Texte intégral
Monsieur le Secrétaire général,
Monsieur le Président de l'Assemblée générale,
Mesdames et Messieurs les Représentants permanents,
Chers Amis,
Nous sommes à un mois de l'ouverture de la Conférence de Paris pour le climat et nous avons pris l'initiative, avec nos amis du Pérou - puisque nous travaillons main dans la main pour préparer cette échéance -, de vous réunir, avec l'aide du secrétaire général des Nations unies dont je veux saluer une fois de plus l'engagement extrêmement important sur ce sujet, et avec l'appui aussi du président de l'Assemblée générale.
En tant que futur président de la COP21, j'ai souhaité que cette présidence fasse preuve d'une totale transparence et c'est la raison de cette réunion.
Je vais être très bref et vous donner en quelques mots mon appréciation sur l'état actuel des négociations.
Il y a quelques jours, vous le savez, a eu lieu à Bonn la dernière session des négociations du groupe que l'on appelle ADP, qui est chargé de rédiger le projet d'accord. Je me suis rendu à cette réunion en début de session pour m'adresser à l'ensemble des négociateurs et pour leur dire mon soutien et leur demander de se mobiliser. Les débuts de ces réunions ont été assez tourmentés ; beaucoup de parties ont jugé que le texte qui était proposé n'était pas assez équilibré. Mais, finalement, les tensions initiales ont été surmontées et les négociateurs se sont mis d'accord sur un nouveau projet qui est un peu long, qui comporte encore beaucoup d'options, mais il va nous falloir trancher et, en tout cas, le texte a le mérite d'être accepté maintenant par l'ensemble des parties.
Il reste qu'il y a beaucoup de travail encore à accomplir dans les quelques semaines qui nous restent et plusieurs étapes importantes sont prévues pour faire avancer les choses.
Entre le 8 et le 10 novembre, j'organiserai et je présiderai à Paris avec mon homologue et ami péruvien, Manuel Pulgar-Vidal, une pré-COP. Il y aura environ 80 ministres qui seront présents et nous essaierons d'avancer dans la recherche de compromis puisqu'il ne peut y avoir de succès à Paris que si nous sommes ambitieux mais si nous savons faire des compromis. Nous n'allons pas renégocier, au sens propre, le texte de Bonn, ce n'est pas notre mandat mais, en tant que ministres, nous allons chercher les bonnes formules et donner les impulsions politiques pour faciliter l'accord final.
Nous aurons ensuite différentes étapes : la réunion du G20 en Turquie, beaucoup d'autres réunions. Et tout cela nous mènera au 30 novembre qui est la date d'ouverture de la conférence de Paris. Et nous avons voulu, avec le président de la République française et le secrétaire général des Nations unies, que cette journée du 30 novembre soit celle de l'impulsion politique au niveau des chefs d'État et de gouvernement. Et, à l'heure où je vous parle, j'ai déjà reçu des réponses positives de près de 80 chefs d'État et de gouvernement qui vont s'exprimer.
L'objectif est clair, c'est donner une impulsion politique au début de la COP21 pour qu'ensuite le travail soit fait par les négociateurs et les ministres et qu'au soir du 11 décembre, je puisse prononcer ces six mots : «L'accord de Paris est adopté».
Nous n'en sommes pas là et le travail est très difficile, nous le savons tous mais nous savons aussi qu'un succès à Paris est indispensable parce que, comme le dit souvent le secrétaire général des Nations unies, «il n'y a pas de plan B parce qu'il n'y a pas de planète B».
Une séquence extrêmement positive a été ouverte cette année, d'abord Addis Abeba, ensuite New York et, maintenant, il faut que Paris couronne cette année du 70è anniversaire.
Si nous parvenons à ce résultat, et nous devons y parvenir, alors le développement durable pourra devenir une réalité partagée.
Bref, j'espère que l'esprit de New York va souffler aussi à Paris. Je compte sur vous et je vous souhaite une excellente réunion. Merci.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 19 novembre 2015