Texte intégral
Chers Amis, je déclare ouverte la 5e séance de la Conférence des parties à sa 21e session.
Chers Amis, à la présente séance, la COP va procéder à l'examen du point 4A de l'ordre du jour qui s'intitule «Rapport du groupe de travail spécial de la plateforme de Durban pour une action renforcée». Mais auparavant, je vais vous dire quelques mots sur la façon dont se déroulera notre séance : d'abord nous allons entendre un rapport des deux co-présidents de l'ADP. Ensuite, si vous le voulez bien, je présenterai ma proposition sur la manière d'aller de l'avant à partir de maintenant, pour assurer l'adoption par la COP, vendredi prochain, des résultats de notre travail. Une fois que la COP aura achevé l'examen de ce point qui est le point 4A, je vous donnerai quelques informations sur le travail accompli au sein du SBSTA et du SBI ainsi que sur les points qui ont été renvoyés par ces organes subsidiaires à la COP pour examen.
J'invite à présent la COP à procéder à l'examen du point 4A de l'ordre du jour qui est le Rapport du groupe de travail spécial de la plateforme de Durban pour une action renforcée. En début d'après-midi, l'ADP a terminé ses travaux, conformément au mandat de Durban tel qu'il figure dans la décision 1 CP 17. J'ai donc le plaisir d'inviter les deux co-présidents de l'ADP, nos amis Ahmed Djoghlaf et Dan Reifsnyder, à nous faire un rapport sur les résultats des travaux de l'ADP.
(...)
Merci beaucoup en notre nom à tous à nos deux co-présidents d'avoir dirigé et orienté les travaux du groupe. Je veux aussi bien sûr, remercier leurs prédécesseurs, les précédents co-présidents de l'ADP, qui ont travaillé très durement depuis Durban pour nous amener ici et puis remercier toutes les parties, vous toutes et vous tous, pour le travail qui m'est remis maintenant.
Je note que l'ADP a transmis à la COP le document qui s'appelle «FCCC ADP 2015 L6 REV1 AD1» - ce n'est pas totalement poétique - qui contient le projet d'accord ainsi qu'un projet de décision sur l'axe de travail 1 et l'axe de travail 2 de l'ADP. Le document que je viens de citer contient, en outre, une note de réflexion présentant des suggestions formulées par les parties, concernant de possibles améliorations à apporter au projet d'accord et au projet de décision. Et ce document va constituer la base de départ de nos travaux au sein de la COP.
Madame la Secrétaire exécutive,
Mesdames et Messieurs les Délégués,
Chers Amis,
Cher Dan,
Cher Ahmed,
J'ai écouté, comme chacun, attentivement votre rapport et j'ai pris connaissance du projet d'accord et de décision que vous venez brièvement de présenter à la COP. D'abord je veux vous remercier, vous féliciter une nouvelle fois, vous les co-présidents et tous les membres du groupe de la plateforme de Durban, vous vous étiez engagés en particulier à conclure vos travaux samedi 5 décembre, nous avions même dit à midi, et à présenter votre rapport à la COP immédiatement après. Et vous avez respecté ce délai. Je pense que c'est un très bon signe pour la suite de nos travaux.
Au cours de la courte semaine qui a commencé lundi dernier - et même dimanche - mais aussi dans toute la période précédente, toutes les parties ont beaucoup travaillé. Les co-facilitateurs ont mené des travaux afin de rechercher des formulations plus synthétiques et d'essayer de réduire le nombre des options ; le résultat, c'est cette nouvelle base de négociations qui est acceptée par tous et qui contient beaucoup de propositions de compromis.
Ce projet constitue à mon sens un progrès mais chacun reconnaîtra qu'il reste à approfondir et à concrétiser d'ici vendredi. En fait, pas vraiment vendredi mais comme nous l'a indiqué le secrétariat, jeudi au plus tard, parce que nous devons impérativement tenir compte des délais nécessaires à des vérifications juridiques finales et à l'indispensable traduction. Et donc quand on fait cette remarque, on constate que nous ne disposons que de quelques petits jours jusqu'à jeudi et il nous reste - chacun le sait ici - encore un important travail.
