Texte intégral
PHILIPPE CORBE
Jean-Michel APHATIE, vous recevez ce matin le secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement.
JEAN-MICHEL APHATIE
Bonjour Jean-Marie LE GUEN.
JEAN-MARIE LE GUEN
Bonjour Jean-Michel APHATIE.
JEAN-MICHEL APHATIE
Espérez-vous la victoire du oui, en Grèce, dimanche ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Ecoutez, le gouvernement français s'interdit d'avoir un jugement ou plus exactement une position. Le jugement il l'a, et je vais vous en dire quelques mots, mais d'avoir une position, évidemment, sur ce référendum qui appartient, la Grèce est un peuple les Grecs sont un peuple souverain
JEAN-MICHEL APHATIE
On laisse les Grecs choisir.
JEAN-MARIE LE GUEN
et bien évidemment c'est eux qui choisissent. Ce que nous savons, c'est que nous voulons et nous souhaitons, nous, la France, pour la France, pour les Grecs, pour l'Europe, que les Grecs restent dans la zone euro. A partir de là il est absolument évident qu'une réponse oui au référendum permettrait d'arriver rapidement à un accord. Si on est dans le non, alors ça sera évidemment beaucoup plus difficile, je dirais même nous sommes dans le total inconnu. Voilà, les données du problème sont connues, je pense qu'elles doivent l'être aussi pour les Grecs, mais j'imagine que leur campagne électorale est explicite sur ce terrain.
JEAN-MICHEL APHATIE
Une partie de la gauche a défilé hier à la Bastille, pour soutenir le non, Jean-Luc MELENCHON, par exemple, était là. Ce débat divise beaucoup la gauche, beaucoup de gens à gauche souhaitent la victoire du non.
JEAN-MARIE LE GUEN
Oui, mais encore une fois, je pense que, alors, c'est une tradition d'une certaine gauche, de donner des avis sur tout ce qui se passe dans le monde, et on peut le comprendre sur certains sujets, là je pense que c'est un petit peu aléatoire, parce que ceux qui font cela ne sont pas ceux qui prennent les responsabilités de la situation en Grèce, et je pense que la position de solidarité immédiate, que je comprends, avec Syriza et tout ça, alors, est une émotion que je comprends, à mon sens elle n'est pas totalement juste, dans la mesure où nous ne devons, en aucune façon, d'un certain point de vue, pousser les Grecs dans un sens ou dans un autre, car bon. Et S'agissant de la France, en un mot, nous sommes beaucoup plus efficaces, beaucoup plus efficaces dans notre capacité à rassembler, autour d'une position de compréhension vis-à-vis du peuple grec, en nous abstenant de prises de positions trop marquées, que si nous nous isolions, en quelque sorte, avec des prises de positions militantes.
JEAN-MICHEL APHATIE
Bon, vous l'avez dit, donc on va attendre dimanche maintenant pour savoir ce que vont décider les Grecs. Parlons du travail sénatorial. Le Sénat a voté mercredi, sa version de la Loi Macron qui va revenir à l'Assemblée nationale la semaine prochaine.
JEAN-MARIE LE GUEN
Lecture définitive, cette fois-ci.
JEAN-MICHEL APHATIE
Ah, quand même ! Parce que j'allais vous dire : « Vous n'en avez pas marre de la Loi Macron ? ». Ça a commencé en janvier, hein.
JEAN-MARIE LE GUEN
Oui oui. Non, c'est très compliqué
JEAN-MICHEL APHATIE
C'est très long.
JEAN-MARIE LE GUEN
C'est la constitution, hein, c'est la constitution, c'est strictement la constitution, et encore
JEAN-MICHEL APHATIE
Mais c'est long, hein.
JEAN-MARIE LE GUEN
je me permets de souligner que nous avons mis une urgence sur ce texte.
JEAN-MICHEL APHATIE
En plus.
