néanmoins il est important que nous soyons en capacité d'instaurer le dialogue et, donc, nous avons mis en place aussi une cellule nationale avec le Défenseur des droits, des représentants notamment des ministères de l'Intérieur, des représentants associatifs pour essayer de voir tout ce qui fonctionne bien sur les quartiers, et c'est diffusé, mutualisé ce type d'action.
NOE DA SILVA
Un mot d'un quartier qui vous tient à coeur, vous êtes élue du 18ème arrondissement à Paris, ce week-end c'est la Fête de la Goutte d'or, le quartier de la Goutte d'or, les 30 ans, est-ce que ça reste un quartier difficile ?
MYRIAM EL KHOMRI
La Goutte d'or c'est un quartier tellement riche et bien sûr qu'il y a des difficultés dans ce quartier, on en est aux 30 ans de cette Fête de la Goutte d'Or, mais il y a dans ce quartier beaucoup d'innovations sociales, beaucoup de choses qui se passent très bien, beaucoup de jeunes aussi qui réussissent, et c'est vrai que c'est important à un moment aussi de les mettre en valeur. La Fête de la Goutte d'or c'est bien sûr un moment… c'est un moment de solidarité dans le quartier où beaucoup d'habitants sont bénévoles, où les jeunes participent, et je pense que c'est important que tout le monde regarde et mette en valeur cette fête, elle est là depuis 30 ans – c'est vraiment un monument pour nous – je regrette, moi qui y participe maintenant depuis plus de 10 ans – de ne pas pouvoir y aller puisque je vais signer les contrats de ville en Guadeloupe et en Martinique, mais c'est un moment fort. La Goutte d'Or a des difficultés, bien sûr il se pose des difficultés, c'est un quartier de la politique de la ville, il y a beaucoup de jeunes qui sont diplômés qui ne trouvent pas d'emploi, il y a des questions de forte paupérisation de la population…
NOE DA SILVA
Mais que pensez-vous justement de l'arrivée d'une brasserie, la « Brasserie Barbès » dans le quartier, au métro Barbès – Rochechouart, qui est accusée de gentrification, qui ferait fuir les populations pauvres ?
MYRIAM EL KHOMRI
Je ne suis pas du tout d'accord sur cet avis-là, je pense que la « Brasserie Barbès », rappelez-vous c'était « Le Vanneau » avant, après ça été un incendie, un immeuble vétuste qui servait de squat à moitié, donc pour moi ça répond très bien. Il y avait une brasserie il y a très, très longtemps à cet endroit-là, face au « Louxor », pour moi c'est une brasserie où je suis allée et qui… Voilà ! Il y a un projet dynamique. Il y a un enjeu, on a éradiqué l'habitat insalubre, mais il faut savoir que les pauvres ne sont pas du tout chassés de la Goutte d'or, il y a en effet beaucoup de gens qui viennent acheter dans le parc privé, mais il y a un parc social, nous avons éradiqué l'habitat insalubre, permis de mettre du logement étudiant… Voilà ! C'est aussi une revitalisation qui est importante, une revitalisation commerciale qui reste à faire aussi.
NOE DA SILVA
Et il faut aller à la Fête de la Goutte d'or, notamment avec une fanfare demain après-midi.
MYRIAM EL KHOMRI
Et la Goutte d'or fait partie des projets d'intérêt régional également dans le cadre de la région.
NOE DA SILVA
Merci Myriam EL KHOMRI, secrétaire d'Etat chargé de la politique de la Ville, on peut vous réécouter sur francebleu.fr, bonne journée.
MYRIAM EL KHOMRI
Bonne journée à vous, merci.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 15 juin 2015