L'engagement et l'esprit de compromis dont vous avez fait preuve cette semaine seront donc tout à fait indispensables dans les jours à venir. Il nous faut maintenant passer à une nouvelle étape du processus de négociation ouvert en 2011 à Durban et je souhaite comme vous que nous garantissions la continuité dans notre avancée. Nous devons capitaliser sur les échanges, sur les négociations qui ont été menées mais nous devons désormais aussi décider en trouvant les accords politiques qui vous nous permettre de construire, selon la formule que nous utilisons tous, un accord ambitieux et équilibré.
Lorsque vous m'avez fait l'honneur il y a quelques jours de me désigner comme votre président, j'avais dit que ce processus, je souhaitais qu'il soit jusqu'au bout transparent, inclusif et conduit par les parties. Comme annoncé mercredi lors de mon intervention devant le groupe de contact de l'ADPP, nos ambassadeurs François Delattre et Philippe Lacoste, ont consulté les différents groupes sur la méthode des négociations. Et sur la base des résultats de ces négociations, je veux maintenant - ce sera rapide - vous soumettre une proposition concernant l'organisation de nos travaux jusqu'à la fin de notre conférence.
Je propose donc comme président de notre COP, de constituer une instance unique qui sera ouverte à tous pour mener des consultations informelles. L'objectif de ces consultations sera d'avancer sur le texte de l'accord et de faciliter des compromis. Les travaux de cette instance devront aboutir à un projet d'accord et de décision qui sera ensuite transmis à la COP en vue d'une adoption le 11 décembre et bien sûr dans le strict respect des procédures. Je présiderai moi-même ce groupe que nous pourrions appeler le Comité de Paris. Je le réunirai au moins une fois chaque jour et si c'est nécessaire, davantage ; en cas d'indisponibilité, notre amie Laurence Tubiana pourra me représenter et chaque délégation pourra être représentée au niveau qu'elle souhaite.
Ce groupe travaillera dans le respect de trois principes simples : d'abord rien ne sera agréé tant que tout ne sera pas agréé ; ensuite il faudra veiller à l'inclusion de toutes les parties et enfin la règle de transparence. Les débats du groupe seront, si vous le voulez bien - et c'est une disposition, je crois, sans précédent - retransmis sur les écrans du site de la conférence afin que tous puissent suivre les débats et les orientations retenues, sauf si le comité en décidait autrement.
Cette instance déterminera le moment auquel le texte pourra être transmis à un groupe de revue juridique et linguistique dont je vous propose également la constitution. Cette revue est indispensable afin de transmettre un texte qui soit finalisé à la COP dans les délais que j'ai évoqués.
Pour progresser, je vous propose aussi de mettre en place quatre groupes de travail informels sur les questions transversales dont la résolution conditionne largement l'obtention de notre accord. Et afin de pouvoir avancer rapidement, j'ai demandé à plusieurs ministres qui ont bien voulu l'accepter et je les en remercie, de conduire au nom de la présidence des consultations informelles sur ces thématiques et je suis certain que nous allons bénéficier de leur autorité, de leurs compétences et de leur sens du compromis.
Le premier groupe sera consacré au soutien, c'est-à-dire aux moyens de mise en oeuvre pour le financement, technologies, renforcement des capacités. Les facilitateurs proposés sont Emmanuel Issoze Ngondet qui est le ministre des affaires étrangères du Gabon ; et Jochen Flasbarth qui est le ministre de l'environnement de l'Allemagne. Voilà pour le premier groupe, donc soutien, moyens de mise en oeuvre.