JEAN-MARIE LE GUEN
Voilà. Donc, nous sommes en train de réfléchir, il y a quand même un problème constitutionnel qui fait que pour des lois d'activité économique etc. nos compatriotes ne comprennent plus le temps
JEAN-MICHEL APHATIE
Que ça dure aussi longtemps.
JEAN-MARIE LE GUEN
Voilà. A la fois aussi longtemps, aussi complexe, avec des votes qui se En fait, quand on dit « aller vite », c'est cinq votes dans les deux assemblées, et quand il n'y a pas d'urgence, c'est sept, alors vous voyez qu'il y a quand même du travail.
JEAN-MICHEL APHATIE
Qu'est-ce que vous allez faire pour changer ça, pour qu'une loi décidée entre plus vite en fonction ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Ecoutez, il y a plein de dispositions, à la fois dans le règlement des assemblées, sur lequel les assemblées commencent à réfléchir, notamment d'ailleurs le Sénat qui a fait des propositions d'accélération du travail parlementaire qui sont très intéressantes, mais nous allons aussi réfléchir à savoir s'il ne faudrait pas améliorer la constitution sur tel ou tel point. Mais ces propositions ne sont pas encore mûres et donc je ne me permettrais pas de les évoquer ce matin.
JEAN-MICHEL APHATIE
D'accord. Mais bon, on en reparlera.
JEAN-MARIE LE GUEN
Mais il y a un sujet.
JEAN-MICHEL APHATIE
Parlons de quelque chose qui est aussi un sujet et qui vous concerne, Jean-Marie LE GUEN, l'absentéisme parlementaire. On nous dit souvent : « oui c'est dans l'hémicycle, mais les députés travaillent en commissions ». Et puis hier l'AFP a fait une dépêche, 15h35 hier, si vous voulez la regarder : « La commission des lois a examiné mercredi un texte important sur le droit des étrangers ». La commission des lois c'est 73 députés, vous savez combien ils étaient en commission ? Ils étaient cinq, c'est pas terrible quand même. Même en commission l'absentéisme frappe, cinq députés.
JEAN-MARIE LE GUEN
Oui mais en même temps ils étaient en séance, ils travaillaient.
JEAN-MICHEL APHATIE
Non, pffff.
JEAN-MARIE LE GUEN
Non mais un certain nombre d'entre eux étaient en séances.
JEAN-MICHEL APHATIE
Entre les séances, il ne devait pas y avoir grand-monde.
JEAN-MARIE LE GUEN
Franchement, Jean-Michel APHATIE
JEAN-MICHEL APHATIE
Ce n'est pas un problème, aussi, ça ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Non, parce que ce n'est pas vrai que ces 577 députés, qui sont à tout moment sur tout sujet, ça c'est un Je comprends que visuellement les Français puissent s'interroger
JEAN-MICHEL APHATIE
Cinq députés en commission. Parce qu'on nous dit « dans l'hémicycle, c'est normal », mais en commission, 5 sur 73.
JEAN-MARIE LE GUEN
En commission, à un moment donné, surtout sans cette période où nous avons quand même énormément sollicité les parlementaires en termes de travail, maintenant, cette année. Je suis chargé théoriquement de leur agenda, donc j'ai quelques scrupules, mais je le reconnais, on les a fait énormément travailler. Alors, qu'il y ait une certaine forme de dispersion, que le travail en circonscription, surtout dans cette période de fin d'année, etc., bon, ça peut amener ici ou là. Cela dit les cinq parlementaires en question sont les cinq spécialistes de chaque groupe, sur lesquels
JEAN-MICHEL APHATIE
On l'espère.
JEAN-MARIE LE GUEN
Oui, non, soyons on a de très bons parlementaires, pas tous, tout le temps, mais quand même.
JEAN-MICHEL APHATIE
C'est aussi un problème que vous aurez peut-être à résoudre. Est-ce qu'on peut parler deux secondes de Dominique STRAUSS-KAHN, vous en avez été proche.
