Interview de M. Thierry Mandon, secrétaire d'Etat à l'enseignement supérieur et à la recherche à I-Télé le 16 septembre 2015, sur la rentrée universitaire et le logement étudiant.

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Média : Itélé

Texte intégral


BRUCE TOUSSAINT
Thierry MANDON et l'invité d'I Télé ce matin, bonjour.
THIERRY MANDON
Bonjour.
BRUCE TOUSSAINT
Merci d'être avec nous. La rentrée universitaire approche. Y-a-t-il trop d'étudiants inscrits en Fac cette année ?
THIERRY MANDON
Il y en a beaucoup, + 65 000, l'équivalent…
BRUCE TOUSSAINT
Ça c'est le chiffre, 65 000.
THIERRY MANDON
Le chiffre définitif, + 65 000, l'équivalent de trois universités de plus, qu'on n'a pas créées, évidemment, mais en gros ça représente trois universités moyennes. C'est beaucoup, c'est une explosion démographique, dont il faut se réjouir, ça veut dire que les jeunes Français ont bien compris que le niveau de qualifications était important pour leur parcours dans la société et dans le travail, mais ça pose des défis considérables aux universités.
BRUCE TOUSSAINT
Vous pouvez les accueillir ?
THIERRY MANDON
On va y arriver, il y a quelques cas individuels qui sont délicats et on a mobilisé les recteurs sur des situations individuelles, pour être sûr que tous ceux qui veulent aller à l'université, pourront y être.
BRUCE TOUSSAINT
Concrètement, ça va donner quoi ? Ça va donner des classes, des amphis surchargés ? Comment faire face à cette situation ?
THIERRY MANDON
Non, alors, il y a deux choses, il y a la rentrée et il y a le moyen terme. Pour la rentrée, il y a une répartition de la charge, de la progression du nombre, qui peut être fait notamment dans les grandes villes, entre différentes universités, donc on arrive en jouant sur la carte, d'ailleurs, très concrètement, qu'un étudiant qui demande à aller ici faire du droit, peut se retrouver à la faculté à côté, à faire du droit, mais sur le moyen-terme on voit bien qu'on change de période et donc il va falloir changer de braquet.
BRUCE TOUSSAINT
Il faut construire de nouvelles universités ?
THIERRY MANDON
Il ne faut pas l'exclure. Il faut regarder précisément où est la pression démographique. Moi je suis très surpris, j'étais hier à Arras, j'ai rencontré le président de l'université de Lens, le président de l'université de Valenciennes, qui me disent : Valenciennes, + 14 % des effectifs, 14 % cette année à la rentrée. Lens + 20 %, donc ce n'est pas forcément à des endroits où il faut créer de nouvelles universités que la pression est la plus forte, mais il faut regarder dans le détail, il ne faut pas se l'interdire.
BRUCE TOUSSAINT
Cet été encore, enfin cet été, on est encore l'été, mais disons au mois de juillet et au mois d'août, il y avait encore des milliers de bacheliers qui étaient sans affectation, aujourd'hui, mi-septembre, ils sont encore une centaine. On va écouter le témoignage de deux étudiants qui, dans la région de Bordeaux, se sont retrouvés dans une situation vraiment très compliquée. Regardez.
LAURA JOLY, BACHELIERE
Nous, ils nous ont dit qu'ils faisaient ce tirage au sort, parce que dans les amphithéâtres il n'y a pas assez de place, enfin, voilà, moi je me sens un peu perdue, je n'arrive pas à me projeter, enfin, ce genre de chose.
FLORENT DALLAGE, FUTUR ETUDIANT
J'ai eu de la chance, en procédure complémentaire d'APB, d'être pris en Fac d'histoire, mais c'est pas forcément mon choix d'avenir, du coup, pour ne pas faire une année sabbatique, j'irai en Fac d'histoire.
BRUCE TOUSSAINT
Deux questions. La première : est-ce que les 100 et quelques qui sont encore sur le carreau, vont trouver une affectation, là ?
THIERRY MANDON
Oui, il n'y aura personne sur le carreau.
BRUCE TOUSSAINT
Quand ?
THIERRY MANDON
Eh bien d'ici la fin du mois, c'est… Il reste quelques cas individuels, je fais les points tous les jours, et c'est quelques situations individuelles.
