Déclaration de M. Harlem Désir, secrétaire d'Etat aux affaires européennes, sur la Stratégie de l'UE pour la région alpine (EUSALP), à Brdo le 25 janvier 2016.

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Circonstance : Séance plénière de la conférence inaugurale sur la Stratégie de l'UE pour la région alpine (EUSALP), à Brdo (Slovénie) le 25 janvier 2016

Texte intégral


Monsieur le Président, Cher Karl Erjavec,
Mesdames, Messieurs les Ministres,
Mesdames les Commissaires européennes, Chère Corina Cre?u, Chère Violeta Bulc,
Mesdames, Messieurs les Présidents de région,
Mesdames, Messieurs,
Chers Amis,
Permettez-moi tout d'abord de saluer chaleureusement la présidence slovène, en la personne de son ministre des affaires étrangères, Karl Erjavec, qui a permis que nous nous retrouvions tous aujourd'hui pour cette très importante Conférence inaugurale de la Stratégie de l'Union européenne pour la région alpine.
C'est pour moi un grand honneur de représenter la France pour le lancement de cette quatrième stratégie macro-régionale européenne, après celles pour la mer baltique, pour la région du Danube et pour la région de la Mer adriatique et ionienne.
Il s'agit de la première stratégie à laquelle la France participe et nous nous sommes fortement impliqués pour la voir naître aujourd'hui.
C'est en effet à Grenoble, en octobre 2013, que s'étaient réunis pour la première fois, sur l'initiative du Gouvernement français et de mon prédécesseur Thierry Repentin, les États et les Régions de la région alpine pour une conférence initiant le processus d'élaboration de la Stratégie macrorégionale alpine.
En deux ans, le travail fourni pour arriver au résultat d'aujourd'hui a été en tous points admirable. Il a impliqué tous les acteurs nationaux - au nombre de 7 -, les acteurs territoriaux des 50 régions alpines concernées, la Convention alpine, le programme Espace alpin, et naturellement les institutions européennes, dont je veux saluer l'efficacité des services.
Pourquoi la région alpine ?
Les Alpes sont les plus belles montagnes du monde. C'est là, pour elles, qu'a été inventé le tourisme, par ceux qui n'avaient pas la chance de les avoir chez eux : les Anglais. C'est aussi comme cela qu'elles sont devenues un bien commun à tous les Européens.
Mais la région alpine se caractérise surtout par des défis communs pour les pays et les régions qui les ont en partage : carrefour de l'Europe mais barrière naturelle difficile à franchir ; zone de tensions entre les métropoles et les zones rurales faiblement peuplées et confrontées au vieillissement démographique ; région très touristique mais qui doit évoluer vers un tourisme plus durable et mieux réparti dans l'année et dans l'espace ; château d'eau de l'Europe et réservoir de biodiversité mais écosystème fragile et exposé aux effets du changement climatique. Tous ces défis, la stratégie alpine fait le pari de nous aider à les relever ensemble.
Nous avons tous tiré dans le même sens pour faire de la région alpine une zone de croissance et d'emploi, une zone où les mobilités se font facilement et au bénéfice de tous, une zone modèle dans le respect de son environnement exceptionnel et dans l'efficacité énergétique, une zone capable d'appréhender avec succès les enjeux liés au changement climatique.
Et je tenais à le dire devant vous, nous allons devoir faire preuve du même investissement pour faire de cette Stratégie une réussite : sa mise en oeuvre demandera beaucoup d'efforts et de volonté, et vous pourrez pour cela compter sur l'implication de la France, à tous les niveaux.
La déclaration commune que nous allons adopter est un point de départ de notre action pour la région alpine.
C'est pourquoi nous mobiliserons pour sa mise en oeuvre des experts de l'État, des Régions, de la société civile française alpine dans tous les groupes d'action.
La Région Provence-Alpes-Côte d'Azur, la région Bourgogne-Franche-Comté sont très mobilisées, de même que la Région Auvergne-Rhône-Alpes, qui co-pilotera avec le Bade-Wurtemberg le groupe d'action pour accroître le potentiel économique des secteurs stratégiques.
Nous croyons en cette Stratégie macro-régionale.
Nous pensons qu'elle peut être le laboratoire d'une Europe réellement transfrontalière.
Nous attendons en particulier de cette stratégie qu'elle favorise l'émergence de nouveaux projets de coopération. Je pense à l'ouverture de centres de formation aux métiers de la montagne, à la coordination des réseaux de transport de passagers dans la région, au déploiement du numérique en milieu montagnard, à une gestion commune de l'eau dans la chaîne des Alpes, véritable château d'eau de l'Europe, à la création d'un observatoire pour étudier l'impact du changement climatique dans le massif alpin, au soutien à la construction durable en favorisant l'utilisation de matériaux locaux comme le bois, y compris par la création d'un label alpin du bois permettant de valoriser la sylviculture alpine.
La gouvernance mise en place pour mener à bien nos ambitions, la nomination d'experts compétents et la désignation d'instances de coordination dédiées nous font croire à la possibilité qu'émerge, par la conviction de tous ceux qui sont réunis ici, une Europe qui promeut la solidarité, l'accessibilité, la coopération entre populations voisines.
La région alpine, c'est l'épine dorsale du continent. Avec cette Stratégie, nous lui donnons de la chair. À tous les acteurs, à nous tous, de nous en saisir pour faire affluer les projets, qui irrigueront la zone pour en faire un espace compétitif, de plein emploi, facile d'accès pour tous, et écologiquement exemplaire.
Je vous remercie.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 16 février 2016