JEAN-MARIE LE GUEN
Mais
JEAN-MICHEL APHATIE
Vous en êtes toujours. Un sondage ViaVoice publié dans Libération, hier, montrait un désir de Dominique STRAUSS-KAHN, vous en avez peut-être parlé avec lui.
JEAN-MARIE LE GUEN
Non, mais il est certain que ce sondage est assez flatteur pour lui, et c'est une reconnaissance je crois aussi de l'opportunité d'une certaine forme d'expression, d'une ligne politique.
JEAN-MICHEL APHATIE
D'une compétence peut être.
JEAN-MARIE LE GUEN
D'une compétence, absolument, donc c'est à la fois une personne qui est reconnue sur ses compétences, c'est une personne qui est reconnue, j'imagine, sur l'orientation qui a été la sienne. Maintenant, et soyons très clairs, son intention n'est absolument pas faire de la politique. On est
JEAN-MICHEL APHATIE
Qu'en savez-vous ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Eh bien parce que d'abord je le comprends et deuxièmement j'en ai parlé avec lui. Oui, tout à fait.
JEAN-MICHEL APHATIE
Et il vous a dit : « C'est fini ».
JEAN-MARIE LE GUEN
Oui, il n'est pas du tout dans cette orientation-là, ce n'est pas sa vie
JEAN-MICHEL APHATIE
Et ce n'est pas un sondage qui peut le faire changer d'avis.
JEAN-MARIE LE GUEN
Non, non.
JEAN-MICHEL APHATIE
Mais alors, ce que ce sondage montre en creux, c'est que si Dominique STRAUSS-KAHN rassure, notamment par ses compétences économiques, d'autres ne rassurent pas, et peut-être le chef de l'Etat, pour dire les choses clairement, ne rassure pas. C'est un sondage inquiétant, en creux, peut être pour vous.
JEAN-MARIE LE GUEN
Non, je pense qu'on est à un moment où il y a énormément de critiques, parce que la situation est difficile, et donc le chef de l'Etat concentre toutes ses critiques, mais en même temps moi j'ai confiance, je sais que les fruits de la politique, à la fois la politique internationale, disons le mot aussi du succès incroyable de la France en matière internationale, par exemple de la visite du Premier ministre chinois, ce n'est pas souligné, mais il vient de se passer un certain nombre de choses à la fois au plan économique, mais plus largement au plan stratégique, où la Chine reconnait la France comme un acteur privilégié de sa relation au plan international. Je prends la Chine, j'aurais pu parler de pays du Golfe, je pourrais parler de la manière dont aujourd'hui en Afrique le président de la République est reçu. Il y a véritablement une position française, et ceci n'est pas forcément aujourd'hui perçu par nos compatriotes. C'est dommage parce que la position française est en tout point remarquable et remarquée, surtout dans le monde.
JEAN-MICHEL APHATIE
D'un mot, pour ne pas être trop en retard. Vous croyez vraiment que Nicolas SARKOZY est à la manoeuvre pour supprimer les Guignols ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Je n'en sais rien. Je n'en sais rien. Je ne veux pas porter de jugement là-dessus, parce que je ne le sais pas, donc je ne porte pas de jugement. Je trouve que c'est tout à fait dommage, mais c'est vrai que l'interventionnisme systématique de Nicolas SARKOZY, dans tous les domaines, le laisse un petit peu facilement la cible de la suspicion, on va dire ça.
JEAN-MICHEL APHATIE
On va s'arrêter là.
JEAN-MARIE LE GUEN
Oui. Tout à fait.
JEAN-MICHEL APHATIE
D'accord. Vous étiez mon 2 582ème invité sur RTL, Jean-Marie LE GUEN
JEAN-MARIE LE GUEN
Et si j'ai bien compris, le dernier
JEAN-MICHEL APHATIE
et le dernier, pour ce qui me concerne. Voilà.