BRUCE TOUSSAINT
Deux, vous avez entendu ce qu'a dit ce jeune homme…
THIERRY MANDON
Oui.
BRUCE TOUSSAINT
Comme il n'y a pas de place dans la filière qu'il voulait choisir, il en a pris une autre, qui ne lui plait pas forcément.
THIERRY MANDON
Oui, alors, ça, il faut traiter ça d'ici la prochaine rentrée. La jeune fille a dit aussi quelque chose d'intéressant, c'est qu'elle n'arrive pas à se projeter. Qu'est-ce qui se passe ? Vous avez quatre sections, en l'occurrence, les activités physiques et sportives, le droit, la psychologie et la médecine, qui représentent à elles seules plus de 55 % des demandes de nouveaux étudiants. Ça, cette pression-là sur ces sections-là, et à mon avis ces étudiants sont concernés par ces sections, c'est pas possible, c'est impossible de gérer les demandes aussi puissantes. Et pourquoi ces étudiants choisissent ces sections ? Parfois parce qu'ils ont un vrai projet professionnel, mais parfois aussi parce qu'ils manquent d'informations que les débouchés que proposent les filières de l'université. Donc, d'ici la rentrée prochaine, avec Najat VALLAUD-BELKACEM, qui donc s'occupe de l'Education nationale, nous allons mettre en place un système renforcé, d'informations, sur chacune des filières de l'université. Concrètement, ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'un étudiant, avant de choisir une section, il a droit de savoir combien de temps il faut quand on est licencié de cette section pour trouver un travail, quel est le salaire moyen qu'on aura, bref, les informations très précises, qui lui permettront de faire des choix éclairés et informés, donc de se projeter, ce que disait la jeune fille. Je suis persuadé qu'on obtiendra ainsi des orientations différentes d'un certain nombre d'étudiants.
BRUCE TOUSSAINT
Alors, est-ce que vous iriez, comme le proposait Christophe BARBIER tout à l'heure à la fin de son édito, jusqu'à dire, justement dans ces informations sur les filières : le taux de chômage, pour les jeunes qui sortent, effectivement, de la Fac et qui ne trouvent pas de boulot ?
THIERRY MANDON
Eh bien évidemment, bien sûr, mais c'est indispensable, c'est…
BRUCE TOUSSAINT
Oui, mais pour certaines sections, c'est explosif.
THIERRY MANDON
Mais, ce n'est pas explosif. Avec l'ouverture des données, avec l'Internet, c'est quand même la moindre des choses que de donner de manière transparente, des informations à des jeunes qui font des choix de vie.
BRUCE TOUSSAINT
Mais vous voulez les décourager, ou quoi, là ? Vous voulez leur dire : eh bien regardez, il y aura 30 % de chômage dans cette section, donc n'y allez pas, il y a déjà trop de monde à l'université.
THIERRY MANDON
Mais je ne cherche pas à les décourager, je cherche à ce qu'ils aient les informations, c'est quand même le moindre des respects qui leur est du, et qu'ils se rendent compte qu'un certain nombre de filières aujourd'hui, y compris parfois il reste des places, beaucoup de places, offre des débouchés professionnels, des parcours de vie, considérables, et que, après, ils sont grands, ils sont adultes, il n'y a pas de sélection à l'université. Ils choisiront comme ils voudront, mais ils choisiront de manière éclairée, c'est la moindre des corrections vis-à-vis d'eux.
BRUCE TOUSSAINT
On a entendu cette bachelière parler d'un tirage au sort.
THIERRY MANDON
C'est exactement ce que je dis, quand vous avez une concentration sur quatre sections, de l'effectif…
BRUCE TOUSSAINT
Mais on ne peut pas éviter le tirage au sort. Je pense aux parents qui nous regardent, aux étudiants.
THIERRY MANDON
Je suis en train de faire chiffrer ce que représenterait un plan, anti-tirage au sort, dans les quelques filières où ça existe, et dans les quelques universités où ça existe. Et je suis en train de regarder, financièrement, combien il faudrait mettre pour supprimer les tirages au sort et ça peut être, j'attends les arbitrages budgétaires, mais ça peut être une des priorités de l'année qui vient.
