Déclaration de M. Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères et du développement international, en réponse à une question sur la lutte contre le groupe terroriste Daech, à l'Assemblée nationale le 18 novembre 2015.

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Circonstance : Questions d'actualité à l'Assemblée nationale, le 18 novembre 2015

Texte intégral

Madame la Présidente,
Sur l'hommage rendu, bien sûr chacun ici se retrouve.
Vous m'avez posé des questions précises, nombreuses, peut-être trop nombreuses dans le temps limité que j'ai pour y répondre, en particulier, sur les décisions qui ont été prises à Vienne.
Parce que, même si cela est passé inaperçu dans le fracas inévitable, à Vienne nous nous sommes retrouvés pour la deuxième fois samedi dernier et nous avons adopté ensemble, y compris avec les Russes et avec les Iraniens, un plan qui, dans l'idéal, devrait nous conduire à un cessez-le-feu, à un nouveau gouvernement puis à une Constitution et à une nouvelle élection. C'est très difficile, mais nous l'avons adopté et le fait marquant c'est que c'est le conseil de sécurité des Nations unies, avec la France qui en est un membre permanent qui sera chargé de superviser tout cela.
Vous m'interrogez sur les Russes. Comme vous l'avez souligné, lorsque - c'était au mois de septembre - les Russes ont proposé une coalition internationale, nous avons dit «oui mais, dès lors que vous frapperez Daech prioritairement et non pas l'opposition modérée». Il semble que désormais ce soit le cas et c'est une bonne chose.
S'agissant de l'Iran, ils se sont associés à l'hommage rendu aux victimes à Paris. En revanche, je n'ai pas observé jusqu'à présent de modification de posture, ni dans leur langage sur la transition politique qui reste nécessaire, ni sur les combats eux-mêmes.
Voilà où nous en sommes. Le président de la République sera la semaine prochaine à Washington et à Moscou. Nous travaillons avec le ministre de la défense sur les questions européennes et il y a des propositions qui devraient être acceptées par nos partenaires.
Donc, oui, la coalition internationale est indispensable, nous pensons que ce plan d'ensemble doit avancer. En tout cas, nous considérons que la lutte contre Daech sera longue, mais notre détermination est totale.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 24 novembre 2015