JEAN-MARIE LE GUEN
Donc c'était quelque chose que j'avais en tête, c'était, eh bien de vous remercier de tout ce que vous avez fait, dans ces combien ?
JEAN-MICHEL APHATIE
12 ans.
JEAN-MARIE LE GUEN
12 ans ! Et puis vous souhaiter évidemment bonne chance par la suite.
JEAN-MICHEL APHATIE
C'est gentil. Je voudrais pour ma part remercier l'ensemble des journalistes et aussi de toutes les personnes, dans tous les métiers, qui participent tous les jours à l'aventure de RTL, j'ai été très fier de les représenter tous les matins, et ils resteront tous dans mon coeur. Bel été à tout le monde.
PHILIPPE CORBE
Merci Jean-Michel. Merci. Et ils sont nombreux les journalistes de RTL à être venus ce matin, Jean-Michel APHATIE, vous saluer dans ce studio, vous avez donc
JEAN-MICHEL APHATIE
Ça me touche.
PHILIPPE CORBE
Vous avez donc mené pendant 12 ans une interview quotidienne, formidable, et votre obstination à, voilà, faire sortir les politiques de la langue de bois, vos indignations, votre capacité à poser comme ça, comme aujourd'hui, une petite dernière question à la fin, alors qu'il manquait de temps, pour aller chercher sans concession, la réponse qui allait faire mal. Il y a même une ministre qui avait perdu son poste à cause d'une de ces questions-là.
JEAN-MICHEL APHATIE
Ça a pu arriver, eh oui.
PHILIPPE CORBE
Ça a pu arriver. Merci Jean-Michel, bonne route.
JEAN-MARIE LE GUEN
Ce n'est pas le but, quand même, hein.
JEAN-MICHEL APHATIE
Ce n'est pas le but.
PHILIPPE CORBE
Merci Jean-Michel.
JEAN-MICHEL APHATIE
Merci à vous.Source : Service d'information du Gouvernement, le 20 juillet 2015
Jean-Michel APHATIE, vous recevez ce matin le secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement.
JEAN-MICHEL APHATIE
Bonjour Jean-Marie LE GUEN.
JEAN-MARIE LE GUEN
Bonjour Jean-Michel APHATIE.
JEAN-MICHEL APHATIE
Espérez-vous la victoire du oui, en Grèce, dimanche ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Ecoutez, le gouvernement français s'interdit d'avoir un jugement ou plus exactement une position. Le jugement il l'a, et je vais vous en dire quelques mots, mais d'avoir une position, évidemment, sur ce référendum qui appartient, la Grèce est un peuple les Grecs sont un peuple souverain
JEAN-MICHEL APHATIE
On laisse les Grecs choisir.
JEAN-MARIE LE GUEN
et bien évidemment c'est eux qui choisissent. Ce que nous savons, c'est que nous voulons et nous souhaitons, nous, la France, pour la France, pour les Grecs, pour l'Europe, que les Grecs restent dans la zone euro. A partir de là il est absolument évident qu'une réponse oui au référendum permettrait d'arriver rapidement à un accord. Si on est dans le non, alors ça sera évidemment beaucoup plus difficile, je dirais même nous sommes dans le total inconnu. Voilà, les données du problème sont connues, je pense qu'elles doivent l'être aussi pour les Grecs, mais j'imagine que leur campagne électorale est explicite sur ce terrain.
JEAN-MICHEL APHATIE
Une partie de la gauche a défilé hier à la Bastille, pour soutenir le non, Jean-Luc MELENCHON, par exemple, était là. Ce débat divise beaucoup la gauche, beaucoup de gens à gauche souhaitent la victoire du non.
