Texte intégral
CYRIL VIGUIER
Bonjour. Bonne journée ! Merci d'être avec nous, c'est « La Matinale d'infos » de Public Sénat et de Sud Radio avec la presse quotidienne régionale. Aujourd'hui, nous avons la chance d'accueillir un ministre, Thierry BRAILLARD, qui est secrétaire d'Etat aux Sports. On lui demandera tout à l'heure s'il se voit encore là dans quelques jours. Et pour l'interviewer ce matin, Christophe BORDET, de Sud Radio.
CHRISTOPHE BORDET
Bonjour. Bonjour.
CYRIL VIGUIER
Bonjour. Et Michael SZAMES de Public Sénat. Bonjour Michael.
MICHAEL SZAMES
Bonjour à tous.
CYRIL VIGUIER
Alors, Thierry BRAILLARD, le remaniement est dans toutes les têtes et dans toute la presse ce matin. Comme secrétaire d'Etat aux Sports, vous avez des échéances importantes, qui arrivent vite d'ailleurs, l'Euro, bien sûr, la Coupe Davis, les Jeux de Rio. Avez-vous des assurances ou des indications, allez-vous rester, Thierry BRAILLARD ?
THIERRY BRAILLARD
Je crois que j'ai oublié quelque chose en venant ici, c'est que j'aurais dû venir avec une boule de cristal, et puis, j'aurais pu, devant vous, regarder et vous répondre. Non, plus sérieusement, c'est une décision qui appartient au président de la République, au Premier ministre, il y a des membres du gouvernement, enfin, un membre pour l'instant, Sylvia PINEL, qui est en voie de quitter le gouvernement par rapport à son élection à la première vice-présidence de la région Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon, cela peut amener quelques changements, je n'en sais pas plus, et vous savez, si on commence à s'y intéresser, on ne fait plus notre travail. Et on est quand même là pour faire notre travail.
CYRIL VIGUIER
On a peur de la parité quand on est ministre ou pas, au gouvernement ?
THIERRY BRAILLARD
Au contraire, au contraire, on la soutient, et on l'assume.
CHRISTOPHE BORDET
Alors une question, parce que, puisqu'on parle du remaniement, peut-être, c'est intéressant d'y rester un petit peu, aujourd'hui, Sylvia PINEL va donc quitter le gouvernement, enfin, dans les jours qui viennent, vous n'allez pas vous sentir un petit peu seul, est-ce qu'il faut par exemple que les radicaux de gauche auxquels vous appartenez soient quand même représentés en nombre dans l'équipe qui sera formée pour les mois qui viennent, avant 2017 ?
THIERRY BRAILLARD
Alors, vous savez déjà qu'il y a aussi Annick GIRARDIN qui s'occupe de la coopération du développement et de la Francophonie, qui est au gouvernement
CHRISTOPHE BORDET
Oui, ça reste peu quand même
THIERRY BRAILLARD
Mais c'est vrai que les radicaux de gauche ont toute leur place dans ce gouvernement, on est quand même la seule formation politique, avec le Parti socialiste, à l'avoir soutenue depuis le début, je sais que les socialistes nous en sont gré, les radicaux ont cette image de partenaires loyaux, de partenaires fidèles
CYRIL VIGUIER
Vous souhaitez que Jean-Michel BAYLET vienne vous rejoindre ?
CHRISTOPHE BORDET
Voilà, reste au gouvernement, enfin, rentre dans le gouvernement ?
THIERRY BRAILLARD
Je trouverais légitime que Jean-Michel BAYLET puisse entrer au gouvernement, je pense que dans une équipe, il faut des jeunes pousses, comme on dit, et il faut aussi des gens d'expérience, et je crois qu'on peut compter sur Jean-Michel BAYLET et son expérience.
CHRISTOPHE BORDET
On va reparler de politique sur
THIERRY BRAILLARD
Mais là encore, ce n'est pas moi qui décide, qu'on soit bien d'accord
CHRISTOPHE BORDET
On l'avait bien compris. On va reparler de politique dans un instant, mais avant, il y a l'actualité, et l'actualité ce matin, c'est la CGT qui a décidé de manifester un peu partout en France, qui a décidé de bloquer un RER sur deux sur la ligne A et B, pour protester contre l'emprisonnement de 8 salariés de GOODYEAR, qui avaient séquestré leurs patrons. Est-ce que ce n'est pas quand même un petit peu, j'ai envie de dire, limite de prendre en otage les Français de la sorte ce matin ?
