Texte intégral
Permettez-moi avant toute chose de saluer madame Annita Garibaldi Jallet, présidente de l'association nationale italienne des anciens combattants garibaldiens,
Monsieur l'Ambassadeur,
Monsieur le Consul général d'Italie,
Monsieur le préfet,
Mesdames et messieurs les parlementaires,
Monsieur le président du conseil régional,
Madame la Vice-présidente du conseil départemental,
Monsieur le maire,
Mesdames et messieurs les élus,
Monsieur le Recteur d'Académie,
Monsieur le président général du Souvenir français,
Monsieur le président du comité commémoratif de l'Argonne, mon colonel,
Mesdames et messieurs,
Nous sommes rassemblés autour du souvenir d'une guerre que nous n'avons pas connue. Et dont le temps nous éloigne un peu plus chaque jour.
Mais cette guerre est bien présente autour de nous : par les cicatrices laissées dans notre paysage et dans la mémoire des peuples ; par les sacrifices imposés à la France et à ses fils ; par les héritages confiés aux générations suivantes, la paix, la liberté, l'Europe.
Aujourd'hui, c'est l'Argonne qui nous rassemble et nous raconte l'histoire de la Grande Guerre.
L'Argonne, terre de combats, terre de souffrances, terre de deuil, terre d'espérance aussi pour des milliers de combattants qui, dans la boue et le froid, ont lié leur destin en une cause commune, qui les dépassait et qui nous dépasse encore.
L'Argonne nous raconte une histoire singulière de la Grande Guerre. Celle d'une guerre de position qui s'installe en 1915. Celle des premiers gaz chimiques utilisés sur le front.
Celle de ces soldats de toutes nationalités engagés au sein de la Légion étrangère. Dès 1914, des volontaires italiens viennent combattre aux côtés de l'armée française. Parmi eux, 6 des petits fils de Giuseppe Garibaldi formeront alors le régiment des garibaldiens.
Aujourd'hui, c'est vous madame Annita Garibaldi Jallet qui êtes la gardienne de cette mémoire.
En 1915, 2 200 soldats dont 1 800 volontaires garibaldiens sont engagés sous le commandement de Peppino Garibaldi.
L'Argonne nous raconte aussi l'histoire de tous ceux qui n'en revinrent pas. 590 Garibaldiens sont morts sur cette terre.
Je ne peux présider cette cérémonie sans avoir une pensée pour les volontaires tchèques et slovaques qui se sont engagés dans la Légion étrangère et ont participé, aux côtés des Français et des Américains, aux terribles combats de 1918, tout particulièrement en enlevant Terron le 23 octobre.
L'Argonne et le village de Lachalade sont des terres d'histoire mais aussi des terres de mémoire.
Celle des 10 000 soldats français, italiens, tchécoslovaques et américains à qui le monument ossuaire de la Haute Chevauchée devant lequel nous nous trouvons rend hommage.
Celle des hommes du 1er régiment de génie qui occupaient ce que l'on appela le « ravin du génie », qui a fait l'objet d'un grand projet de réhabilitation pour que perdure cette mémoire. Celle des soldats allemands qui rejoignaient le front via le Kaiser Tunnel.
Une mémoire qui vit aussi à Paris, au Père Lachaise, devant le monument inauguré le 27 mai 1934. Une mémoire qui a franchi les frontières puisqu'elle vit en Italie.
Terre d'histoire, terre de mémoire, l'Argonne est aussi le terreau où a fleuri l'amitié franco-italienne née avant la guerre. Une amitié que je ressens au plus profond de moi et qui fait partie de mon histoire personnelle.
C'est pourquoi je veux remercier, avec sincérité et émotion, monsieur l'Ambassadeur mais aussi monsieur Tornetta, représentant du ministère des affaires étrangères italien pour leur présence.
Enfin, mesdames et messieurs, ces terres de l'Argonne jadis meurtries nous racontent la grande et belle aventure de l'Europe.
Celle née de la solidarité entre les hommes du front, de la réconciliation entre les Nations et de la volonté des peuples.
Français et Italiens ont fraternisé hier dans les tranchées de la Meuse.
C'est au nom de cette amitié, tracée par l'histoire, que nous nous rassemblons aujourd'hui.
C'est au nom de cette histoire commune écrite par les Garibaldiens et de cette mémoire partagée que nous avançons aujourd'hui côte à côte pour construire un avenir commun au sein de l'Europe.
L'histoire a voulu que le dernier visage français de la Grande Guerre soit celui d'un immigré italien, que j'ai eu la chance de rencontrer au cours de mes précédentes fonctions au ministère des anciens combattants.
Celui du Garibaldien Lazare Ponticelli, qui s'est éteint en 2008, symbole de milliers d'anonymes nés en Italie et devenus des soldats français.
« Quand nous montions à l'assaut, nous nous disions : Si je meurs, tu penseras à moi », disait-il. Ne jamais oublier, tel était le serment qu'il avait fait à ses camarades et qu'il respecta jusqu'à son dernier jour.
C'est ce serment que nous sommes venus perpétuer et honorer aujourd'hui, fidèles aux valeurs que les soldats étaient venus défendre sur cette terre d'Argonne.
