Déclaration de M. Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères et du développement international, sur le rôle des entreprises, des collectivités locales, des ONG, des associations et des particuliers dans la lutte contre le dérèglement climatique, au Bourget le 5 décembre 2015.

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Circonstance : Conférence de Paris pour le climat du 30 novembre au 11 décembre-ouverture de la Journée d'action "Action Day", au Bourget (Seine-Saint-Denis) le 5 décembre 2015

Texte intégral


Bonjour à tous et je vais parler français. C'est vrai que, comme on le disait, cette COP a quelque chose d'historique. Pourquoi ? Parce qu'au fond, si on y réfléchit, c'est un double tournant. Le premier tournant, c'est le tournant des gouvernements ; on a vu lundi dernier, ce qui ne s'était jamais vu, en un même lieu, en un même jour 150 chefs D'État et de gouvernement dire qu'il faut absolument lutter contre le changement climatique. 185 pays sur 195 ont déposé sur ce que l'on appelle en anglais INDC, leur contribution pour dire comment dans les années qui viennent, ils vont agir. C'est un changement, c'est un tournant extraordinaire au niveau des gouvernements. Et le deuxième tournant, et c'est cela l'««Action Day»», c'est qu'il y a aussi un tournant au niveau des sociétés, c'est-à-dire qu'on a bien compris qu'il ne s'agit pas simplement pour les gouvernements d'agir mais il faut aussi que les entreprises, les collectivités locales, les ONG, les associations, les particuliers agissent ; et c'est cela l'«Action Day».
Alors cet «Action Day» a une histoire, on ne peut pas remonter très loin mais il y a quelques éléments qui m'ont frappé. Je me rappelle encore lorsque le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a invité à New York toute une série d'acteurs, c'était en septembre 2014, c'était tout à fait le même esprit, c'est-à-dire il faut agir et il faut rassembler tout le monde pour agir. Je me rappelle l'année dernière, Manuel Pulgar Vidal était aux commandes, lorsqu'à Lima, c'était le premier «Action Day» et à la fin de la réunion de Lima, la COP 20, nous avons décidé ce qu'on appelle l'agenda Lima-Paris qui finalement a abouti à ce que nous voyons aujourd'hui. Ce que nous voyons aujourd'hui dans plus de 180 pays, ce sont des engagements concrets de la part de milliers d'entreprises, de collectivités locales, de particuliers en faveur de la lutte contre le dérèglement climatique.
Toute la journée, vous allez avoir des témoignages à la fois comment on doit protéger la planète par rapport au climat, comment va-t-on habiter demain, comment va-t-on transformer notre système de production et je suis sûr qu'à la fin de la journée, on aura bien compris à quel point le tournant est lancé.
Il y a bien sûr des hommes et des femmes qui symbolisent tout cela, c'est ceux que vous allez voir pendant la journée et immédiatement je vais demander aux trois mousquetaires qui, comme d'habitude dans les romans sont quatre, de venir me rejoindre - je les cite - il y a Manuel Pulgar-Vidal, qui est mon prédécesseur à la tête de la COP20 et mon ami ; il y a Christiana Figueres qui est la Secrétaire générale de la CCNUCC ; et puis il y a notre ami Pasztor qui est l'adjoint de Ban Ki-moon les questions de climat. Quand je dis «il y a quatre mousquetaires», en fait je vais en rajouter deux autres, il y en a six ce soir, à l'issue de toute cette journée : il y aura Ban Ki-moon qui conclura les travaux et François Hollande, le président de la République française, qui font énormément pour que les choses avancent dans le sens que nous souhaitons.
Voilà ce que je voulais vous dire. «Action Day» en fait c'est «Action Year» et même «Action Cop». Cette COP21, ce n'est pas simplement la COP des intentions et des principes ; la COP21 va être un succès parce que c'est aussi la COP de l'action. Merci.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 10 décembre 2015