Discours de M. Charles Josselin, ministre délégué à la coopération et à la francophonie, sur la politique culturelle du Mali, les manifestations culturelles en Afrique et la coopération culturelle franco-africaine, Paris, le 24 septembre 2001.

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Circonstance : Présentation des IVèmes Rencontres de la photographie africaine de Bamako, à Paris, le 24 septembre 2001

Texte intégral

Monsieur le Ministre,
Mesdames et Messieurs,
Chers amis,
Permettez-moi tout d'abord de vous souhaiter la bienvenue dans ce lieu longtemps dédié à l'Afrique - et qui le reste (mais dans une perspective élargie), pour vous voir présenter les prochaines rencontres de la photographie africaine qui se tiendront à Bamako du 15 au 21 octobre prochains. D'entrée, je tiens à dire tout le plaisir que j'ai à accueillir ici Pascal Baba Couloubaly, ministre de la Culture du Mali, aux côtés d'Ibrahim Loutou, vice-président de l'Association française d'action artistique (AFAA), et Simon Njami, directeur artistique de ces rencontres.
Monsieur le Ministre,
Vous êtes depuis toujours un "homme de culture". Votre entrée au gouvernement est venue couronner une carrière d'enseignant, puis de conseiller aux Affaires sociales et culturelles à la Présidence de la République. L'auditoire ici réuni sait l'importance que votre pays, le Mali, attache à la dimension culturelle du développement. L'intervention de votre président, Alpha Oumar Konaré, l'an dernier à Lille, à l'occasion du colloque "Territoires de la création", est encore dans les mémoires.
Sous son autorité, les grands chantiers culturels du Mali contemporain ont été ouverts. Archives, Bibliothèque nationale, Conservatoire, extension du Musée national, Maison de la Photo... Tous exigent, pour être menés à bien, une vision et une détermination - celles des hommes d'Etat, mais aussi de l'expertise, de la confrontation d'expériences. Pour cela, vous savez que vous pouvez compter sur nous : Ibrahim Loutou redira dans quelques instants les potentialités ouvertes par la rénovation de l'AFAA, l'intégration au sein de celle-ci d'"Afrique en créations", l'adoption d'un Fonds de solidarité prioritaire réalisé en étroite cheville avec les opérateurs culturels du réseau "OCRE", ceux-là qui se réuniront à Bamako dans les jours précédant les Rencontres.
Ces "Rencontres de la photographie africaine", Simon Djami nous en présentera le contenu artistique dans quelques instants, mais auparavant, Monsieur le Ministre, vous les aurez replacées dans un cadre politique national, celui d'un pays qui force l'admiration par bien des aspects, et celui-là notamment : je veux parler de la vision humaniste qui accompagne l'ensemble des vos actes de développement. La "Semaine nationale d'action culturelle" qui vient de s'achever à Bamako, dans la lignée des anciennes "Biennales des arts et de la culture", en aura encore constitué une manifestation éclatante.
Ce n'est pas à moi de présenter les réalisations de cette politique, aussi bien que le contenu que vous aurez voulu donner à la manifestation sur laquelle nous communiquons aujourd'hui. Mais si j'ai accepté avec plaisir, mieux : avec bonheur, d'abriter cette conférence de presse, c'est aussi pour rappeler en quels termes je conçois le partenariat que la France entend promouvoir, comme vous, avec les pays africains.
Les "Rencontres de la photographie africaine" font partie des manifestations dites "structurantes" - pardon pour le jargon - sur le continent africain : il y a donc la photographie à Bamako, mais aussi la danse à Tananarive - après Luanda, la musique à Yaoundé, le théâtre à Cotonou, les arts plastiques à Dakar, le cinéma à Ouagadougou, autant de disciplines qui font désormais l'objet de rendez-vous réguliers et qui ont donné de l'Afrique une image autrement flatteuse que celle d'une actualité humanitaire tristement répétitive.
Ce bilan est d'abord celui des Africains, spectateurs, acteurs du développement culturel (artistes et "opérateurs" : le jargon revient...), responsables politiques. Y ont contribué aussi tous ceux qui croient au dialogue des culture, mieux encore à l'interpénétration des cultures, c'est-à-dire aussi à la fraternité qui est l'un des mots-clés de notre République. Je tiens donc à remercier devant vous le travail réalisé par l'ensemble des agents du réseau culturel français, qu'ils aient été partie prenante de l'aventure d'"Afrique en création" ou non. Ils ont si bien réussi qu'ils ont d'ailleurs incité l'Union européenne à s'engager sur le même terrain.
Certes l'Afrique ne nous a pas attendus pour s'exprimer, pour chanter, pour écrire, pour peindre, ni pour photographier ; il reste que les réseaux créés, que la notoriété acquise sur les scènes et les marchés internationaux, ont largement bénéficié de la coopération mise en place au début des années 1990, par mon prédécesseur Jacques Pelletier. Aujourd'hui, il y a très largement appropriation, comme ces IVèmes rencontres le démontrent, ce qui est notre objectif primordial.
Sur la base de cette expérience, à la fois si jeune et si fructueuse, j'ai en tout cas souhaité fixer une doctrine d'intervention du Fonds de solidarité prioritaire dans le domaine culturel. Cela a été fait au mois de février dernier, lors de la première réunion du Comité d'orientation stratégique, qui marquait la mise en oeuvre de la nouvelle procédure de gestion de notre outil privilégié de coopération et d'aide au développement, le FSP.
J'arrête là, car cette conférence est d'abord l'affaire des concepteurs et acteurs de cette très belle manifestation. Mais avant de vous céder la parole, Monsieur le Ministre, je voudrais vous dire le plaisir qui est le mien de participer à ces grandes réunions d'artistes sur le continent africain : je ne suis pas sûr que mon agenda me permettra d'être présent aux "Rencontres de la photographie africaine", mais peut-être aurais-je une séance de rattrapage à l'occasion de la seconde édition d'"Etonnants Voyageurs" à Bamako en février 2002.
Mais je coupe là, parce que je ne voudrais pas disperser l'attention de l'auditoire. A vous, Monsieur le Ministre, d'évoquer ces Rencontres qui s'ouvrent à Bamako dans moins d'un mois. Elles vont attirer sur votre capitale les feux de l'actualité, j'allais dire les flashs./.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 26 septembre 2001)