Texte intégral
Mesdames et Messieurs,
Quelques mots en direction de la presse pour tirer un bilan extrêmement rapide de cette réunion du COMEFA. Tout d'abord, je veux dire le plaisir que c'est pour Emmanuel Macron et moi-même d'accueillir nos deux collègues et amis Ramtane Lamamra, le ministre algérien des affaires étrangères, et Abdessalem Bouchouareb, le ministre algérien de l'industrie et des mines, pour cette troisième réunion de ce que nous appelons le COMEFA.
Vous vous souvenez que nos deux présidents ont décidé d'installer un partenariat d'exception entre l'Algérie et la France et je puis dire, à l'issue de cette matinée de travail, de la signature de ces neuf accords, que les résultats du partenariat d'exception sont là et bien là.
C'est une procédure que nous avons mise en route entre l'Algérie et la France pour développer nos relations et on peut dire que cette procédure, grâce à l'action qui est menée de part et d'autre - je veux citer mes deux collègues, je veux citer aussi M. Jean-Louis Bianco qui est présent, M. Jean-Louis Levet et son homologue algérien - grâce à toutes ces bonnes volontés, grâce aussi à nos ambassadeurs, grâce aux responsables d'entreprises, les choses avancent et elles avancent dans la bonne direction.
Nous sommes aux côtés des uns et des autres pour avancer ensemble. Bien sûr, nous savons que le contexte économique général n'est pas facile mais, dans ce contexte, les résultats que nous avons obtenus sont tout à fait significatifs. Abdessalem disait tout à l'heure que l'ordre de grandeur de ce que nous sommes en train de faire est de l'ordre du milliard d'euros.
Non seulement nous échangeons ensemble mais, de plus en plus, nous achetons, nous produisons et nous vendons ensemble. Cette évolution est évidemment salutaire, d'un côté comme de l'autre. De nouveaux partenariats se nouent ou sont sur le point d'être noués dans toute une série de domaines et, bien évidemment, la signature de ces accords en témoigne.
Au-delà des noms parfois un peu complexes qui ont été prononcés, il y a un accord qui signifie que des échanges de jeunes vont avoir lieu. Désormais, des jeunes Algériens vont venir travailler en France, dans des entreprises algériennes, et des jeunes Français vont pouvoir aller travailler en Algérie dans des entreprises françaises. Cet échange de jeunes actifs est extrêmement prometteur. Parmi les neuf accords signés, il y a aussi le domaine des phosphates, du ferroviaire, de l'énergie, du ciment, de la propriété industrielle. Tout cela laisse bien augurer du développement de nos relations.
La prochaine grande étape sera le comité intergouvernemental de haut niveau, le CIHN, qui se réunira en Algérie au niveau des Premiers ministres au début de l'année 2016. Déjà, nous savons que pourront être inscrits à l'ordre du jour de nouveaux projets, eux aussi extrêmement ambitieux.
Pour approfondir ce partenariat, nous avons bien sûr nos relations humaines qui sont très étroites. Je veux signaler, en matière de formation, le fait que notre ministre de l'éducation nationale française, Mme Najat Vallaud-Belkacem, a inauguré tout récemment le centre d'excellence de l'électricité Schneider pour l'amitié.
Par ailleurs, j'ai fait allusion à l'accord «jeunes actifs» que nous avons signé et qui est très important. Je dois souligner que notre ministre de la culture a été invitée parce que la France est l'invitée d'honneur du salon international du livre et nous y sommes extrêmement sensibles.
Bref, je ne veux pas être plus long mais je voudrais simplement dire ceci : les relations générales entre l'Algérie et la France sont excellentes, on peut même dire, sans forcer le trait, qu'elles n'ont jamais été meilleures. Il existe un degré de confiance, un degré d'estime, un degré d'excellence et le fait que le président de la République française ait souhaité accueillir lui-même ce matin nos deux collègues ministres algériens le montre bien, de la même façon que le président algérien a la gentillesse de nous recevoir lorsque nous nous rendons en Algérie.