BRUCE TOUSSAINT
Sinon, l'autre problème, mais qui est lié, d'ailleurs, parce qu'on le voit, il y a aussi beaucoup de jeunes qui ne vont pas en Fac pour X raisons, c'est ce que raconte Le Parisien ce matin, ce sont ces Prépas pour réussir à tout prix. Alors, souvent, ce n'est pas donné, ces organismes qui proposent, comme ça, la solution miracle pour rentrer dans les grandes écoles. Vous surveillez ça aussi ?
THIERRY MANDON
Eh bien non seulement je surveille, mais alors, soyons très précis, je surveille mais on va faire quelque chose que je vais vous dire là, aujourd'hui. D'abord ce n'est pas à voir avec l'université, puisqu'une bonne partie de ces Préparatoires ont lieu en universités. Celles-là ne posent d'ailleurs pas de problèmes parce qu'elles sont au prix de l'université, donc 187 €, donc c'est…
BRUCE TOUSSAINT
On va dire que c'est encadré.
THIERRY MANDON
Voilà, ça c'est encadré. Et puis il y a des Prépas privées, parfois qui sont reconnues par l'Etat, parfois qui sont simplement déclarées à l'Etat, et qui, elles, offrent des prestations onéreuses, de qualité incertaine. Ça c'est pas normal. C'est privé, on n'a pas d'autorité, nous, ministère, sur ces écoles-là. En revanche, je veux bâtir un outil, avec un organisme indépendant, et peut être même des associations « de consommateurs », puisque ces gens-là sont complètement dans le marché, ils s'adressent à des étudiants comme si c'était des consommateurs, pour avoir une sorte de charte qualité, de label qualité, et de transparence là aussi des données, de ces écoles, quelle réussite elles ont aux concours, quel taux de réussite elles déclarent, et aussi pour que sémantiquement elles ne puissent pas dire qu'elles sont reconnues par l'Etat, comme le font certaines, quand en fait elles ont simplement été déclarées, ce qui est la règle. Donc on va bâtir un outil qui permettra de là encore, d'informer mieux les étudiants, qu'ils ne le sont aujourd'hui.
BRUCE TOUSSAINT
Ça c'est quelque chose que vous souhaitez mettre en oeuvre…
THIERRY MANDON
Dans l'année.
BRUCE TOUSSAINT
Dans l'année. Bien. Justement, un dernier mot sur les étudiants. L'autre problème, on le sait, récurrent, c'est le logement de ces étudiants. Chaque année on dit : « Si si, ça va aller mieux, on va s'en occuper ». Bon, c'est toujours très difficile, on le sait.
THIERRY MANDON
Ecoutez, c'est très difficile, mais enfin, s'il y a un reproche qu'on ne peut pas faire à ce gouvernement, c'est de s'y être mis et d'avoir mis les bouchées doubles. Madame FIORASO, Geneviève FIORASO, qui était ministre de l'Enseignement supérieur, avait lancé un plan, 40 000 logements en 2013, on est en 2015, il y a déjà plus de 20 000 logements ouverts aux étudiants, sur ces 40 000. J'étais hier, comme je vous le disais, à Arras, où j'ai vu le CROUS local, qui a proposé 150 chambres nouvelles à 200 € par mois, à des étudiants, donc… et il y en aura encore 20 000 d'ici la fin 2017. 40 000 de plus. C'est très important. Est-ce que ça suffira, je ne sais pas, on va regarder précisément, en tout cas l'effort est parti sur le logement étudiant.
BRUCE TOUSSAINT
L'actualité maintenant avec évidemment la crise des réfugiés, 200 000 migrants sont passés par la Hongrie, depuis le début de l'année, alors du coup le pays a fermé sa frontière avec la Serbie, il y a une nouvelle réunion des ministres de l'Intérieur qui est prévue le 22 septembre. Qu'est-ce qu'on peut dire si on prend un tout petit peu de hauteur, un tout petit peu de recul, est-ce que l'Europe n'est pas impuissante, finalement, est-ce qu'on ne devrait pas le reconnaitre ?
THIERRY MANDON
Impuissante à accueillir, à organiser l'accueil…
BRUCE TOUSSAINT
A gérer cette crise.