JEAN-MARIE LE GUEN
Oui, mais encore une fois, je pense que, alors, c'est une tradition d'une certaine gauche, de donner des avis sur tout ce qui se passe dans le monde, et on peut le comprendre sur certains sujets, là je pense que c'est un petit peu aléatoire, parce que ceux qui font cela ne sont pas ceux qui prennent les responsabilités de la situation en Grèce, et je pense que la position de solidarité immédiate, que je comprends, avec Syriza et tout ça, alors, est une émotion que je comprends, à mon sens elle n'est pas totalement juste, dans la mesure où nous ne devons, en aucune façon, d'un certain point de vue, pousser les Grecs dans un sens ou dans un autre, car bon. Et S'agissant de la France, en un mot, nous sommes beaucoup plus efficaces, beaucoup plus efficaces dans notre capacité à rassembler, autour d'une position de compréhension vis-à-vis du peuple grec, en nous abstenant de prises de positions trop marquées, que si nous nous isolions, en quelque sorte, avec des prises de positions militantes.
JEAN-MICHEL APHATIE
Bon, vous l'avez dit, donc on va attendre dimanche maintenant pour savoir ce que vont décider les Grecs. Parlons du travail sénatorial. Le Sénat a voté mercredi, sa version de la Loi Macron qui va revenir à l'Assemblée nationale la semaine prochaine.
JEAN-MARIE LE GUEN
Lecture définitive, cette fois-ci.
JEAN-MICHEL APHATIE
Ah, quand même ! Parce que j'allais vous dire : « Vous n'en avez pas marre de la Loi Macron ? ». Ça a commencé en janvier, hein.
JEAN-MARIE LE GUEN
Oui oui. Non, c'est très compliqué
JEAN-MICHEL APHATIE
C'est très long.
JEAN-MARIE LE GUEN
C'est la constitution, hein, c'est la constitution, c'est strictement la constitution, et encore
JEAN-MICHEL APHATIE
Mais c'est long, hein.
JEAN-MARIE LE GUEN
je me permets de souligner que nous avons mis une urgence sur ce texte.
JEAN-MICHEL APHATIE
En plus.
JEAN-MARIE LE GUEN
Voilà. Donc, nous sommes en train de réfléchir, il y a quand même un problème constitutionnel qui fait que pour des lois d'activité économique etc. nos compatriotes ne comprennent plus le temps
JEAN-MICHEL APHATIE
Que ça dure aussi longtemps.
JEAN-MARIE LE GUEN
Voilà. A la fois aussi longtemps, aussi complexe, avec des votes qui se En fait, quand on dit « aller vite », c'est cinq votes dans les deux assemblées, et quand il n'y a pas d'urgence, c'est sept, alors vous voyez qu'il y a quand même du travail.
JEAN-MICHEL APHATIE
Qu'est-ce que vous allez faire pour changer ça, pour qu'une loi décidée entre plus vite en fonction ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Ecoutez, il y a plein de dispositions, à la fois dans le règlement des assemblées, sur lequel les assemblées commencent à réfléchir, notamment d'ailleurs le Sénat qui a fait des propositions d'accélération du travail parlementaire qui sont très intéressantes, mais nous allons aussi réfléchir à savoir s'il ne faudrait pas améliorer la constitution sur tel ou tel point. Mais ces propositions ne sont pas encore mûres et donc je ne me permettrais pas de les évoquer ce matin.
JEAN-MICHEL APHATIE
D'accord. Mais bon, on en reparlera.
JEAN-MARIE LE GUEN
Mais il y a un sujet.
JEAN-MICHEL APHATIE
Parlons de quelque chose qui est aussi un sujet et qui vous concerne, Jean-Marie LE GUEN, l'absentéisme parlementaire. On nous dit souvent : « oui c'est dans l'hémicycle, mais les députés travaillent en commissions ». Et puis hier l'AFP a fait une dépêche, 15h35 hier, si vous voulez la regarder : « La commission des lois a examiné mercredi un texte important sur le droit des étrangers ». La commission des lois c'est 73 députés, vous savez combien ils étaient en commission ? Ils étaient cinq, c'est pas terrible quand même. Même en commission l'absentéisme frappe, cinq députés.
