Déclaration de Mme Pascale Boistard, secrétaire d'Etat aux droits des femmes, sur le déploiement de l'entrepreneuriat féminin et l'autonomie économique des femmes, Paris le 18 mai 2015.

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Je suis ravie d'être parmi vous ce soir pour les deuxièmes trophées de l'entrepreneuriat au féminin.
Je vous remercie de cette occasion que vous me donnez de saluer votre action, et, avec elle, toutes les femmes qui s'engagent dans cette belle aventure qu'est l'entrepreneuriat.
Vous le savez, le gouvernement soutient avec une grande force l'entrepreneuriat des femmes.
En effet, à la fois source d'émancipation et de liberté pour les femmes, mais aussi facteur de compétitivité et d'emploi, l'entrepreneuriat féminin remplit des objectifs de justice sociale et de performance économique. C'est la conjonction de ces deux grands enjeux qui nous ont incités à créer, en 2013, le plan pour l'entrepreneuriat au féminin. Ce plan, vous le savez, a pour objectif d'accroître le nombre de femmes entrepreneures, en passant de 30% à 40% le pourcentage de femmes parmi les créateurs d'entreprise.
Je vois ici nombre de nos partenaires usuels, et je sais en outre que l'après midi a été longue et dense, je ne vais donc pas vous faire un nouveau point sur les trois grandes piliers de ce plan : sensibilisation, accompagnement et financement, auxquels plusieurs d'entre vous contribuent d'ailleurs.
Je voulais en revanche évoquer les nouveaux axes de ce plan. Ces axes ont été définis lors du renouvellement, en février 2015, de la convention avec la Caisse des dépôts et consignations, et ont fait l'objet d'une attention particulière lors des comités interministériels à la ruralité et à l'égalité et la citoyenneté.
Tout d'abord, un ciblage plus important sur les zones rurales et les quartiers prioritaires de la ville. Dans les zones rurales, l'entrepreneuriat est moins développé – et l'entrepreneuriat féminin en particulier. Or, nous le savons, les jeunes entreprises créent de l'activité économique sur leur territoire, car elles se fournissent localement ; elles créent ainsi, au-delà de leurs seuls salariés, de l'emploi et de la cohésion sociale. Nous allons donc porter un regard plus attentif à ces territoires, et développer des projets adaptés pour ces zones.
Dans les territoires urbains sensibles, où les entrepreneurs et entrepreneuses sont aussi voire plus nombreux que dans les autres territoires, ce sont les financements qui manquent. Là encore, nous allons déployer des actions, avec les réseaux bancaires et les missions locales, pour permettre à ces projets de voir le jour.
Deuxièmement, nous avons mis l'accent sur la reprise d'activité. En effet, trop d'entreprises, faute de repreneurs, disparaissent. Or, les femmes sont encore trop peu investies dans les reprises. Nous espérons que l'accroissement du montant maximal garanti par le FGIF, qui passe de 27 000 € à 45 000€, permettra à un plus grand nombre de femmes de pouvoir reprendre une entreprise. Je me réjouis à ce titre qu'une de vos catégories de lauréates porte sur ce thème.
Je voulais ensuite évoquer le grand intérêt que suscitent nos politiques à l'étranger.
Je rentre tout juste du Global Summit of Women, sommet international qui s'est tenu cette année à Sao Paulo, et qui réunit des ministres, des femmes entrepreneures ou dirigeantes d'entreprise, des femmes engagées dans la vie associative, venant de tous les pays du monde, pour échanger sur les pratiques permettant de développer l'autonomie économique des femmes. J'y ai présenté notre plan pour l'entrepreneuriat au féminin, qui a remporté un grand succès, en particulier sur la dimension de financement – le fond de garantie à l'initiative des femmes – et sur la sensibilisation – la semaine de sensibilisation à l'entrepreneuriat au féminin – . Sur l'entrepreneuriat, et d'ailleurs sur l'égalité femmes / hommes en général, la France est attendue et observée comme un pays modèle ; les nominées pour la catégorie « export » des trophées peuvent continuer à porter cette bonne parole et à être fières de notre pays.
Pour conclure, car je sais que votre impatience de découvrir le palmarès est grande, je voulais saluer l'initiative que vous prenez autour de cette journée d'assises de l'entrepreneuriat au féminin. Les thèmes que vous avez abordés aujourd'hui permettent :
- de mobiliser les acteurs - je pense à l'atelier sur les freins -,
- de valoriser les soutiens dont peuvent bénéficier les femmes qui souhaitent entreprendre – je pense à l'atelier sur le financement -,
- de donner de bons conseils pratiques - comme les 10 pièges à éviter - ,
- d'ouvrir la réflexion sur d'autres thématiques importantes de l'égalité - comme l'atelier sur la mixité.
Sur ce point précis, je voulais vous exprimer ma conviction que tous ces sujets concernant l'égalité professionnelle entre femmes et hommes sont liées : promouvoir l'entrepreneuriat en général, mais aussi promouvoir l'entrepreneuriat dans les secteurs trop masculins comme le secteur des nouvelles technologies, permet d'ouvrir les possibilités pour les femmes mais aussi pour les hommes de choisir leur métier, leur carrière, indépendamment des stéréotypes.
Ainsi, je vous remercie tous de contribuer à la liberté de tous et de toutes, à la compétitivité de la France et à l'émancipation des femmes, en offrant un lieu de réflexion, et en valorisant les femmes qui ont osé et réussi, montrant ainsi la voie à d'autres potentielles entrepreneuses.
Mais je crois qu'il est précisément temps de récompenser ces femmes courageuses.
Source http://femmes.gouv.fr, le 21 mai 2015