Déclaration de M. Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères et du développement international, sur les efforts du gouvernement en faveur du tourisme, à Paris le 17 juin 2015.

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Circonstance : Lancement du "Bon Guide" de l'entreprise Webedia, à Paris le 17 juin 2015

Texte intégral

Mesdames et Messieurs,
Je suis ravi de vous accueillir ici pour le lancement du site «Le Bon Guide», et en anglais si j'ai bien compris, mais c'est une attention particulière. «Le Good Guide», ce n'est pas un défaut de connaissance de l'anglais, c'est une attention au français.
Cette réunion aurait eu lieu il y a quelques mois, on aurait dit : «que vient faire un site de ce type au Quai d'Orsay ?». Je crois que c'est fini et que l'on a compris que le Quai d'Orsay est extrêmement intéressé par les questions du tourisme. Il en a même la responsabilité, pour une raison simple - que j'expliquais l'autre jour lors d'une autre réunion où je présentais une série de mesures -, c'est que tout simplement le tourisme est un trésor national - j'ai utilisé cette expression et je la réutilise - qui a une incidence considérable sur notre rayonnement international. C'est la raison d'être de cette maison.
Nous avons fait un certain nombre de choses depuis un an. Il en reste beaucoup à faire. L'autre jour, j'avais dit, en présence de Matthias Fekl qui travaille à mes côtés sur ces questions, que le carré magique, le carré du succès, c'était quatre choses. Il y a quatre côtés du carré : l'accueil, nous faisons de bonnes choses mais nous avons encore des progrès à opérer ; la formation, absolument décisive puisque nous sommes dans des métiers de service ; l'investissement, puisque toute la chaîne du tourisme demande des moyens financiers. J'avais ajouté le numérique : nous y sommes. Que ce soient les clients ou les professionnels, il n'est pas besoin d'être un grand clerc pour comprendre, lorsque l'on est soi-même un usager, un client, que le numérique et le tourisme sont l'avers et le revers d'une même médaille. Si on est bon dans le numérique, cela permet d'avancer. Si on n'est pas bon, à ce moment-là cela a des conséquences redoutables.
Il nous manquait jusqu'ici, quels qu'aient été les efforts des uns et des autres, un site pratique de grande ampleur, soutenu par des moyens importants qui permette, si j'ai bien compris, de combiner trois éléments qui sont différents et qui, pour la première fois, sont réunis.
Tout d'abord, l'accès à l'information. Tout à l'heure, j'ai consulté les informations concernant Rouen - comme par hasard - et j'ai trouvé ce que l'on peut voir à Rouen. Ceci, c'est le premier aspect.
L'autre aspect, ce sont évidemment les réservations.
Le troisième aspect, c'est le dialogue entre les uns et les autres.
Le Bon Guide réunit ces trois aspects et c'est pourquoi cela va être un grand succès.
Je veux remercier, féliciter les artisans de ce nouvel élément, au premier rang desquels mon ami Marc de Lacharrière et toutes celles et tous ceux qui l'entourent. En peu d'années, quelques mois, notre ami Marc a finalement maintenant, avec Webedia, une des entreprises qui dans ce domaine est la plus fréquentée du monde - j'ai regardé les statistiques : numéro cinq. Si vos amis ne disent pas tout le bien qu'ils pensent de vous, qui vous le dira ? Voilà où nous en sommes et, vraiment, bravo !
Cela présente un autre avantage parce que, jusqu'à présent, c'était essentiellement des groupes américains qui avaient pignon sur rue. Au passage, ils mettaient en difficulté un certain nombre d'hôteliers puisqu'ils prélèvent des sommes qui ne sont pas négligeables.
Là, c'est le mécanisme de la gratuité qui est proposé et, en même temps, cela rassemble toute une série d'utilisateurs et de parties prenantes : je vois ici notre ami Pepy, donc la SNCF qui est très active dans ce domaine et qui y est associée ; toute une série d'hôtels, d'indépendants, je ne vais pas citer toute la liste ; et Atout France - j'ai vu M. Mantei ici - qui est en train de discuter, si j'ai bien compris, avec Le Bon Guide.
Donc, Le Bon Guide est sur de bons rails. Je m'en réjouis énormément parce que, si nous sommes capables de développer - cela va être le cas - cet élément, cela va être extrêmement bénéfique pour le tourisme français dont je rappelle que c'est une des premières industries - il faut l'appeler comme cela - à l'intérieur de notre économie.
Pendant très longtemps, pour des raisons que j'ignore, le tourisme a été considéré comme une activité marginale, même pas vraiment intégrée à l'économie d'ailleurs, alors que c'est un des secteurs qui, dès aujourd'hui, représente le plus d'emplois - deux millions d'emplois - non délocalisables, 7% du PIB et qui est appelé à se développer.
Il y a aujourd'hui un milliard de personnes qui voyagent dans le monde ; dans quinze ans, il y en aura deux milliards. Si la France est capable de capter une partie significative du milliard existant et du nouveau milliard, nos problèmes économiques se présenteront d'une autre façon. Nous en sommes absolument capables, parce que lorsque l'on demande aux citoyens du monde où ils veulent aller en premier, la réponse est la France. Comme disent, dans un langage incompréhensible, les économistes, nous avons un avantage comparatif. Ce n'est pas vrai dans tous les domaines, c'est vrai dans celui-là.
Donc, un domaine où la France est excellente, où elle est bien cotée, où il y a des perspectives d'avenir considérables, où la croissance est à portée de main ainsi que l'emploi, et où maintenant nous allons avoir de plus en plus un numérique performant, c'est un domaine qui méritait pour quelques heures les ors du Quai d'Orsay.
Bravo ! Ce trésor national a maintenant un bon guide et ce Bon Guide aura un grand succès. Merci.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 22 juin 2015