Déclaration de M. Harlem Désir, secrétaire d'Etat aux affaires européennes, en réponse à une question sur la situation en Libye, au Sénat le 2 février 2016.

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Circonstance : Questions d'actualité au Sénat, le 2 février 2016

Texte intégral

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Sénateurs,
Monsieur le Sénateur,
La Libye est une priorité pour notre diplomatie, en raison des risques pour la stabilité de la région et pour la sécurité internationale que vous venez de rappeler. Nous devons tout faire pour éviter que ce pays ne devienne une zone refuge pour Daech qui perd du terrain en Syrie et en Irak.
Nous soutenons le processus politique en cours qui doit parvenir d'urgence à l'installation d'un gouvernement d'unité nationale. Après la signature de l'accord de Skhirat au Maroc en décembre dernier, le Premier ministre désigné, M. Serraj, a présenté un gouvernement, et il est regrettable que la Chambre des représentants en Libye ait refusé d'accorder sa confiance à ce gouvernement d'unité nationale. La Libye ne peut pas se permettre de continuer à avancer sans un gouvernement. Une nouvelle liste de membres doit être soumise avant le 5 février et il est absolument crucial qu'elle permette un accord entre les Libyens.
De son côté, la communauté internationale doit se mobiliser pour appuyer les efforts du représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies, M. Martin Kobler. Laurent Fabius s'est entretenu avec lui aujourd'hui-même à Rome et nous nous tenons prêts à adopter des sanctions contre ceux des Libyens qui continueraient de saper le processus politique mené sous l'égide de l'ONU. Nous travaillons avec nos partenaires européens et américains à ce sujet. Cela passera également par la sécurisation des ressources financières et pétrolières de la Libye, car il faut empêcher que les terroristes ne mettent la main sur elles.
Nous continuons d'agir et nous continuerons de le faire avec beaucoup de fermeté sur la situation en Libye. C'est indispensable pour permettre la stabilité de la région et la sécurité de l'Europe, mais comme l'a dit Laurent Fabius ce matin et vous l'avez rappelé, toute autre perspective n'est pas d'actualité. Il faut une solution politique sous l'égide des Nations unies, qui permette de rassembler l'ensemble des Libyens dans un gouvernement d'union national, avec le soutien de la communauté internationale.
Je vous remercie.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 18 février 2016