Texte intégral
BRUCE TOUSSAINT
Marisol TOURAINE est l'invitée d'iTélé ce matin. Bonjour.
MARISOL TOURAINE
Bonjour.
BRUCE TOUSSAINT
Merci d'être avec nous. Combien y a-t-il de cas du virus Zika en France métropolitaine pour commencer ?
MARISOL TOURAINE
Le virus Zika est une épidémie massive en Amérique latine. Cela concerne principalement, pour ce qui est de la France, les départements français d'Amérique et aujourd'hui, l'épidémie elle est à la Martinique, en Guyane et nous avons quelques cas en Guadeloupe et à Saint-Martin. Là, nous parlons de deux mille cinq cents cas environ. Il n'y a pas, en métropole, d'épidémie. Il y a des cas qui sont venus des personnes qui ont contracté la maladie en Martinique par exemple ou à la Guyane, qui sont revenues en France et qui avaient la maladie. C'est une dizaine de cas identifiés depuis le début de cette année mais la préoccupation qui est la mienne, l'attention qui est la mienne, elle se porte sur les départements français d'Amérique, principalement Martinique et Guyane.
BRUCE TOUSSAINT
Cette dizaine de cas, comment ces personnes sont prises en charge ? Sont-elles prises en charge en ce moment ? Est-ce qu'elles sont traitées ? Est-ce qu'elles sont surveillées ?
MARISOL TOURAINE
Il n'y a pas de traitement et c'est l'une des difficultés de cette maladie. Il n'y a ni traitement, ni accompagnement, ni vaccin particulier. Donc ces personnes ont été identifiées, elles sont suivies. Il y a un cas plus grave que les autres qui est pris en charge, mais nous n'avons en particulier pas de femme enceinte concernée par ce virus dans l'Hexagone alors qu'il y en a une vingtaine dans les départements français d'Amérique.
BRUCE TOUSSAINT
Sur les départements français d'Amérique, vous le disiez donc, là par contre le cas est plus important. On peut parler d'épidémie ?
MARISOL TOURAINE
Oui. Il y a une épidémie. L'épidémie est déclarée, l'épidémie est enregistrée pour la Martinique, pour la Guyane et nous avons des cas en Guadeloupe. Là, des mesures de précaution, de prévention ont été engagées. Nous informons la population, nous recommandons en particulier aux femmes enceintes d'aller voir un médecin, une sage-femme, à l'hôpital ou en ville. Il est important qu'elles soient informées, qu'elles soient suivies, qu'elles soient accompagnées. Et si leur médecin le juge nécessaire, un test de dépistage du Zika va leur être proposé et si ce test est positif, ce qui est arrivé pour un certain nombre de femmes enceintes dans ces territoires, alors elles font l'objet d'un suivi très régulier notamment avec des échographies tous les mois pour vérifier que le bébé, le foetus va bien.
BRUCE TOUSSAINT
Certains élus ultramarins ont regretté que la mobilisation de l'Etat soit organisée un peu tard. Qu'est-ce que vous leur répondez ?
MARISOL TOURAINE
La mobilisation de l'Etat, elle a été lancée au mois de juillet dernier alors qu'il n'y avait pas d'épidémie encore. Parce que, comme il y avait une épidémie en Amérique latine, nous avons dit : « Il y a un risque pour ces départements français ». Nous avons mobilisé les agences sanitaires dès le mois de juillet 2015. Lorsque le premier cas est arrivé, le même jour, le premier cas au mois de décembre dernier, nous avons lancé des plans de prise en charge en particulier des femmes enceintes et d'accompagnement de la population. Nous sommes en rendez-vous. Il se trouve que nous étions prêts avant que l'épidémie ne fasse la une des journaux.
BRUCE TOUSSAINT
Qu'en est-il de cette épidémie aujourd'hui ? On va dire par exemple par rapport à la semaine dernière ?
MARISOL TOURAINE
Ça monte, ça monte. L'épidémie progresse, il y a de plus en plus de cas et nous devons donc être extrêmement attentifs. C'est pour cela que j'ai envoyé une mission de médecins urgentistes sur place pour évaluer les besoins dont nous pourrions avoir la nécessité dans ces territoires. Parce que, vous savez, une épidémie ça veut dire plus de travail pour les hôpitaux, plus de travail pour les médecins qui eux-mêmes peuvent être malades d'ailleurs et il peut arriver que nous envoyions des professionnels pour les épauler.
