Déclaration de Mme Annick Girardin, secrétaire d'Etat au développement et à la francophonie, sur les enjeux humanitaires dans les pays frontaliers du lac Tchad, à New York le 25 septembre 2015.

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Circonstance : 70e Assemblée générale des Nations unies-Segment de haut niveau sur les enjeux humanitaires dans les pays frontaliers du lac Tchad, organisé par le Bureau de coordination des affaires humanitaires (BCAH), à New York (Etats-Unis) le 25 septembre 2015

Texte intégral

Merci Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les chefs d'États,
Mesdames et Messieurs les Ministres
Mesdames et Messieurs,
Je remercie le Bureau de coordination des affaires humanitaires d'avoir pris l'initiative de cet évènement sur les enjeux humanitaires dans le Bassin du Lac Tchad.
La situation humanitaire et sécuritaire qui prévaut au Nigeria et dans les pays frontaliers du Lac Tchad est extrêmement préoccupante. Les déplacements forcés causés par les violences font du bassin du lac Tchad la deuxième crise des déplacés internes en Afrique. Dans ce contexte, la lutte contre Boko Haram est essentielle pour prévenir les déplacements de population et alléger les souffrances des personnes affectées dans la zone du lac Tchad.
La France s'inquiète de l'impact de cette crise dans les pays voisins, où l'afflux de réfugiés pèse sur les économies et les structures sociales, et contribue à les fragiliser. Nous devons continuer à soutenir les efforts des États de la région et les aider à répondre à l'urgence humanitaire et aux difficultés financières auxquelles ils doivent faire face. L'engagement des ONG et des agences de l'ONU est essentiel, sur le terrain, car il permet des réponses aux urgences alimentaires et sanitaires. Leur travail, dans des conditions souvent très difficile, est exemplaire.
La France joue tout son rôle pour faciliter la montée en puissance de la force multinationale mixte et favoriser le retour de la sécurité dans le nord-est du Nigeria et le bassin du lac Tchad, qui conditionne la stabilisation de la situation humanitaire, ainsi que le lancement de projets de développement de grande ampleur.
Au-delà de la crise actuelle et de l'urgence humanitaire immédiate, le développement du bassin du lac Tchad constitue un défi de premier plan. Il est important que nous puissions, dès que la situation sécuritaire le permettra, poursuivre la mise en oeuvre en oeuvre les programmes de développement nécessaires pour aider les réfugier à se réinstaller, mais aussi pour offrir un avenir à la jeunesse de la région. Cela passe par la mise en place de systèmes sociaux, mais aussi par l'appui au développement économique et à la formation, pour créer des emplois.
Seule une réponse globale, associant les actions humanitaires à court terme et les interventions à plus long terme, permettra, au final, de renforcer la résilience locale et d'alléger les tensions économiques et sociales.
La région du lac Tchad est l'une des régions les plus vulnérables au dérèglement climatique. Tous ces pays éprouvent déjà les conséquences des sécheresses sur la production agricole, alors que la sécurité alimentaire reste un enjeu. Ces pays sont aussi exposés à la dureté des inondations, qui provoquent de nombreux morts et mettent à mal les infrastructures. La COP21, en permettant de lutter contre le changement climatique, mais aussi en prévoyant des mesures pour s'adapter, comme les systèmes d'alertes précoces, doit permettre d'apporter des réponses concrètes aux besoins de ces pays, et donc d'anticiper, de prévenir les futures crises.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 7 octobre 2015