Texte intégral
Q - Trois grandes régions françaises sont concernées par EUSALP, qu'est-ce que cela peut leur apporter concrètement ?
R - Nous avons souhaité avec les trois régions françaises concernées, Auvergne-Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte d'Azur et Bourgogne-Franche-Comté, que l'Europe lance une stratégie macro-régionale pour les Alpes, alors qu'il n'y en avait eu qu'autour de thèmes maritimes ou fluviaux qui ne concernaient pas la France.
Aujourd'hui, il y a donc une stratégie alpine qui permettra à nos trois régions concernées de renforcer leur coopération avec 50 autres autorités territoriales de sept pays, membres de l'Union européenne ou non, puisqu'il y a aussi la Suisse et le Liechtenstein, et qui ont en commun de partager cet espace géographique très particulier que sont les Alpes. C'est un espace que j'ai défini comme la plus belle montagne du monde, celui où est né le tourisme, mais qui est surtout confronté à des défis communs : les transports et la mobilité, la connexion entre espaces urbains et zones rurales, le développement économique et la valorisation de cet espace, ainsi que globalement tous les enjeux liés au développement durable.
Les Alpes sont le château d'eau de l'Europe, mais il est évidemment très impacté par le changement climatique. Il faut imaginer des réponses à ces défis. Chacun l'a fait à l'échelle de sa région, mais nous le ferons de manière plus efficace ensemble.
Ces coopérations permettront de diffuser des bonnes pratiques et de soutenir ensemble de nouveaux investissements européens.
Q - Est-ce qu'il y a déjà des retombées, des projets concrets ?
R - Le processus européen de mise en place a été long, mais on voit déjà plusieurs domaines dans lesquels se dessinent des débouchés, par exemple pour créer des modules communs pour la formation dans les métiers de la montagne. Il y a aussi des projets de valorisation de la filière bois et le projet d'un label pour tout ce qui est fabriqué dans les Alpes à partir du bois. Il y a évidemment des projets dans les transports et dans le tourisme.
Je pense que nous verrons très rapidement beaucoup de débouchés concrets de cette stratégie. Mais là, nous sommes en train de mettre en place les outils de la gouvernance, les groupes de travail, c'est cela qui est long.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 28 janvier 2016