BRUCE TOUSSAINT
Est-ce qu'une ministre de la Santé peut dire qu'elle est inquiète, ou ça fait partie des mots interdits lorsqu'on est à cette fonction ?
MARISOL TOURAINE
Il ne s'agit pas d'alarmer, il s'agit d'appeler à la vigilance. Moi je dis très simplement et fortement que cette épidémie est sérieuse, que cette épidémie peut avoir des conséquences, en particulier pour les femmes enceintes. Et c'est pour cela que j'appelle vraiment les femmes enceintes qui habitent dans ces territoires à consulter un médecin et à être suivies, et que je recommande aux femmes enceintes qui vivent en métropole de ne pas, si elles peuvent l'éviter, faire de voyage dans un pays ou dans un territoire touché par l'épidémie. Ça ne vaut pas simplement pour la Martinique ou la Guyane, ça vaut pour les pays d'Amérique latine qui sont touchés par l'épidémie. Je rappelle que le Brésil, par exemple, recommande aux femmes enceintes de ne pas venir sur le territoire brésilien.
BRUCE TOUSSAINT
Qu'en est-il du risque de contamination par rapport sexuel ?
MARISOL TOURAINE
Aujourd'hui, ça n'est pas scientifiquement démontré. Quelques cas font l'objet d'analyses très précises. Il y a des suspicions et c'est pour cela que des recommandations de précaution peuvent être présentées, mais n'inquiétons pas outre mesure. Des travaux de recherche sont engagés. Encore une fois, ça n'est qu'une suspicion.
BRUCE TOUSSAINT
Merci pour ce point complet sur le virus Zika. Je voudrais vous parler d'une autre maladie, rien à voir mais enfin, ça nous concerne tous : c'est la grippe. On est début février, c'est quoi la grippe 2016 ? C'est une grippe virulente ?
MARISOL TOURAINE
L'épidémie est partout maintenant. C'est-à-dire que tout le territoire français pratiquement est concerné par la grippe. C'est une grippe classique, normalement sévère. Je rappelle que les personnes les plus à risques, ce sont les personnes âgées voire très âgées. On peut encore se vacciner et mon message ce matin, c'est l'épidémie est là mais vous pouvez vous vacciner jusqu'à la fin du mois de février. Ça vaut la peine de se vacciner et quand on se vaccine, on peut éviter la grippe ou limiter ses effets. C'est important.
BRUCE TOUSSAINT
Nicolas SARKOZY part en guerre contre le paquet de cigarettes neutre. On écoute ensemble ce qu'a dit hier l'ancien président de la République.
NICOLAS SARKOZY, PRESIDENT DU PARTI LES REPUBLICAINS
Si nous acceptions le paquet de cigarettes neutre, dans six mois on vous proposera la bouteille de vin neutre et c'en sera fini de nos appellation, et c'en sera fini de nos terroirs, et c'en sera fini de la défense de notre savoir-faire. Si vous l'acceptez, le paquet neutre pour les cigarettes, mais vous aurez demain des intégristes qui vous demanderaient la bouteille neutre, puis on aura aussi le fromage neutre. On a déjà eu le président normal !
BRUCE TOUSSAINT
Alors que répondez-vous à Nicolas SARKOZY sur ce sujet ?
MARISOL TOURAINE
Que les petites blagues, la veille de la journée mondiale de lutte contre le cancer, c'est à la fois médiocre et déplacé. Moi, que je sache, ce n'est pas un produit du terroir un paquet de cigarettes. Ça ne fait pas partie de l'art de vivre et de la production de nos savoir-faire. Ça fait quatre-vingt mille morts par an et traiter ça par-dessus la jambe, à coups de petites phrases, de petites formules qui se veulent drôles et qui sont purement et simplement indignes alors qu'il y a dans notre pays trois millions de femmes et d'hommes qui sont ou ont été malades du cancer, je dis que ça n'est pas à la hauteur de ce qu'espère ce candidat à la primaire. Et ce n'est pas en allant sur les estrades pour essayer de glaner des voix dans la perspective des primaires que l'on apparaît comme porteur de responsabilités en matière de santé publique. Moi je veux me préoccuper de ceux qui sont malades ou qui pourraient l'être, quatre-vingt mille morts par an. Et aujourd'hui, journée mondiale de lutte contre le cancer, je dis que nous avons des sources d'espoir. C'est le message que je veux faire passer.