THIERRY MANDON
En tout cas… oui, impuissante, oui, je veux dire qu'aujourd'hui en tout cas on n'a pas les réponses organisées au niveau européen, au défi incroyable que pose l'accueil massif de ces réfugiés. Ça, il suffit de regarder l'actualité, et on n'a pas les réponses en termes de politique publique, où on les loge, comment on les insère, on leur apprend la langue du pays d'accueil, comment on les répartit, mais moi c'est ce qui me préoccupe dans les responsabilités qui sont les miennes, on n'a peut-être pas non plus suffisamment d'outils intellectuels par rapport à ce défi incroyable qu'est l'accueil dans les sociétés européennes, d'un volant aussi important de réfugiés. C'est la raison pour laquelle, avec l'Agence nationale de la recherche, nous allons dans les heures qui viennent, lancer un appel à projets, auprès des équipes de recherche, en sciences humaines, qui travaillent sur les politiques d'immigration, le droit d'asile, toutes les conditions d'accueil, politiques, juridiques, économiques, sociologiques, de volants importants de réfugiés, pour que, au-delà des bons sentiments dont il faut se réjouir, on ait l'armature intellectuelle qui nous permette d'avoir de vraies politiques publiques d'accueil des réfugiés.
BRUCE TOUSSAINT
Justement, les raisons, les conditions concrètes d'accueil de toutes ces familles, mais il y a aussi l'émotion, et j'ai envie de vous demander si vous mesurez vous-même l'émotion que ça peut susciter. Ecoutez ce que dit Charles AZNAVOUR, ce matin, sur I Télé, à l'occasion de son retour sur scène, il nous a accordé une interview. Il est concerné par ce sujet des migrants, par son histoire familiale. Regardez.
CHARLES AZNAVOUR, CHANTEUR
Ces espèces de hordes qui vont quelque part, et ce quelque part c'est nulle part, ça me touche beaucoup. Ces enfants qui continuent à faire semblant de jouer, quand ils n'ont pas de jeu, ils ont une boulette, n'importe quoi, ça me fait beaucoup de mal. Je vous avoue, j'ai les yeux qui se mouillent très souvent.
BRUCE TOUSSAINT
Oui, ce n'est évidemment pas le seul. Son histoire, encore une fois, personnelle, explique probablement aussi pourquoi ça le touche autant, mais énormément de Français ont été touchés par l'image de ce petit garçon sur la plage en Turquie. Est-ce qu'il y a aussi une réponse adaptée du gouvernement à l'émotion que ça suscite ? On entend peu François HOLLANDE, au fond, sur ces questions.
THIERRY MANDON
Il a fait sa conférence de presse, en bonne partie sur ce sujet. Attendez, que ce soit émouvant, c'est évident, et il n'y a pas que l'image de ce petit enfant, il suffit de regarder n'importe quel journal télévisé aujourd'hui…
BRUCE TOUSSAINT
Oui, absolument, et les images qu'on diffuse en ce moment…
THIERRY MANDON
… pour être bouleversé par cette situation. Mais la politique, ça se fait avec des beaux sentiments, mais ça ne se fait pas qu'avec des beaux sentiments. Et on a le devoir d'être à la hauteur de ce défi, des réfugiés, de l'accueil des réfugiés, qui d'ailleurs est une récurrence dans l'histoire et Charles AZNAVOUR sait de quoi il parle. Et ça, ça implique de faire un travail de responsable politique sérieux, intellectuellement puis en définition de politique publique, pour réussir. Ce n'est pas parce qu'on ouvre les portes, que l'accueil va bien se passer, c'est pas vrai, donc il faut être à la haute de cette responsabilité. Des beaux sentiments, mais en plus une exigence, un esprit de responsabilité.
BRUCE TOUSSAINT
On parlait à l'instant de François HOLLANDE, quel regard portez-vous sur cette première semaine de campagne présidentielle du candidat HOLLANDE ?
THIERRY MANDON
Ecoutez, j'ai l'impression que chaque fois qu'on se voit, vous me posez la question de la campagne présidentielle…
BRUCE TOUSSAINT
Là, ça a vraiment commencé, on y est là cette fois-ci c'est bon…
THIERRY MANDON
Ca fait quelques mois qu'il a décidé à juste titre…
BRUCE TOUSSAINT
D'être candidat.