JEAN-MARIE LE GUEN
Oui mais en même temps ils étaient en séance, ils travaillaient.
JEAN-MICHEL APHATIE
Non, pffff.
JEAN-MARIE LE GUEN
Non mais un certain nombre d'entre eux étaient en séances.
JEAN-MICHEL APHATIE
Entre les séances, il ne devait pas y avoir grand-monde.
JEAN-MARIE LE GUEN
Franchement, Jean-Michel APHATIE
JEAN-MICHEL APHATIE
Ce n'est pas un problème, aussi, ça ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Non, parce que ce n'est pas vrai que ces 577 députés, qui sont à tout moment sur tout sujet, ça c'est un Je comprends que visuellement les Français puissent s'interroger
JEAN-MICHEL APHATIE
Cinq députés en commission. Parce qu'on nous dit « dans l'hémicycle, c'est normal », mais en commission, 5 sur 73.
JEAN-MARIE LE GUEN
En commission, à un moment donné, surtout sans cette période où nous avons quand même énormément sollicité les parlementaires en termes de travail, maintenant, cette année. Je suis chargé théoriquement de leur agenda, donc j'ai quelques scrupules, mais je le reconnais, on les a fait énormément travailler. Alors, qu'il y ait une certaine forme de dispersion, que le travail en circonscription, surtout dans cette période de fin d'année, etc., bon, ça peut amener ici ou là. Cela dit les cinq parlementaires en question sont les cinq spécialistes de chaque groupe, sur lesquels
JEAN-MICHEL APHATIE
On l'espère.
JEAN-MARIE LE GUEN
Oui, non, soyons on a de très bons parlementaires, pas tous, tout le temps, mais quand même.
JEAN-MICHEL APHATIE
C'est aussi un problème que vous aurez peut-être à résoudre. Est-ce qu'on peut parler deux secondes de Dominique STRAUSS-KAHN, vous en avez été proche.
JEAN-MARIE LE GUEN
Mais
JEAN-MICHEL APHATIE
Vous en êtes toujours. Un sondage ViaVoice publié dans Libération, hier, montrait un désir de Dominique STRAUSS-KAHN, vous en avez peut-être parlé avec lui.
JEAN-MARIE LE GUEN
Non, mais il est certain que ce sondage est assez flatteur pour lui, et c'est une reconnaissance je crois aussi de l'opportunité d'une certaine forme d'expression, d'une ligne politique.
JEAN-MICHEL APHATIE
D'une compétence peut être.
JEAN-MARIE LE GUEN
D'une compétence, absolument, donc c'est à la fois une personne qui est reconnue sur ses compétences, c'est une personne qui est reconnue, j'imagine, sur l'orientation qui a été la sienne. Maintenant, et soyons très clairs, son intention n'est absolument pas faire de la politique. On est
JEAN-MICHEL APHATIE
Qu'en savez-vous ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Eh bien parce que d'abord je le comprends et deuxièmement j'en ai parlé avec lui. Oui, tout à fait.
JEAN-MICHEL APHATIE
Et il vous a dit : « C'est fini ».
JEAN-MARIE LE GUEN
Oui, il n'est pas du tout dans cette orientation-là, ce n'est pas sa vie
JEAN-MICHEL APHATIE
Et ce n'est pas un sondage qui peut le faire changer d'avis.
JEAN-MARIE LE GUEN
Non, non.
JEAN-MICHEL APHATIE
Mais alors, ce que ce sondage montre en creux, c'est que si Dominique STRAUSS-KAHN rassure, notamment par ses compétences économiques, d'autres ne rassurent pas, et peut-être le chef de l'Etat, pour dire les choses clairement, ne rassure pas. C'est un sondage inquiétant, en creux, peut être pour vous.