THIERRY BRAILLARD
C'est des sujets extrêmement délicats. Il se trouve que dans une autre vie, j'étais avocat en droit social, donc c'est un sujet que je connais particulièrement bien, et on peut comprendre le combat des salariés de GOODYEAR sur le fond, sur le fond par rapport à une société pouvant dégager des bénéfices, et dans le même temps, faisant des licenciements pour motif économique ; on peut comprendre sur le fond leur désarroi, voire même leur dégoût. On ne peut pas, par contre, tolérer que, en guise de réponse, ils séquestrent des dirigeants de GOODYEAR France, qui, quelque part, ne font qu'appliquer les décisions qui se passent au-dessus d'eux. Une séquestration, c'est quand même un acte grave, qui est sanctionné pénalement, et donc je crois qu'il faut
CHRISTOPHE BORDET
Donc la justice a rendu son verdict, et aujourd'hui, la France est bloqué ou en partie bloquée
THIERRY BRAILLARD
Il faut raison garder, mais on peut comprendre le désarroi de la CGT, même si je vous le dis sur le fond, on ne peut accepter que, en guise de réponse, ça soit des séquestrations ou ce genre de violences, ce n'est pas par la violence ou la séquestration qu'on résout le problème. Il y a des instances judiciaires dans notre pays, il y a notamment le Conseil de Prud'hommes qui est là pour statuer s'il estime que le motif économique des licenciements par exemple est dépourvu de causes réelles et sérieuses.
MICHAEL SZAMES
Thierry BRAILLARD, j'en viens à vos domaines, l'Euro notamment
THIERRY BRAILLARD
Eh bien, c'est un peu le mien avant
MICHAEL SZAMES
Avant, maintenant, actuel. Donc dans l'actualité, cet état d'urgence, l'état d'urgence devrait prendre fin fin mai, logiquement, si on a bien calculé, soit quelques semaines ou quelques jours même avant le début de l'Euro de football, qui est prévu en France bien entendu. Il y a des milliers de supporters qui vont venir, est-ce qu'il n'aurait pas fallu étendre cet état d'urgence pendant cette compétition pour garantir vu le contexte terroriste pour garantir une forme de grande sécurité autour de cet événement ?
THIERRY BRAILLARD
Je pense qu'il faut faire attention aux amalgames, l'état d'urgence autorise, notamment sur des interventions policières, des choses qu'il ne pourrait pas faire autrement sans recours à autorisation de magistrats
MICHAEL SZAMES
Mais il y a le contrôle aux frontières qui est aussi important
THIERRY BRAILLARD
Il y a un contrôle aux frontières, mais qui sera aussi important. La question n'est pas aujourd'hui de se dire : est-ce qu'on doit prolonger l'état d'urgence ? Je crois que c'est une affaire aussi de circonstances, qui pourront amener le Parlement, sur proposition du gouvernement, à étendre ou pas la durée de cet état d'urgence
MICHAEL SZAMES
Et donc, est-ce qu'il y aura quelque chose de spécifique autour de l'Euro de football ?
THIERRY BRAILLARD
Mais, il y aura, depuis le début, quelque chose de spécifique, puisque depuis des années, des années, nous avons décidé que la sécurité serait le point le plus important de l'organisation de l'Euro, depuis des années, même malheureusement avant les événements que nous avons
MICHAEL SZAMES
Oui, mais le contexte a changé, vous êtes d'accord, les conditions de sécurité ont changé
THIERRY BRAILLARD
Mais, nous avons travaillé depuis des années sur le risque terroriste, c'est-à-dire que la France a l'habitude d'organiser des grandes manifestations sportives, ce n'est pas la première fois, il y en a même eu qui est organisée chaque année, qui s'appelle le Tour de France, qui accueille au bord des routes des millions de spectateurs. On a l'habitude d'organiser la Coupe du Monde, la Coupe d'Europe, de toutes ces compétitions. Donc comprenez bien que quand on a travaillé sur l'organisation de l'Euro, sur l'organisation de l'accueil des supporters, notamment dans ce qu'on appelle les « fan zones », quand on a travaillé sur l'accueil des équipes, il y aura 24 sites qui vont accueillir les équipes pendant la compétition, tout cela a été travaillé en accord avec le Comité d'organisation, le préfet, Jacques LAMBERT, qui a été celui qui a organisé la Coupe du Monde 1998 de football en France, et qui s'est passée merveilleusement bien. Bernard CAZENEUVE
MICHAEL SZAMES
Donc vous dites : il n'y a aucun problème de sécurité
THIERRY BRAILLARD
Bernard CAZENEUVE, mon collègue, ministre de l'Intérieur, a pris lui-même la présidence d'un comité de pilotage sur la sécurité de l'Euro
CHRISTOPHE BORDET
Thierry BRAILLARD, un exemple très simple, aujourd'hui, il y a, combine, 100.000 hommes qui sont dispersés dans tout le pays pour assurer la sécurité pendant cette période de l'état d'urgence. Est-ce qu'on peut se dire que pendant l'Euro, il en faudra plus ?