THIERRY MANDON
D'être sur le terrain auprès des gens. Tant mieux il a raison, on ne peut pas être embastillé à l'Elysée, ce n'est pas une bonne façon d'être président de la République, donc il va sur le terrain, là il y va avec des ministres. Il va dans des zones rurales qui se sentent abandonnées et ça me semble indispensable.
BRUCE TOUSSAINT
Pour les primaires, c'est abandonné ça, on n'en parle plus ?
THIERRY MANDON
On n'en parle plus, ça c'est sûr, on n'en parle plus.
BRUCE TOUSSAINT
Benoît HAMON qui était à votre place il y a deux jours, disait, si, si il faut qu'on en parle.
THIERRY MANDON
Ce n'est pas le sujet du jour en tout cas.
BRUCE TOUSSAINT
Ce n'est pas réglé, si on veut organiser des primaires, il faut bien s'en occuper non ?
THIERRY MANDON
On a un savoir faire, on peut faire ça assez rapidement si on décide de la faire.
BRUCE TOUSSAINT
Non, mais honnêtement vous…
THIERRY MANDON
Moi, vous le savez, je me suis déjà exprimé, donc c'est pour cela quand vous dites, c'est abandonné on n'en parle plus, je vous réponds, on n'en parle plus.
BRUCE TOUSSAINT
Voilà François HOLLANDE est le candidat, point barre.
THIERRY MANDON
Oui, c'est le candidat logique et naturel. Mais il faut d'abord réussir le quinquennat, ce n'est pas tout à fait terminé encore.
BRUCE TOUSSAINT
Et éviter le désastre régional, est-ce que c'est vous le ministre, on le traque, le ministre qui a dit à propos des régionales qu'il faudrait fusionner les listes de droite et les listes de gauche entre les deux tours pour éviter une victoire du Front national, cas de figure qui pourrait se présenter dans le Sud et dans le Nord ?
THIERRY MANDON
Il m'arrive de dire des bêtises mais pas de si grosses que celle là. Celle-là c'est quand même une aberration.
BRUCE TOUSSAINT
Pourquoi c'est une bêtise ?
THIERRY MANDON
Parce que je pense que c'est la confusion qui explique, aujourd'hui c'est la confusion politique qui explique que le Front national monte, ce n'est pas en rajoutant de la confusion à la confusion, en disant finalement la droite, la gauche c'est pareil, l'UMP/PS parce que là on voit tout de suite la campagne du Front national. Elle n'arrête pas de dénoncer c'est les mêmes, si en plus ils se marient alors là c'est le pompon.
BRUCE TOUSSAINT
Mais la fin ne justifie pas les moyens ? Eviter qu'une région de France aussi puissante que Pas-de-Calais-Picardie ou PACA soit dirigée par le Front national, est-ce que ce n'est pas au dernier moment malgré tout…
THIERRY MANDON
Mais on a déjà répondu à ces situations, des situations où au deuxième tour il y avait un risque Front national et pas seulement à des élections nominales, mais des élections municipales. Qu'est-ce qu'on fait quand il apparait que ce risque existe, on s'est retiré, voilà ça a existé, ça s'est fait, on s'est retiré.
BRUCE TOUSSAINT
Donc… républicains mais pas fusion républicaine.
THIERRY MANDON
Exactement, fusion républicaine, c'est confusion républicaine, c'est ça la vérité.
BRUCE TOUSSAINT
De toute façon ce sera quoi, une déculottée pour la gauche ces régionales ?
THIERRY MANDON
On verra, pourquoi désespérer avant, ce sera difficile, une élection intermédiaire difficile, on le sait, moi je ne peux pas dire aujourd'hui quel sera le résultat, il y a quatre ou cinq régions qui se jouent de manière serrée, il n'y aucune raison si on ne se mobilise pas qu'on l'emporte dans ces régions là.
BRUCE TOUSSAINT
Juste un mot sur Dominique STRAUSS-KAHN, c'est France Info qui a révélé qu'il s'est confié à des blogueurs, c'était des propos en off, mais bon voilà on sait que le off, ça n'existe plus. Ce gouvernement navigue à vue, il n'a pas de vision.
