Déclaration de M. Harlem Désir, secrétaire d'État aux affaires européennes, en réponse à une question sur les violences ethniques et religieuses au Proche et au Moyen-Orient, à l'Assemblée nationale le 24 juin 2015.

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Circonstance : Questions d'actualité à l'Assemblée nationale le 24 juin 2015

Texte intégral

Monsieur le Député, vous l'avez dit, les minorités yazidies, les chrétiens d'Orient, sont aujourd'hui victimes d'une barbarie, celle des groupes djihado-terroristes de Daech, au Moyen-Orient. Face à la gravité de la situation, la France a pris l'initiative. Le ministre des affaires étrangères a présidé fin mars une réunion du Conseil de sécurité consacrée à cette question. C'était une première.
La France a adressé un message clair : la communauté internationale doit se mobiliser pour permettre le retour des chrétiens et des autres minorités persécutées sur les terres qui sont les leurs.
Nous avons proposé qu'une charte d'action soit élaborée, en quatre volets. D'abord un volet humanitaire : nous proposons la création d'un fonds d'aide au retour. Un volet militaire ensuite : la stratégie de la coalition internationale et des forces locales doit intégrer l'exigence du retour des minorités et la sécurisation de ce retour. Et la France est engagée en ce sens, ainsi que de nombreux pays européens - même s'ils ne le sont pas tous et qu'il est vrai que nous souhaiterions que davantage de partenaires s'impliquent aujourd'hui dans ces opérations.
Un volet judiciaire aussi : les auteurs de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité doivent être jugés par la Cour pénale internationale. Un volet politique enfin, parce qu'il n'y aura pas de ré-enracinement durable des minorités sans État inclusif, c'est-à-dire garantissant les droits de tous les citoyens.
C'est le sens de l'action du ministre des affaires étrangères, pour qu'il y ait en Irak, mais aussi en Syrie, une solution politique trouvée avec des gouvernements inclusifs. Les Nations unies sont également pleinement mobilisées. Le Secrétaire général des Nations unies - c'était notre demande - est en train de constituer un groupe d'experts pour travailler sur ces questions.
Par ailleurs, en septembre, la France accueillera une conférence internationale au cours de laquelle nous ferons le point sur cette charte d'action pour la protection des personnes victimes de violences ethniques ou religieuses. Soyons clairs : la solution pour sauver la Syrie, la région, les minorités qui la composent, est politique. C'est ce qui guide l'action de la France, qui y met tous ses moyens.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 26 juin 2015