Déclaration de M. Harlem Désir, secrétaire d'Etat aux affaires européennes, en réponse à une question sur la relance du projet européen, au Sénat le 11 février 2016.

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Circonstance : Questions d'actualité au Sénat, le 11 février 2016

Texte intégral


Merci Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Sénateurs,
Monsieur le Sénateur,
Face à une accumulation de crises sans précédent, nous ne pouvons laisser l'Europe se déconstruire. Les menaces régressives, les tentations de retrait, celles du repli sur soi ne peuvent l'emporter. Voilà ce que les ministres des affaires étrangères des six pays fondateurs, réunion à laquelle participait Laurent Fabius à Rome mardi dernier, ont affirmé. Il existe beaucoup d'autres formats de rencontres entre les États membres mais celui-ci a une portée symbolique très forte. Parce que nous avons été ensemble dès l'origine de la construction européenne, nous avons aujourd'hui une responsabilité particulière.
Parce que nous sommes les héritiers des pères fondateurs, nous devons être les architectes de la relance du projet européen. Parce que, comme vous, nous sommes convaincus qu'il n'y a pas de solution nationale aux grands défis auxquels nos pays sont confrontés, nous voulons établir et mettre en oeuvre ensemble des réponses européennes.
Aujourd'hui, l'Europe fait face à des crises qui révèlent qu'au fond son processus est inachevé dans bien des domaines. Nous avons bâti une union monétaire mais il nous faut bâtir une véritable union économique. Nous avons construit un marché intérieur mais sans harmonisations fiscale et sociale. Cela n'est pas possible ! Nous avons créé un espace de libre circulation - Schengen - mais il nous faut assurer le contrôle effectif de nos frontières extérieures communes.
Enfin, l'Europe est aujourd'hui le continent qui est entouré par les crises internationales les plus graves ; elle doit répondre à la menace terroriste, elle doit renforcer sa politique étrangère et de sécurité commune. Il est non seulement légitime mais nécessaire que ceux qui sont les plus attachés au projet européen prennent des initiatives significatives. L'Europe doit être renforcée par son coeur - la zone euro -, tout en continuant à porter une ambition pour une Europe à 28. C'est le rôle et la responsabilité de la France, avec l'Allemagne, avec les pays fondateurs et avec tous ceux qui veulent aller de l'avant, de construire une Europe plus forte, une Europe plus unie, une Europe qui réponde aux défis de notre époque.
Nous nous rejoignons sur cette ambition et nous pensons que c'est aussi comme cela que l'on doit relancer le projet européen au-delà de ce que pourra être le résultat du referendum britannique.
Je vous remercie.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 16 février 2016