THIERRY BRAILLARD
Mais ça aussi a été travaillé
MICHAEL SZAMES
Donc oui, donc ça sera oui
THIERRY BRAILLARD
Non, mais
MICHAEL SZAMES
Vous dites : c'est travaillé, mais on ne le sait pas, nous
THIERRY BRAILLARD
Eh bien, laissez-moi répondre, puisque si vous me dites que je dis oui alors que je ne vous ai pas répondu, on ne va pas y arriver. Il y a une nouvelle circulaire qui est en préparation, la question se pose au niveau des « fan zones », c'est-à-dire des endroits fermés où on doit accueillir des supporters qui ne vont pas se rendre au stade, mais qui vont vouloir voir le match dans des conditions : écran géant, place centrale d'une grande ville. Donc là, pour renforcer la sécurité, il y a eu des appels d'offres pour les entreprises de sécurité privées, qui viendront renforcer les effectifs de police sur cette sécurité, c'est, j'allais dire, au vu et au su de tout le monde, je ne vous apprends rien ce matin.
CHRISTOPHE BORDET
Alors, Thierry BRAILLARD, puisqu'on parle un peu de sécurité, samedi, c'est le début du tournoi des 6 Nations. Premier match France/Italie, à vivre évidemment en intégralité sur Sud Radio avec Daniel HERRERO, j'en profite pour faire un peu de pub en passant. Match au Stade de France. Le Stade de France, parmi les cibles des terroristes, on s'en souvient, malheureusement, le 13 novembre dernier. Pour samedi, très concrètement, quelles mesures de sécurité ont été prises autour du Stade de France ?
THIERRY BRAILLARD
Le 13 novembre, la sécurité au Stade de France a merveilleusement bien fonctionné, heureusement d'ailleurs
CHRISTOPHE BORDET
Ça n'a pas empêché que des gens se fassent exploser, que des gens soient blessés
THIERRY BRAILLARD
Eh bien oui, mais, est-ce qu'il y a eu un mort ? Il y a eu un mort à l'extérieur du Stade, heureusement. Et si la sécurité n'avait pas fonctionné, je pense qu'il aurait pu y avoir des choses bien plus graves
CHRISTOPHE BORDET
Ça aurait été bien pire, oui.
THIERRY BRAILLARD
Donc la sécurité a très bien fonctionné. On a tiré le bilan avec Bernard CAZENEUVE, Patrick KANNER, de toute cet épisode, j'allais dire, tristement et dramatiquement malheureux pour notre pays, et on en a conclu que la sécurité dans tous les stades était, j'allais dire, très bien organisée, avec une vidéosurveillance à l'intérieur, des palpations à l'entrée, des contrôles très stricts des billets. Et le ministre de l'Intérieur a estimé et a décidé qu'il y avait peut-être quelque chose qu'il fallait parfaire, c'est que dans quelques stades, il n'y avait pas de vidéosurveillance pour filmer l'arrivée des supporters, donc voilà ce que la circulaire
CHRISTOPHE BORDET
Une des mesures
THIERRY BRAILLARD
Une des mesures qui va être prise, il y aura une vidéosurveillance
CYRIL VIGUIER
On va les tracer, on va tracer les supporters les plus violents
THIERRY BRAILLARD
Il y aura une vidéosurveillance pour prendre l'arrivée, qui existe par exemple à Geoffroy Guichard, à Saint-Etienne, parce qu'il se trouve que j'ai visité tous les stades pour m'enquérir aussi des conditions de sécurité, et je peux vous dire que tous les stades qui vont accueillir l'Euro sont dans une sécurité optimale. Donc pour répondre plus précisément au match France/Italie, bien sûr que je souhaite que toutes les personnes qui vont venir au Stade se sentent en totale sécurité, même si le risque terroriste existe toujours, et que le Premier ministre est le premier à rappeler à nos concitoyens
CYRIL VIGUIER
Il n'y a pas de risque zéro
THIERRY BRAILLARD
Que la menace est là et que notre pays est en guerre larvée contre les djihadistes et le terrorisme.
