Déclaration de Mme Annick Girardin, secrétaire d'État au développement et à la francophonie, en réponse à une question sur la politique migratoire de l'Union européenne, à l'Assemblée nationale le 16 juin 2015.

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Circonstance : Questions d'actualité à l'Assemblée nationale, le 16 juin 2015

Texte intégral

Monsieur le Député,
Oui, nous faisons face à une crise sans précédent. Oui, notre réponse notre réponse doit être européenne, cohérente et globale, en évitant à tout prix les amalgames. Vous l'avez dit : aujourd'hui, des migrants arrivent en masse ; mais leurs situations sont très différentes. Il y a d'abord les personnes qui ont manifestement besoin de protection : Syriens et Érythréens. Ils doivent être accueillis sur notre territoire selon les conventions internationales : c'est notre devoir. Il y a ensuite les migrants irréguliers, qui, eux, n'ont pas vocation à se voir accorder l'asile.
Nous travaillons à une réponse européenne qui repose sur deux principes, que vous avez évoqués : la solidarité et la responsabilité. La solidarité, parce que nous ne pouvons pas laisser l'Italie et la Grèce seules face à cette pression. Nous soutenons la proposition de la Commission européenne de mettre en place un mécanisme temporaire de relocalisation, pour mieux répartir - et c'est normal - entre les États membres les migrants qui ont vocation à se voir accorder l'asile.
La responsabilité, parce que notre solidarité ne peut être mise en œuvre que si certaines conditions de gestion des flux sont respectées par les pays où a lieu la première entrée. Cette réponse doit être faite - vous l'avez dit également - en pleine coopération avec l'Italie et la Grèce ; cela passe, pour la France, par un renforcement des contrôles de la police aux frontières.
Soyons lucides : pour répondre à cette crise, il faut aussi s'attaquer à ses causes -vous l'avez dit. La solidarité internationale devra être au rendez-vous au cours de l'année 2015. C'est le grand message d'Addis-Abeba, en juillet prochain, en Éthiopie, comme à Paris, à la fin de l'année 2015, parce que les causes des migrations sont aussi liées au climat. Nous allons mesurer cette solidarité internationale : la France est aux avant-postes pour mobiliser ses partenaires internationaux.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 18 juin 2015