Le deuxième groupe sera consacré à la différenciation, en particulier s'agissant de l'atténuation des financements et de la transparence. Les facilitateurs seraient notre amie Izabella Teixeira, ministre de l'environnement du Brésil ; et Vivian Balakrishnan, ministre des affaires étrangères de Singapour.
Deux autres groupes seront constitués, l'un sur l'ambition qui inclura les objectifs de long terme et la revue périodique ; l'autre sur l'accélération de l'action pré-2020, ce qu'on appelle Work Scheme 2 à l'exclusion des financements pré-2020 qui seront traités dans le groupe de soutien. J'annoncerai un peu plus tard - si vous le voulez bien - les noms des facilitateurs.
Et d'autres facilitateurs, parce qu'il faut être pragmatique, seront désignés si nécessaire en vue de résoudre toute autre question importante qui demanderait une telle facilitation. Ceci devrait être fait dans les heures qui viennent.
Si nous voulons ne pas perdre de temps, je rencontrerai les collègues concernés demain afin de préciser avec eux les modalités de leurs travaux pour les jours à venir. Et après la réunion que nous tiendrons avec eux, ils organiseront des réunions ouvertes, si possible dès demain après-midi afin d'entendre les vues des différentes parties. Ces consultations seront ouvertes à l'ensemble des parties au niveau qu'elles souhaitent. Et il en sera rendu compte au Comité Paris, dont les débats seront - comme je l'ai dit - diffusés. Les consultations relatives au soutien et à la différenciation seront tenues à la suite l'une de l'autre ; et les deux autres consultations pourront être menées en parallèle.
Lundi après-midi, donc dans 2 jours, j'ouvrirai la première réunion du Comité de Paris, au cours de laquelle les premiers facilitateurs pourront présenter leurs premières conclusions. Après cet exercice, les orientations politiques dont nous serons convenus auront vocation à être traduites en propositions concrètes de texte. Le groupe donnera mandat aux facilitateurs pour préparer une proposition de texte sur les éléments dont ils ont la charge.
Et pour assurer la transparence de l'ensemble du processus, je dresserai également des bilans d'étape réguliers dans le cadre de sessions plénières de la COP. Elles seront l'occasion de constater (je l'espère) les progrès accomplis, y compris ceux traités par ailleurs dans le cadre de la COP et de la CNP. Donc je crois que l'organisation - même s'il faut rester pragmatique, il peut toujours y avoir telle ou telle adaptation - est assez claire, le Comité, les facilitateurs et les bilans d'étape réguliers.
Comme je vous l'ai indiqué, je vous propose aussi la mise en place d'un groupe de revues juridiques et linguistiques ouvert à toutes les parties et reposant sur une équipe principale de 11 représentants : 2 provenant de chacun des 5 groupes régionaux des Nations unies ; et 1 qui représentera les petits États insulaires en développement. Il sera présidé par deux coprésidents provenant d'une partie de l'annexe 1 et d'une partie de l'annexe 2.
Le but c'est de s'assurer que le texte soit clair en termes juridiques et linguistiques, y compris entre les 6 versions dans des langues officielles et de s'assurer qu'il y a une entière conformité et une cohérence entre les provisions au sein des articles et entre les articles. Le groupe juridique et linguistique devra présenter les résultats de sa revue, incluant des recommandations en relation avec le texte de l'accord au groupe central, au plus tard le jeudi 10 décembre, c'est donc là aussi une date butoir, pour considération. Les recommandations qui seront acceptées par le groupe central seront incorporées dans le texte de l'accord, qui sera soumis à la COP le vendredi 11 décembre 2015 qui est notre butoir. J'invite les coordinateurs des groupes régionaux à soumettre au secrétariat les représentants qu'ils ont nommés, pour la revue linguistique et juridique avant la fin de dimanche.
