Texte intégral
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Monsieur le Député,
Madame la Présidente,
Face aux risques de repli sur soi et aux forces de désintégration européenne, le couple franco-allemand a évidemment un rôle essentiel à jouer et vous avez raison de le souligner. C'est aussi notre conviction et c'est aussi ce qu'a réaffirmé le Premier ministre, Manuel Valls, lors du déplacement qu'il a fait à Munich à la fin de la semaine dernière. Nous pensons qu'il faut assumer avec détermination le fait que la France, l'Allemagne et les autres pays qui sont attachés aux solutions européennes, doivent permettre à la fois d'accueillir celles et ceux, réfugiés, qui sont en besoin de protection internationale, mais aussi d'assurer le contrôle aux frontières extérieures communes de l?Europe.
C'est l'avenir-même de Schengen qui est en jeu. Cela signifie que les décisions qui ont été prises en commun lors des Conseils européens avec la chancelière Merkel et le président de la République doivent maintenant être pleinement mises en oeuvre : instauration d'un système de garde-frontières et de garde-côtes européens, relocalisation des réfugiés qui sont accueillis dans les centres d'enregistrement en Grèce et en Italie, d'une façon solidaire dans l'ensemble des pays de l'Union européenne. Et, la France a pris des engagements qu'elle respecte dans ce domaine.
Évidemment, cela signifie aussi, la lutte contre les trafics de personnes et donc la mise en oeuvre de l'accord avec la Turquie pour lutter contre les filières qui, aujourd'hui, utilisent la misère pour mettre en danger des vies humaines et continuer à alimenter cette route des Balkans, ce qui est inacceptable. Inacceptable parce que ces filières déstabilisent toute une série de pays aux frontières de l'Europe et qu'elles créent une situation qui, en Allemagne-même, n'est pas considérée comme soutenable.
Nous pensons qu'il faut effectivement qu'il y ait cette solidarité franco-allemande, elle doit se faire sur des bases qui sont conformes aux valeurs européennes mais aussi qui sont réalistes, pour préserver l'unité européenne, et elles doivent permettre effectivement de se projeter dans une intégration plus approfondie de l'Union européenne.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 19 février 2016