JEAN-MARIE LE GUEN
Non, je pense qu'on est à un moment où il y a énormément de critiques, parce que la situation est difficile, et donc le chef de l'Etat concentre toutes ses critiques, mais en même temps moi j'ai confiance, je sais que les fruits de la politique, à la fois la politique internationale, disons le mot aussi du succès incroyable de la France en matière internationale, par exemple de la visite du Premier ministre chinois, ce n'est pas souligné, mais il vient de se passer un certain nombre de choses à la fois au plan économique, mais plus largement au plan stratégique, où la Chine reconnait la France comme un acteur privilégié de sa relation au plan international. Je prends la Chine, j'aurais pu parler de pays du Golfe, je pourrais parler de la manière dont aujourd'hui en Afrique le président de la République est reçu. Il y a véritablement une position française, et ceci n'est pas forcément aujourd'hui perçu par nos compatriotes. C'est dommage parce que la position française est en tout point remarquable et remarquée, surtout dans le monde.
JEAN-MICHEL APHATIE
D'un mot, pour ne pas être trop en retard. Vous croyez vraiment que Nicolas SARKOZY est à la manoeuvre pour supprimer les Guignols ?
JEAN-MARIE LE GUEN
Je n'en sais rien. Je n'en sais rien. Je ne veux pas porter de jugement là-dessus, parce que je ne le sais pas, donc je ne porte pas de jugement. Je trouve que c'est tout à fait dommage, mais c'est vrai que l'interventionnisme systématique de Nicolas SARKOZY, dans tous les domaines, le laisse un petit peu facilement la cible de la suspicion, on va dire ça.
JEAN-MICHEL APHATIE
On va s'arrêter là.
JEAN-MARIE LE GUEN
Oui. Tout à fait.
JEAN-MICHEL APHATIE
D'accord. Vous étiez mon 2 582ème invité sur RTL, Jean-Marie LE GUEN
JEAN-MARIE LE GUEN
Et si j'ai bien compris, le dernier
JEAN-MICHEL APHATIE
et le dernier, pour ce qui me concerne. Voilà.
JEAN-MARIE LE GUEN
Donc c'était quelque chose que j'avais en tête, c'était, eh bien de vous remercier de tout ce que vous avez fait, dans ces combien ?
JEAN-MICHEL APHATIE
12 ans.
JEAN-MARIE LE GUEN
12 ans ! Et puis vous souhaiter évidemment bonne chance par la suite.
JEAN-MICHEL APHATIE
C'est gentil. Je voudrais pour ma part remercier l'ensemble des journalistes et aussi de toutes les personnes, dans tous les métiers, qui participent tous les jours à l'aventure de RTL, j'ai été très fier de les représenter tous les matins, et ils resteront tous dans mon coeur. Bel été à tout le monde.
PHILIPPE CORBE
Merci Jean-Michel. Merci. Et ils sont nombreux les journalistes de RTL à être venus ce matin, Jean-Michel APHATIE, vous saluer dans ce studio, vous avez donc
JEAN-MICHEL APHATIE
Ça me touche.
PHILIPPE CORBE
Vous avez donc mené pendant 12 ans une interview quotidienne, formidable, et votre obstination à, voilà, faire sortir les politiques de la langue de bois, vos indignations, votre capacité à poser comme ça, comme aujourd'hui, une petite dernière question à la fin, alors qu'il manquait de temps, pour aller chercher sans concession, la réponse qui allait faire mal. Il y a même une ministre qui avait perdu son poste à cause d'une de ces questions-là.
JEAN-MICHEL APHATIE
Ça a pu arriver, eh oui.
PHILIPPE CORBE
Ça a pu arriver. Merci Jean-Michel, bonne route.
JEAN-MARIE LE GUEN
Ce n'est pas le but, quand même, hein.
JEAN-MICHEL APHATIE
Ce n'est pas le but.
PHILIPPE CORBE
Merci Jean-Michel.
JEAN-MICHEL APHATIE
Merci à vous.Source : Service d'information du Gouvernement, le 20 juillet 2015