Texte intégral
Sur la question difficile de la situation de la Grèce et des rapports qu'elle entretient avec le reste de la zone euro, nous devons aujourd'hui être ambitieux et volontaires. Ce dont nous, Européens - y compris la France, pilier de la construction européenne depuis toujours - avons besoin avec la Grèce, c'est un accord global et durable, et non pas d'un accord qui durerait quelques jours et reporterait les problèmes, les difficultés et les incertitudes aux mois de juillet ou d'août, voire à la fin de l'année.
Nous avons besoin d'un accord qui donne de la visibilité à la Grèce afin que son économie puisse repartir, que ses entreprises, ses commerçants, ses artisans puissent retravailler dans de bonnes conditions, que ses salariés aient davantage de certitudes quant à leur avenir.
Au fond, ce qu'il faut à la Grèce, comme à l'ensemble de l'Europe et comme à la France, c'est de la croissance - une croissance durable et suffisamment forte pour créer de l'emploi et la richesse supplémentaire dont les peuples comme le peuple grec ont aujourd'hui tellement besoin, tant ils ont souffert année après année.
C'est à ce cela que nous travaillons ! C'est à cela que le président de la République travaille depuis le premier jour ; c'est à cela que, plus modestement, je travaille avec l'ensemble de mes collègues membres du conseil Ecofin, qui réunit les ministres des finances.
Dans les heures et dans les jours qui viennent, nous devrons continuer ce travail. Oui, monsieur le député, les propositions qu'a formulées la Grèce sont solides et sérieuses. Elles méritent d'être examinées avec précision, parce que nous avons enfin la possibilité de trouver d'ici la fin de la semaine cet accord global et durable dont nous avons besoin !
Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les Députés, nous sommes résolument sur la voie d'un accord entre la Grèce et ses partenaires européens. Nous y sommes résolument parce que la France, je l'ai dit, joue son rôle depuis le premier jour. En quoi consiste son rôle ?
À être un pilier, je le répète, de la construction européenne, et à l'être toujours dans le cadre d'un dialogue avec l'Allemagne. Il ne servirait à rien de vouloir créer une opposition entre l'une et l'autre pour résoudre une difficulté aussi grave que celle que présente la situation de la Grèce.
Nous tenons aussi ce rôle avec notre singularité. Cette singularité tient à ce que nous sommes un peuple qui est l'ami historique du peuple grec, qui le comprend et qui en est compris.
Depuis le premier jour, nous disons à la Grèce qu'elle doit respecter les règles de bon fonctionnement de l'Europe d'aujourd'hui, puisqu'elle en est un membre depuis longtemps et que sa banque est la Banque centrale européenne, qui lui permet de disposer de liquidités.
Cependant, nous le lui disons toujours dans le respect de la démocratie qui s'est exprimée et du gouvernement légitime qui formule ses propositions.
Nous agissons en ami et, comme tout bon ami, nous disons les choses. Lorsqu'il faut conseiller, nous conseillons ; lorsqu'il faut accompagner, nous accompagnons. Lorsqu'est advenu un moment où il a fallu dire à la Grèce que ses propositions n'étaient pas suffisamment précises et qu'elles ne convenaient pas, nous l'avons fait.
Aujourd'hui, le gouvernement grec présente des propositions solides et sérieuses et nous disons à tous que c'est à partir de ces propositions que nous devons travailler pour trouver les bases d'un accord.
Un accord global et durable pour la Grèce doit naturellement contenir les mesures qui lui permettront d'équilibrer son budget, mais aussi traduire la solidarité nécessaire pour soutenir l'investissement et la croissance - cette croissance qui est le seul moyen pour la Grèce de retrouver un avenir durable !
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 26 juin 2015