BRUCE TOUSSAINT
On va parler du cancer dans un instant. Moi, j'aimerais vous poser la question suivante : est-ce que le paquet de cigarettes neutre, ça empêche des gens d'acheter du tabac ?
MARISOL TOURAINE
Le paquet neutre sera dans les bureaux de tabac à partir du 20 mai prochain. La loi a été votée, la loi est promulguée. Le paquet neutre, son objectif c'est quoi ? C'est de faire en sorte que des jeunes qui n'ont pas encore commencé à fumer ne commencent pas ou commencent plus tard. C'est ce que nous observons dans les pays qui sont engagés dans cette direction-là. Vous savez, on me dit : lorsque quelqu'un fume depuis vingt ans, est-ce que le paquet neutre va l'empêcher ? Sans doute pas. D'autres moyens sont mis en place, en particulier des aides au sevrage. Mais le paquet neutre, c'est une stratégie forte qui est partagée par d'autres pays pour envoyer le message que le tabac tue et que le tabac, ça ne fait précisément pas partie de l'art de vivre.
BRUCE TOUSSAINT
Mais l'ado qui commence à fumer, il a envie de fumer une cigarette. A la rigueur, le paquet il peut le planquer, il peut ne pas l'afficher. Ce qui l'intéresse, c'est d'avoir ce geste. Est-ce que vous avez une idée, je ne sais pas, de combien ça réduirait le nombre de jeunes consommateur ? Vous avez une idée ? Est-ce que dans les pays où ça a déjà été testé, est-ce que ça a été mesuré ?
MARISOL TOURAINE
Bien sûr. En Australie on s'aperçoit que la consommation de tabac a diminué de plusieurs pourcent. En France, il y a plus de 30 % de fumeurs réguliers. En Australie, ils partaient de plus bas ; on est maintenant à 12 %. Donc on voit le chemin qu'il y a à parcourir pour un pays comme la France qui malheureusement fait partie des mauvais élèves de l'Europe et du monde en matière de tabac. Mais vous savez, pourquoi est-ce qu'on veut le paquet neutre ? Parce que vous avez des jeunes en particulier qui regardent le côté marketing, et vous avez des paquets qui sont faits pour attirer le consommateur. Le paquet neutre, ça casse l'effet marketing du tabac.
BRUCE TOUSSAINT
Attendez, pour revenir un instant sur ce qu'a dit Nicolas SARKOZY. Le fromage neutre, effectivement ça ressemble plus à une blague mais la bouteille neutre, est-ce que c'est si absurde que ça ? On sait bien que l'alcoolisme est un sujet majeur de santé publique. Pourquoi pas, après tout ?
MARISOL TOURAINE
Non, parce qu'il y a là justement un élément d'art de vivre et de culture. Il ne s'agit pas d'interdire ou d'empêcher complètement le vin. Il s'agit de dire : ayez une consommation
BRUCE TOUSSAINT
Mais l'alcool tue, vous le savez.
MARISOL TOURAINE
La première cigarette tue, la première cigarette tue. Il faut avoir une consommation modérée et ne pas faire de publicité. Moi je regrette qu'on ait relâché la publicité sur l'alcool et sur le vin, mais ne comparons pas ce qui n'est pas comparable et, je le répète, on ne fabrique pas de tabac dans nos villes, dans nos terroirs. Ça n'est pas un élément positif.
BRUCE TOUSSAINT
Vous connaissez le professeur DAUTZENBERG.
MARISOL TOURAINE
Oui bien sûr, très bien.
BRUCE TOUSSAINT
C'est sans doute le plus grand tabacologue français.
MARISOL TOURAINE
Il est fortement engagé.
BRUCE TOUSSAINT
Lui il veut, il l'a annoncé, il se prononce pour la légalisation du cannabis. Quand c'est quelqu'un comme lui qui le dit, forcément ça a un écho particulier. Est-ce que ça a changé votre vision sur ce sujet ? Est-ce que vous êtes prête à ouvrir le débat ? Qu'est-ce que cette déclaration a suscité chez vous ?