MICHAEL SZAMES
Vous avez parlé de Saint-Etienne et du stade de Geoffroy Guichard, qu'est-ce que vous avez pensé des banderoles qui ont été déployées dans le stade dimanche dernier, contre le Paris Saint Germain et contre le Qatar ; le Parc est devenu un cimetière, vous n'emporterez pas votre argent au paradis, disait cette banderole ?
THIERRY BRAILLARD
Un stade n'est pas fait pour accueillir des messages politiques, quels qu'ils soient, c'est un lieu de neutralité. Vous savez, on parle beaucoup de laïcité, eh bien voilà un exemple d'un lieu de neutralité, un stade
CYRIL VIGUIER
Vous condamnez ces banderoles ?
THIERRY BRAILLARD
Je condamne ces banderoles
MICHAEL SZAMES
Peut-il y avoir des sanctions ?
THIERRY BRAILLARD
Ah ça, je ne sais pas, ce n'est pas moi à en décider, je sais que la Ligue s'est déjà saisie de ce dossier, mais un stade n'est pas fait pour avoir des messages politiques.
CYRIL VIGUIER
On passe à la Coupe Davis en Guadeloupe, est-ce qu'on l'a fait pour faire plaisir à Yannick NOAH, au fond, Gaël MONFILS a dit qu'il n'avait pas envie d'aller jouer là-bas. Vous l'avez recadré, j'ai assisté à vos voeux, vous avez été très précis là-dessus. On en est où de ce dossier ?
THIERRY BRAILLARD
Déjà, Gaël MONFILS, depuis, il s'est exprimé, pour dire qu'il avait beaucoup de plaisir, et qu'il aurait beaucoup de plaisir
CYRIL VIGUIER
Suite à votre recadrage ?
THIERRY BRAILLARD
Ah non, je pense que simplement, il a peut-être eu une expression un peu rapide et que, avec la réflexion, lui-même, je crois, sera le premier heureux à venir en Guadeloupe faire ce premier tour de la Coupe Davis contre le Canada, et ce n'est pas pour faire plaisir à Yannick NOAH, c'est pour faire plaisir aussi à tous nos compatriotes ultramarins, qui vont être très heureux d'accueillir une manifestation d'ampleur comme la Coupe Davis.
CYRIL VIGUIER
Même avec Zika ?
THIERRY BRAILLARD
Même avec Zika. A ce jour, les Jeux olympiques et paralympiques à Rio ne font pas l'objet d'une annulation. Il va falloir s'adapter, vivre avec Zika, mais être, j'allais dire, très sourcilleux sur les recommandations qui seront faites, et là encore, je pense que la France, par la voix de Marisol TOURAINE, a été très claire sur Zika, pour dire, notamment aux femmes enceintes : eh bien, de ne pas, oui, se rendre dans des endroits où Zika prospère actuellement.
CHRISTOPHE BORDET
Thierry BRAILLARD, encore une question par rapport à ce qui se passe aujourd'hui et au texte de loi qui est en préparation, qui sera d'ailleurs devant l'Assemblée cet après-midi, sur le hooliganisme dans les stades. Les supporters de Saint-Etienne, dont on parlait tout à l'heure, encore eux, décidément, dimanche dernier, ont déployé une banderole sur laquelle on pouvait lire : c'est l'arrivée de la dictature, jeu de mots évidemment, avec l'auteur, le nom de l'auteur du projet de loi, Guillaume LARRIVE, projet de loi donc pour endiguer le hooliganisme dans les stades. Alors, moi, je suis très étonné, alors, je ne vais pas tous les jours au stade, certes, mais je ne vois pas beaucoup de hooligans dans les stades régulièrement ; il y a un vrai problème avec ça, réellement, aujourd'hui ?
THIERRY BRAILLARD
Il y en a un, mais limiter la question des supporters au hooliganisme, ça serait obligatoirement amener à des amalgames qu'il ne faut pas faire. C'est pour ça que je crois beaucoup au travail parlementaire, à l'Assemblée et au Sénat, et que déjà, à l'Assemblée, il va y avoir un rééquilibre, un rééquilibrage important de ce texte cet après-midi.
CHRISTOPHE BORDET
C'est-à-dire ?