THIERRY MANDON
Oui d'accord…
BRUCE TOUSSAINT
Pan sur le bec. Comment ça bon ?
THIERRY MANDON
Non, mais les confidences à un blogueur de Dominique STRAUSS-KAHN, est-ce que c'est une analyse très froide, très acérée, est-ce que c'est un peu de regret, un peu d'amertume, est-ce que c'est un mélange des deux ? Il est sorti du jeu politique ; lui même dit qu'il ne veut plus faire de politique, donc ses commentaires politiques ne m'intéressent plus.
BRUCE TOUSSAINT
Trois images pour terminer, on va regarder ensemble et je vous demande un commentaire bref entre guillemets sur ces trois images. D'abord vous connaissez François PATRIAT, le président de la région Bourgogne. Selon François PATRIAT, qui est le seul ministre de gauche de ce gouvernement ? Ce n'est pas vous.
THIERRY MANDON
Regardons-le, c'est dommage.
BRUCE TOUSSAINT
Vous n'avez pas une petite idée ?
THIERRY MANDON
Pour moi il y en a plein, ils le sont tous donc voilà mais alors dites-moi.
BRUCE TOUSSAINT
Alors pour lui, c'est Emmanuel MACRON.
THIERRY MANDON
Oui, moi j'ai toujours considérer que c'était un ministre de gauche, la gauche du réel Emmanuel MACRON.
BRUCE TOUSSAINT
C'est quoi la gauche du réel ?
THIERRY MANDON
La gauche du réel, c'est celle qui n'est pas dans la posture, qui regarde précisément dans la vie de chaque Français ce qu'on peut changer pour donner plus de justice et de chance égale aux gens. Et quand par exemple Emmanuel MACRON décide les nouvelles lignes d'autocars qui vont permettre à des gens qui aujourd'hui ne peuvent pas se payer les transports, de voyager, c'est une politique de gauche. Et je pourrai donner d'autres exemples, donc je ne suis pas surpris, je ne dirai pas que c'est le seul, mais pour moi c'est la gauche du réel.
BRUCE TOUSSAINT
On va regarder dans l'Express cette semaine, deuxième image, ce sont les diners de François HOLLANDE enquête de l'Express, alors on retrouve Sophia ARAM, Claire CHAZAL, Maitena BIRABEN, Michel DRUCKER, ça aussi c'est la gauche du réel ?
THIERRY MANDON
C'est la gauche du réel des médias que vous montrez, je ne pense pas qu'il ne dine qu'avec des journalistes, des anciens journalistes, des ex journalistes ou des gens qui ont fait de la radio. Voilà il doit diner aussi avec d'autres catégories socioprofessionnelles, ça c'est la gauche des médias, c'est pardon les diners des médias.
BRUCE TOUSSAINT
Et ça ce n'est pas un problème ?
THIERRY MANDON
Il a le droit de voir les journalistes comme il voit des Français quand il va… je ne vois pas pourquoi quand il va sur le terrain à Vesoul, on dit il est en campagne présidentielle et là il voit des Français et quand il est invité à diner, il voit des journalistes parisiens.
BRUCE TOUSSAINT
Dernière image, Arnaud MONTEBOURG et Aurélie FILIPPETTI sont les parents d'une petite fille depuis hier, une petite Jeanne.
THIERRY MANDON
Je leur souhaite tout le bonheur qu'ils méritent et en même temps je sais que c'est un moment qui nécessite beaucoup d'attentions de leur part, donc ça c'est la vie privée, on ne va pas faire de la naissance de la fille d'Arnaud MONTEBOURG et d'Aurélie FILIPPETTI, un fait public.
BRUCE TOUSSAINT
C'était juste un petit mot… Non, ça vous dérange.
THIERRY MANDON
On laisse à la porte des salles d'accouchement, on laisse les médias, les journalistes.
BRUCE TOUSSAINT
Oui, oui, enfin bon après…
THIERRY MANDON
Et les politiques…
BRUCE TOUSSAINT
C'est un couple people maintenant.
THIERRY MANDON
D'accord mais enfin, c'est leur vie, qu'ils soient heureux.
BRUCE TOUSSAINT
Merci Thierry MANDON, bonne journée à vous.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 28 septembre 2015