MARISOL TOURAINE
Cette déclaration suscite, comme toutes celles du professeur DAUTZENBERG, beaucoup d'intérêt et beaucoup d'attention de ma part. Ça n'est pas la première personnalité à exprimer ce type de position. Moi je veux dire ma grande réserve et ma grande prudence à un moment précisément où je veux lutter contre les addictions, addiction au tabac, addiction à l'alcool. Je dis attention à ne pas envoyer le message que le cannabis n'aurait pas d'effets secondaires ou d'effets graves. Donc moi, j'ai une cohérence
BRUCE TOUSSAINT
Non mais vous avez entendu ce qu'il dit. Il dit que ça fait baisser la consommation.
MARISOL TOURAINE
Oui, mais moi je vous réponds : ma cohérence, ma cohérence à moi, est de dire attention ! La dépendance à certains produits est nocive, dangereuse, et je ne crois pas qu'il soit souhaitable aujourd'hui d'engager ce débat-là.
BRUCE TOUSSAINT
Marisol TOURAINE, c'est clair : tant que vous êtes ministre de la Santé, il n'y a pas de dépénalisation du cannabis. C'est clair, il n'y a pas de sujet.
MARISOL TOURAINE
Je suis cohérente. Ma priorité, ma stratégie, c'est de lutter contre les addictions, celle du cannabis comme celle du tabac.
BRUCE TOUSSAINT
La journée internationale contre le cancer, c'est aujourd'hui. Il y a un sujet sur lequel vous travaillez depuis un petit moment, depuis un long moment même, c'est le droit à l'oubli pour les anciens malades du cancer. Où est-ce qu'on en est ? Qu'est-ce qui peut changer ? C'est quoi le droit à l'oubli ? Simplement pour toutes ces personnes qui ont été malades, qui sont guéries, qui veulent acheter un appartement, qui veulent trouver du travail et qui ont ce mot « cancer » sur leur parcours, sur leur CV, sur leurs résultats médicaux, qu'est-ce qu'on fait ?
MARISOL TOURAINE
La loi de modernisation de notre système de santé que j'ai fait voter il y a quelques semaines prévoit le droit à l'oubli. Le droit à l'oubli, ça veut dire quoi ? Ça veut dire que quand on a été malade et que pour les médecins, pour la science, on n'est plus malade, on ne doit plus être considéré comme malade, notamment lorsque l'on va prendre un prêt dans une banque et qu'aujourd'hui, on se voit dire : « Vous avez été malade, donc vous allez payer plus cher votre prêt ». Aujourd'hui même, à la suite d'un travail qui a été mené dans un groupe d'experts, nous allons publier une grille qui va dire au bout de temps on aura ce droit à l'oubli. Je vous donne des exemples précis. Pour certains cancers du sein, au bout d'un an, à la fin des traitements et sans rechute, on pourra aller dans une banque, avoir un prêt, et ne plus avoir à payer de surprime ou de taux plus élevés. C'est une avancée considérable, au bout d'un an pour certains cancers du sein. Cette grille, elle prévoit toute une série de délais différents selon la maladie.
BRUCE TOUSSAINT
Vous pouvez nous donner un autre exemple ?
MARISOL TOURAINE
Nous ne parlons pas seulement des cancers. Nous allons aussi dans cette grille évoquer la question des anciens malades de l'hépatite C puisque maintenant nous pouvons guérir de l'hépatite C. Après la fin des traitements de l'hépatite C et sans rechute, au bout d'un peu moins d'un an, on pourra avoir un prêt au même prix que les autres, au même taux que les autres.
BRUCE TOUSSAINT
Ça va de un an à combien ? Le max ?
MARISOL TOURAINE
Le délai maximal que nous avons fixé, c'est dix ans. Pour certains cancers, ce sera trois ans ; pour d'autres six ans, sept ans. Cinq cancers, cinq catégories de cancers sont concernées : le cancer du sein, le cancer des testicules, mélanome de la peau, le cancer de l'utérus et le cancer de la thyroïde. Pour chacune de ces catégories, vous avez différents types de délai. Ce sont des experts qui ont travaillé là-dessus, les assureurs des patients. Moi je veux saluer ce travail. Ça a été inscrit dans la loi, je me suis battue pour l'inscrire dans la loi et honnêtement ça va changer la vie des anciens malades.
BRUCE TOUSSAINT
Est-ce que ce sera appliqué ? C'est-à-dire est-ce que les instituts, est-ce que les assurances par exemple ne vont pas malgré tout détecter dans un résultat d'analyse s'il y a eu un problème ? Donc il faudra se retourner contre eux ?