THIERRY BRAILLARD
C'est, au vu des amendements qui ont été déposés, c'est-à-dire que déjà, la proposition de loi va changer de titre, et va changer sur le fond. C'est-à-dire qu'on va garder les dispositions qui ont été modifiées d'ailleurs en commission de Guillaume LARRIVE, qui veut renforcer en vue de l'Euro les sanctions contre toute personne qui aurait un comportement tendant au hooliganisme, mais par contre, je crois que, aujourd'hui, il faut profiter de l'occasion qu'on parle des supporters pour se dire que : ce soit les supporters que ce soit les ultras, parce que les ultras, ce ne sont pas des hooligans, les ultras sont simplement des supporters qui se permettent de critiquer
CHRISTOPHE BORDET
Les ultras sont très en colère, ils disent : on va être fichés !
THIERRY BRAILLARD
Alors, non, non, parce que, je vous dis, il y a une stigmatisation, il y a une confusion sur le terme, un ultra n'est pas quelqu'un qui casse, un ultra est quelqu'un qui peut se permettre de critiquer son équipe, alors qu'un vrai supporter, même si on persiste à zéro, il dira : vous avez bien joué. Et donc nous allons profiter de l'occasion pour organiser le « supporterisme » et le dialogue qui n'existent pas pour tous les clubs, avec tous les supporters. Donc c'est la raison pour laquelle vous allez voir qu'il va y avoir des articles qui vont être votés, qui vont essayer de créer les conditions d'un dialogue que j'espère fécond, au niveau de chaque club, et ensuite, qui se retrouvera au niveau national. Donc on aura une proposition de loi qui, à terme, avec l'accord d'ailleurs de Guillaume LARRIVE, va être totalement équilibrée, c'est-à-dire qu'on fera une organisation préventive avec les supporters, quand je dis « préventive », c'est-à-dire qu'il va falloir créer les conditions du dialogue. Il faut dialoguer avec tous les supporters, pour que les choses se passent mieux. Moi, je suis malade quand je vois chaque week-end et à juste titre des supporters interdits de déplacement, ce n'est pas ça le foot. Le foot, c'est une fête, ce n'est pas la guerre. Donc il va falloir qu'avec le dialogue, on arrive à changer ces mentalités.
MICHAEL SZAMES
Il y a un autre texte qui arrive, à partir de demain, à l'Assemblée nationale, c'est le texte sur la révision constitutionnelle, et notamment ce texte sur l'article 2 sur la déchéance de nationalité, binationalité ou pas, on ne comprend plus rien, quelle est votre position, vous ?
THIERRY BRAILLARD
Alors, je pense que c'est vrai que si on continue à le présenter comme ça, nos compatriotes ne vont plus rien y comprendre. Je crois que, aujourd'hui, mais là encore, si on avait dit : c'est comme ça et ce n'est pas autrement, on nous aurait accusés de nier l'importance du Parlement. Et si je suis aujourd'hui dans une chaîne de Public Sénat, ce n'est pas pour rien. Donc qu'est-ce que le président de la République a dit au congrès ? Il a dit qu'il souhaitait que les actes de terrorisme soient sanctionnés, entre autre par la déchéance de nationalité. Ce sont les propos du président. Après, toutes ces discussions, on en arrive à quoi ? On en arrive que le juge ce qui est preuve d'ailleurs, en termes de liberté publique, d'une objectivité le juge pourra, à titre accessoire, condamner quelqu'un dont l'acte sera un acte lié au terrorisme, c'est-à-dire qu'on n'est pas sur le vol de cagettes de pommes, c'est-à-dire que c'est un acte avec une définition très précise, pourra donc, à titre accessoire, condamner quelqu'un à la déchéance de nationalité, et cette déchéance de nationalité, et cette condamnation pourra être faite pour quiconque aura attaqué son pays. Mais vous vous rendez compte le débat depuis deux mois, on en est à se poser
MICHAEL SZAMES
Donc pas que les binationaux ?
THIERRY BRAILLARD
Eh bien, non, si vous avez bien compris, pas que les binationaux. Et pour éviter que, on crée de l'apatridie, on va ratifier la convention des Nations-Unies de 61, ce qui veut dire qu'il pourra, à titre exceptionnel, y en avoir un, mais s'il répond, j'allais dire, à la définition de la condamnation et de l'attaque contre la France. C'est clair, j'espère l'avoir été, mais en tout cas, pour moi, c'est clair. Peine accessoire, prononcée par un juge lorsqu'il y a un acte de terrorisme.
CYRIL VIGUIER
Merci Thierry BRAILLARD. Je rappelle que vous êtes secrétaire d'Etat aux Sports, d'avoir été l'invité de cette « Matinale d'infos »
THIERRY BRAILLARD
Merci à vous
CYRIL VIGUIER
A la veille, dit-on, d'un remaniement important ministériel. Merci à vous.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 11 février 2016