Texte intégral
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames, Messieurs et Chers Amis,
Je tiens pour commencer à remercier le Chili, actuel président du groupe pilote, avec qui nous travaillons main dans la main depuis près d'un an pour favoriser la mobilisation internationale en faveur d'un sujet commun qui nous est cher : les financements innovants.
Ces derniers mois ont été riches et intenses en travaux sur le financement du développement. Addis-Abeba nous offre l'opportunité de démontrer la nécessité de promouvoir les financements innovants, indispensables pour construire un monde sans carbone et sans pauvreté.
En s'appuyant sur des contributions des secteurs économiques les plus mondialisés - comme la finance - je pense à la taxe sur les transactions financières, le transport aérien - je pense à la taxe de solidarité sur les billets d'avion, et l'industrie extractive - les financements innovants permettent de garantir une plus juste répartition des richesses issues de la mondialisation. C'est une question de justice et de solidarité qui est une traduction concrète du modèle de financement du développement que nous portons, pour un monde plus juste, plus attentif aux plus pauvres et vulnérables.
Mais ces financements innovants ne sont pas hors sol. Ils s'ancrent pleinement dans les politiques des pays en développement, prennent en compte les enjeux et contextes nationaux, et viennent en complément de ressources nationales dédiées à des politiques publiques. La France a choisi de mobiliser les financements innovants au service de la santé et de la lutte contre le changement climatique.
Enfin, les financements innovants reposent sur de nouveaux partenariats entre une multitude d'acteurs publics et privés dans une logique de réorientation de l'épargne mondiale vers le développement durable. Ces coalitions d'acteurs prouvent qu'il est possible de réconcilier développement économique et enjeux sociaux et environnementaux.
Ils illustrent l'importance de la solidarité entre toutes les parties prenantes pour un avenir durable. Je pense au GAVI, qui permet de faire baisser les prix des campagnes de vaccination, à UNITAID, qui intervient sur les marchés pour réduire le prix des médicaments.
Un autre aspect que je souhaite souligner est celui de l'innovation à travers les outils technologiques et le numérique. Ces outils sont indispensables pour faciliter les transferts financiers - entre citoyens notamment - et pour améliorer l'inclusion financière. C'est aussi un moyen de sensibiliser les jeunes générations - ultra connectées - aux enjeux et aux défis du développement durable.
Je suis convaincue par les nombreuses initiatives de finance participative adossées à des plateformes numériques ou à la téléphonie mobile. Elles permettent de mobiliser des sommes considérables tout en créant du lien social. Je souhaite que la France figure parmi les champions dans ce domaine.
J'ai lancé jeudi dernier, avec Axelle Lemaire, secrétaire d'État française au numérique, une plateforme collaborative pour alimenter le plan «Suds et numérique» que nous présenterons à la rentrée. La finance participative fait bien évidemment partie des actions qui seront soutenues. Mais d'autres systèmes existent : le don par SMS, l'arrondi solidaire, la loterie solidaire. Tous permettent une mobilisation accrue pour le développement. Mobilisons ces sources de financement qui concilient sens et utilité.
Je terminerai en rappelant les succès accomplis par la France en matière de contributions de solidarité. Grâce à la taxe sur les transactions financières et à la taxe sur les billets d'avion, la France a mobilisé un total d'1,8 milliard d'euros pour le développement durable. C'est considérable mais nous pouvons faire mieux et nous devons convaincre davantage de partenaires de suivre cet exemple. C'est pour cette raison que la France, le Chili et la Corée - avec le très précieux soutien de partenaires de la société civile - ont lancé une initiative que je suis heureuse d'annoncer aujourd'hui. Nous avons en effet décidé de signer une déclaration commune en faveur des contributions de solidarité dégageant des revenus pour le développement durable.
Je remercie le Chili, représenté par Monsieur l'Ambassadeur Eduardo Galvez ; la Corée, représentée par le Vice-Ministre des Affaires multilatérales et globales, M. Shin Dong-ik ; ainsi que M. David Hillman Directeur de l'ONG «Stamp Out Poverty» qui nous a soutenu dans cette démarche. Je les invite à me rejoindre afin que nous signions ensemble cette déclaration.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 22 juillet 2015