Je vous remercie.
Source http://www.defense.gouv.fr, le 3 août 2015
Monsieur l'Ambassadeur,
Monsieur le Consul général d'Italie,
Monsieur le préfet,
Mesdames et messieurs les parlementaires,
Monsieur le président du conseil régional,
Madame la Vice-présidente du conseil départemental,
Monsieur le maire,
Mesdames et messieurs les élus,
Monsieur le Recteur d'Académie,
Monsieur le président général du Souvenir français,
Monsieur le président du comité commémoratif de l'Argonne, mon colonel,
Mesdames et messieurs,
Nous sommes rassemblés autour du souvenir d'une guerre que nous n'avons pas connue. Et dont le temps nous éloigne un peu plus chaque jour.
Mais cette guerre est bien présente autour de nous : par les cicatrices laissées dans notre paysage et dans la mémoire des peuples ; par les sacrifices imposés à la France et à ses fils ; par les héritages confiés aux générations suivantes, la paix, la liberté, l'Europe.
Aujourd'hui, c'est l'Argonne qui nous rassemble et nous raconte l'histoire de la Grande Guerre.
L'Argonne, terre de combats, terre de souffrances, terre de deuil, terre d'espérance aussi pour des milliers de combattants qui, dans la boue et le froid, ont lié leur destin en une cause commune, qui les dépassait et qui nous dépasse encore.
L'Argonne nous raconte une histoire singulière de la Grande Guerre. Celle d'une guerre de position qui s'installe en 1915. Celle des premiers gaz chimiques utilisés sur le front.
Celle de ces soldats de toutes nationalités engagés au sein de la Légion étrangère. Dès 1914, des volontaires italiens viennent combattre aux côtés de l'armée française. Parmi eux, 6 des petits fils de Giuseppe Garibaldi formeront alors le régiment des garibaldiens.
Aujourd'hui, c'est vous madame Annita Garibaldi Jallet qui êtes la gardienne de cette mémoire.
En 1915, 2 200 soldats dont 1 800 volontaires garibaldiens sont engagés sous le commandement de Peppino Garibaldi.
L'Argonne nous raconte aussi l'histoire de tous ceux qui n'en revinrent pas. 590 Garibaldiens sont morts sur cette terre.
Je ne peux présider cette cérémonie sans avoir une pensée pour les volontaires tchèques et slovaques qui se sont engagés dans la Légion étrangère et ont participé, aux côtés des Français et des Américains, aux terribles combats de 1918, tout particulièrement en enlevant Terron le 23 octobre.
L'Argonne et le village de Lachalade sont des terres d'histoire mais aussi des terres de mémoire.
Celle des 10 000 soldats français, italiens, tchécoslovaques et américains à qui le monument ossuaire de la Haute Chevauchée devant lequel nous nous trouvons rend hommage.
Celle des hommes du 1er régiment de génie qui occupaient ce que l'on appela le « ravin du génie », qui a fait l'objet d'un grand projet de réhabilitation pour que perdure cette mémoire. Celle des soldats allemands qui rejoignaient le front via le Kaiser Tunnel.
Une mémoire qui vit aussi à Paris, au Père Lachaise, devant le monument inauguré le 27 mai 1934. Une mémoire qui a franchi les frontières puisqu'elle vit en Italie.
Terre d'histoire, terre de mémoire, l'Argonne est aussi le terreau où a fleuri l'amitié franco-italienne née avant la guerre. Une amitié que je ressens au plus profond de moi et qui fait partie de mon histoire personnelle.
C'est pourquoi je veux remercier, avec sincérité et émotion, monsieur l'Ambassadeur mais aussi monsieur Tornetta, représentant du ministère des affaires étrangères italien pour leur présence.
Enfin, mesdames et messieurs, ces terres de l'Argonne jadis meurtries nous racontent la grande et belle aventure de l'Europe.
Celle née de la solidarité entre les hommes du front, de la réconciliation entre les Nations et de la volonté des peuples.
Français et Italiens ont fraternisé hier dans les tranchées de la Meuse.
C'est au nom de cette amitié, tracée par l'histoire, que nous nous rassemblons aujourd'hui.
C'est au nom de cette histoire commune écrite par les Garibaldiens et de cette mémoire partagée que nous avançons aujourd'hui côte à côte pour construire un avenir commun au sein de l'Europe.
L'histoire a voulu que le dernier visage français de la Grande Guerre soit celui d'un immigré italien, que j'ai eu la chance de rencontrer au cours de mes précédentes fonctions au ministère des anciens combattants.
Celui du Garibaldien Lazare Ponticelli, qui s'est éteint en 2008, symbole de milliers d'anonymes nés en Italie et devenus des soldats français.
« Quand nous montions à l'assaut, nous nous disions : Si je meurs, tu penseras à moi », disait-il. Ne jamais oublier, tel était le serment qu'il avait fait à ses camarades et qu'il respecta jusqu'à son dernier jour.
C'est ce serment que nous sommes venus perpétuer et honorer aujourd'hui, fidèles aux valeurs que les soldats étaient venus défendre sur cette terre d'Argonne.
Je vous remercie.
Source http://www.defense.gouv.fr, le 3 août 2015