Voilà ! J'espère que cette proposition, qui est une proposition de méthode qui a été objet de consultations, apparaîtra acceptable par toutes les parties puisque la méthode c'est toujours très important. Je sais qu'il y a des questions techniques, même très techniques, qui sont relatives à ces dispositions et qui ont été soulevées cet après-midi, lors de consultations conduites avec les différents groupes. Ces questions sont parfaitement légitimes et utiles, mais je pense qu'il faut y répondre par écrit dans les meilleurs délais avant la tenue des premières consultations ; et qu'il n'est pas indispensable que sur ces aspects extrêmement techniques, tout cela soit traité immédiatement.
Je voudrais ajouter enfin, dans un propos que j'ai voulu court, quelques mots plus personnels. Comme vous tous, j'ai une expérience assez large de la vie publique, mais cette fois-ci il s'agit de quelque chose de tout à fait particulier. D'une part parce que cette négociation, cet accord nous ne pouvons pas le remettre à demain. Dans d'autres types de négociations, on peut dire «si on ne réussit pas, on va recommencer l'année prochaine ou dans 2 ans», tel n'est pas le cas. D'abord parce que comme vous le sentez tous, il y a un momentum exceptionnel pour toute une série de raisons qui a eu lieu ici, à Paris.
D'autre part parce que pendant que nous discutons, les gaz à effet de serre continuent d'être émis et au bout d'un certain temps, c'est irréversible, donc nous devons réussir et nous devons réussir ici. Et puis il y a une deuxième raison qui fait que tout ça est exceptionnel, c'est que ce dont nous discutons ce n'est pas simplement l'environnement, ce n'est pas simplement le climat, c'est la vie. Et c'est la raison pour laquelle, il est tellement important que dans le même esprit qui préside au début de nos travaux, nous arrivions à un accord avant la fin de la semaine prochaine.
Voilà ce que je voulais vous dire. Moi, j'entends mettre l'expérience de toute ma vie au service de la réussite vendredi prochain. Et je considère qu'il n'y a pas d'un côté la présidence et de l'autre côté vous-mêmes, mais que nous sommes tous attelés à la même tâche ; et que cette tâche nous devons la réussir. Merci.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 10 décembre 2015
Chers Amis, à la présente séance, la COP va procéder à l'examen du point 4A de l'ordre du jour qui s'intitule «Rapport du groupe de travail spécial de la plateforme de Durban pour une action renforcée». Mais auparavant, je vais vous dire quelques mots sur la façon dont se déroulera notre séance : d'abord nous allons entendre un rapport des deux co-présidents de l'ADP. Ensuite, si vous le voulez bien, je présenterai ma proposition sur la manière d'aller de l'avant à partir de maintenant, pour assurer l'adoption par la COP, vendredi prochain, des résultats de notre travail. Une fois que la COP aura achevé l'examen de ce point qui est le point 4A, je vous donnerai quelques informations sur le travail accompli au sein du SBSTA et du SBI ainsi que sur les points qui ont été renvoyés par ces organes subsidiaires à la COP pour examen.
J'invite à présent la COP à procéder à l'examen du point 4A de l'ordre du jour qui est le Rapport du groupe de travail spécial de la plateforme de Durban pour une action renforcée. En début d'après-midi, l'ADP a terminé ses travaux, conformément au mandat de Durban tel qu'il figure dans la décision 1 CP 17. J'ai donc le plaisir d'inviter les deux co-présidents de l'ADP, nos amis Ahmed Djoghlaf et Dan Reifsnyder, à nous faire un rapport sur les résultats des travaux de l'ADP.
(...)
Merci beaucoup en notre nom à tous à nos deux co-présidents d'avoir dirigé et orienté les travaux du groupe. Je veux aussi bien sûr, remercier leurs prédécesseurs, les précédents co-présidents de l'ADP, qui ont travaillé très durement depuis Durban pour nous amener ici et puis remercier toutes les parties, vous toutes et vous tous, pour le travail qui m'est remis maintenant.
