Texte intégral
Dans les mains d'Angela Merkel, dont on loue l'habileté politique, l'exercice du pouvoir est un art du compromis. Si son talent personnel est incontestable, je ne peux m'empêcher de penser que, depuis près de dix ans à la tête de l'Allemagne, Angela Merkel tire aussi sa force politique exceptionnelle des modalités de fonctionnement d'une démocratie moderne. La démocratie se juge aux institutions et aux pratiques. À cet égard, l'Allemagne n'est pas sans intérêt. D'abord, parce que les politiques allemands savent exercer le pouvoir sans se draper en majesté, sans se complaire dans la nostalgie des grands hommes ni attendre vainement la figure du sauveur. Mme Merkel, qui est objectivement l'une des femmes politiques les plus puissantes du monde, sait garder la simplicité caractéristique d'une véritable culture démocratique. Ensuite, doté de pouvoirs étendus, le Parlement confère sa légitimité à l'exécutif et lui permet d'agir avec la détermination nécessaire. C'est essentiel pour gouverner des sociétés complexes et décisif dans les négociations européennes. Avant chaque Conseil européen, la chancelière présente ses orientations au Parlement et en débat avec ses membres.
À l'évidence, ses orientations politiques ne sont pas les miennes. Comme l'a notamment démontré Guillaume Duval, la prospérité de l'Allemagne ne doit pas masquer la précarisation de nombreux salariés ni l'absence d'investissements qui pèse sur l'avenir. Ce n'est pas un hasard si la coalition oeuvre à l'introduction d'un salaire minimum et à l'abaissement de l'âge de la retraite pour certains salariés. Il reste que, à un moment où l'Europe est saisie d'effroi devant l'exode tragique de femmes, d'hommes et d'enfants qui cherchent refuge sur son territoire, les récentes déclarations de Mme Merkel l'honorent. Sur le sujet des migrations, comme sur d'autres, le couple franco-allemand reste l'un des moteurs de l'Europe.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 28 septembre 2015
À l'évidence, ses orientations politiques ne sont pas les miennes. Comme l'a notamment démontré Guillaume Duval, la prospérité de l'Allemagne ne doit pas masquer la précarisation de nombreux salariés ni l'absence d'investissements qui pèse sur l'avenir. Ce n'est pas un hasard si la coalition oeuvre à l'introduction d'un salaire minimum et à l'abaissement de l'âge de la retraite pour certains salariés. Il reste que, à un moment où l'Europe est saisie d'effroi devant l'exode tragique de femmes, d'hommes et d'enfants qui cherchent refuge sur son territoire, les récentes déclarations de Mme Merkel l'honorent. Sur le sujet des migrations, comme sur d'autres, le couple franco-allemand reste l'un des moteurs de l'Europe.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 28 septembre 2015