Donc, le cadre est posé mais, à l'intérieur de ce cadre, il fallait développer en particulier les relations économiques, pour employer un terme générique. Ces relations économiques se développent d'une manière forte. Au début, bien sûr, c'était des projets qui étaient en filigrane ; maintenant, ce sont des projets concrets qui à chaque fois signifient des créations d'emplois, des créations de production, des créations d'export dans les deux pays.
Tout cela est extrêmement positif et pour travailler quotidiennement sur ces sujets, les quatre ministres qui sont ici présents sont extrêmement heureux des résultats déjà acquis.
Q - Dans votre discours introductif, vous dites : «nous achetons, nous vendons, nous produisons, nous exportons, nous importons», etc. En dehors de Renault qui s'est installé en Algérie, quelle est réellement la production en matière industrielle qui existe en Algérie où on peut venir s'installer et fabriquer ? Y a-t-il des projets en ce sens et quels sont-ils ?
R - Bien sûr. Ce matin, nous avons parlé de toute une série de projets qui, parfois, sont des réalisations. L'un des projets les plus importants dont nous avons parlé concerne Sanofi qui est un groupe mondial. Les projets nous ont été exposés ce matin. Il s'agit de faire de Sanofi la plateforme de production la plus importante dans toute l'Afrique en ce qui concerne les médicaments. J'ai retenu le chiffre de 100 millions d'unités, c'est considérable.
Il y a bien sûr des projets et des réalisations dans le domaine du transport, de l'automobile, de la sous-traitance, de l'énergie ; ce ne sont pas des choses abstraites. À chaque fois, ce sont des emplois qui sont proposés aux Algériens et, par contrecoup, aussi aux Français parce que ce n'est pas ou l'un ou l'autre, c'est à la fois et l'un et l'autre.
Je suis frappé, depuis maintenant trois ans que nous suivons cette relation précieuse, à quel point les choses se concrétisent. Ce qu'a dit Abdessalem est tout à fait juste et j'ai proposé, de manière un peu facétieuse, de rebaptiser notre comité mixte économique franco-algérien en comité «de la gibecière», pour bien dire que petit à petit la «gibecière» des projets concrets se remplit. Je vois que les ambassadeurs approuvent cela avec un léger sourire. Non, bien sûr, cela continuera de s'appeler COMEFA mais il s'agit de faire du travail concret dans le sens de ce que vous venez de dire.
Q - Je voudrais revenir sur l'incident qui s'est passé à l'aéroport d'Orly avec le ministre de la communication et, avant lui, deux de ses collègues.
Une autre question concernant le cafouillage qui a eu lieu dernièrement autour de la présence des soldats français à l'intérieur du territoire algérien dans le cadre de l'opération Bahr.
R - Votre question est certainement remplie de bonnes intentions, j'y répondrai de façon courte. Ces deux cas sont très différents : pour le deuxième, il s'agit d'une information erronée qui a été immédiatement rectifiée ; dans le premier cas, il s'agit d'un incident regrettable pour lequel la partie française a présenté ses excuses.
Q - Concernant l'accord qui concerne les jeunes, concrètement, pour le public qui va écouter cette information, cela va se traduire comment ? Est-il conditionné par des choses ? À quelles échéances pour l'industrie ? Des accords ont été signés aujourd'hui, quand verrons-nous naître ces projets sur le terrain ? Quelle sera l'enveloppe générale et surtout à combien de personnes cela offrira-t-il de l'emploi à combien de personnes ?
R - Sur l'accord d'échanges de jeunes, c'est très concret et c'est d'application immédiate.
Jusqu'à présent, il était difficile, voire même parfois impossible pour des jeunes Algériens de venir travailler en France dans des entreprises françaises ou algériennes - or, pour eux c'est une excellente formation -, ou pour des Français d'aller travailler en Algérie dans les entreprises françaises ou algériennes parce que la mécanique administrative faisait que cela n'était pas permis. Désormais, vous avez un jeune Algérien qui a une bonne formation, il veut pouvoir la compléter en France, il pourra venir en France travailler normalement. Ce sera bénéfique pour la France, puisque l'entreprise est en France, et pour lui-même, et réciproquement en ce qui concerne les jeunes Français en Algérie.
C'est donc, du point de vue à la fois économique et humain, un bénéfice considérable et c'est d'application immédiate.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 28 octobre 2015