Je note que l'ADP a transmis à la COP le document qui s'appelle «FCCC ADP 2015 L6 REV1 AD1» - ce n'est pas totalement poétique - qui contient le projet d'accord ainsi qu'un projet de décision sur l'axe de travail 1 et l'axe de travail 2 de l'ADP. Le document que je viens de citer contient, en outre, une note de réflexion présentant des suggestions formulées par les parties, concernant de possibles améliorations à apporter au projet d'accord et au projet de décision. Et ce document va constituer la base de départ de nos travaux au sein de la COP.
Madame la Secrétaire exécutive,
Mesdames et Messieurs les Délégués,
Chers Amis,
Cher Dan,
Cher Ahmed,
J'ai écouté, comme chacun, attentivement votre rapport et j'ai pris connaissance du projet d'accord et de décision que vous venez brièvement de présenter à la COP. D'abord je veux vous remercier, vous féliciter une nouvelle fois, vous les co-présidents et tous les membres du groupe de la plateforme de Durban, vous vous étiez engagés en particulier à conclure vos travaux samedi 5 décembre, nous avions même dit à midi, et à présenter votre rapport à la COP immédiatement après. Et vous avez respecté ce délai. Je pense que c'est un très bon signe pour la suite de nos travaux.
Au cours de la courte semaine qui a commencé lundi dernier - et même dimanche - mais aussi dans toute la période précédente, toutes les parties ont beaucoup travaillé. Les co-facilitateurs ont mené des travaux afin de rechercher des formulations plus synthétiques et d'essayer de réduire le nombre des options ; le résultat, c'est cette nouvelle base de négociations qui est acceptée par tous et qui contient beaucoup de propositions de compromis.
Ce projet constitue à mon sens un progrès mais chacun reconnaîtra qu'il reste à approfondir et à concrétiser d'ici vendredi. En fait, pas vraiment vendredi mais comme nous l'a indiqué le secrétariat, jeudi au plus tard, parce que nous devons impérativement tenir compte des délais nécessaires à des vérifications juridiques finales et à l'indispensable traduction. Et donc quand on fait cette remarque, on constate que nous ne disposons que de quelques petits jours jusqu'à jeudi et il nous reste - chacun le sait ici - encore un important travail.
L'engagement et l'esprit de compromis dont vous avez fait preuve cette semaine seront donc tout à fait indispensables dans les jours à venir. Il nous faut maintenant passer à une nouvelle étape du processus de négociation ouvert en 2011 à Durban et je souhaite comme vous que nous garantissions la continuité dans notre avancée. Nous devons capitaliser sur les échanges, sur les négociations qui ont été menées mais nous devons désormais aussi décider en trouvant les accords politiques qui vous nous permettre de construire, selon la formule que nous utilisons tous, un accord ambitieux et équilibré.
Lorsque vous m'avez fait l'honneur il y a quelques jours de me désigner comme votre président, j'avais dit que ce processus, je souhaitais qu'il soit jusqu'au bout transparent, inclusif et conduit par les parties. Comme annoncé mercredi lors de mon intervention devant le groupe de contact de l'ADPP, nos ambassadeurs François Delattre et Philippe Lacoste, ont consulté les différents groupes sur la méthode des négociations. Et sur la base des résultats de ces négociations, je veux maintenant - ce sera rapide - vous soumettre une proposition concernant l'organisation de nos travaux jusqu'à la fin de notre conférence.
Je propose donc comme président de notre COP, de constituer une instance unique qui sera ouverte à tous pour mener des consultations informelles. L'objectif de ces consultations sera d'avancer sur le texte de l'accord et de faciliter des compromis. Les travaux de cette instance devront aboutir à un projet d'accord et de décision qui sera ensuite transmis à la COP en vue d'une adoption le 11 décembre et bien sûr dans le strict respect des procédures. Je présiderai moi-même ce groupe que nous pourrions appeler le Comité de Paris. Je le réunirai au moins une fois chaque jour et si c'est nécessaire, davantage ; en cas d'indisponibilité, notre amie Laurence Tubiana pourra me représenter et chaque délégation pourra être représentée au niveau qu'elle souhaite.