MARISOL TOURAINE
Mais les assurances font partie du groupe de travail et je veux le dire de la manière la plus forte qui soit. Les assureurs ont travaillé avec nous et donc, ils sont partie prenante. S'il y avait des manquements, s'il y avait des situations dans lesquelles ce droit n'est pas respecté, il faudrait évidemment le faire savoir et nous serons très attentifs. Mais moi je veux saluer aujourd'hui cette avancée majeure. Ça fait des années que d'anciens malades du cancer disent : « Moi je ne suis plus malade pour mon médecin et pour la société, pour ma banque, pour mon assureur je le suis toujours ». Aujourd'hui, on peut dire il y a un avant et un après grâce à ce droit à l'oubli qui a été voulu d'ailleurs par le président de la République lui-même. Grâce à ce droit à l'oubli, on peut dire que lorsque l'on n'est plus malade du cancer, on l'est vraiment.
BRUCE TOUSSAINT
Deux questions d'actualité, deux questions politique pour terminer. Regardez la une de Libération : « Stop », c'est le débat sur la déchéance de nationalité. « Stop », ça veut dire on n'en peut plus, il faut que ça s'arrête ce débat. Est-ce qu'on a enfin trouvé un compromis ? Visiblement oui, c'est ce que disait le président du groupe socialiste à l'Assemblée.
MARISOL TOURAINE
Franchement, il est temps de voter. Il est temps que le débat s'engage à l'Assemblée. Ça va être le cas dans quelques jours, à partir de demain, que le vote intervienne. Trop de temps a été consacré à ce débat alors que les Français attendent aussi que nous discutions, nous débattions de ce qui est leur vie quotidienne, le chômage, la Sécurité sociale, la santé. Nous le faisons ce matin. Ils attendent que nous nous mobilisions pour l'ensemble de leurs préoccupations. Et je veux dire que la rédaction du texte qui est aujourd'hui proposé est une rédaction qui doit permettre de rassembler. Moi j'ai compris, et je comprends, que la rédaction initiale qui faisait une différence entre les binationaux et les autres, que cette rédaction ait pu gêner, ait pu choquer, ait pu heurter. Cette rédaction, elle a été écartée et désormais, le texte qui est proposé sur la déchéance de nationalité ne fait pas de différence entre les binationaux et les autres. Donc je crois que le moment est venu de se rassembler et de ne pas se perdre dans des débats que les Français ne comprennent plus.
BRUCE TOUSSAINT
Et enfin, le remaniement. Vous allez rester au gouvernement ?
MARISOL TOURAINE
Ecoutez, je ne suis pas la mieux placée pour vous répondre.
BRUCE TOUSSAINT
Pourquoi ?
MARISOL TOURAINE
Vous savez, les remaniements en général ça se fait dans les derniers moments. C'est le président de la République et le Premier ministre qui décident, et donc les supputations et les rumeurs d'avant-remaniement, à mon avis il vaut mieux les laisser de côté.
BRUCE TOUSSAINT
Souhaitez-vous que Nicolas HULOT face son entrée au gouvernement pour recréer une espèce de majorité qui comprendrait donc un ou deux écologistes ?
MARISOL TOURAINE
Tout ce qui permet l'élargissement de la majorité, ce qui permettra aux écologistes de participer au travail du gouvernement est une bonne chose. Moi, je souhaite que des écologistes puissent participer au gouvernement. Je ne sais pas comment les choses vont avancer et se faire mais la place des écologistes est au gouvernement.
BRUCE TOUSSAINT
Juste un dernier mot. Si vous êtes toujours ministre de la Santé et des Affaires sociales dans quelques jours, vous irez, pour revenir au virus Zika, dans les territoires d'Outremer ?
MARISOL TOURAINE
Avant la fin du mois, j'irai dans les départements français d'Amérique, aux Antilles, en Guyane, parce qu'il s'agit à la fois de marquer la solidarité avec la population française qui est touchée, et puis de s'assurer que l'ensemble des dispositifs qui ont été mis en place fonctionne bien.
BRUCE TOUSSAINT
Merci Marisol TOURAINE. Bonne journée.
MARISOL TOURAINE
Bonne journée à vous.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 11 février 2016