Déclaration de M. Patrick Kanner, ministre de la ville, de la jeunesse et des sports, sur le secteur et l'économie du numérique et l'innovation sociale, Paris le 2 novembre 2015.

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En 2014, la Social Good Week a fait escale à l'Elysée et, même si le Président de la République ne pourra être présent aujourd'hui, cette opération est placée sous son haut-patronage.
Je veux dire par là toute l'importance qu'accorde ce gouvernement à ce que vous représentez.
Nous soutenons votre démarche car elle est incontestablement innovante.
Nous soutenons votre démarche car elle est manifestement utile.
Nous soutenons votre démarche car elle est opportunément généreuse.
Je suis très fier d'être le ministre de l'engagement, une valeur partagée par les Français avec 15 millions de bénévoles et pas moins de 1,8 millions de salariés dans le secteur associatif en France.
Le ministère de la ville, de la jeunesse et des sports porte en effet le service civique ; la vie associative dans son ensemble ; l'initiative La France s'engage que beaucoup ici connaissent bien ; et bientôt, la réserve citoyenne. Et donc, il m'est tout naturel de me tenir devant vous aujourd'hui afin de lancer officiellement la Social Good Week, qui permet de mettre le numérique au service de l'engagement, le numérique au service du bien commun.
J'en suis, comme vous tous, convaincu : le numérique est un formidable catalyseur de l'innovation sociale.
C'est un réel accélérateur pour de nombreux porteurs de projets, qui peuvent grâce à lui avancer plus vite et plus loin.
Lorsque SINGA crée « Comme à la maison », ce sont tout de suite des milliers de personnes qui indiquent pouvoir accueillir des personnes réfugiées.
Une telle mobilisation, par des canaux traditionnels, aurait pu prendre des semaines, voire des mois.
Le numérique est un formidable outil au service de la mobilisation citoyenne : il permet aux citoyens de se regrouper pour défendre une cause, comme le permet We sign it, ou de questionner les hommes et les femmes politiques sur un sujet, comme le propose « Questionnez vos élus ».
Mais il a aussi un rôle important : celui de mettre facilement en relation une envie d'être utile avec un besoin ainsi que le proposent Fullmobs et Voisin'Age.
Il permet de démocratiser la connaissance, et par là même la capacité à agir.
Le numérique n'est pas seulement un formidable vecteur social, de cohésion, il est aussi un enjeu majeur dans notre société, dans celle que nous voulons construire ensemble.
Il redessine l'usage de la République au sens de la « chose publique », celle qui nous occupe tous.
Le gouvernement est donc pleinement dans son rôle lorsqu'il accompagne l'innovation sociale, et notamment les projets numériques, à travers La France s'engage.
De nombreux projets lauréats de La France s'engage concernent l'innovation sociale liée au numérique : je me réjouis que certains d'entre eux aient d'ailleurs été invités dans la démozone à l'image de Simplon, Bibliothèques Sans frontières, J'accède et Les Ateliers du bocage.
Certains d'entre vous, je pense notamment à Simplon, étaient déjà présents vendredi dernier à Marseille pour le premier évènement territorial dédié à La France s'engage et ont pu faire partager leur expérience et leur stratégie de développement à plus de 200 porteurs de projets de la région PACA, qui, grâce à ces retours d'expérience, sont repartis avec de nouvelles idées.
J'aime que l'expérience de quelques-uns puisse profiter à tous, et c'est aussi l'un des impacts positifs du numérique.
Cet événement a d'ailleurs été retransmis dans sa quasi intégralité via Périscope ainsi que sur les réseaux sociaux, pour être le plus inclusif possible.
Si « La France s'engage » rassemble autant, c'est parce que la démarche répond à vos besoins.
Vous êtes nombreux, porteurs de projets d'intérêt général, à faire remonter les freins que vous rencontrez au quotidien : blocages administratifs, techniques, financiers…
C'est tout le sens de La France s'engage, une opération voulue par le Président de la République : lever ces freins et ces blocages pour démultiplier l'impact de ces projets afin qu‘ils bénéficient rapidement au plus grand nombre.
Nous agissons financièrement grâce à un fonds de 50 millions d'euros et à des subventions pouvant aller jusqu'à plusieurs centaines de milliers d'euros, mais nous accompagnons également chaque lauréat et chaque finaliste dans son développement gratuitement.
C'est parce que La France s'engage peut vous aider à avancer que j'ai souhaité que le dispositif soit présenté au sein de la démozone, dans le stand dédié à l'action du gouvernement.
Pour ceux d'entre vous qui n'êtes pas déjà familiers de la France s'engage, je ne saurais trop vous inviter à aller vous y renseigner. Je suis sûr que les informations que vous y trouverez vous inciteront à tenter l'aventure.
Vous qui êtes des entrepreneurs du numérique, vous le savez, le gouvernement est à vos côtés pour que vous puissiez exprimer tout votre potentiel.
Et, si le temps du numérique n'est pas celui de l'administratif, nous travaillons concrètement à apporter des solutions : nous recherchons la simplification, nous jouons le jeu de l'open data, de la dématérialisation et de l'e-inclusion, car nous sommes conscients qu'il faut faire plus, et mieux, pour être plus réactifs et mieux répondre à vos besoins.
J'en veux pour preuve le projet de loi numérique porté par Axelle Lemaire, qui n'a pu être présente aujourd'hui et qui vous prie de l'en excuser.
Ce projet de loi a été co-construit avec les citoyens eux-mêmes, qui ont ainsi pu proposer leurs amendements directement par voie électronique jusqu'au 18 octobre. 20 000 citoyens se sont saisis de cette opportunité.
Le premier chapitre de ce projet de loi vise à accroitre la circulation des données et du savoir. L'enjeu de ce chapitre est de créer un service public de la donnée. Mais l'enjeu est bien sûr aussi celui de la transparence, et ces données sont, pour vous, autant de nouveaux outils.
Ce projet de loi est également particulièrement ambitieux dans les mesures qu'il propose en matière de neutralité du net ou de protection des données personnelles.
Le gouvernement prend donc le tournant du numérique, et veut vous accompagner pour concilier numérique et transparence, numérique et efficacité de l'action publique, numérique et démocratie.
Un stand du Gouvernement est présent au sein de la démozone de la Social Good Week. Il présentera plusieurs dispositifs.
J'espère en tous cas qu'il vous offrira les outils nécessaires à votre développement.
Numérique et innovation sociale sont deux sujet étroitement imbriqués.
J'espère que cette semaine permettra de le démontrer et, quant à moi, je rejoindrai Axelle Lemaire le 9 novembre prochain pour clore cette Social Good Week avec un Lundigital consacré à la mise en valeur de plusieurs projets socialement innovants liés au numérique que nous avons repéré grâce à La France s'engage.
Je ne serai pas plus long et je conclurai cette intervention en déclarant ouverte la Social Good Week 2015 et en vous souhaitant de beaux débats et de belles rencontres !
Source http://www.jeunes.gouv.fr, le 25 novembre 2015