Ce groupe travaillera dans le respect de trois principes simples : d'abord rien ne sera agréé tant que tout ne sera pas agréé ; ensuite il faudra veiller à l'inclusion de toutes les parties et enfin la règle de transparence. Les débats du groupe seront, si vous le voulez bien - et c'est une disposition, je crois, sans précédent - retransmis sur les écrans du site de la conférence afin que tous puissent suivre les débats et les orientations retenues, sauf si le comité en décidait autrement.
Cette instance déterminera le moment auquel le texte pourra être transmis à un groupe de revue juridique et linguistique dont je vous propose également la constitution. Cette revue est indispensable afin de transmettre un texte qui soit finalisé à la COP dans les délais que j'ai évoqués.
Pour progresser, je vous propose aussi de mettre en place quatre groupes de travail informels sur les questions transversales dont la résolution conditionne largement l'obtention de notre accord. Et afin de pouvoir avancer rapidement, j'ai demandé à plusieurs ministres qui ont bien voulu l'accepter et je les en remercie, de conduire au nom de la présidence des consultations informelles sur ces thématiques et je suis certain que nous allons bénéficier de leur autorité, de leurs compétences et de leur sens du compromis.
Le premier groupe sera consacré au soutien, c'est-à-dire aux moyens de mise en oeuvre pour le financement, technologies, renforcement des capacités. Les facilitateurs proposés sont Emmanuel Issoze Ngondet qui est le ministre des affaires étrangères du Gabon ; et Jochen Flasbarth qui est le ministre de l'environnement de l'Allemagne. Voilà pour le premier groupe, donc soutien, moyens de mise en oeuvre.
Le deuxième groupe sera consacré à la différenciation, en particulier s'agissant de l'atténuation des financements et de la transparence. Les facilitateurs seraient notre amie Izabella Teixeira, ministre de l'environnement du Brésil ; et Vivian Balakrishnan, ministre des affaires étrangères de Singapour.
Deux autres groupes seront constitués, l'un sur l'ambition qui inclura les objectifs de long terme et la revue périodique ; l'autre sur l'accélération de l'action pré-2020, ce qu'on appelle Work Scheme 2 à l'exclusion des financements pré-2020 qui seront traités dans le groupe de soutien. J'annoncerai un peu plus tard - si vous le voulez bien - les noms des facilitateurs.
Et d'autres facilitateurs, parce qu'il faut être pragmatique, seront désignés si nécessaire en vue de résoudre toute autre question importante qui demanderait une telle facilitation. Ceci devrait être fait dans les heures qui viennent.
Si nous voulons ne pas perdre de temps, je rencontrerai les collègues concernés demain afin de préciser avec eux les modalités de leurs travaux pour les jours à venir. Et après la réunion que nous tiendrons avec eux, ils organiseront des réunions ouvertes, si possible dès demain après-midi afin d'entendre les vues des différentes parties. Ces consultations seront ouvertes à l'ensemble des parties au niveau qu'elles souhaitent. Et il en sera rendu compte au Comité Paris, dont les débats seront - comme je l'ai dit - diffusés. Les consultations relatives au soutien et à la différenciation seront tenues à la suite l'une de l'autre ; et les deux autres consultations pourront être menées en parallèle.
Lundi après-midi, donc dans 2 jours, j'ouvrirai la première réunion du Comité de Paris, au cours de laquelle les premiers facilitateurs pourront présenter leurs premières conclusions. Après cet exercice, les orientations politiques dont nous serons convenus auront vocation à être traduites en propositions concrètes de texte. Le groupe donnera mandat aux facilitateurs pour préparer une proposition de texte sur les éléments dont ils ont la charge.
