Déclaration de M. Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères et du développement international, en réponse à des questions sur l'Accord de Paris sur le climat, à l'Assemblée nationale le 15 décembre 2015.

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Circonstance : Questions d'actualité à l'Assemblée nationale, le 15 décembre 2015

Texte intégral

Monsieur le Député,
Mesdames et Messieurs les Parlementaires,
Merci de cet accueil que je sais chaleureux sur tous les bancs, même si les formes en sont diverses.
C'est vrai que c'est le premier pacte universel climatique de l'Histoire. Je ne vais pas rentrer dans une discussion technique, nous aurons l'occasion de l'avoir, mais c'est vrai qu'il va falloir maintenant appliquer tout cela. La loi sur la transition énergétique le permet.
Le président de la République, en clôture de la conférence, a annoncé des initiatives supplémentaires en ce qui concerne le financement, en ce qui concerne le prix du carbone, en ce qui concerne différentes actions et nous allons nous y employer. D'ailleurs, l'Assemblée nationale sera bien sûr associée à tout cela puisque vous aurez, Mesdames et Messieurs, l'an prochain à ratifier l'accord qui a été passé ce 12 décembre et qui sera signé au mois d'avril.
Je voudrais saisir cette occasion pour remercier l'ensemble de la représentation parlementaire qui nous a soutenue dans cette tâche qui n'était pas des plus faciles./.
Monsieur le Député,
Je n'étais pas à Copenhague, mais j'en ai tiré les leçons. Ce qu'il a fallu pendant toutes ces journées, c'est, précisément, exorciser le fantôme de Copenhague.
Les circonstances ne sont pas les mêmes mais une erreur, par exemple, avait été commise à Copenhague et nous en avons tiré les leçons. Les chefs d'État et de gouvernement avaient, à l'époque, été invités à venir à la fin. Du coup, les négociateurs n'avaient pas négocié et lorsque le président Obama et quelques autres sont arrivés, ce n'est pas en deux jours qu'ils ont réglé la question. D'où la décision que nous avons prise, avec le président de la République, de faire venir, d'inviter au début de la conférence, pour donner une impulsion politique, 150 chefs d'État et de gouvernement qui ont dit à leurs ministres et à leurs négociateurs : «Mesdames et Messieurs débrouillez-vous mais, à la fin de la conférence, il faut qu'il y ait le succès».
Alors le succès est là, même s'il restera beaucoup à faire parce qu'en ce qui concerne l'objectif des 2°C et, potentiellement, des 1,5°C, en ce qui concerne les clauses de révision - même si on aurait pu souhaiter qu'elles soient plus précoces -, en ce qui concerne le financement à 100 milliards et au-delà de 100 milliards au maximum en 2025, en ce qui concerne la référence à un prix du carbone, en ce qui concerne ce que l'on appelle les pertes et dommages, tout est dans cet accord et va nous permettre maintenant de travailler avec la France au premier rang bien entendu.
Je vais terminer en disant ceci : j'ai été, on l'a vu assez touché au cours de cette conférence et on comprend pourquoi, mais l'une des choses, Mesdames et Messieurs les Parlementaires qui m'ont le plus touché, c'est que pendant toutes ces journées, venant des 195 pays du monde, on a bien parlé et on a parlé en bien de notre pays, la France.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 16 décembre 2015