Et pour assurer la transparence de l'ensemble du processus, je dresserai également des bilans d'étape réguliers dans le cadre de sessions plénières de la COP. Elles seront l'occasion de constater (je l'espère) les progrès accomplis, y compris ceux traités par ailleurs dans le cadre de la COP et de la CNP. Donc je crois que l'organisation - même s'il faut rester pragmatique, il peut toujours y avoir telle ou telle adaptation - est assez claire, le Comité, les facilitateurs et les bilans d'étape réguliers.
Comme je vous l'ai indiqué, je vous propose aussi la mise en place d'un groupe de revues juridiques et linguistiques ouvert à toutes les parties et reposant sur une équipe principale de 11 représentants : 2 provenant de chacun des 5 groupes régionaux des Nations unies ; et 1 qui représentera les petits États insulaires en développement. Il sera présidé par deux coprésidents provenant d'une partie de l'annexe 1 et d'une partie de l'annexe 2.
Le but c'est de s'assurer que le texte soit clair en termes juridiques et linguistiques, y compris entre les 6 versions dans des langues officielles et de s'assurer qu'il y a une entière conformité et une cohérence entre les provisions au sein des articles et entre les articles. Le groupe juridique et linguistique devra présenter les résultats de sa revue, incluant des recommandations en relation avec le texte de l'accord au groupe central, au plus tard le jeudi 10 décembre, c'est donc là aussi une date butoir, pour considération. Les recommandations qui seront acceptées par le groupe central seront incorporées dans le texte de l'accord, qui sera soumis à la COP le vendredi 11 décembre 2015 qui est notre butoir. J'invite les coordinateurs des groupes régionaux à soumettre au secrétariat les représentants qu'ils ont nommés, pour la revue linguistique et juridique avant la fin de dimanche.
Voilà ! J'espère que cette proposition, qui est une proposition de méthode qui a été objet de consultations, apparaîtra acceptable par toutes les parties puisque la méthode c'est toujours très important. Je sais qu'il y a des questions techniques, même très techniques, qui sont relatives à ces dispositions et qui ont été soulevées cet après-midi, lors de consultations conduites avec les différents groupes. Ces questions sont parfaitement légitimes et utiles, mais je pense qu'il faut y répondre par écrit dans les meilleurs délais avant la tenue des premières consultations ; et qu'il n'est pas indispensable que sur ces aspects extrêmement techniques, tout cela soit traité immédiatement.
Je voudrais ajouter enfin, dans un propos que j'ai voulu court, quelques mots plus personnels. Comme vous tous, j'ai une expérience assez large de la vie publique, mais cette fois-ci il s'agit de quelque chose de tout à fait particulier. D'une part parce que cette négociation, cet accord nous ne pouvons pas le remettre à demain. Dans d'autres types de négociations, on peut dire «si on ne réussit pas, on va recommencer l'année prochaine ou dans 2 ans», tel n'est pas le cas. D'abord parce que comme vous le sentez tous, il y a un momentum exceptionnel pour toute une série de raisons qui a eu lieu ici, à Paris.
D'autre part parce que pendant que nous discutons, les gaz à effet de serre continuent d'être émis et au bout d'un certain temps, c'est irréversible, donc nous devons réussir et nous devons réussir ici. Et puis il y a une deuxième raison qui fait que tout ça est exceptionnel, c'est que ce dont nous discutons ce n'est pas simplement l'environnement, ce n'est pas simplement le climat, c'est la vie. Et c'est la raison pour laquelle, il est tellement important que dans le même esprit qui préside au début de nos travaux, nous arrivions à un accord avant la fin de la semaine prochaine.
Voilà ce que je voulais vous dire. Moi, j'entends mettre l'expérience de toute ma vie au service de la réussite vendredi prochain. Et je considère qu'il n'y a pas d'un côté la présidence et de l'autre côté vous-mêmes, mais que nous sommes tous attelés à la même tâche ; et que cette tâche nous devons la réussir. Merci.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 10 décembre 2015